Professeur

img_0815-1Notre pays a toujours été strict concernant l’encadrement des activités sportives. Ce n’est d’ailleurs pas le seul domaine soumis à une forte réglementation et certains de nos excès en matière de contrainte administrative font notre réputation. Il s’agit sans doute des défauts de nos qualités. Etre rigoureux quant il s’agit de s’assurer qu’une activité physique et à fortiori une discipline de combat est correctement encadrée ne semble pas extravagant. D’autres pays ne sont pas aussi sourcilleux.

Tout au début de l’histoire des arts martiaux en France il n’existait pas de diplômes pour les enseigner, mais ils ont été mis en place assez rapidement, dès 1955 à l’initiative de la fédération de judo. De nombreuses formules se sont ensuite succédées.

Personnellement, je me souviens d’avoir franchi trois échelons : animateur, moniteur, puis professeur. « Je parle d’un temps que forcément les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître. » C’était au cœur des années 1970. Concernant le titre de professeur qui était le véritable objectif, il s’agissait d’un diplôme qui s’appelait : « professeur de judo, karaté, et aïkido, option principale judo (ou karaté, aïkido selon l’option principale choisie) ». Les titulaires ayant la possibilité d’enseigner les deux autres disciplines jusqu’à un certain niveau. Cette formule était intéressante, sur le plan de l’ouverture d’esprit et de l’élargissement des connaissances. Il s’agissait aussi pour la « fédération mère » à savoir la fédération de judo, de continuer à assurer une forme d’hégémonie sur les disciplines « cadettes ».

Animateur, moniteur et surtout professeur étaient des titres largement plus gracieux que les appellations qui ont suivies ; BEES (brevet d’éducateurs sportifs), et maintenant les CQP (certificat de qualification professionnelle), le sport et les arts martiaux n’ont pas échappé à cette tendance qui consiste à abuser des abréviations qui ne contribuent pas à l’enrichissement de notre langue.

Lorsque j’ai acquis mon diplôme, les programmes était très chargés dans des matières certes très intéressantes, mais au contenu un peu disproportionné par rapport à l’usage que l’on en ferait ensuite sur le terrain (le tatami en l’occurrence). Il s’agissait de thèmes tels que l’organisation du sport en France, anatomie/physiologie (domaines dans lequel nous étions presque au niveau de la première année de médecine). Ces thèmes existent toujours, mais de manière plus raisonnable. Enseigner un sport demande avant tout une maitrise technique, pédagogique et phsycologique.

Le programme technique était complet avec du « travail debout » et « au sol », des katas, des randoris, la préparation d’une séance (et la présentation effective d’une partie) dont le thème était tiré au sort, s’ajoutaient une épreuve pédagogique d’éducation physique et sportive et comme indiqué plus haut, une séquence au cours de laquelle il fallait démontrer ses connaissances en karaté et en aïkido. Le ju-jitsu n’était pas vraiment au programme, nous étions un peu avant la remise en valeur de notre art bien aimé.

L’examen commençait le lundi matin pour se finir le vendredi soir. Enchaîner au fil des jours les interrogations techniques et physiques, les épreuves pédagogiques, les écrits et les oraux n’étaient pas de tout repos, Il fallait bien plusieurs jours pour se remettre de l’acquisition d’un diplôme qui nous semblait largement mérité.

L’évolution tend à proposer un allégement des programmes de façon à rendre plus accessible la possibilité d’enseigner. C’est louable, mais à plusieurs conditions. D’abord qu’un certain niveau d’exigence assurant une pratique sécuritaire et éducative soit garanti, que toutes les disciplines (même les plus récentes) soient astreintes à la même réglementation et enfin qu’existent des débouchés d’un point de vue professionnel, ce qui garantie un niveau d’engagement différent.Enfin, la vigilance s’impose aussi face à une forme de nivellement par le bas, lorsque certaines des valeurs propres aux arts martiaux tendent à disparaître. C’est parfois, justement, un manque de professionnalisme qui en est la raison.

La capacité d’enseigner n’est pas forcément donnée à tous et ce n’est pas une moindre responsabilité. Il faut d’abord en avoir l’envie et en plus des qualités précitées, il est indispensable d’être armé de patience, d’une farouche énergie et d’une autorité qui imposera le respect indispensable à la mission.

Si le métier d’enseignant – selon l’expression consacrée – est le plus beau métier du monde et pour qu’il en soit ainsi encore longtemps, il est indispensable de conserver et de renforcer tous les moyens qui contribuent à sa valorisation, à commencer par les titres qui l’identifient.

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Tori et Uke, les inséparables

hiza-gurumaTori et Uke sont deux personnages bien connus des pratiquants d’arts martiaux et notamment des ju-jitsukas, ils sont les deux partenaires  lors des séances d’entraînement. Pour faciliter les présentations  nous pourrions expliquer que dans ce couple d’inséparables, Tori incarne « le gentil » et Uke « le méchant ». Cette définition, même si elle facilite l’identification des rôles, est un peu simple dans la mesure où les deux protagonistes sont complémentaires et non pas adversaires. Sans Uke, Tori n’existe pas. Affirmer que c’est Tori qui a le « dernier mot » serait plus juste pour signifier les implications respectives.

Une traduction littérale nous révèle que Tori est celui qui « prend » ou « choisit » et Uke celui qui « reçoit » ou « subit ». Cela semble assez explicite.

Dans la connivence qui unit ces deux personnages, il n’existe aucune rivalité, ils sont partenaires et non pas adversaires. Ils doivent être continuellement en quête d’une parfaite osmose.

Bien souvent c’est Tori qui attire davantage l’attention et le rôle d’Uke n’est  pas toujours considéré à sa juste valeur et parfois même il peut apparaitre ingrat. Or, son rôle est déterminant. C’est grâce à lui que Tori réalise ses progrès, qu’il peut ouvrir et élargir son champ des connaissances. En plus d’une parfaite maitrise de la chute,  Uke doit être capable d’adopter toutes les situations, les postures et les réactions qui peuvent se présenter à son partenaire. Il se doit d’être d’une disponibilité corporelle totale, malléable à souhait, dans le bon sens du terme. Il doit «jouer le jeu ».

Pour parfaitement maîtriser une technique ou un enchaînement, il est indispensable de pouvoir les répéter des dizaines, des centaines, des milliers de fois. Imaginons un seul instant le faire sur un mauvais partenaire, pire encore sur un partenaire qui résiste systématiquement ! Pas de répétition, pas de progrès.

Le rôle d’Uke étant déterminant, il serait presque préférable d’être d’abord un bon Uke avant de devenir un bon Tori. Au-delà de cette constatation, somme toute assez logique, par l’intermédiaire de ce billet, c’est l’occasion de rendre hommage à ces personnages qui doivent être interchangeables et rappeler qu’entre eux il n’y a pas ni vainqueur ni vaincu, mais une victoire commune, celle de la conquête du savoir.

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Efficacité, Education, Ethique, Evolution et Esthétisme

webkanjiCes cinq mots commençant par la même lettre, résument ma conception du ju-jitsu. Celle-ci m’a guidé tout au long de mon parcours.

Efficacité. Cela semble évident pour une discipline de combat. Avec le ju-jitsu toutes les formes d’attaques sont envisagées et en matière de ripostes aucun secteur n’est négligé : travail à distance, en corps à corps, debout et au sol !

Education. Une méthode d’éducation physique et mentale, la grande idée et le grand principe qui ont été développés par Jigoro Kano. Elever l’art martial au-dessus d’une simple forme de combat, à savoir vers une Ecole de vie, un idéal de comportement. Développer son corps, l’assouplir, parfaire sa condition physique, tous ces éléments seront garants d’une bonne santé et ne nuiront pas à l’efficacité, il s’agit là de l’aspect physique. Ensuite, l’éducation mentale Dans un premier temps celle-ci se construira naturellement, au travers d’une pratique encadrée où s’imposera le respect des règles de vie d’un dojo. Comme celles concernant la politesse, l’entraide et celles liées aux traditions ; le salut et la tenue, etc. Ensuite, et c’est essentiel, une pratique non violente et sécuritaire. Une des idées géniales de Kano avait été de faire le tri dans les techniques pour ne conserver que celles qui répondaient à deux critères : efficacité et sécurité. (Dommage de constater parfois des retours en arrière) Ensuite il faudra apprendre à faire la nuance entre partenaire et adversaire, respecter les deux et ménager son propre corps, pour se garantir une pratique durable ; apprendre à contrôler ses pulsions, donc à se maîtriser. Enfin, il faudra aussi renforcer son mental et développer le goût de l’effort et s’imposer de la rigueur. La plupart de ces qualités acquises dans le dojo pourront être transposées dans la vie en société.

Ethique. En liaison directe avec l’éducation, l’éthique se matérialisera par le respect des règles de morale. Le fameux code moral du judo et du ju-jitsu,

Evolution. Il s’agit là de l’évolution du pratiquant dans la mesure où il progressera. Il y a aussi l’évolution des techniques qui consiste à les affiner, à chercher de nouvelles opportunités, sans jamais trahir la forme et l’esprit. Pour les enseignants, l’évolution devra aussi se faire dans la recherche de nouvelles méthodes d’entraînement et de nouveaux outils pédagogiques.

Esthétisme. Une technique peut être belle et efficace. Elle peut être aussi inesthétique et inefficace. La beauté du geste relève du talent, sans doute, mais aussi et surtout du travail. (Le talent sans le travail n’est qu’une sale manie », Nietzsche). « Faire beau » est parfois (je dis bien parfois) contesté par deux catégories de personnes. Celles qui – dans tous domaines – critiquent systématiquement ce qu’ils ne maîtrisent pas, et souvent ils ne maîtrisent pas grand chose. Et celles intéressées uniquement par l’aspect utilitaire (dommage). Il se trouve que la discipline que j’ai la chance d’enseigner, à savoir le ju-jitsu, est un art martial et dans cette appellation il y a le mot « art ». Plusieurs définitions le définissent. En voici deux, extraites du Larousse. Art : « aptitude, habilité à faire quelque chose ». Mais aussi : « manière de faire qui manifeste un sens esthétique ». Leur association me satisfait pleinement.

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Un dimanche parisien

sans-titre (6)Dimanche dernier, à l’occasion du stage j’ai donc retrouvé Paris, je l’avais quitté en avril dernier. Ce fût l’occasion de passer un excellent moment en compagnie de mes anciens élèves et le bonheur de faire mon métier auprès de personnes convaincues et enthousiastes.

Parti le matin à 8 h 19 de la gare de Niort avec un « petit 3 degrés » relativement correct par rapport à ce que nous vivons en ce moment et c’est après deux heures trente de TGV que j’atteignais ma destination. Pour un ex-parisien le premier contact avec la capitale ne se limite pas à retrouver l’odeur si particulière qui règne dans le métro, non une fois sorti des entrailles métropolitaines se développent certaines émotions par rapport à des lieux et à des souvenirs qui s’y rattachent.

L’objectif de cette journée parisienne n’était pas de faire du tourisme ni de se répandre dans la nostalgie liée aux années passées, et encore moins de faire les soldes, mais bien d’encadrer un stage.

Après une « légère » collation en guise de déjeuner, place au ju-jitsu et au plaisir de l’enseigner. Trois heures de perfectionnement, de randoris et de transpiration. D’abord l’étude de quelques défenses sur coups de pied, ensuite un travail en profondeur sur les 16 techniques ; celles-ci se révélant une fois de plus comme une solide base de travail. Dommage qu’elles soient délaissées au profit d’autres enchaînements qui n’offrent pas les mêmes richesses. Enfin différentes formes de randoris, générateurs d’efficacité et exécutés en toute sécurité sont venus clôturer trois heures d’une belle intensité.

Cette journée fut aussi l’occasion de s’interroger à nouveau sur les motivations de certains professeurs à ne pas vouloir faire simple et en faisant l’impasse sur des « fondamentaux » techniques et des règles d’éthiques qui ont donné toute leur valeur aux arts martiaux et sans lesquelles ceux-ci ne seraient que de simples formes de combat.. Incompétence, négligence, besoin de se singulariser ou soumission ? Dommage, quoiqu’il en soit..

Pour conclure cette chaleureuse journée, je n’ai pas manqué d’évoquer le projet de formation d’un groupe rassemblant les élèves à qui j’ai eu le plaisir d’enseigner le ju-jitsu au cours de ces dernières décennies. Ce projet prend forme ; à ce sujet les personnes concernées et intéressées peuvent se manifester en donnant leur avis sur cette initiative.

Alors que la neige commençait à tomber en même temps que la nuit, il était l’heure de prendre la direction de la gare Montparnasse après s’être donné rendez-vous très prochainement… Pourquoi pas dès le 5 mars pour un nouveau dimanche parisien. Et peut-être avant !

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2017, quelques dates et projets

SAMOURAI

Comme nous l’avions évoqué la semaine passée le début d’une année est synonyme de vœux, mais c’est aussi un moment propice aux bonnes résolutions et à la réalisation de projets.

A titre professionnel, j’aurai le plaisir de proposer quelques stages. Le temps d’une journée ou d’un week-end, le premier dès ce dimanche à Paris. La province ne sera pas oubliée, par exemple en mars à Carqueiranne dans le Var, en avril à Bassens en Gironde, à Niort (mon nouveau lieu de résidence) dans les semaines à venir. D’autres pourront être mis en place, sans doute en juin à Vincennes, notamment.

Ensuite il y aura le ou les stages d’été. Une date est d’ors et déjà acquise, ce sera du 2 au 7 juillet dans le charmant village de Carqueiranne ; une semaine de « ju-jitsu vacances » sur les bords de la Méditerranée. Ensuite, il se peut que nous puissions renouer avec le célèbre rendez-vous de Soulac-sur-Mer, la très sympathique station balnéaire girondine. La confirmation ne devrait pas tarder.

Ce qui est évoqué plus haut concerne la première partie de l’année civile, soit la fin de la saison sportive 2016/2017. Il est évident qu’à partir du mois de septembre l’activité ne sera pas atone. Ne serait-ce qu’au mois de novembre avec un grand rassemblement aux Pays-Bas, à l’initiative de l’IMAF Europe. Rassemblement auquel je suis convié.

Parmi les autres projets, il en est un qui me tient à cœur et qui devrait se concrétiser, mais qui n’a pu voir le jour car d’autres priorités se manifestaient. Il s’agit de créer une association qui regrouperait ceux qui sont et qui ont été mes élèves. En effet, depuis mes débuts dans l’enseignement à l’aube des années 1970, ce sont plusieurs centaines de personnes à qui j’ai donné le gout de la pratique de notre art martial. Beaucoup sont devenus de valeureux jujitsukas, puisque c’est aussi un nombre important de ceintures noires qui ont été formées. Sans oublier les élèves qui ont brillés à l’occasion des coupes techniques et ceux qui ont eu la chance de fouler des tatamis prestigieux comme celui de Bercy en me servant de partenaires. Mais aussi et surtout l’immense majorité qui a pris du plaisir au travers d’une pratique plus ou moins régulière, plus ou moins longue, et pour qui cela a pu améliorer un tant soit peu la vie.

Aussi, j’ai pensé réunir au sein d’une sorte d’Amicale ceux qui le souhaitent (anciens et actuels), mais pas au nom d’une forme de nostalgie, mais simplement pour appartenir à un groupe dans lequel les membres sont unis par un lien fort : le ju-jitsu. Plus exactement une forme de ju-jistu traditionnel, animé d’un certain état d’esprit. Une méthode de combat dans laquelle sera recherchée la finesse technique, mais aussi un idéal de comportement. Je reviendrai très, très vite – dès la semaine prochaine – et plus longuement sur ce projet.

A bientôt sur les tatamis, pour certains, pour les autres, les réseaux sociaux sont là pour continuer à communiquer. Une fois de plus je vous souhaite une excellente année 2017.

 

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Une nouvelle année

img_0633Je voulais remercier tous ceux qui ont réagi de façon très sympathique aux vœux que j’ai postés sur Facebook à l’occasion de la nouvelle année. Comme tout le monde n’est pas sur ce réseau social, je souhaite une très belle année à ceux que je n’ai pu joindre.

Au-delà d’une formule de politesse qui peut paraitre par trop conventionnelle à certains, les vœux sont une tradition. Comment ne pas la respecter lorsqu’on appartient au monde des arts martiaux ? Ne pas s’y conformer serait une sorte de crime de « lèse-majesté ».

Que pouvons-nous – justement – souhaiter de spécifique aux pratiquants d’arts martiaux ? Une bonne santé, comme à tout être humain. Celle-ci offrant tout bonnement la possibilité de s’entraîner. On peut insister sur le fait qu’une pratique régulière contribue à la réalisation de ce souhait. A la condition (et là, les habitués de ce blog voient où je veux en venir) que cette pratique soit adaptée. Adaptée à l’âge, aux différentes conditions physiques, à l’activité professionnelle et à ses obligations, etc.

Certes le risque zéro n’existe pas et une discipline de combat expose à davantage de risques que les dimanches sur le canapé, télécommande à la main. Mais avec des contenus techniques accidentogènes, des ambiances par trop violentes ou encore des pratiques mal encadrées ou pas encadrées du tout, la probabilité de traumatismes augmente.

Tout simplement et pour conclure, je souhaite à tous les budokas (et futurs) une pratique la plus régulière et la plus pérenne possible, pour se maintenir en forme, pour avoir la plaisir de toujours découvrir, de progresser et celui (sans doute le plus important) de transmettre.

Bonne année et bonne santé à tous.

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Entre les mains du destin

samourai-dore-3Fidèle à cette habitude qui est de proposer en période de congés quelques petits contes et histoires riches en enseignement, je ne déroge pas à la règle avec les quelques lignes qui suivent. Une fois de plus, elles sont issues du même recueil de pépites : «  Contes et récits des arts martiaux de Chine et du Japon ». Réunis par Pascal Fauliot, aux éditions Albin Michel.

Bonne lecture et bonne année 2017.

« Un grand général, du nom de Nobunaga, avait pris la décision d’attaquer l’ennemi, bien que ses troupes fussent largement inférieures en nombre. Lui-même était sûr de vaincre, mais ses hommes, eux, n’y croyaient pas beaucoup. En chemin, Nobunaga s’arrêta devant un sanctuaire Shinto et déclara à ses guerriers : « Je vais me recueillir et demander l’aide des Kami. Ensuite, je jetterai une pièce. Si c’est face, nous vaincrons mais si c’est pile nous perdrons. Nous sommes entre les mains du destin. »  

S’étant recueilli quelques instants, Nobunaga sortit du temple et jeta une pièce. Ce fut face. Le moral des troupes se regonfla à bloc. Les guerriers, fermement convaincus d’être victorieux, combattirent avec une si extraordinaire intrépidité qu’ils gagnèrent rapidement la bataille.

Après la victoire, l’aide de camps du général lui dit : « Personne ne peut donc changer le destin. Cette victoire en est une nouvelle preuve.

– Qui sait ? répondit Nobunaga en lui montrant une pièce… truquée, qui avait une face de chaque coté. »

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La fin d’une année…

hiza-gurumaLa fin d’une année, c’est aussi le moment de faire le bilan des douze mois qui viennent de s’écouler en essayant de se souvenir du meilleur et en tirant les leçons du « moins bon ». En toute objectivité, pour l’année 2016, il est des horreurs qui ne s’effaceront jamais.

Ce blog est avant tout dédié au ju-jitsu et aux arts martiaux, il n’a pas vocation à prendre partie sur les évolutions purement sociétales. Sans enfreindre une règle de neutralité, on ne peut s’empêcher de faire le constat que la tâche est encore rude pour éradiquer une violence juste insupportable.

Si à l’aide de nos arts martiaux nous pouvons y contribuer, ce ne sera pas là une moindre satisfaction. Encore faut-il que nos « arts » soient présentés, démontrés et enseignés comme ils doivent l’être et non pas simplement comme des méthodes de self-défense (très efficaces, pour certaines) mais aussi comme des « Ecoles de vie ».

Pour ma part, c’est l’occasion d’insister, une nouvelle fois, sur le rôle du professeur. Celui-ci ne devant pas être un simple « distributeur » de techniques, mais un éducateur au sens le plus large que l’on puisse lui attribuer. Il est celui qui apprend la technique, mais aussi celui qui transmet les règles (et pas simplement celles de l’arbitrage !), celles de la vie, dans laquelle discipline, rigueur, respect, goût de l’effort, etc. ne doivent pas être simplement des mots affichés dans un dojo (encore faut-il qu’ils le soient), mais des valeurs inculquées réellement à l’aide d’une pédagogie propre à chaque enseignant. Ces préceptes existent déjà dans nos disciplines, il suffit d’avoir la volonté et la capacité de les inculquer et de les faire respecter.

Des traditions qui semblent anodines pour certains débutants (ou pratiquants mal initiés) revêtent beaucoup plus d’importance qu’il ne le semble. Le salut, par exemple, que ce soit celui qui se pratique en entrant dans le dojo, en montant sur le tatami, avant et après le travail avec un partenaire. Le respect de la tenue, dans sa forme et sa propreté, et bien d’autres petits riens qui, additionnés forment un ensemble sur lequel l’on peut commencer à construire un solide édifice au sein duquel nous pourrons bénéficier d’une meilleure vie en société.

A titre très personnel, l’année qui se termine aura été marquée par quelques changements notoires, quelques déceptions sur le plan humain, mais aussi par beaucoup d’heures passées sur les tatamis à partager mes connaissances, mon expérience et ma passion auprès de pratiquants tout aussi passionnés. Et enfin, une installation que j’espère pérenne, dans un endroit qui favorisera un épanouissement salutaire clôture de belle façon cette année 2016.

Je souhaite à toutes et à tous d’excellentes fêtes et une très belle année 2017. Plus particulièrement je formule le vœu que les budokas soient les ambassadeurs d’une sagesse qui manque parfois sur cette planète.

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Ne-waza (travail au sol)

juji-gatameIl y a quelques années j’avais déjà abordé le sujet sur ce blog, mais l’envie de le faire à nouveau, s’est manifestée dans la mesure où il s’agit d’un secteur incontournable que j’affectionne tout particulièrement, même s’il est dommage de se consacrer exclusivement à son étude. D’autant qu’il est complémentaire au travail des projections et à celui des coups. Voici donc ci-dessous le texte que j’avais publié en 2013. Il s’agit d’une courte présentation résumant les points essentiels.

Le ne-waza (le travail au sol), paraît-il, n’était pas le domaine privilégié  de Jigoro Kano. Le créateur du judo préférait l’amplitude des mouvements et le côté artistique qui se dégagent des projections. Et puis, des principes tels que celui de l’utilisation de la force de l’adversaire semblent être plus faciles à mettre en application dans le travail debout. Cependant, il ne le négligea jamais, conscient de l’intérêt qu’il représentait. Sur le plan de l’efficacité en matière de self-défense, on ne peut sérieusement pas s’en passer. Sur le plan physique tous les pratiquants se plaisent à reconnaître qu’il participe largement à un son bon développement. Sur l’aspect mental, le ne-waza demande de la réflexion, sans aucun doute davantage que dans d’autres domaines du combat.  En effet, la vitesse n’y est pas déterminante. Il s’agit avant tout de construire et d’élaborer une stratégie sur plusieurs coups : « Le serpent n’avale pas la grenouille en une fois » ! Tout est dit dans cette belle formule !  Enfin, allié aux autres composantes du ju-jitsu, il participe à l’élaboration d’un véritable sens du combat. Ajoutons que le ne-waza est bien souvent la finalité d’un affrontement Pour finir, et ce n’est pas négligeable, il pourra être pratiqué très longtemps avec plaisir et efficacité.

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Cap à l’Ouest

niortDes raisons personnelles d’ordre familial m’amènent à quitter le Sud-Est pour mettre le cap à l’Ouest. Quitter les rivages de la Méditerranée pour me rapprocher de ceux de l’Atlantique. A partir de ce mois de décembre, c’est à Niort dans le département des Deux-Sèvres que je poserai mes valises. En quelques mois j’aurais effectué une sorte de « périple » ressemblant à un petit tour de France.

Ce lieu ne m’est pas inconnu, il ne s’agit donc pas à proprement parler d’une aventure, mais tout simplement d’une nouvelle vie, « proche de mes proches » et cela n’a pas de prix.

Une région dans laquelle, en plus de profiter de ma famille, j’exercerai mon métier en partageant ma passion, le ju-jitsu.

Et puis, grâce au TGV, la capitale ne sera pas éloignée, cela signifie que de nombreuses incursions parisiennes, sous la forme de stages, seront réalisables de façon régulière.

De plus Niort n’est pas non plus éloigné de villes dans lesquelles le ju-jitsu est bien présent ; cela annonce de belles rencontres.

Enfin, Soulac-sur-Mer est très proche et renouer avec les grands rassemblements estivaux qui, vingt cinq années durant, n’ont pas manqué de faire le bonheur de centaines de stagiaires et le mien, n’est pas une perspective déplaisante.

Laisser les belles collines varoises écrasées par le soleil et qui se dessinent dans un azur parfait aussi bleu que la Méditerranée ne se fait pas sans un petit pincement au cœur. Mais il y a des soleils ailleurs que dans le ciel et la contrepartie est une nouvelle vie dans un cadre bucolique aussi enivrant que les parfums azuréens. Pour le ju-jitsu aussi, ce sera l’occasion de nouveaux projets, tout en gardant un lien solide avec le passé.

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