Le kumi-kata

KUMIKATA2Cet article fait suite à celui posté la semaine dernière sur ce blog ainsi qu’aux réactions engendrées.

A l’occasion des épreuves de judo des Jeux Olympiques de Rio, Il a beaucoup été question du kumi-kata et notamment durant la finale de Teddy Riner. Finale à l’issue de laquelle notre héros national est entré dans la légende et dans le club très fermé des judokas doubles médaillés olympiques.

Ce que l’on nomme kumi-kata, est tout simplement la saisie du judogi. La plupart des techniques du judo debout se réalisant à partir de ce que l’on appelle aussi « la garde » (Bien que certaines projections puissent se pratiquer « à la reprise ».) Il y a différentes façons de prendre ce kumi-kata ; chaque combattant ayant ses préférences, celles-ci correspondent aux techniques favorites et à son propre « système d’attaques ». Cela signifie qu’en judo on a tout intérêt à assurer sa prise de judogi favorite et à l’inverse d’empêcher l’adversaire d’imposer la sienne. Mais les règles d’arbitrage en vigueur sanctionnent certaines actions qui tendent à faire lâcher la garde de son adversaire, on comprend aisément l’importance que revêt cette première phase.

C’est ainsi que souvent, lors des compétitions et avant toute projection, on assiste à de belles empoignades, celle-ci ayant pour but d’imposer sa saisie favorite. Pour les non-initiés cela prend certaines fois des allures de « bagarres de chiffonniers ».

L’importance donnée à cette phase du combat induit quelques effets néfastes. Le premier consiste à ne plus utiliser ce que l’on appelle « l’attaque à la reprise » (évoquée plus haut.) En effet, la meilleure façon d’empêcher d’être verrouillé serait – aussi – d’attaquer immédiatement. Il existe des techniques adaptées à cette situation, même si, encore par la faute de nouvelles règles, l’arsenal en la matière se réduit ; interdiction du morote-gari et du kata-guruma, par exemple. Ensuite cela favorise inévitablement les plus forts physiquement : essayez donc d’imposer votre kumi-kata à Teddy Riner ! Quid du principe d’utilisation de la force de l’adversaire ? Et enfin comme nous avons pu le constater, la stratégie qui consiste à faire obtenir des pénalités à son adversaire en l’empêchant de prendre sa garde, – donc d’attaquer – est bien souvent abusive ! De tels comportements nous éloignent de l’esprit du judo qui doit être en priorité basé sur l’attaque. De plus, soit dit en passant, l’aspect self-défense, devient inexistant si l’on se doit d’imposer son kumi-kata avant de projeter son agresseur.

Les règles d’arbitrage dont il est question ci-dessus en vigueur de puis plusieurs saisons  et qui ont déjà fait couler beaucoup d’encre (et de sueur) avaient pour objectif de favoriser l’initiative, il n’est pas certain que celui-ci soit atteint. C’est pour cette raison qu’il ne faut pas trop en vouloir aux combattants, ils tentent de s’adapter. Les enjeux sont importants, ils récompensent, entre autres, des années d’efforts. Malheureusement, il n’y a pas que dans ce domaine où les athlètes sont victimes de systèmes qui les dépassent, mais ceci est une autre histoire…

Site ju-jitsu Eric Pariset : www.jujitsuericpariset.com

Un « o-goshi à la bordelaise ».

BJJ%20O%20Goshi« Un o-goshi à la bordelaise » (et mes rapports avec le judo).

Pour le judo, les Jeux Olympiques sont terminés et le bilan est finalement bon, bien davantage que l’on pouvait le redouter à mi-parcours. Teddy Riner n’a pas failli, il faut reconnaitre qu’il possède une marge de sécurité par rapport à ses adversaires, et une belle surprise nous a été faite grâce à Emilie Andéol. N’oublions pas les autres médaillés. Les judokas français nous ont rarement déçus dans les grandes occasions.

J’ai pensé que c’est le bon moment pour évoquer mes rapports avec le judo. En effet, certains sont étonnés que bien que ju-jitsuka (et à l’extérieur de la FFJDA), je me passionne pour cette discipline (le judo), notamment au travers de partages réguliers – sur le célèbre réseau social – de belles phases techniques réalisées en compétition et que – par exemple – j’évoque les J.O. Autre étonnement lorsque l’on constate que je pratique et enseigne un ju-jitsu que certains appellent « très judo » et cela en étant également en dehors de la fédération…de judo ! La vie n’est pas avare en paradoxe.

Avec un père judoka au palmarès et aux états de services conséquents, il ne pouvait pas vraiment en être autrement. C’est donc par le judo que j’ai commencé ma pratique des arts martiaux à l’âge de cinq ans. Par la suite je me suis spécialisé en ju-jitsu, tout en ayant jamais cessé d’être judoka. D’abord par plaisir. Ensuite pour l’intérêt que représente la finesse de certaines techniques. Mais aussi grâce à la stratégie qu’il faut mettre en place lors des combats ou des randoris (exercices d’entraînement). Enfin parce que dans ce « sport de combat » il n’y a aucune atteinte à l’intégrité physique, la violence en est bannie. Cela n’empêche pas, loin de là, un véritable engagement physique.

Ju-jitsu et judo sont de la même famille, l’un a donné naissance à l’autre. Ils ne sont pas adversaires, ils sont complémentaires. Ils ne se nuisent pas l’un l’autre, bien au contraire. Certes, Il existe des différences dont la principale réside dans le fait que le premier est un art martial et le second un sport de combat. Au début des années 1970, lorsque la méthode « atémi-ju-jitsu » a été mise au point, c’était précisément l’objectif que de proposer une « voie » différente de l’aspect compétition en offrant une forme de retour aux sources et à l’aspect self-défense. Cette méthode était « calquée » sur la progression du judo, afin de faciliter la tâche des enseignants. Les élèves pouvant pratiquer l’un ou l’autre des deux aspects, ou encore en changer sans difficulté. Cela permettait de conserver « tout le monde à la maison ». Ce n’était pas très compliqué à comprendre, mais malheureusement certains ont vu dans le ju-jitsu une concurrence au judo, ce qui était stupide dans la mesure où les objectifs n’étaient pas les mêmes. Par contre, développer l’aspect compétition en ju-jitsu a été une double erreur . Premièrement cela dénature l’art martial, celui-ci devant rester à but non-compétitif et deuxièmement, pour le coup, cela a créé une vraie concurrence avec les compétitions de judo !

Pratiquer les deux est souhaitable, pas indispensable, mais inévitablement un bon enseignement du ju-jitsu permettra de découvrir et de se perfectionner dans toutes les projections qui composent le patrimoine du judo.

En restant dans ce domaine et en rapport avec le titre de cet article, dernièrement on a beaucoup parlé de « l‘o-goshi de la jeune femme bordelaise ». En effet, celle-ci a réussi à projeter un agresseur avec cette technique qui signifie grande bascule de hanche. Preuve en est que les projections ont une efficacité redoutable, cela accrédite le billet publié sur ce blog il y a une quinzaine de jour. Qui pouvait d’ailleurs en douter ? J’émettrai deux réserves concernant les commentaires qui ont fait suite à ce fait divers. D’abord, certains ont critiqué l’agressée qui n’aurait pas été capable de se maîtriser en projetant son agresseur(?!). Deuxièmement, la jeune femme déclare que de ce fait, elle va se remettre à la pratique du judo ou plutôt d’une autre discipline qui revendique la simplicité dans l’apprentissage des techniques de survie, mais dans laquelle… o-goshi n’existe malheureusement pas. Dommage !

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Teddy Riner, J.O. et projections.

jo-2016-teddy-riner-porte-drapeau-de-la-france-rioNotre pays et la délégation française aux jeux olympiques de Rio se sont dotés d’un superbe porte-drapeau en la personne de Teddy Riner. C’est une consécration pour l’athlète mais aussi pour le judo. A noter qu’il existe deux précédents pour la discipline avec Angelo Parisi en 1984 à Los Angeles et David Douillet en 2000 à Sydney.

Cette information m’a donné l’envie d’évoquer un groupe de techniques que j’apprécie particulièrement et qui est commun au judo et au ju-jitsu, je veux parler des projections, le nage-waza. Le ju-jitsu étant à l’origine du judo les techniques de cette « famille » sont absolument les mêmes sur la forme, mais avec une finalité différente. Identiques dans la forme et avec le même but, à savoir : « faire chuter l’autre ». L’adversaire en compétition de judo, le partenaire à l’entraînement (pour les deux disciplines) et un éventuel agresseur en cas de fâcheuse rencontre. Certes, dans ce domaine, quelques adaptations propres à la compétition ne peuvent être appliquées  A l’inverse, elles ne sont pas semblables dans l’esprit, dans la mesure où d’un coté nous sommes en présence d’un sport et de l’autre d’un art martial à but non-compétitif, tout du moins pour la forme de ju-jitsu que je pratique et enseigne.

Les projections demandent sans doute beaucoup plus de travail que les autres secteurs, peut-être même quelques prédispositions naturelles. Il ne faut pas être avare d’heures d’apprentissage, de répétitions, de transpiration, mais aussi parfois d’abnégation. Un peu de talent ne gâchera rien. Le tout devant être entouré par un bon enseignement. Mais elles procurent aussi énormément de satisfactions. Par exemple, chercher la finesse d’une technique en supplément de ses principes de bases et la maîtriser ! Cela relève de la quête du graal.

Certes, avec les catégories de poids les projections ont perdu un peu de leur caractère exceptionnel et même magique, par exemple lorsque dans les épreuves « toutes catégories » un combattant beaucoup plus petit projetait un adversaire beaucoup plus grand et beaucoup plus fort physiquement avec une superbe technique d’épaule. Il n’empêche que lorsque l’on assiste à une compétition certains « pions » nous offrent un spectacle dont on ne peut se lasser. D’abord, il y a de l’esthétique. Ensuite, lorsque l’on est pratiquant on mesure la somme de travail et de talent qu’il faut rassembler pour réaliser ce qui peut paraître assez naturel aux yeux d’un néophyte.

Côté entraînement et à l’occasion de la pratique du randori, faire chuter la personne qui est devant nous procure une très grande satisfaction, sans intention de l’humilier et encore moins de la blesser. S’y rencontrent alors la notion d’efficacité, avec celle d’une forme de jeux par la grâce d’un affrontement totalement dépourvu de violence et sans atteinte à l’intégrité physique (ces exercices se pratiquant sur un tatami et avec une personne maîtrisant parfaitement l’art de la chute.)

Quant aux projections et leur rapport avec la self-défense, il est indéniable qu’elles ont une efficacité phénoménale (imaginons un o-soto-gari, sans tatami et avec la complicité d’un rebord de trottoir.) Certes, comme expliqué plus haut, elles demandent davantage de travail, mais elles sont indispensables dans certaines situations, contre des saisies par exemple. Et puis, du travail et des répétitions il en faut dans tous les domaines et bien plus encore dans celui de l’auto-défense. « Apprenez à vous défendre en dix leçons » cela n’existe pas ! Une méthode dite simple et qui va à l’essentiel, pourquoi pas, mais on ne peut échapper d’une part à l’apprentissage de défenses sur toutes les formes d’attaques et d’autre part (au risque de me répéter) au fait que l’efficacité passe par l’apprentissage mais aussi et surtout par d’inlassables répétions.

A l’inverse, si on ne maitrise pas correctement « l’art de la projection » un complexe s’installera et entraînera une forme de rejet ainsi que des critiques injustes à son égard (il est plus facile d’incriminer l’outil que de se remettre en question.) Encore une fois, la solution à ce problème s’appelle le travail. « On ne peut rien contre l’entraînement ». Cette citation, maintes fois utilisée sur ce blog est un nouveau petit clin d’œil à un ancien élève qui se reconnaitra, il en est un bel exemple !!! N’oublions pas non plus la catégorie composée de ceux qui aiment faire chuter, mais qui n’aiment pas chuter, que ce soit en démonstration, à l’entraînement et bien évidemment en compétition. Il s’agit d’un sentiment assez naturel, mais, sans Uke (celui qui chute) pas de Tori (celui qui fait chuter.)

Pour conclure et en lien avec le début de cet article, je pense que nous souhaitons tous, judoka ou pas, amoureux des projections ou non, un nouveau sacre olympique à notre merveilleux champion pourvu d’une personnalité aussi forte que son o-soto-gari !

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Laisser mûrir le coq…

tatouage-coq-francais-tattooAu cœur d’un été qui ne nous laisse pas vraiment de répit, un nouveau petit récit toujours extrait du livre que j’affectionne tout particulièrement : « Contes et récits des arts martiaux de Chine et du Japon ». A méditer, selon l’irremplaçable formule !

Le roi de Tcheou avait confié à Chi Hsing Tseu le dressage d’un coq de combat prometteur, qui paraissait doué et combatif. Le roi était donc en droit de s’attendre à un dressage rapide… et il ne comprenait vraiment pas que dix jours après le début de l’entraînement il n’ait toujours pas eu de nouvelles des progrès du volatile. Il décida d’aller en personne trouver Chi pour lui demander si le coq était prêt.

– « Oh non, sire, il est loin d’être suffisamment mûr. Il est encore fier et coléreux », répondit Chi.

De nouveau dix jours passèrent. Le roi, impatient, se renseigna auprès de Chi qui lui déclara :

– « Le coq a fait des progrès, majesté, mais il n’est pas encore prêt car il réagit dès qu’il sent la présence d’un autre coq. »

Dix jours plus tard, le roi, irrité d’avoir déjà tant attendu, vint chercher le coq pour le faire combattre. Chi s’interposa et expliqua :

– « Pas maintenant, c’est beaucoup trop tôt ! Votre coq n’a pas complètement perdu tout désir de combat et sa fougue est toujours prête à se manifester. »

Le roi ne comprenait pas très bien ce que radotait ce vieux Chi. La vitalité et la fougue de l’animal n’étaient-elles pas la garantie de son efficacité ?! Enfin, comme Chi Hsing Tseu était le dresseur le plus réputé du royaume, il lui fit confiance malgré tout et attendit.

Dix jours s’écoulèrent. La patience du souverain était à bout. Cette fois, le roi était décidé à mettre fin au dressage. Il fit venir Chi et le lui annonça sur un ton qui trahissait sa mauvaise humeur. Chi prit la parole en souriant pour dire :

– « De toute façon, le coq est presque mûr. En effet, quand il entend chanter d’autres coqs il ne réagit même plus, il demeure indifférent aux provocations, immobile comme s’il était de bois. Ses qualités sont maintenant solidement ancrées en lui et sa force intérieure s’est considérablement développée. »

Effectivement, quand le roi voulut le faire combattre, les autres coqs n’étaient visiblement pas de taille à lutter avec lui. D’ailleurs ils ne s’y risquaient même pas car ils s’enfuyaient dès qu’ils l’apercevaient.

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A l’ombre des pins de Sainte-Maxime

JOA_6190 bisA l’ombre des pins, entourés d’oliviers, en compagnie des cigales et des écureuils avec d’un coté les premières collines du Massif des Maures se découpant dans un ciel à l’azur parfait, de l’autre un petit « aperçu mer ». Voilà décrit en quelques mots le cadre idyllique dans lequel nous avons évolué pour la partie extérieure de nos séances d’entraînement lors du stage de Sainte-Maxime. Le matin à 9 heures et à l’ombre des pins parasols, nous ne pouvions souffrir de la chaleur, il en était de même pour la suite des cours dans le très beau « dojo des Bosquettes » grâce à une clim salvatrice.

Une superbe ambiance entourait ce stage grâce à des stagiaires dotés d’une mentalité irréprochable d’une belle volonté et d’une grande gentillesse.

Au programme, les « 16 atémis » et leurs suites, « les 16 techniques », le nouvel enchaînement consacré aux atemi et aux katame (coups et contrôles), mais aussi beaucoup de techniques (de base et avancées), un travail sur les trois composantes du ju-jitsu, la construction d’enchaînements au travers desquels chacun pouvait faire état de ses préférences, mais aussi des randoris qui ont permis d’affûter les automatismes et de parfaire sa condition physique tout en prenant énormément de plaisir au travers d’exercices d’affrontement très codifiés qui savent préserver l’intégrité physique.

C’est une belle semaine qui s’achève, même si la fréquentation n’a pas été celle que l’on aurait pu espérer quantitativement parlant, mais il faut avouer que rien n’a été facile ces derniers temps. Il y a bien évidemment le climat particulièrement atroce dans lequel notre pays est plongé depuis des mois, ponctué par la tragédie qui s’est déroulée quelques jours avant notre rendez-vous dans la ville voisine de Nice. Mais il existe aussi des raisons personnelles sur lesquelles il n’est pas utile de revenir. Enfin, il s’agissait de renouer avec une manifestation qui n’était plus proposée depuis quelques années. Un nouveau départ est une formidable motivation.

Et puis, il y a ce qui est important et essentiel : la satisfaction affichée des stagiaires, les progrès qu’ils ont réalisé et à titre personnel la sensation d’avoir « bien fait son métier »

Je n’oublie pas (comment serait-ce possible ?) la belle surprise qui m’a été offerte par les stagiaires le jeudi midi, jour de mon anniversaire. Des moments privilégiés qui font chaud au cœur et qui rendent la vie plus douce. Merci à tous !

Le stage devrait bien se terminer ce midi autour de l’aïoli provençale !

La seconde période du stage de Sainte-Maxime commencera le 7 août pour se terminer le 12. Si pour certains, rien n’est encore prévu dans leur agenda…

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La loi de l’équilibre…

La fin de la saison est là. Pour certains, cela va se concrétiser par le plaisir de profiter de vacances et d’un repos mérité, pour d’autres il faudra faire preuve de patience ou malheureusement d’abnégation. Mais pour tous, en période d’activité physique restreinte, c’est le moment d’une réflexion sur l’essentiel et sur les fondamentaux de notre art martial. Comme souvent dans ces moments, je ne résiste pas à l’envie de proposer un petit extrait de l’incontournable livre « Contes et récits des arts martiaux de Chine et du Japon », aux éditions Albin Michel.

Bonne lecture et bel été.

 

La loi de l’équilibre

Ayant l’occasion de séjourner au Japon au début du siècle dernier, un européen avait décidé d’y apprendre le ju-jitsu qui lui paraissait être une méthode de combat redoutable. Il commença donc à suivre les cours d’un Maître renommé.

Mais quelle ne fut pas sa surprise quand, au bout de la troisième séance, il n’avait toujours appris aucune technique de combat ! Il s’était seulement exercé à des mouvements très lents, en décontraction. A la fin de la séance, il décida d’aller trouver le Maître.

« Monsieur, depuis que je suis ici, je n’ai rien fait qui ressemble à des exercices de lutte.

– « Asseyez-vous, je vous prie », déclara le Maître.

L’européen s’installa négligemment sur le tatami et le Maître s’assit en face de lui.

« Quand commencerez-vous à m’enseigner le ju-jitsu ? »

Le Maître sourit et demanda :

– « Etes-vous bien assis ? »

– «  Je ne sais pas…Y a-t-il une bonne façon de s’asseoir ? »

Pour toute réponse, le Maître désigna de la main la façon dont il s’était lui-même assis, le dos bien droit, la tête dans le prolongement de la colonne vertébrale.

– « Mais écoutez, reprit l’Européen, je ne suis pas venu ici pour apprendre à m’asseoir. »

– « Je sais, dit patiemment le Maître, je sais, vous voulez apprendre à lutter. Mais comment pouvez-vous lutter si vous ne cherchez pas l’équilibre ? »

– « Je ne vois vraiment pas le rapport entre le fait de s’asseoir et le combat.»

-« Si vous ne pouvez rester en équilibre quand vous êtes assis, c’est-à-dire dans l’attitude la plus simple, comment voulez-vous garder l’équilibre dans toutes les circonstances de la vie et surtout, dans un combat ? »

S’approchant de son élève étranger qui restait perplexe, le japonais le poussa légèrement. L’européen tomba à la renverse. Le Maître, toujours assis, lui demanda alors d’essayer de le renverser à son tour. Poussant d’abord timidement d’une main, puis y mettant les deux, l’élève finit par s’arc-bouter vigoureusement contre le Maître, sans succès. Soudain, ce dernier se déplaça légèrement et l’autre bascula en avant, s’étalant de tout son long sur les tatamis.

Esquissant un sourire, le Maître ajouta :

– « J’espère que vous commencez à comprendre l’importance de l’équilibre. »

 

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Goshin-jitsu, suite et fin (devoirs de vacances)

IMG_0005Aujourd’hui nous finissons la présentation – très concrète et en forme de mise au point – d’un kata qui ne cesse de provoquer des polémiques face aux infernales modifications dont il est la victime et qui font de lui un casse-tête pour bon nombre d’étudiants mais aussi d’enseignants. Nous en étions restés à la douzième technique, restent les neufs dernières, celles qui concernent les défenses contre armes. Vous pouvez retrouver les « épisodes » précédents le 26 mai et le 16 juin, sur ce blog.

13e technique : Uke se positionne devant ses armes (genou gauche au sol), saisi le tento (couteau) et le place à l’intérieur gauche de sa veste. Il reprend sa place face à Tori. Ils avancent tous les deux l’un vers l’autre. Arrivés au contact, Uke tente de sortir l’arme à l’aide de sa main droite en maintenant l’étui de sa main gauche tout en reculant le pied droit. Tori l’empêche de dégainer en appuyant avec sa main droite sur le coude gauche d’Uke, pouce en l’air, en même temps il porte un atémi au visage avec la main gauche ouverte. Ces deux gestes sont accompagnés d’un recul de la jambe gauche afin de sortir de l’axe d’une éventuelle attaque en pointe. Ensuite Tori saisi le poignet gauche d’Uke avec sa main gauche et place sa main droite sur le coude. Il applique ude-gatame et amène ainsi Uke jusqu’au sol à l’aide de cette soumission.

14e technique : Tori et Uke changent de place et se font face. Ils avancent l’un vers l’autre. Uke sort le couteau avec sa main droite et se positionne pied gauche en avant. Il se rapproche avec un tsugi-ashi et en avançant le pied droit il porte un coup en pointe en direction de l’abdomen. Tori esquive en reculant le pied droit, applique une parade de la main gauche (pouce vers le haut) au niveau de l’avant-bras et porte en même temps un tsukkake au visage à l’aide du poing droit. Il conclut avec waki-gatame à gauche en avançant sur le bras d’Uke.

15e technique : Après avoir changé de place les deux protagonistes se font face et avancent l’un vers l’autre. Uke saisi le couteau qu’il avait replacé sous la veste avec sa main droite. Il dégaine en plaçant  le pied gauche en avant. Il fait un tsugi-ashi et en avançant le pied droit il porte un coup du haut vers le bas en direction de la poitrine. Tori pare de sa main gauche en direction du sol en reculant le pied droit. Il saisi la main armée avec ses deux mains (les deux pouces côte à côte, sur le dessus de la main). Sur la réaction d’Uke – qui tente de remonter sa main – il applique la torsion de poignet kote-gaeshi avec un tai-sabaki (déplacement) qui consiste à d’abord revenir face à Uke et ensuite à effectuer un quart de tour sur l’arrière gauche, projetant ainsi Uke avant de le désarmer avec une variante d’ude-garami.

16e technique : Uke repose son couteau et prend son bâton (avec le genou gauche au sol) dans la main droite. Il se replace devant Tori. Ils avancent tous les deux l’un vers l’autre. Arrivés à une cinquantaine de centimètres ils marquent un temps d’arrêt. Uke lève le bras droit sur l’arrière pour armer un coup en direction de la tempe de Tori. Pour ce faire, il recule la jambe droite afin d’être à distance de bâton. Tori, en avançant la jambe gauche, anticipe en plaçant son avant-bras gauche sur l’avant-bras droit d’Uke en forme de blocage. Simultanément il porte teicho de sa main droite au menton d’Uke. Il conclu avec o-soto-gari et désarme son adversaire. Après le teicho, Tori place sa main droite sur la clavicule gauche d’Uke.

17e technique : Tori et Uke changent de place et se font face à distance. Uke arme un coup à l’aide des ses deux mains en direction de la tempe de Tori. Il se positionne pied gauche en avant et se rapproche avec un tsugi-ashi puis il porte le coup en avançant le pied droit. Tori esquive en reculant le pied droit et donne ura-uchi à gauche au visage. Il ouvre sa main et place le tranchant sur les yeux d’Uke. Sans relâcher la pression sur le visage et à l’aide d’un déplacement latéral il conduit Uke jusqu’au sol et le désarme.

18e technique : Tori et Uke changent de place et se font face. Uke menace Tori avant de l’attaquer par un coup en pointe. Pour se faire, il se place d’abord pied gauche en avant, se rapproche avec un tsugi-ashi et à l’aide d’un second déplacement il frappe en direction de l’abdomen. Tori esquive en reculant le pied gauche, pare avec sa main droite, saisi le bâton de la même main, provoque une réaction en tirant sur l’arme. Uke tente de ramener le bâton vers lui. Tori, en avançant le pied gauche puis le droit saisi l’arme avec sa main gauche, puis place la droite entre celles d’Uke. Il se positionne pied droit en avant et avec un tsugi-ashi projette Uke en lui appliquant une forme d’ude-gatame sur le coude gauche avec son avant-bras droit. Uke dégage en chute avant plaquée. Tori le désarme en avançant le pied gauche et le menace de la pointe du bâton.

19e technique : Après avoir reposé son bâton et placé le revolver à l’intérieur de sa veste, sur sa gauche, Uke reprend sa place. Les deux adversaires avancent l’un vers l’autre et avant d’arriver au contact, Uke sort son revolver avec sa main droite et menace Tori qui lève les deux bras. Puis il « fouille » l’endroit ou devrait se trouver la poche droite de Tori. Celui-ci abaisse rapidement sa main gauche sur le revolver, pouce sur le canon et chasse l’arme vers la droite en reculant le pied droit. Ensuite il saisi le poignet d’Uke avec sa main droite, pouce vers le haut. Il tire avec sa main droite et pousse avec la gauche afin de faire subir une torsion de poignet à Uke pour le désarmer. Uke est déséquilibré sur l’avant ce qui le fait avancer de quelques pas.

20e technique : Tori rend son arme à Uke qui la remet à l’intérieur de son kimono. Ils changent de place et se font face. Uke sort son arme et la place contre sa hanche. Il menace Tori et lui fait lever les bras. Il s’avance pour le fouiller de sa main gauche. Tori descend simultanément sa main droite et sa main gauche pour saisir le poignet droit d’Uke, les deux pouces côte à côte à l’intérieur de la main. Accompagné d’un mouvement de hanche sur sa droite il applique une torsion de poignet en dirigeant le canon vers la gauche. D’un mouvement sur la droite et vers le haut il désarme Uke. D’une action en retour vers Uke il lui porte un coup au niveau du menton avec la crosse du revolver.

21e technique : Tori en avançant sur Uke lui rend son arme et lui tourne le dos. Il avance de quelques pas, s’arrête sur la menace d’Uke qui tient son arme dans sa main droite et lève les mains. Uke place  l’extrémité du canon au milieu du dos avec sa main droite et tente de fouiller la poche gauche de Tori avec sa main gauche. Celui-ci pivote sur sa droite en descendant son bras droit pour contrôler le bras armé en plaçant le tranchant de la main dans la saignée du coude. Avec son épaule il contrôle le dos de la main armée. Avec sa main gauche (intérieur vers lui) il saisi celle de Uke. En reculant sa jambe gauche, il applique une torsion de poignet qui provoque une chute plaquée pour Uke. Tori « arrache » l’arme avec sa main gauche. Uke se relève, Tori lui rend son arme. Tous deux se font face, puis Uke va chercher le couteau et le bâton en positionnant les deux genoux au sol. Il revient face à Tori. Ils ferment le kata en reculant le pied droit puis le gauche et saluent le jury.

Voici de quoi s’occuper pendant les vacances. Je le répète cette présentation entreprise il y a quelques semaines avait comme principal objectif celui de présenter ce kata de la façon la plus rationnelle possible. Il n’est pas exsangue de modifications (le passé nous le confirme) ce qui n’est pas forcément un souci lorsque l’efficacité n’est pas mise en cause. Des personnalisations peuvent survenir, pour des raisons morphologiques, par exemple. Le problème se pose réellement lorsque des modifications (à outrance) se font au détriment de l’efficacité, ce qui n’a pas manqué d’être le cas dernièrement ; Peut-être est-ce le fait de personnes qui ne sont pas assez sur « le terrain », comme dans d’autres secteurs de notre vie quotidienne !

Pour beaucoup de clubs, la saison se termine et une longue période de repos – souvent imposée par la fermeture des dojos – attend les pratiquants. Certains clubs qui restent ouverts partiellement et/ou les stages d’été qui sont proposés permettront de garder le contact, de continuer à transpirer et à progresser.

Le prochain article de ce blog sera consacré à une terrible décision que j’ai été amené à prendre très récemment. A très vite !

Site ju-jitsu Eric Pariset : www.jujitsuericpariset.com

Il y a un an…

IMG_0982Il y a tout juste un an, une page se tournait pour moi et pour le « dojo de la Bastille ».

A titre personnel,  un terme était mis à plus de quarante années d’enseignement du ju-jitsu et des arts martiaux à Paris. Quant au dojo de la Bastille, une nouvelle équipe en prenait la direction.

La première annonce  concernant cette décision  avait été faite  au dojo, à la fin d’une semaine de juin, précisément  à l’issue d’une séance des fameux « vendredis à thème ». Ce moment restera gravé dans ma mémoire. J’avais en face de moi un collectif d’élèves dont les  mines affichaient un désarroi qui ne pouvait que renforcer les hésitations qui précédèrent mon choix ! La déception se lisait sur des mines aussi surprises que déconfites et faisait naitre en moi un double sentiment. Celui d’une tristesse partagée, bien sûr, mais aussi celui qu’émanait du constat de l’importance que revêtait le dojo et mon enseignement dans l’existence de mes élèves.

S’en sont  suivis un courrier à chaque élève adulte et à chaque parent d’enfants, ainsi qu’un article  sur ce même blog, aux fins de présenter les raisons d’une telle décision.

Les réponses au courrier ont été aussi nombreuses qu’émouvantes. Quant à l’article relayé par Facebook il connaissait  un record de personnes  « atteintes » sur le réseau social. Mais également un nombre de commentaires et de messages privés importants, dans lesquels se mariaient remerciements, regrets et vœux de bonne continuation.

Enfin, la très belle soirée du 30 juin réunissait ceux qui étaient disponibles afin de passer un dernier moment autour du verre de l’amitié. Une photo et un article paru sur le blog immortalisaient cette soirée qui consacrait la fin d’un cycle !  Un an après, merci à tous ! Il faisait très chaud ce soir-là sur Paris, dans les cœurs aussi !

Un an après, que reste t’il d’un tel  collectif de personnes attachées à un lieu et un enseignement ? Certains ont arrêtés, mais chaque année un pourcentage important de pratiquants raccrochent le kimono et ce, quoiqu’il se produise dans leur dojo. D’autres, animés par des raisons personnelles n’ont pas souhaité continuer au même endroit. Il y a aussi ceux qui ont saisi l’occasion pour tester une autre discipline. Enfin, il y a cette majorité qui est restée dans les lieux sous la houlette de la nouvelle équipe.

De très bonnes relations ont été conservées avec une grande majorité, soit par l’intermédiaire de contacts privés ou encore à l’occasion de stage. Une proportion vraiment insignifiante a fait preuve  d’une loyauté chancelante.

Personnellement, après de nombreuses hésitations et en fonction des circonstances heureuses et malheureuses, un choix a été fait et c’est sous de nouveaux cieux hospitaliers que je vais continuer à professer, à dispenser mon savoir-faire et à pouvoir partager ma passion dans mon principal domaine de compétence, je veux parler du ju-jitsu.

Avec un peu d’avance je souhaite à toutes et à tous un bel été et de très bonnes vacances à ceux qui auront la chance de pouvoir profiter de ces moments reconstituants.

Les deux prochains mois vont me procurer le plaisir de retrouver certains (anciens) élèves sur les rivages de la Méditerranée à l’occasion des stages d’été. Pour les autres, nul doute que des occasions se présenteront dans un avenir que je souhaite le plus proche possible.

Site ju-jitsu Eric Pariset : www.jujitsuericpariset.com

Les liaisons heureuses

Après quelques articles consacrés à mon installation varoise et aux deux stages qui se dérouleront à Sainte-Maxime cet été, revenons à un aspect plus technique et aux fondamentaux de notre art.

« Les liaisons heureuses »

Dans tous les domaines du combat à mains nues le JU-JITSU nous offre une palette impressionnante de techniques. C’est sa spécificité, sa force et son principal intérêt. A ce titre, Il a inspiré bon nombre de disciplines parmi les pratiques dites modernes.

Cette richesse technique est un atout majeur dans le domaine de l’efficacité et garantit un intérêt fort et croissant tout au long de notre pratique personnelle. Cependant elle pourrait apparaitre comme un handicap pour certains, comme une sorte de « trop-plein technique », mais comme le dit l’adage : « abondance de bien ne nuit pas ». D’autant que pour ceux qui sont avides de découvertes, ils pourront longtemps satisfaire à cette passion.

Même si la maitrise des trois catégories de techniques qui composent notre art (coups, projections et contrôles) est souhaitable chacun ressent naturellement des préférences et développe des aptitudes personnelles dans telle ou telle de ces catégories. La gestion parfaite de cet ensemble est un sacré challenge, d’autant que bien gérer chaque technique est une chose, mais bien maitriser la liaison entre chacune d’elles, en est une autre ! C’est le sujet de cet article ; cette fameuse liaison qui me tient tant à cœur et que j’aborde régulièrement dans mon enseignement.

En effet, notre art n’est pas un « assemblage », c’est-à-dire un mélange de plusieurs disciplines, il est une entité, un bloc. A ce titre, nous devons être en capacité de nous adapter immédiatement à une situation donnée, que ce soit à distance ou bien en corps à corps et surtout être capable de passer de l’une à l’autre. C’est le principe de ce que j’appelle « la liaison ». En plus de la maitrise de chaque élément, des impératifs techniques logiques et cohérents nous sont imposés afin que celle-ci soit réalisable avec efficacité.

Premier exemple la garde, la posture. Une garde trop basse sur les jambes (que l’on trouve dans certaines Ecoles de KARATE) pour l’utilisation des ATEMIS (coups) ne sera pas compatible avec la majorité des projections qui demandent bien souvent une extension des membres inférieurs que ne peuvent offrir ces gardes.

Deuxième exemple le KUMI-KATA (la saisie du « kimono » que les JUDOKAS sont bien souvent dans l’obligation d’imposer avant toute tentative de technique) ; celui-ci ne pourra être utilisée systématiquement en JU-JITSU. Nous devons être capables d’exécuter une projection sur un adversaire que l’on ne peut saisir par la veste, soit parce qu’il n’en n’a pas et/ou tout simplement pour éviter une perte de temps considérable. Cette hypothèse pouvant se présenter dans la réalité et c’est la rapidité dans le passage du combat à distance à celui du corps à corps qui sera déterminante. Plusieurs secondes consacrées à la mise en place du KUMI-KATA en question seront préjudiciables.

Que l’on ne se méprenne pas, étant un farouche partisan du kimono (appelé de cette façon commune par facilité de langage.) il n’est pas dans mon intention de le renier, il s’agit de notre tenue de pratique, je ne transigerai pas sur son utilité. J’avais d’ailleurs consacré un article sur ce sujet au début du mois de janvier 2015. Ceci étant, le ju-jitsu est aussi une méthode de défense, tous les cas de figure doivent être envisagés, pratiqués et répétés.

Revenons à notre sujet et prenons un exemple très simple, celui qui consiste à enchaîner MAE-GERI haut (coup de pied de face) avec O-SOTO-GARI (grand fauchage extérieur). Le coup de pied permet d’arrêter l’agresseur et/ou de la mettre en déséquilibre sur l’arrière pour faciliter l’exécution de la projection, à la condition que cette liaison soit exécutée sans le moindre temps d’arrêt entre les deux techniques. Les exemples sont nombreux…

Comment se perfectionner dans ces liaisons ? D’abord en les pratiquant régulièrement. On les retrouve dans la plupart des enchaînements (16 techniques, 16 bis, etc.) qui composent notre patrimoine technique. Ensuite, des méthodes d’entraînement, comme les UCHI-KOMIS, qui consistent à répéter inlassablement un enchaînement coup-projection (sans la chute, sauf en fin de cycle) sont la garantie de l’automatisation des mouvements et du progrès.

Dernier point de ce billet : il existe des parallèles flagrants entre les gestuels et les formes de corps utiles à la bonne exécution des coups et à celle des projections. Voici quelques exemples : La façon d’élever la jambe dans la préparation d’O-SOTO-GARI et celle que l’on retrouve dans le MAE-GERI-KEAGE ; le mouvement circulaire sur l’arrière dans URA-MAWASHI et dans O-UCHI-GARI ; GEDAN-GERI et SASAE-TSURI-KOMI-ASHI, etc. Cette liste étant loin d’être exhaustive ! Autant de preuves quant à l’existence d’une compatibilité intrinsèque.

Au travail !

Site ju-jitsu Eric Pariset : www.jujitsuericpariset.com

Vers le Sud

306594_198429053616735_801135129_nUne page s’est tournée en juin dernier avec la cession du club de la Bastille. Les mois ont passé – très vite – et nous voilà presque à la fin d’une saison qui fut pour moi la première sans activité depuis plus de quarante années. Enfin, pas vraiment, il y a quelques stages, la préparation et la parution d’un livre, un nouveau site Internet, la reprogrammation et l’organisation des stages d’été, les articles hebdomadaires du blog, mais aussi de la réflexion, des tergiversations, de la prospection, des hésitations, des déceptions, et… un (tout) petit peu de repos.

A quelques mois d’une nouvelle rentrée, il fallait prendre une décision pour que se matérialise enfin un nouveau projet.

Ce sera donc une installation dans le Var. Les habitués du blog, mes anciens élèves et les fidèles stagiaires connaissent mon attachement à ce beau département qui, par ailleurs, accueillera deux stages cet été. On ne peut donc pas vraiment parler de surprise. Un nouveau projet dans la capitale a bien évidemment été envisagé, mais aucune opportunité raisonnable ne s’est présentée. Et puis une nouvelle aventure, ce n’est pas déplaisant. Aventure mesurée, puisqu’elle se passera dans un lieu que je connais parfaitement.

Dans un premier temps on me propose de reprendre la section ju-jitsu de Saint-Tropez. Certes, ce village ne doit pas sa notoriété aux arts martiaux, mais en dehors des activités festives, il existe une vie « normale » sur la célèbre presqu’île et ses alentours. Et puis, dispenser mes connaissances auprès de nouvelles personnes, leur faire profiter de mon expérience et ainsi continuer, comme c’est le cas depuis plus de quarante ans, à développer le ju-jitsu, me semble former un bel objectif.

Pour certains fidèles qui souhaitaient ma réinstallation dans la capitale, nul doute que cette information ne sera pas une bonne nouvelle. Comme indiqué plus haut cette éventualité a été travaillée, elle n’a pu se concrétiser. Pour moi aussi ce n’est pas facile. Quitter Paris, où des racines profondes existent n’est pas évident. On ne se passe pas aisément de cette ville que beaucoup d’étrangers nous envient, sans que nous puissions leur donner tort. Les stages et autres évènements me permettront de la revoir régulièrement. Mais aussi et surtout cela sera l’occasion de retrouver des amis et des élèves avec qui des liens se sont créés. La relation d’élève à professeur peut aussi déboucher sur de fidèles amitiés.

N’oublions pas les nombreux moyens de communication qui nous permettent de garder le contact. A ce propos, les messages de sympathie via les réseaux sociaux (en privés ou publics), les commentaires sur le blog et les courriels ont été nombreux depuis l’arrêt de mon activité l’année dernière. Ils m’ont sincèrement touché. J’ai fait en sorte de remercier les auteurs. Si – malencontreusement et malheureusement – certains ont été oubliés qu’ils acceptent mes excuses et reçoivent enfin ces remerciements.

Je n’oublie pas le projet – plusieurs fois évoqué – de création d’une amicale de mes anciens élèves et peut-être aussi plus largement des adeptes de mon enseignement.

Je souhaite à tous une très bonne fin de saison et donne rendez-vous aux fidèles lecteurs de ce blog, dès la semaine prochaine à l’occasion du prochain billet.

Site ju-jitsu Eric Pariset : www.jujitsuericpariset.com