« Dé-kata-iser ». Peut-être que ce néologisme surprendra, mais je n’ai rien trouvé de mieux pour exprimer un point de vue personnel.
Le goshin-jitsu-no-kata, ou « système de self défense du kodokan », a été créé par Maître Tomiki. Il l’a présenté à l’occasion des premiers championnats du monde de judo qui se déroulaient à Tokyo en 1956.
L’objectif était de démontrer que même si le judo devenait un sport de compétition, il ne fallait pas oublier ses aspects utilitaires et traditionnels.
Un kata est une suite de techniques, un enchaînement. Il véhicule des principes et des techniques au fil des ans et des siècles. C’est une méthode d’entraînement, un moyen d’évaluation pour l’obtention des grades et un exercice de style.
Il en existe beaucoup, chacun ayant sa spécificité. Le goshin-jitsu rassemble vingt et une techniques de défenses à mains nues et armées.
Comme tout kata, sa présentation, pour un passage de grades ou une démonstration, doit être entourée d’une certaine rigueur. On respecte l’ordre, les déplacements doivent être exécutés avec une attitude empreinte de solennité. Cependant l’efficacité est le premier objectif.
Alors, je pense, tout du moins pour ce kata, qu’il faut débuter l’étude par cet aspect là, avant d’entrer dans les détails qui parfois rebutent. Au même titre que le sculpteur commence par « la masse » avant de s’atteler aux finitions.
En fait, l’idée est de sortir chaque technique du contexte du kata, pour la travailler dans son utilité première : une attaque, une riposte. En fournissant des explications sur certains points qui peuvent sembler obscurs.
Par exemple, dans la première technique, Uke saisit les poignets de Tori pour l’empêcher de se défendre avec les mains. Celui-ci est donc contraint de reculer une jambe pour ne pas recevoir le coup de genou que veut lui administrer Uke.
Pour la quatrième technique, il est souhaitable d’expliquer ce que représentent les trois pas de déplacement sur la saisie de côté après qu’Uke se soit emparé du bras de Tori pour le pousser. Le premier pas, je suis surpris et je cède à la poussée. Le deuxième, je reprends mon équilibre. Au troisième, je prends l’initiative en portant un yoko-geri qui sera enchaîné avec un waki-gatame.
Chaque technique mérite d’être extraite du kata et travaillée pour sa première raison d’être (l’efficacité). Ensuite, on les assemble dans l’ordre où elles doivent être présentées et on impose progressivement ce qui fait un kata : les déplacements, les postures, etc.
Ayant testé cette méthode, j’ai pu constater que la perception du kata était davantage recevable, et que de fait il ne représentait pas seulement (pour certains) une « purge » que l’on doit s’administrer avant de passer un grade, de fait il devient plus concret, donc plus accessible. C’est aussi une façon certaine de revaloriser ces exercices qui sont « un plus ».
Follow
Des dojos, j’en ai fréquentés et dirigés beaucoup, pour étudier, me perfectionner, m’entraîner, transpirer et bien sûr enseigner.
Quoi de plus beau qu’une projection exécutée au bon moment, « dans le temps » ? Un de-ashi-barai, par exemple. Ou bien un contre réalisé en sen-no-sen, l’attaque dans l’attaque, ou bien encore une technique réalisée en « action-réaction ». Sans oublier un atémi additionnant vitesse et précision et qui atteint sa cible avec l’intensité voulue.
Entre ceux qui disent que ça ne sert à rien d’apprendre à se défendre, ceux qui affirment que leur méthode est la meilleure ou encore ceux qui soutiennent que la vraie expérience c’est celle de la rue, il y a de quoi être perplexe, sinon perdu.
Nous sommes encore en début de saison et il se peut qu’il y ait des personnes qui ne se sont pas encore décidées à franchir les portes d’un dojo.
Dans le prolongement de l’article de la semaine dernière consacré à la conscience professionnelle, j’ai voulu aborder ce que j’appelle « mon métier » et la passion qui l’entoure.
Conscience professionnelle (utile en début de saison).
Un rappel n’est jamais inutile.
La prochaine saison approche, ce qui n’empêche pas, en cette fin d’été, la rediffusion de l’article qui a remporté le plus de succès durant la saison écoulée (publié en mai). Il s’agit de « l’attitude au dojo ». Comme quoi tout n’est pas perdu, ce qui permet d’attaquer sereinement la rentrée.
Comme la semaine dernière, c’est une belle petite histoire issue du savoureux livre « contes et récits des arts martiaux de Chine et du Japon » que je (re)propose aujourd’hui en guise d’article. Dans celle qui suit, il est question de l’esprit (le shin). L’aboutissement de notre travail semble, en effet, être le reflet de notre âme. Que cette lecture, au cœur de l’été, entraîne une réflexion positive.