Les méthodes d’entraînement…

L’article de cette semaine est consacré aux méthodes d’entraînement.

Ce sont des exercices de perfectionnement possédant, chacun dans son domaine une spécificité. Ils permettent de renforcer la vitesse, les automatismes, la tonicité, la forme de corps, le placement, les déplacements, etc.

Ils renforcent ces qualités  dans le domaine de l’atemi-waza (le travail de coups), du nage-waza (les projections) et dans le ne-waza (le travail au sol). Ils  peuvent se faire seul ou à deux (le plus souvent), mais aussi à plusieurs, statiques ou en déplacement.

Il y a les exercices qui consistent à faire d’inlassables répétitions sans aucune opposition de la part du partenaire et d’autres qui se font avec une opposition plus ou moins importante, mais toujours conventionnelle.

Par conséquent on peut définir deux groupes : le premier où le partenaire ne produit aucune opposition et le second au cours duquel il offre une certaine résistance qui permet de se renforcer en situation d’opposition relative.

La plus connue de ces méthodes d’entraînement est l’uchi-komi ; elle consiste à répéter une technique de projection sans faire chuter, juste en soulevant le partenaire. On peut aussi effectuer cette répétition dans le domaine de l’atemi-waza et du ne-Waza. Pour certaines techniques l’uchi-komi peut aussi s’effectuer dans « le vide », c’est-à-dire tout seul.

On trouve ensuite (plus particulièrement dans le domaine des projections) le nage-komi qui consiste à se faire chuter à tour de rôle, ou plusieurs fois de suite, avec un certain rythme. Et puis, il y a le randori (qui n’est pas un véritable combat) et qui offre un travail en opposition « mesurée », sur un thème précis, au sol et debout, en atemi-waza et en projections.

On oublie trop souvent des exercices tels que le kakari-geiko et le yaku-soku-geiko. Le premier permet à Tori de renforcer son système d’attaque sans la peur de contre prise de la part d’Uke. Celui-ci se contentant d’essayer d’esquiver les initiatives de Tori, l’obligeant ainsi à s’adapter et à trouver d’autres solutions.

Le second, le yaku-soku-geiko, que l’on peut qualifier de « randori souple » offre la possibilité aux deux protagonistes de s’exprimer dans une opposition uniquement axée sur une reprise d’initiative, sans contre prise directe, uniquement en « sen-o-sen. », l’attaque dans l’attaque (pour ce qui concerne les projections).

On pratique également cet exercice en atemi-waza, on peut utiliser des gants de boxe qui servent de cibles. Uke « appelant » les coups en plaçant les gants sur différentes parties du corps. A lui de diversifier les demandes pour que Tori diversifie ses coups.

En ne-waza existent aussi des méthodes d’entraînement. Une que j’affectionne particulièrement est de définir une  position de départ – par exemple Tori sur le dos et Uke entre les jambes – et à partir de là, Tori a une minute pour aboutir à un résultat. Uke ne faisant que de la défense. Cela permet au premier de travailler son système d’attaque sans craindre de se faire contrer.

Une autre méthode, purement ju-jitsu (que mes élèves connaissent bien), consiste à répéter une technique de défense sur une situation précise, puis une seconde et ensuite de les enchaîner vite et fort, sans temps d’arrêt ; de même avec une troisième et ainsi de suite, jusqu’à six, ce qui est déjà très bien.

Les katas peuvent aussi être considérés comme des méthodes d’entraînement, puisqu’ils sont le reflet d’un combat. Un combat pré arrangé, certes, mais qui permet d’affûter les techniques et d’acquérir des automatismes.

Les exercices qui se limitent aux séries de répétitions, seul ou avec un partenaire, peuvent parfois sembler ingrats ; la récompense viendra avec le constat des progrès réalisés lors des randori. Et lorsque ces randori en  question sont exécutés avec un partenaire possédant le même état d’esprit, c’est à dire démunie de toute violence, ils ne sont jamais dépourvus d’un aspect ludique, ce qui n’est pas incompatible avec une pratique sérieuse des arts martiaux.

 

Suite du dictionnaire avec le X comme boXe…

Certes, le mot boxe ne commence pas par un X, mais c’est bien cette consonne qui « claque » parmi les trois autres lettres. Et puis, pour l’illustrer au sein de mon dictionnaire des arts martiaux, il n’est pas facile de trouver des personnages et des éléments qui débutent par ce X en question. A moins d’inverser le dernier mot  d’arts martiauX.

J’ai pratiqué la boxe française et j’ai obtenu le brevet d’état en 1978. Je me suis entrainé à la boxe américaine chez Dominique Valéra, à l’époque où « le King » était installé rue de Chatillon dans le XIVème arrondissement. C’est le regretté Richard Dieu qui le secondait. La boxe américaine, c’était le nom que l’on attribuait aussi au Full Contact avant qu’il devienne le kick-boxing.

Aujourd’hui il existe différents types de boxe, avec des appellations diverses et parfois originales. De la boxe thaïlandaise à la boxe chinoise, sans oublier bien évidemment la plus connue, à savoir la boxe anglaise, que l’on surnommait aussi « le Noble Art » au début du XXème siècle. Certains proposent des variantes sous l’appellation de boxe-défense, gym-boxe, etc. Ces différentes boxes connaissent un franc succès depuis quelques années.

Des efforts ont été faits pour que ces disciplines soient avant tout, éducatives et non pas destructives. L’art et la manière de ne pas recevoir les coups de l’adversaire, surtout lorsqu’ à l’entraînement il devient « partenaire ».

Comme dans beaucoup de domaines et sans doute encore davantage dans les arts martiaux et les disciplines de combat, le professeur est déterminant, pour ses qualités techniques et pédagogiques, mais aussi et surtout pour l’état d’esprit qu’il installe lors des séances.

Les techniques utilisées sont de véritables armes (naturelles, mais armes quand même) cela peut donc rapidement dégénérer et devenir l’école de la violence. A fortiori dans les arts qui utilisent les « frappes ». Physiquement, mais aussi moralement, il peut y avoir de gros « dégâts ». Recevoir un « direct » en pleine figure n’entraînera peut-être pas plus de traumatismes physiques qu’un uchi-mata non contrôlé, mais psychologiquement, être atteint au visage (à la tête qui est en quelque sorte le « poste de commandement »), est plus difficilement acceptable. Il n’y a qu’à constater les expressions du visage lorsque c’est le cas. Sans compter que le cerveau – pour ceux qui sont dotés de ce précieux attribut – est un organe des plus fragiles et que la répétition des traumatismes à son égard entraîne fatalement des dommages irréversibles et dramatiques.

Dans mon enseignement je ne néglige aucune des trois composantes du ju-jitsu et l’atemi-waza (technique des coups) occupe la place qu’il mérite. Dans certaines séances un travail de renforcement à l’aide des gants – qui se rapproche de la boxe – est proposé. Une des spécificités du ju-jitsu réside dans le fait que « le coup » n’est pas une finalité, comme c’est le cas dans d’autres disciplines et notamment la boxe. Il faut donc en tenir compte lors de l’apprentissage et des entrainements.

Je vois plusieurs intérêts dans la pratique de la boxe (et de l’atémi-waza ) ; l’efficacité pour le travail à distance, pour arrêter ou déséquilibrer l’adversaire, mais aussi et surtout pour l’entraînement à ne pas recevoir les coups (esquives et parades). Ensuite, il y a incontestablement un travail « cardio » très complet, un apport de souplesse quand il est question des membres inférieurs et enfin je n’oublie pas deux aspects qui ne sont pas négligeables, à savoir l’expression corporelle et l’aspect ludique ; ce qui implique que la pratique doit être tout en contrôle, donc proposée intelligemment. Si tel n’est pas le cas, elle peut s’avérer destructrice et contre productive en terme d’éducation.

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Souvenirs d’une belle préface

Christian Quidet (1932-2010) a été un très grand journaliste spécialisé dans le sport et notamment dans le judo. Dans les années 1970 il a beaucoup aidé cette discipline à franchir la barrière des médias.  Il a aussi occupé le poste de  directeur des sports sur « Antenne 2 », l’ancienne appellation de France 2, dans les années 1980. Nos disciplines martiales l’intéressaient au plus haut point, il leur a d’ailleurs consacré un magnifique ouvrage : « La fabuleuse histoire des arts martiaux ». En 1985, avant la parution de mon premier livre, je lui avais demandé s’il voulait bien m’honorer d’une préface ; il a accepté spontanément.  A  l’attention de ceux qui ne connaissaient pas ces quelques belles lignes, c’est avec plaisir que je les mets à nouveau  en ligne. D’autant plus que je trouve cette préface terriblement d’actualité.

     « La publication d’une progression française de ju-jitsu est un acte plus important qu’il n’y paraît. C’est la restauration, en France, du trésor des samouraïs qui, au fil de l’histoire, ont porté l’art du combat individuel à un degré de perfectionnement et de raffinement unique au monde.
       Cette version moderne de la self-défense japonaise, présentée par Eric Pariset, met à la disposition des éducateurs sportifs une méthode claire, précise et efficace.
       Elle offre à celles et à ceux qui s’en inspirent un bagage technique inestimable. Non pour leur apprendre à se battre mais pour dissuader les autres d’attaquer.
        C’est en ce sens que je crois beaucoup à la vulgarisation de la self-défense dans notre pays. Comme un remède à l’agressivité qui enlaidit notre société actuelle.
       Je félicite Eric Pariset de s’être intéressé et de s’être spécialisé dans le ju-jitsu qui est le meilleur complément à la pratique du judo.
       Le ju-jitsu ne doit pas être mis entre toutes les mains et ne peut être enseigné valablement que par ceux qui ont adhéré à l’esprit de son fondateur, le maître Jigoro Kano.
       Eric Pariset est de ceux-là. Il a été élevé dans une famille où les arts martiaux étaient considérés comme un Art et pratiqués comme une passion. Son père, Bernard Pariset, a participé au premier championnat du Monde au Japon en 1956 et a obtenu une superbe quatrième place. Plusieurs fois champion d’Europe il a légué, comme  les maîtres japonais d’autrefois, son savoir et sa sagesse à Eric.
      Ceinture noire, 5e Dan de Judo-Ju-Jitsu, Eric Pariset a été champion d’ile de France de Judo en 1983.
       Il s’est ensuite, spécialisé dans les démonstrations de Ju-Jitsu et de self-défense pour devenir, à   31 ans, le meilleur spécialiste français de cette discipline.
      « N’enseigne pas toute ta science à ton élève, qui sait s’il ne deviendra  pas un jour ton ennemi ».
       Fort heureusement, Eric Pariset n’a pas appliqué cette devise  chère aux anciens Maîtres d’armes japonais.
       Je l’en remercie et j’espère que vous serez nombreux à profiter de sa générosité.»

Christian Quidet.
Responsable du service des Sports d’Antenne 2*
Avril 1985.

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Un peu de tenue…

Ce que l’on appelle par facilité le kimono n’est pas une tenue pour pratiquer, mais plus exactement un vêtement. Chaque art martial possède sa propre appellation pour désigner ce que l’on endosse dans un dojo ; parmi les plus répandues on trouve le judogi, le karategi, le keikogi. On évoque très peu le « jujitsugi », sans doute parce que le ju-jitsu est amalgamé au judo. Problème d’identité propre à cet art dans notre pays, mais c’est un autre débat. Il n’empêche que quel que soit son nom, cette tenue est importante et ne saurait être négligée ; j’y vois plusieurs raisons.

D’abord, chaque discipline sportive possède son « uniforme » et il ne viendrait pas à l’idée d’un footballeur de se rendre sur un terrain de foot en judogi. Ensuite, grâce à sa texture cette tenue est pratique et hygiénique. Elle est résistante aux différents assauts et autres sévices qu’on lui fait subir. Elle permet d’absorber les litres de sueur produits lors des entraînements. Cette uniformité possède également comme vertu d’effacer toute distinction sociale. On ne frime pas vraiment dans un « gi ». Et puis, dans le combat rapproché elle évite une proximité et une intimité qui peuvent  rebuter certains et certaines.

Malheureusement lorsque je vois des entraînements se dérouler avec une multitude de tenues : short, t-shirt, survêtement et judogi, je ne peux m’empêcher d’être peiné. Je ne pense pas que cette réaction puisse être qualifiée de « vieux jeu ». Le respect et la tradition me paraissent indispensables. Sans respect, sous quelque forme que ce soit, il n’y a plus rien. S’affranchir de toutes les traditions au nom d’une prétendue modernité ou même d’une soi-disant liberté pourra être sans limite. Si on ne respecte pas un symbole tel que la tenue, pourquoi ne pas ignorer le salut, et puis tout simplement de dire bonjour et merci et ainsi de suite, jusqu’à manquer de respect aux personnes. Sans un minimum de rigueur et d’effort, il n’y a plus ni progrès, ni évolution, ni vie sociale digne de ce nom !

Dans cet article j’évoque bien sûr les arts martiaux ; d’autres sports de combats possèdent leur propre tenue (boxe, lutte, etc.) et continuent à l’arborer fièrement. Pourquoi serions-nous les seuls à refuser une règle basique ?

Enfin, l’utilisation de la « tenue de ville » (adaptée) pourra être considérée comme un complément à l’étude de la self-défense, ou encore comme une approche et une étape pour ensuite entrer dans le monde des budos.

Alors, un peu de tenue !

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« Bras de fer », retraite et solidarité.

Dans un dojo, comme dans beaucoup d’associations sportives, toute discussion politique ou religieuse est bannie. Aussi je ne saurais déroger à cette règle ; il n’est donc pas question de prendre parti, Il s’agit juste de s’étonner que perdure  une situation qui est préjudiciable à beaucoup de domaines. Ce qui est regrettable, c’est cette incapacité à trouver une solution satisfaisant l’intérêt général. Les dirigeants et les différents responsables ne montrent pas l’exemple ; certes, eux ne sont pas impactés, pas le moins du monde, ils sont parfaitement à l’abri ; est-ce une raison pour être à la limite de l’irrespect et de l’irresponsabilité ? Notamment quand on voit les usagers des transports en commun voyager dans des conditions que l’on n’accepterait pas de faire subir à des animaux. Sans parler des autres dommages collatéraux.

Les pratiquants d’arts martiaux, peuvent affirmer que nous sommes loin des préceptes de Jigoro Kano et des principes de son judo ; il les voulait universels et applicables dans tous les domaines, pour une meilleure vie en société. Or, dans ce conflit, chacun est arc-bouté sur ses positions et on assiste à un indécent « bras de fer ». Il semble invraisemblable que n’existe pas de solution. L’objectif de ces quelques lignes n’est pas de désigner un « coupable » (mon statut ne me l’autorise pas), mais tout simplement de faire le constat navrant que des personnes arrivées à un tel niveau de responsabilité soient dans l’incapacité de trouver une sortie de crise.
Quant à moi, « retraite et solidarité », ne bénéficiant ni de l’une ni de l’autre, j’ai du mal à évoquer le sujet. Même si je prends un plaisir sans limite à continuer à transmettre, il est évident qu’avec une solidarité corporative, j’aurais pu assouvir cette passion de la transmission sans avoir la nécessité de me relancer dans le challenge dans lequel je me suis engagé à l’âge de la retraite ;  celle des indépendants étant loin d’être viable, je n’avais pas d’autre choix. Ce choix, à contre courant, et qui demande beaucoup de sacrifices, m’offrira cependant de très belles récompenses, à savoir la fierté engendrée par une mission accomplie et la satisfaction que procure un métier que l’on aime. Sans oublier que je ne devrai rien à personne, hormis aux nombreux élèves qui peuplent ce dojo qui est d’ores et déjà une belle réussite.

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Un premier billet et deux sujets…

Pour ce premier billet de l’année, j’ai choisi d’aborder deux sujets. Un sujet d’actualité et un autre plus technique.

Commençons par l’actualité avec les bons vœux et les bonnes résolutions. Concernant les vœux, certains n’y accordent peu ou pas importance, au point de ne pas s’y soumettre. C’est dommage, même s’ils peuvent sembler conventionnels, ils sont une tradition qui doit être respectée, ne serait-ce que pour une question de simple politesse. Et puis si – en tant que pratiquants de disciplines dites « à traditions » – celles-ci ne sont pas respectées, nous sommes dans un non-sens teinté de muflerie. A titre personnel, j’attache une grande importance à ce que l’on doit aussi considérer comme une marque de respect. Cette conception n’est malheureusement pas toujours partagée. Peut-on dans ces conditions continuer à se réclamer du titre d’éducateurs ?

Quant à la prise de  bonnes résolutions, certes voilà encore un acte symbolique et relatif, puisqu’il n’est pas forcément indispensable d’attendre cette période pour les prendre. Mais se fixer, ce que l’on appelle une « date-line » peut s’avérer déterminant pour faciliter la réalisation d’une ou plusieurs bonnes décisions. Tout ce qui permet d’avancer et de s’améliorer ne doit pas être négligé.

Avec le second sujet nous abordons un domaine technique.

En ju-jitsu, trois grands groupes (les coups, les projections et les contrôles) font de cet art martial une discipline particulièrement complète et efficace ; à la condition évidente de maîtriser les techniques mais aussi d’être en capacité de les enchaîner avec fluidité et habileté.

En 2015, à l’aide d’un enchaînement structuré, j’ai souhaité mettre en avant l’atemi-waza (les techniques de coups) et le katame-waza (les techniques de contrôles).

Les coups existent dans de nombreuses disciplines de combat, souvent ils en sont la finalité. Les contrôles, quant à eux, sont pratiqués dans beaucoup de styles avec plus ou moins d’importance.

Dans notre discipline, si l’atemi-waza n’est que rarement une finalité, il est un moyen d’y parvenir ! Le katame-waza, quant à lui, est « modulable », dans la mesure où il peut être redoutable et même fatal ; à l’inverse il permet de maîtriser quelqu’un sans forcément mettre ses jours en danger ; la légitime défense et – tout simplement – le respect de toute vie ne sont pas des options !

Dans notre art, il est aussi important de maîtriser les techniques que d’être à l’aise dans leur liaison. Le ju-jitsu n’est pas une « salade composée », mais bien une entité faite d’éléments qui doivent être liés. Chacun a son domaine préféré. Cette préférence est souvent due à des prédispositions naturelles, mais aucun groupe de techniques ne devra être négligé ; c’est la garantie d’améliorer sa propre efficacité et de maîtriser une « science du combat » complète.

A l’occasion du prochain stage qui se déroulera à Paris le 2 février, cet enchaînement sera au programme, entre autres thèmes.

Je conclurai en souhaitant à nouveau à toutes et à tous une merveilleuse année 2020 avec la concrétisation de leurs désirs et la tenue de quelques bonnes résolutions.

(C’est la couverture du livre paru en 2015 qui sert de photo d’illustration)

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Dernier article de l’année : tel armurier, telle arme…

Comme la semaine dernière,  c’est une petite histoire issue du savoureux livre « contes et récits des arts martiaux de Chine et du Japon » que je propose aujourd’hui en guise d’article. Dans celle qui suit, il est question de l’esprit (le shin). L’aboutissement de notre travail semble, en effet, être le reflet de notre âme. Que cette lecture entraîne une réflexion positive à l’aube d’une nouvelle année.

« Le sabre est l’âme du samouraï », nous dit l’une des plus vieilles maximes du Bushido, la Voie du guerrier. Symbole de virilité, de loyauté et de courage, le sabre est l’arme favorite du samouraï. Mais dans la tradition japonaise, le sabre est plus qu’un instrument redoutable, plus qu’un symbole philosophique : c’est une arme magique. Il peut être maléfique ou bénéfique selon la personnalité du forgeron et du propriétaire. Le sabre est comme le prolongement de ceux qui le manient, il s’imprègne mystérieusement des vibrations qui émanent de leur être.
Les anciens Japonais, inspirés par l’antique religion Shinto, ne conçoivent la fabrication du sabre que comme un travail alchimique où l’harmonie intérieure du forgeron est plus importante que ses capacités techniques. Avant de forger une lame, le maître armurier passait plusieurs jours à méditer, puis il se purifiait en procédant à des ablutions d’eau froide. Revêtant des vêtements blancs, il se mettait alors au travail, dans les meilleures conditions intérieures pour donner naissance à une arme de qualité.
Masamune et Marasama étaient d’habiles armuriers, qui vivaient au début du XIVe siècle. Tous deux fabriquaient des sabres d’une très grande qualité. Murasama, au caractère violent, était un personnage taciturne et violent. Il avait la sinistre réputation de forger des lames redoutables qui poussaient leurs propriétaires à de sanglants combats ou qui, parfois, blessaient ceux qui les manipulaient. Ces armes, assoiffées de sang, furent rapidement tenues pour maléfiques. Par contre, Masamune était un forgeron d’une très grande sérénité qui se livrait à un rituel de purification pour forger ses lames. Elles sont considérées aujourd’hui comme les meilleures du pays.
Un homme, qui voulait tester la différence de qualité entre les modes de fabrication des deux armuriers plaça un sabre de Marasama dans un cours d’eau. Chaque feuille dérivant à la surface, qui touchait la lame, fut coupée en deux. Ensuite, un sabre fabriqué par Masamune fut placé dans le cours d’eau. Les feuilles semblaient éviter la lame. Aucune d’elles ne fut coupée, elles glissaient toutes, intactes, le long du tranchant comme si celui-ci voulait les épargner.
L’homme rendit alors son verdict : « La Murasama est terrible, la Masamune est humaine »

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Les 24 techniques

Lors du stage qui s’est déroulé le 17 novembre à Paris, nous avons travaillé sur les «24 techniques ».

A l’intention de ceux qui ne connaissent pas ou pas bien cet enchainement, j’ai pensé qu’il serait utile de lui consacrer ce billet hebdomadaire.

En 1992 un professeur de judo qui postulait à un « dan » important butait sur l’unité de valeur ju-jitsu ; celle-ci consistait à présenter une expression libre de plusieurs minutes sur le sujet. Il avait deux mois pour se préparer et il est venu me demander si je pouvais l’aider. Juste pour info, à cette période, je faisais partie de la Commission nationale ju-jitsu de la FFJDA.

Devant le peu de connaissance de ce professeur en matière de ju-jitsu et avec un temps de préparation assez mince, je me suis attelé méthodiquement à cette entreprise, partant du principe que rien ne résiste à une bonne organisation.

D’abord il était indispensable de présenter le plus possible de situations d’attaques ; à mains nues et armées, à distance et au contact, etc. En face, en terme de ripostes, il était nécessaire de faire état des principales composantes de notre discipline (coups, projections, contrôles) ainsi que des techniques les plus représentatives de chacun de ces groupes. Il fallait également mettre en avant différents schémas d’enchaînements. Enfin, et c’était important, inclure tout cela méthodiquement de façon à ce que la mémorisation s’impose facilement. J’ai opté pour un classement des attaques par groupes de trois : tentatives de saisies, défenses sur coup de poings, sur coup de pieds, etc. Une fois la mission accomplie (l’unité de valeur ayant été validée), j’ai pensé que ce serait dommage de ne pas continuer à utiliser cet enchaînement ; je l’ai donc inclus dans mon programme d’enseignement. Manifestement, il donne satisfaction à bon nombre de pratiquants de tous niveaux, si j’en crois, entre autres réactions, celles manifestées lors du dernier stage. J’ai réalisé, il y a déjà quelques années, deux supports techniques sur ces « 24 techniques », un livre (photo d’illustration) et un DVD (épuisé). Quelques vidéos qui présentent l’enchaînement circulent sur internet, je ne cautionne pas l’ensemble. De toutes les façons, il est largement préférable de transpirer sur un tatami en pratiquant que de s’user les yeux et les doigts sur un Smartphone !

J’ajoute que cet enchaînement vient en complément d’autres réalisations que j’ai eu le plaisir de concevoir, telles que les 16 techniques, les 16 bis, les 16 ter, les 16 contrôles, entres autres.

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Petite histoire…

A l’occasion de cette semaine de vacances un peu écourtée, je me permets de proposer à nouveau un conte particulièrement instructif. Bonne lecture ! (Histoire issue des « Contes et récits des arts martiaux de Chine et du Japon » aux éditions Albin Michel.)

Un samouraï se présenta devant le maître zen Hakuin et lui demanda :
— Y a-t-il réellement un paradis et un enfer ?
— qui es-tu ? demanda le maître.
— Je suis le samouraï…
— Toi, un guerrier ! s’exclama Hakuin. Mais regarde-toi. Quel seigneur voudrait t’avoir à son service ? Tu as l’air d’un mendiant. 
La colère s’empara du samouraï. Il saisit son sabre et le dégaina. Hakuin poursuivit :
— Ah bon, tu as même un sabre ? ! Mais tu es sûrement trop maladroit pour me couper la tête. 
Hors de lui, le samouraï leva son sabre, prêt à frapper le maître. A ce moment celui-ci dit : 
—  Ici s’ouvrent les portes de l’enfer.
Surpris par la tranquille assurance du moine, le samouraï rengaina son sabre et s’inclina. 
— Ici s’ouvrent les portes du paradis, lui dit alors le maître…
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Z comme…

Z comme Zen.

Aujourd’hui, concernant mon dictionnaire « amoureux » des arts martiaux, c’est la dernière lettre de l’alphabet qui est évoquée.

Cela aurait pu être Z comme Zorro, un des héros de mon enfance, celui qui combattait la tyrannie et l’injustice, mais nous sommes un peu éloignés des arts martiaux, bien que ce justicier masqué pratique l’escrime, une discipline noble dans laquelle l’esprit chevaleresque n’est pas éloigné de celui qui animait l’âme des samouraïs et qui continue d’animer celle de beaucoup de pratiquants d’arts martiaux.

Plus terre à terre (c’est le cas de le dire), j’aurais pu choisir Z comme zoories ; ces chaussures qui ne pas assez utilisées dans les dojos pour circuler en dehors des tatamis ; question d’hygiène et d’éducation.

Il aurait pu être question de la fameuse position « zenkutsu dachi » qui a fait souffrir plus d’un karatéka à ses débuts.

En fait, j’ai choisi Z comme Zen. Un mot qui nous apaise rien qu’à le lire, l’entendre, ou l’écrire. « Rester zen » ! Cette expression populaire qui, dans une version simplifiée, signifie « rester tranquille ». Une bonne dose de mysticisme entoure cette pratique issue de la religion bouddhiste. Des cours existent, mais chacun doit pouvoir appliquer sa propre « zenitude » qui consiste à apaiser l’esprit, et de ce fait le corps, ne serait-ce qu’en relativisant certains évènements qui nous assaillent, en leur donnant l’importance qu’ils méritent. Facile à dire, souvent moins facile à appliquer.

Chacun trouvera sa façon de faire, seul ou accompagné. Cette pratique interne est un excellent complément à celle des arts martiaux, qui doivent être considérés comme les arts de l’esprit, davantage que ceux de la guerre. Sagesse et art martial doivent être indissociables.

La sagesse, parce que les pratiques évoluent ; nous ne sommes plus au temps des samouraïs, où l’issue des affrontements étaient la mort d’un des deux combattants, même si nous avons conservé la plupart de leurs techniques de combat (pratiquées avec une finalité différente, heureusement) , leur esprit volontaire et leur Code d’honneur.

Pour conclure cet article et à l’attention de ceux qui seraient intéressés par cette pratique, je conseille le beau petit livre « zen », de Maxence Fermine aux éditions « Michel Lafon poche ».

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