De la tenue…

L’article de cette semaine a déjà été proposé, mais en ce début de saison il n’est peut-être pas inutile de le publier à nouveau, après l’avoir quelque peu remanié.
« L’habit ne fait pas le moine », un peu quand même.

Par facilité on l’appelle le « kimono », bien que ce nom désigne plus spécifiquement un vêtement porté « à la maison ».
Dans les arts martiaux, il existe plusieurs appellations qui désignent ce que l’on revêt dans un dojo ; parmi les plus répandues on trouve le judogi, le karategi, le keikogi. On évoque très peu le « jujitsugi ». Pour les principaux arts martiaux japonais  on peut le nommer « dogi ». En taekwondo, c’est le dobok.

Quel que soit son nom, cette tenue est importante et ne saurait être négligée ; j’y vois plusieurs raisons.

D’abord, chaque discipline sportive possède son « uniforme » ; il ne viendrait pas à l’idée d’un footballeur de se rendre sur un terrain de foot en judogi.

Ensuite, grâce à sa texture, cette tenue est pratique et hygiénique. Elle est résistante aux différents assauts et autres sévices qu’on lui fait subir. Elle est hygiénique, elle permet d’absorber les litres de sueur produits lors des entraînements.

Elle possède également comme vertu d’effacer toute distinction sociale. On ne frime pas vraiment dans un « gi ». Nous sommes tous égaux pour ces moments d’étude et de partage.

Enfin, dans le combat rapproché, elle évite une proximité qui peut  être  parfois rebutante pour certains et certaines.

Cette tenue, je la respecte au plus haut point ; n’est-elle pas mon principal « outil de travail » ?.  Elle est aussi  devenue au fil des années ma « deuxième peau ». Parfois elle a même été mon « bleu de travail », comme nous le verrons plus bas. Certains s’en affranchissent, c’est dommage, surtout dans des disciplines dites « à traditions ».
Que l’on ne cache pas, sous des prétextes d’évolution, un manque de rigueur et de respect à l’égard de notre histoire et de notre identité.

Au début des années 1970, à l’initiative du champion de judo néerlandais Anton Geesink, il y eut une tentative de kimonos de couleurs qui n’a pas vraiment connu le succès. Ensuite, au début des années 1990, le kimono bleu est apparu lors de certaines compétitions de judo, dans le but de faciliter la compréhension des combats. Dans le même esprit, j’ai moi-même opté pour cette couleur dans mes démonstrations et dans des ouvrages.

Quelques professeurs l’utilisent à l’occasion de leurs cours, cela a été mon cas durant un temps, pour « aérer » mes tenues de démonstration, à l’époque où j’en faisais. Une fois cette époque passée, je suis revenu à la pure tradition. Et puis un enseignant doit pouvoir se distinguer davantage par son savoir et son aura que par sa tenue.

Dans cet article j’évoque les arts martiaux, mais d’autres sports de combats possèdent leur propre tenue (boxe, lutte, etc.), que les pratiquants arborent fièrement.

Enfin, l’utilisation de la « tenue de ville » (adaptée) pourra être considérée comme un complément à l’étude de la self-défense, dans des cours spécifiques. Ce pourra être aussi une approche et une étape avant de rejoindre le monde des budos.

L’enchaînement des « 16 Bis »…

Dans le livre dont la couverture tient lieu d’illustration, il y a un enchainement appelé « les 16 Bis ». Certes l’appellation n’est pas originale, mais ce n’est pas l’essentiel, l’essentiel étant le contenu.

Sont également proposés d’autres thèmes : travail au sol, amenées au sol, liaisons debout-sol  et sol-debout, et le kime-no-kata.

Revenons aux « 16 Bis ». Elles ont été crées à la suite des « 16 techniques » ; j’avais souhaité mettre au point un exercice qui proposerait des ripostes différentes à celles des « 16 de base ». Des ripostes  qui demandent davantage d’ancienneté dans la pratique. On y retrouve des techniques appartenant aux trois composantes du ju-jitsu, le principal intérêt se trouve dans la composition des enchaînements. L’objectif étant d’acquérir une parfaite fluidité dans la liaison des techniques en question.

Comme je l’expliquais dernièrement à propos des « 24 techniques », j’ai toujours eu l’envie  de créer, à la fois pour répondre à un besoin, mais aussi pour proposer de nouveaux outils aux pratiquants.

Cet enchaînement, comme beaucoup d’autres,  rassemble trois intérêts.

Le premier sur un plan purement technique.  Il permet tout simplement d’évoluer, de progresser dans la recherche de la perfection (que l’on atteint jamais, le seul fait d’essayer de s’en approcher se suffit à lui-même).

En deuxième, lorsque l’on maîtrise correctement chaque technique et que l’on a mémorisé l’ordre, il offre un bon moyen de parfaire sa condition physique  en ayant comme objectif de conserver le même rythme du début jusqu’à la fin de l’exécution de l’enchaînement.

Enfin, il peut servir de démonstration, la plupart des techniques étant aussi  spectaculaires qu’efficaces ; l’ensemble présente  parfaitement la richesse du ju-jitsu.