Dans cette période d’activité inexistante pour notre secteur et d’avenir incertain, il reste l’évocation de bons souvenirs. C’est ce que je propose aujourd’hui avec « La défense dans la ville «, en nous plongeant vingt-cinq-années en arrière.
Cela se passait en 1986. Au sein de la FFJDA la mise en place de la revalorisation du ju-jitsu portait ses fruits. Les stages de formation des professeurs se succédaient à un bon rythme, j’avais eu l’honneur et le plaisir d’encadrer les premiers, notamment à Chamonix en 1982.
Une commission technique fédérale avait été créée et de nombreuses sections ju-jitsu voyaient le jour avec chacune d’elles un nombre impressionnant de nouveaux adhérents. L’idée avait alors germé de proposer une série destinée à « vulgariser » le ju-jitsu en le présentant sous sa forme très utilitaire ; on m’avait confié la conception de vingt-six clips de six minutes, chacun destiné à passer à une heure de bonne écoute sur une grande chaîne de télé. Grâce à Christian Quidet, éminent journaliste sportif, c’est « Antenne 2 » devenu ensuite « France 2 » qui avait accepté le projet.
A chaque épisode était présentée une agression en extérieur, puis l’étude technique de sa riposte en dojo. Enfin nous retournions en extérieur pour voir l’agressé venir à bout de son agresseur et cela grâce à la riposte apprise et répétée.
Le tournage s’était étalé sur environ six mois, de septembre 1986 jusqu’en février 1987. Les épisodes étaient proposés pendant l’émission « Stade 2 » que l’on pouvait voir le samedi après-midi.
A l’occasion du lancement de la série, une émission spéciale avait été prévue, c’était au mois de mars 1987. Une bonne demi-heure de direct, juste avant la diffusion du premier épisode ; ça commençait bien.
Sur le plan purement pratique, l’idée était de montrer diverses formes d’agressions et différents profils « d’agressés ». Défenses sur coups de poing et coups de pied, sur saisies, au sol, contre armes. Tout cela présenté par des hommes, des femmes, des jeunes et des moins jeunes. Les séquences se déroulaient dans la rue, mais aussi en pavillon, en appartement, au DAB d’une banque, dans un square, à la terrasse d’un café (à l’époque ils étaient ouverts), etc. Sans oublier des scènes tournées dans le métro.
Malheureusement les téléspectateurs n’ont pu assister à la totalité des épisodes, la diffusion s’est arrêtée brutalement après le sixième épisode, pour des raisons qui restent obscures ; sans doute le succès remporté par l’émission dérangeait certains.
Dommage, en effet, Jean Pucci et son équipe de techniciens de l’image et du son avaient réalisé une série de très haute qualité. Grâce aux réseaux sociaux j’ai pu conserver d’excellents contacts amicaux avec le réalisateur.
la photo d’illustration est extraite d’un numéro de « Karaté-Bushido » de l’année 1987