Critères

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Je reviens sur les critères qui me semblent incontournables dans la pratique et l’enseignement d’un art martial. Ils guident mon action professionnelle et mon engagement.

Curieusement le hasard les fait commencer par la même lettre. C’est donc quelques E que je propose. J’ai déjà évoqué le sujet, je me plais à le faire de nouveau. J’y attache une attention particulière.

Efficacité. Bien sûr, surtout quand il s’agit de self défense. Avec le ju-jitsu traditionnel nous couvrons toutes les situations avec un ensemble de ripostes graduées.

Education. Elle est incontournable, surtout lorsqu’on est détenteur d’une carte professionnelle sur laquelle est mentionné « Educateur sportif ». Pour le bien du corps et de l’esprit. À une époque où la violence s’invite quotidiennement le rôle des éducateurs sportifs est déterminant. On peut combattre sans que suinte la violence.

Épanouissement. Intimement lié au précédent critère. Cet épanouissement physique et mental qui permet d’être « bien dans son corps, bien dans sa tête ». Unr formule qui n’est pas démodée, au contraire. Dans ce monde de plus en plus « spécial », elle est un remède dont il serait dommage de s’émanciper.

Expression corporelle. Avec ces moments durant lesquels nous nous exprimons et qui nous apportent satisfaction et qui renforcent l’estime et la confiance personnelles. Autant d’éléments qui permettent d’avancer positivement dans la vie. Ce goût de l’effort souvent récompensé et qui, dans le cas contraire, efface tout regret et remord.

Effort. Sans eux, sur le long terme, aucun résultat ne sera possible. L’effort physique qui améliore le corps, l’effort mental qui renforce l’esprit.

Esthétisme. Pour certains, il est superflu. J’ai déjà écrit que lorsqu’on sauve sa vie ou celle d’une tiers personne, il n’est pas d’actualité, mais à l’entraînement, il ne gâche rien. Il demande des efforts toujours récompensés. « La recherche du beau »  finalise un accomplissement personnel.  Elle est le résultat de l’alchimie de plusieurs éléments. Aucun d’eux ne doivent être négligés.

Voilà quelques réflexions pour une pratique qui fait partie d’un mode de vie. Les arts martiaux ne sont-ils pas « des Écoles de vie » ?

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À chacun son rôle et sa responsabilité

La lutte contre la violence est un vaste programme, un immense chantier, mais chacun peut apporter sa pierre à l’édifice. Il y a la punition, mais pour ce qui nous concerne, il y a avant tout l’éducation. C’est une mission ambitieuse, à laquelle le pire serait de renoncer ou même de l’escamoter.

Dans les organismes qui gèrent un sport, que ce soit une fédération ou une association de base, à tous les niveaux chacun possède sa part de responsabilité dans cette lutte.

Elle commence par le respect des règles élémentaires. Justement le respect des professeurs par les élèves, des élèves par le professeur, mais aussi des lieux et des us et coutumes attachés au dojo.

Le professeur est en première ligne, c’est lui qui dispense l’enseignement. Un enseignement qui ne se limite pas à la diffusion de techniques, mais aussi à l’éducation dans sa globalité. Il a la responsabilité d’un tatami sur lequel tout comportement violent doit être banni. Progresser dans la réalisation du geste parfait, mais aussi dans la maîtrise et le contrôle des actions et des réactions. N’est-il pas ÉDUCATEUR sportif, comme indiqué sur sa carte professionnelle ?

Dans les disciplines où sont pratiquées les compétitions, l’entraîneur – qui a un rôle différents de celui du professeur, (dans beaucoup de club c’est la même personne, avec une « casquette » différente) – s’attache à faire respecter le fair-play qui doit animer les combattants, il doit être intransigeant en transmettant le goût de la victoire dans le respect des règles et de l’adversaire. Il doit aussi apprendre à gérer la défaite, en la dédramatisant et en respectant les décisions de l’arbitre. Apprendre à gagner avec humilité et à perdre sans dramatiser.

Quant à l’élève, il accepte les remarques du professeur, respecte les règles du dojo, si un problème se pose il demande un entretien avec le professeur pour lui faire part d’un possible ressentiment.

Enfin le dirigeant est un peu le chef d’orchestre qui doit s’assurer qu’à tous les échelons les valeurs qui symbolisent les arts martiaux (avec compétitions ou pas) sont respectées.

Il existe bien sûr des différences entre un modeste dojo où est pratiqué un art martial sans compétition et une grosse «écurie», mais chacun doit endosser et assumer son rôle et lutter contre ce fléau.

Alors, au cœur de l’été, ce court rappel n’est peut-être pas inutile de façon à bien préparer la rentrée et être ainsi utile à la société toute entière.

Bel été à tous.

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