Quarante années nous séparent de cette photo. J’ai déjà eu l’occasion de publier un article sur le bataillon de Joinville d’où elle est issue. C’était le 24 novembre 2012.Ce nouveau billet se veut quelque peu complémentaire.
Bien que n’étant pas militariste dans l’âme, je conserve un bon souvenir de cette année. Il faut avouer que le treillis n’était pas utilisé outrageusement, les tenues de base étant davantage le survêtement et le judogi. Le dojo était plus fréquenté que le champ de tir et les randoris plus courants que le parcours du combattant. Et puis il y avait l’insouciance des vingt ans !
Une expérience irremplaçable sur le plan des progrès réalisés douze mois durant à laquelle s’ajoute l’intérêt de l’apprentissage de la vie en société avec les bons et les mauvais côtés ; les relations humaines ne sont pas exsangues de difficultés et cette expérience nous l’apprenait et nous préparait pour la suite…Est- ce mieux ou moins bien que ce « service militaire » appelé ensuite « service national » ait disparu : vaste débat.
Personnellement, il y a le souvenir que m’ont laissé les personnes avec qui des affinités s’étaient révélées. De solides amitiés pouvaient naître durant cette période. Dernièrement, j’ai eu le plaisir de renouer le contact avec Daniel Garcia. Sur la photo, c’est le moustachu en bas et à droite. Nous avions été incorporés en même temps et je crois que, douze mois durant, il n’y eut de problème entre nous. Une forte complicité nous liait, Malheureusement, lui à Limoges et moi à Paris, l’éloignement a été fatal à la poursuite d’une relation amicale qui d’emblée s’était imposée. Pourquoi : « Parce que c’était lui, parce que c’était moi. » Sans céder à la facilité, cette célèbre citation de Montaigne à propos de La Boétie sera la raison évidente qui me vient à l’esprit, quant à cette entente. Certes, il aimait et chantait Brel, mais ce ne devait pas être la seule. D’autres points communs existaient – en plus de notre passion commune pour notre art. À moins que bien au contraire, nos qualités ainsi que nos défauts aient été le ciment de cette complémentarité.
Bref, je suis très heureux d’avoir repris contact, il n’a pas fait des arts martiaux sa profession, mais sans doute reste-t-il un combattant valeureux et redoutable. Comme il m’a confié que l’heure de la retraite approchait, il aura fatalement du temps de libre pour venir à Paris et pourquoi ne pas nous rendre une visite au dojo. Après tout, ce sera un jeune retraité. Ce serait un immense plaisir que de l’accueillir. Quant à moi, le premier qui me trouve aura gagné…toute ma considération !
Site du club ju-jitsu Eric Pariset : www.jujitsuericpariset.com