Shime-waza, le travail des étranglements

kata-ha-jimeAprès avoir présenté le travail des clefs il y a quinze jours, passons à celui des étranglements. Evoquer le terme d’étranglement auprès d’un néophyte provoque souvent une certaine frayeur légitime. Les pratiquants, eux, sont familiarisés avec ce groupe de techniques qui, lorsqu’elles sont travaillées entourées des précautions de base, ne sont absolument pas dangereuses parce que contrôlées. D’autant que leur bonne réalisation demande un peu de temps, celui qui permettra l’acquisition d’une forme de sagesse et de maitrise dans tous les sens du terme.

Il n’empêche que leur efficacité est redoutable et peuvent s’appliquer dans bon nombre de situations que ce soit en judo ou en ju-jitsu, debout ou au sol ! Sachant qu’en judo ce sera principalement dans ce dernier domaine qu’ils se concrétisent.

Nous pouvons définir deux grands groupes d’étranglements. Le premier rassemblant ceux qui sont appliqués « à mains nues » et le second ceux qui le sont à l’aide des revers de la veste. Parmi ces deux groupes, il y a les étranglements de face et ceux qui s’appliquent lorsque nous sommes placés derrière le partenaire (ou l’adversaire). Il faut compter aussi avec un étranglement bien particulier qui s’exécute à l’aide des jambes, je veux parler du fameux « sankaku-jime », l’étranglement « en triangle », rendu célèbre notamment grâce au premier opus de « L’Arme fatale », film dans lequel Mel Gibson l’utilise pour terrasser son dernier adversaire. Dans cet ensemble de techniques émergent encore deux groupes, celui qui rassemble les étranglements sanguins dont l’action se situe au niveau des artères placées de chaque coté du cou et l’autre les étranglements respiratoires, qui agissent sur la trachée. Leur appellation suffit pour comprendre leurs conséquences respectives.

Bien que leur terrain de prédilection se situe au sol, en self-défense ils peuvent s’appliquer en riposte à des attaques en position debout ; défenses sur coups de poing, sur coups de pied, sur tentatives de saisies et saisies, etc. L’action peut commencer debout pour se conclure au sol, comme avec le redoutable morote-jime, appelé aussi vulgairement « le manche de pioche ».

Comme pour toutes les techniques et sans doute encore davantage pour celles-ci, en raison de leur caractère particulier, l’étude des étranglements ne doit pas éluder celles de leurs défenses. Savoir appliquer des ripostes à des formes très techniques, mais aussi à l’encontre de tentatives de strangulations plus rudimentaires est indispensable.

Pour conclure avec le shime-waza, on peut affirmer qu’il s’agit, là encore, d’un domaine riche, passionnant à l’efficacité incontestable, mais qui demande à être étudié sous le contrôle d’une personne hautement qualifiée et responsable.

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Rappel estival

carqueiL’été approche et pour certains chanceux, les vacances aussi.

C’est le moment de rappeler que j’aurai le plaisir de proposer un stage dans le magnifique département du Var, à Carqueiranne précisément, durant la première semaine de juillet.

Avec trois heures de ju-jitsu au quotidien c’est une intensité et une immersion différentes de celles de la saison qui seront proposées dans la pratique de notre cher art martial. C’est l’assurance de revenir avec d’énormes progrès dans sa valise, en plus du sable collé aux espadrilles et de quelques étoiles de mer.

La mer, justement, il sera possible d’en profiter lors des après-midi qui seront totalement libres. Ces moments-là, chacun pourra les utiliser comme bon lui semblera. Les activités proposées sur place ne manquent pas, tout comme les belles ballades et visites offertes par la région. Il existe aussi la possibilité de…ne rien faire du tout et de profiter du doux clapotis des vagues à l’ombre d’un parasol.

Pour revenir à l’aspect purement ju-jitsu, les séances porteront sur tous les aspects de notre discipline. Techniques avancées, kata, méthodes d’entraînement, etc. mais aussi, passages de grades avec l’accord du professeur. Il faut prévoir des gants pour les séances de renforcement dans le domaine de l’atemi-waza.

Concernant l’hébergement, le plus simple est de se renseigner auprès de l’office du tourisme de Carqueiranne.

Le stage commencera le dimanche 2 juillet à 9 h 00 et se finira le vendredi 7 à midi. Pour toute précision supplémentaire, n’hésitez pas : eric@pariset.net 06 14 60 18 25

A bientôt sur les tatamis.

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Kansetsu-Waza, le travail des luxations

IMG_0005« Pouvoir maîtriser quelqu’un sans forcément mettre ses jours en danger » est une formule qui convient parfaitement à ce groupe de techniques dont le but est d’agir sur les articulations au point de provoquer une douleur qui contraint l’adversaire ou l’agresseur à l’abandon. « Forcer l’articulation dans le sens inverse de son fonctionnement naturel » est une autre formule très explicite. L’efficacité des clefs est incontestable et leur utilisation permet aussi de « graduer » la riposte. Son utilisation est moins radicale que celles des projections et des coups, ce qui n’est pas négligeable sur le plan de la légitime défense, mais aussi au nom du respect de la vie.

Les clefs peuvent s’appliquer sur les bras mais aussi sur les jambes, en sachant que pour certaines disciplines dans lesquelles l’affrontement direct existe, elles ne sont pas autorisées sur les membres inférieurs pour des raisons de sécurité. En effet, elles sont moins facilement maitrisables et surtout elles se pratiquent principalement sur l’articulation – très fragile – du genou pour laquelle, en cas de traumatisme la guérison sera longue et jamais vraiment complète.

Les contrôles sur les articulations se divisent en deux groupes, les clefs en hyper-extension (gatame) et celles en torsion (garami). En ju-jitsu elles s’appliquent debout et au sol,  en judo c’est principalement au sol. En « ju-jitsu self-défense » les opportunités sont nombreuses, essentiellement dans le domaine du corps à corps.  En combinaison avec les coups et les projections elles sont bien souvent la finalité  d’une défense. Lorsqu’il s’agit d’attaques à l’arme blanche, pouvoir maîtriser le bras armé est un atout considérable.

Elles se réalisent principalement à l’aide des mains qui sont les moyens de transmission d’une autre partie du corps telle que l’aisselle, le ventre, etc. Le travail des clefs représente la parfaite combinaison des points faibles du corps humain pour Uke (le méchant) et de l’utilisation la plus rationnelle de celui de Tori (le gentil).

Leur étude demande beaucoup de temps, leur efficacité une très grande précision et une adaptation rapide aussi bien à la situation qu’aux éventuelles  particularités de l’articulation du partenaire et/ou de l’adversaire.

En conclusion, il s’agit d’un domaine efficace, passionnant mais qui réclame des qualités dont la persévérance (pas toujours d’actualité, mais toujours récompensée) !

 

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Sixième sens

samourai-dore-3C’est toujours un grand plaisir que celui de proposer, de temps en temps, quelques lignes issues du recueil « Contes et récits des arts martiaux de Chine et du Japon ». Cette fois elles nous conduisent à quelques réflexions sur les « forces de l’esprit », qui peuvent nous habiter à partir d’un certain niveau d’engagement et de pratique.

« Tajima no Kami se promenait dans son jardin par un bel après-midi de printemps. Il semblait complètement absorbé dans la contemplation des cerisiers en fleur. A quelques pas derrière lui, un jeune serviteur le suivait en portant son sabre. Une idée traversa l’esprit du jeune garçon : « Malgré toute l’habité de mon maître au sabre, il serait aisé de l’attaquer en ce moment par-derrière, tant il parait charmé par les fleurs de cerisier. » A cet instant précis, Tajima no Kami se retourna et chercha autour de lui, comme s’il voulait découvrir quelqu’un qui serait caché. Inquiet, il se mit à fouiller dans tous les recoins du jardin. Ne trouvant personne, il se retira dans sa chambre, très soucieux. Un serviteur finit par lui demander s’il allait bien et s’il désirait quelque chose. Tajima répondit : « Je suis profondément troublé par un étrange incident que je ne peux m’expliquer. Grâce à ma longue pratique des arts martiaux, je peux ressentir toute pensée agressive émise contre moi. Quand j’étais dans le jardin, cela m’est justement arrivé. A part mon serviteur, il n’y avait personne, pas même un chien. Ne pouvant justifier ma perception, je suis mécontent de moi. » Le jeune garçon, apprenant cela, s’approcha du maître et lui avoua l’idée qu’il avait eue, alors qu’il se tenait derrière lui. Il lui en demanda humblement pardon. Tajima no Kami se détendit et, satisfait, retourna dans le jardin. »

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Encore une couverture…

judo-contactEncore une couverture de magazine en rapport direct avec ce billet. Cette fois c’était en 1984 et il s’agissait d’un numéro hors-série de la revue « judo » de la FFJDA. Une parution qui s’adressait trimestriellement aux dirigeants de club et aux élus régionaux.

C’est Jean-Claude Bourget, photographe officiel de la fédération qui, comme à son habitude, avait su « déclencher » au bon moment ! Cette photo avait été prise à Bercy l’année de l’ouverture de cette grandissime salle de sports et de spectacles, c’était lors d’un gala d’inauguration réservé et organisé pour et par les fédérations d’arts martiaux.

J’avais l’honneur de présenter le ju-jitsu, mon partenaire du jour était François Bernier. Le privilège de clôturer la soirée nous avait été réservé.

A cette époque, pas de musique, pas de mise en scène particulière, juste la présentation très pure des arts martiaux japonais. Rien que dans ce « réservoir naturel», il y avait de quoi proposer un beau plateau et garnir une soirée complète.

A partir de 1986, c’est à la revue Bushido qu’est revenue la responsabilité d’organiser le célèbre festival annuel, ensuite c’est Karaté-Bushido qui a pris le relai avec le succès que l’on connait. Démonstrations en musique, tenues colorées, disciplines de combat venues de tous les horizons, mise en scène hyper travaillées ; de vraies soirées de gala.

Malheureusement, cela fait bien longtemps que le jujitsu japonais n’est plus au programme et il y aurait beaucoup à dire – et à écrire – sur cette regrettable absence. Heureusement qu’il reste les souvenirs.

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Encore des souvenirs

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La photo qui illustre ce billet présente la couverture de la revue «Ceintures Noires de France» parue au printemps 1983. Ce trimestriel était l’organe de communication du Collège des ceintures noires. Les deux n’existent plus.

Le Collège des ceintures noires avait été créé en 1947. Rassembler les plus hauts-gradés autour des valeurs fortes du judo était son objectif. Partisan d’une pratique très traditionnelle, il a parfois pris ses distances avec l’orientation ultra sportive du judo. Le Collège en tant que tel n’existe plus, il a été remplacé par le Cercle des Ceintures Noires à l’initiative de la FFJDA.

A l’époque de la parution de la revue dont je présente la couverture, le Collège des ceintures noires travaillait au sein de la FFJDA, en insistant sur ses valeurs qui lui avaient donné naissance. C’était tout naturellement qu’il s’intéressait de près aux travaux de réhabilitation du ju-jitsu. Pour cela, Christian Cervenansky, haut-gradé et responsable de la revue s’était déplacé à Vichy où se déroulait un stage de perfectionnement destiné aux enseignants.   C’était pendant les vacances d’hiver 1983, il faisait très froid, rien d’exceptionnel dans ce beau département de l’Allier à cette époque de l’année, sauf que le chauffage de la salle du CREPS dans laquelle avait lieu les séances…était en panne. Avec guerre plus de trois degrés dans le dojo nous avons passé une semaine durant laquelle même notre passion pour le ju-jitsu avait du mal à nous réchauffer.

Sur la photo, mon partenaire était Michel Lefebvre, membre de la Commission technique nationale ju-jitsu qui venait de voir le jour. Nous étions aux débuts d’une belle aventure. Les membres qui étaient à mes cotés dans ce groupement se nommaient André Guérin, Michel Lefebvre, Eugéne Domagata sans oublier, Bernard Pariset bien sûr, il en était à l’origine. Rendre à César…

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Ukemi (les chutes)

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Savoir chuter n’est pas simplement indispensable pour progresser en ju-jitsu et dans les arts martiaux pourvus de projections, ça peut l’être aussi dans le quotidien. Certes nous ne passons pas notre vie à tomber et à nous relever (quoique), mais cela peut arriver à n’importe qui, n’importe quand.

« C’est en chutant que l’on apprend à chuter ». Cette formule que j’aime bien employer n’a de valeur qu’après avoir assimilé et répété les apprentissages spécifiques. Mais il n’est pas nécessaire – au risque de perdre du temps et que cela devienne rebutant – de passer trop de temps avec ces répétions. Rien ne vaut le perfectionnement dans l’action de la projection, à la condition de bénéficier d’un bon partenaire. Et puis, des méthodes d’entrainements comme les uchi-komi peuvent être des palliatifs à la systématicité de la chute.

En ju-jitsu nous comptons deux catégories de chutes : les « chutes de situation » qui pourront être utilisées dans la réalité et les « chutes de répétitions », celles le plus couramment utilisées (heureusement) lors des séances. Dans chacun de ces groupes, il faut distinguer la chute-avant et la chute-arrière. Ce qui fait quatre formes de « brise-chutes ».

Ce ne sont pas les mêmes automatismes dont il faudra faire preuve selon que l’on chute sur un tatami ou sur un sol dur. Frapper avec le bras tendu, comme nous devons le faire en dojo pour répartir l’onde de choc n’est pas conseillé sur le macadam. Au même titre, dans la réalité, il faudra tenter de se retrouver debout le plus vite possible et de préférence face à l’agresseur.

Dans tous les cas, la tête et les articulations du bras devront être protégées en priorité. Sur l’arrière, il faudra prendre soin de rentrer la tête (menton dans la poitrine) et de tendre le bras ; en frappant lorsque l’on se trouve en dojo et en roulant sur une épaule en cas de perte d’équilibre hors-dojo. Sur l’avant, dans les deux cas, les bras serviront de roues et d’amortisseurs. Lors des entraînements la réception se fera jambes tendues et parallèles, dans la réalité il sera utile de plier une jambe à la réception, de façon à se relever face à un agresseur survenu par l’arrière.

Comme indiqué au début de cet article, savoir chuter peut être utile dans la vie courante, que ce soit en raison d’une glissade sur la neige, en cas de chute de cheval (pour ceux qui ont la chance de pratiquer l’équitation), ou lorsque l’on se « prend les pieds dans le tapis » ! Etc.  Maitriser l’art de la chute est incontournable pour pratiquer le ju-jitsu, c’est aussi une forme d’assurance pour le quotidien.

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Le travail des projections (nage-waza)

tai-otoshiAvec une présentation plus complète du nage-waza, (travail des projections), ce billet étoffera celui publié le 13 octobre dernier dans lequel étaient évoquées les trois familles du ju-jitsu (atemi, nage et katame).

Il s’agit du secteur le plus riche du ju-jitsu en quantité de techniques et par conséquent de travail à effectuer. C’est aussi un domaine très spectaculaire dans lequel le mot « art » a toute sa place. Son principe est de faire tomber quelqu’un qui est debout et qui entend bien le rester. Soit dans le cadre de la self-défense avec le ju-jitsu ou bien dans le domaine sportif lorsqu’il s’agit de judo. Il est aussi possible de s’exprimer dans l’art de la projection tout simplement au cours des séances d’entraînement de ju-jitsu ou de judo à la recherche du geste parfait, celui-ci étant générateur de grande satisfaction.

En principe, tout le monde doit être capable de faire tomber tout le monde, à la condition que ce «tout le monde » commette une faute. Une faute de déplacement bien exploitée, ou encore – plus subtile, provoquée par une action entraînant une réaction. Un atemi (un coup) lorsqu’il est question de self-défense, provoquera, lui aussi, un certain déséquilibre.

Plusieurs familles de projections sont recensées : les techniques de jambes, de bras, de hanches, d’épaules et de sacrifices. Il y en a pour tous les goûts, tous les gabarits et toutes les situations. A chacun ses préférences, souvent en rapport avec sa morphologie, également par l’envie de faire comme…

En self-défense l’efficacité du nage-waza est incontestable. Elle s’applique en réponse à des saisies, à des tentatives de saisies, également dans le travail par anticipation. Chaque technique peut répondre à au moins une situation d’agression, elles ont d’ailleurs toute vu le jour à partir d’une attaque précise. Ensuite, l’évolution du judo a fait naître d’autres projections qui sont parfois des variantes d’une technique existante. Par exemple, Il faut savoir qu’à l’origine harai-goshi, technique de hanche très populaire, n’existait pas. L’histoire nous conte que c’est Jigoro Kano qui, cherchant une solution aux esquives extérieures que subissait son uki-goshi, a trouvé la riposte en « inventant » cette belle projection. Existent aussi des techniques qui correspondent à un problème purement judo et qui ne seront utilisées que dans ce cadre. D’autres, très « explosives » comme uchi-mata (fatale pour celui qui la subirait) demandent souvent l’engagement complet du corps et entraînent automatiquement l’amenée au sol de celui qui la pratique. Ce qui pourra être gênant sur un sol dur et/ou dans l’éventualité d’être confronté à plusieurs adversaires.

Pour progresser dans ce domaine il faudra, par une étude approfondie, continuer à parfaire le geste à la recherche du détail, à « façonner » son corps pour obtenir une « forme de corps » à l’aide de nombreuses répétitions que l’on appellent uchi-komi, nous avons évoqué dernièrement cette méthode d’entraînement. Il ne faudra pas rechigner sur le nage-komi, exercice de réalisation complète de la projection avec chute, dont l’objectif vise aussi le travail de la rapidité d’exécution ; la méthode se fonde sur la répétition en séries importantes. vite et fort. Ensuite tester son efficacité à projeter un partenaire proposant une résistance avec les exercices d’entraînement à la codification sécuritaire, les randoris.

Enfin, pour les ju-jitsukas il ne faut pas perdre de vue que la famille des projections appartient à un ensemble dans lequel se trouvent aussi deux autres groupes : les coups et les contrôles.

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Professeur

img_0815-1Notre pays a toujours été strict concernant l’encadrement des activités sportives. Ce n’est d’ailleurs pas le seul domaine soumis à une forte réglementation et certains de nos excès en matière de contrainte administrative font notre réputation. Il s’agit sans doute des défauts de nos qualités. Etre rigoureux quant il s’agit de s’assurer qu’une activité physique et à fortiori une discipline de combat est correctement encadrée ne semble pas extravagant. D’autres pays ne sont pas aussi sourcilleux.

Tout au début de l’histoire des arts martiaux en France il n’existait pas de diplômes pour les enseigner, mais ils ont été mis en place assez rapidement, dès 1955 à l’initiative de la fédération de judo. De nombreuses formules se sont ensuite succédées.

Personnellement, je me souviens d’avoir franchi trois échelons : animateur, moniteur, puis professeur. « Je parle d’un temps que forcément les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître. » C’était au cœur des années 1970. Concernant le titre de professeur qui était le véritable objectif, il s’agissait d’un diplôme qui s’appelait : « professeur de judo, karaté, et aïkido, option principale judo (ou karaté, aïkido selon l’option principale choisie) ». Les titulaires ayant la possibilité d’enseigner les deux autres disciplines jusqu’à un certain niveau. Cette formule était intéressante, sur le plan de l’ouverture d’esprit et de l’élargissement des connaissances. Il s’agissait aussi pour la « fédération mère » à savoir la fédération de judo, de continuer à assurer une forme d’hégémonie sur les disciplines « cadettes ».

Animateur, moniteur et surtout professeur étaient des titres largement plus gracieux que les appellations qui ont suivies ; BEES (brevet d’éducateurs sportifs), et maintenant les CQP (certificat de qualification professionnelle), le sport et les arts martiaux n’ont pas échappé à cette tendance qui consiste à abuser des abréviations qui ne contribuent pas à l’enrichissement de notre langue.

Lorsque j’ai acquis mon diplôme, les programmes était très chargés dans des matières certes très intéressantes, mais au contenu un peu disproportionné par rapport à l’usage que l’on en ferait ensuite sur le terrain (le tatami en l’occurrence). Il s’agissait de thèmes tels que l’organisation du sport en France, anatomie/physiologie (domaines dans lequel nous étions presque au niveau de la première année de médecine). Ces thèmes existent toujours, mais de manière plus raisonnable. Enseigner un sport demande avant tout une maitrise technique, pédagogique et phsycologique.

Le programme technique était complet avec du « travail debout » et « au sol », des katas, des randoris, la préparation d’une séance (et la présentation effective d’une partie) dont le thème était tiré au sort, s’ajoutaient une épreuve pédagogique d’éducation physique et sportive et comme indiqué plus haut, une séquence au cours de laquelle il fallait démontrer ses connaissances en karaté et en aïkido. Le ju-jitsu n’était pas vraiment au programme, nous étions un peu avant la remise en valeur de notre art bien aimé.

L’examen commençait le lundi matin pour se finir le vendredi soir. Enchaîner au fil des jours les interrogations techniques et physiques, les épreuves pédagogiques, les écrits et les oraux n’étaient pas de tout repos, Il fallait bien plusieurs jours pour se remettre de l’acquisition d’un diplôme qui nous semblait largement mérité.

L’évolution tend à proposer un allégement des programmes de façon à rendre plus accessible la possibilité d’enseigner. C’est louable, mais à plusieurs conditions. D’abord qu’un certain niveau d’exigence assurant une pratique sécuritaire et éducative soit garanti, que toutes les disciplines (même les plus récentes) soient astreintes à la même réglementation et enfin qu’existent des débouchés d’un point de vue professionnel, ce qui garantie un niveau d’engagement différent.Enfin, la vigilance s’impose aussi face à une forme de nivellement par le bas, lorsque certaines des valeurs propres aux arts martiaux tendent à disparaître. C’est parfois, justement, un manque de professionnalisme qui en est la raison.

La capacité d’enseigner n’est pas forcément donnée à tous et ce n’est pas une moindre responsabilité. Il faut d’abord en avoir l’envie et en plus des qualités précitées, il est indispensable d’être armé de patience, d’une farouche énergie et d’une autorité qui imposera le respect indispensable à la mission.

Si le métier d’enseignant – selon l’expression consacrée – est le plus beau métier du monde et pour qu’il en soit ainsi encore longtemps, il est indispensable de conserver et de renforcer tous les moyens qui contribuent à sa valorisation, à commencer par les titres qui l’identifient.

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Le contre est bon…

img072Arme fatale par excellence, puisqu’il s’agit bien souvent d’une addition de force,  la contre-prise est utilisée de fait en self-défense, en réponse à une attaque (agression en l’occurrence). Exception faite pour quelques défenses par anticipation. Le ju-jitsu, dont le principe de base est l’utilisation de la force de l’adversaire est particulièrement efficace dans ce domaine.

Concernant ce domaine, une fois de plus, il est utile de faire la nuance entre  les objectifs d’une méthode de défense et ceux d’un sport de combat. En judo par exemple, comme son nom l’indique, la contre-prise consiste à contrer une prise, une technique. (Il faut se souvenir qu’à une certaine époque on parlait de « prises de judo ».)

Dans une discipline de combat comme le judo et principalement dans son pays d’origine, l’initiative est largement favorisée, pour autant l’étude du « contre » ne doit pas être négligée. Ne serait-ce que parce qu’elle permet de mettre en avant les éventuelles failles d’une technique et par conséquent de renforcer les points vulnérables. Pour progresser dans une technique, travailler son contre n’est pas incohérent. Il faut avoir présent à l’esprit que s’il y a contre, c’est que, d’une certaine façon, il y a faute.

A l’inverse, le contre pourra être un handicap lorsqu’aux cours d’exercices tels que les randoris, la peur de se faire contrer limitera chez certains la prise d’initiative. Il est donc utile d’inclure des exercices comme le kakari-geiko (un sur deux qui attaque) dans lesquels le contre est banni et qui ont pour unique objectif de progresser dans le « système d’attaque ».

En judo, on trouve deux formes de contres. L’attaque dans l’attaque, en japonais le « sen-o-sen ». Puis le contre « go-no-sen », qui lui s’effectue en deux temps.

Dans le premier cas l’attaque de l’adversaire se retourne directement – en un seul temps – contre lui. Il n’y a pas d’arrêt durant l’action. Dans le second cas, la contre-prise s’effectue après une esquive ou un blocage, mais par des phénomènes mécaniques, c’est toujours en grande partie l’énergie de celui qui attaque qui est utilisée.

Dans les sports de percutions (boxe) le contre est aussi d’une efficacité redoutable, dans la mesure où l’attaquant vient se heurter de plein fouet sur la riposte. Par exemple, lorsque l’on contre un coup de poing direct avec le même coup de poing direct. C’est le principe du choc frontal sur un point vital. Il s’agit encore d’une certaine façon d’une addition de force.

En résumé et en conclusion l’étude des contre-prises est indispensable, d’abord parce que celles-ci sont efficaces, ensuite parce qu’elles permettent de progresser dans l’attaque et enfin, dernier aspect, la réalisation d’un contre est souvent, pour ne pas dire tout le temps, très spectaculaire.

Bonne pratique.

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