Ju-jitsu à Saint-Tropez

306594_198429053616735_801135129_nAvant de poursuivre l’étude du Goshin-jitsu entreprise dernièrement, je vous propose un nouveau crochet par Saint-Tropez pour faire un petit historique de la section ju-jitsu dont la responsabilité m’incombera à partir du mois de septembre.

L’histoire a commencé en 1978 avec Jean Guignard, ingénieur de son état mais aussi professeur de judo. Sa retraite l’a amené dans le Var. Membre de l’ordre des professeurs de judo et passionné de self-défense, il avait compris que le ju-jitsu pouvait être proposé en parallèle et en complément, ou même en alternative à un judo devenu ultra-sportif qui désorientait des néophytes à la recherche d’une méthode de défense et/ou d’un moyen d’épanouissement physique et mental moins dépendant d’une condition physique athlétique et de méthodes d’entraînement peu compatibles avec le sport-loisir. C’était la conception qu’en avait Jigoro Kano, lorsqu’à partir de l’ancien ju-jitsu il a élaboré une forme de travail qu’il a appelé judo en ne souhaitant pas que celui-ci ne devienne qu’un sport et en privilégiant la possibilité d’être pratiqué par des personnes sans caractéristiques physiques exceptionnelles. Lui-même avait une constitution physique qui avait suscité son intérêt pour les techniques au travers des quelles la force ne primait pas.  Mais ceci est une autre histoire  que nous pourrons évoquer à nouveau dans quelques temps…

Cet aparté pour signifier que le fondateur de cette section tropézienne possédait une ouverture d’esprit ; c’était de bonne augure !

Ce groupe ju-jitsu s’est très vite développé et a atteint une quarantaine de participants dont une majorité de pratiquantes féminines !

Après la disparition de Jean Guignard, c’est tout naturellement Jacky Le Fur, le plus ancien dans le grade le plus élevé, qui a repris le flambeau, en s’occupant aussi d’une autre section ju-jitsu dans un autre village célèbre : Ramatuelle ! Les deux groupes fonctionnaient en parallèle  et se retrouvaient régulièrement afin de proposer diverses animations qui ne manquaient pas de cristalliser les valeureux et fidèles samouraïs. Galette des rois, chandeleur et autres traditions étaient autant de prétextes pour se réunir en dehors des tatamis.

En 2010, les genoux de notre amis Jacky ont brandi le drapeau blanc et  faute de volontaire, la section ju-jitsu a déposé  les armes, bien malheureusement.

Les circonstances font qu’à l’heure actuelle je me retrouve à Sainte-Maxime, juste en face de Saint-Tropez, que l’on appelle aussi « la cité du Bailli » en référence au Bailli de Suffren (1726-1788), illustre marin dont la statue est en bonne place sur le port. Sainte-Maxime à qui Saint-Tropez refuse de donner l’heure en affichant que trois quadrants sur son clocher et qui attribue à sa rivale l’avantage d’être la commune la plus chanceuse de la planète, puisque la seule à posséder un vis-à-vis avec le célèbre village. C’est peut-être ici qu’est née la fameuse expression « querelle de clochers » !

Sur le plan purement pratique les cours ont pu bénéficier de différents sites en fonction des disponibilités et de l’évolution du nombre d’adhérents. Actuellement une ancienne école transformée en dojo, à quelques mètres de la Place des Lices, accueille les passionnés d’arts martiaux. Judo et karaté y sont installés et la section ju-jitsu (telle le Phénix) ne devrait pas manquer de renaitre de ses cendres. J’aurai le plaisir de m’y employer.

En attendant la rentrée deux séances découvertes seront proposées la dernière semaine de juin et sans doute – en fonction des demandes – quelques cours seront programmés en juillet et en août. Sans oublier, bien évidement les stages de cet été à Sainte-Maxime. Autant d’évènements qui ne  manqueront pas de rassembler les Varois et les vacanciers amoureux de cette belle région.

Site du ju-jitsu Eric Pariset : www.jujitsuericpariset.com

 

Un point de vue

 

Suite au dernier article consacré au katasans-titre (12), j’ai reçu un témoignage que j’ai le plaisir de vous faire partager. L’auteur ne souhaite pas que son nom soit publié, tout simplement par désir de discrétion. Il n’est pas dans mes habitudes de proposer une publication anonyme, ou bien à l’aide d’un pseudo (ce qui revient au même), mais je fais une exception dans la mesure où cet article n’est pas diffament envers une personne, qu’il est explicite et clair, qu’il reflète le fond de ma pensée – avec une façon différente de l’exprimer -, et que j’en assume la responsabilité. J’aurais pu le signer, mais cela n’aurait pas été correct.

Bonne lecture.

(Le visuel de ce billet est une figurine réalisée par Bernard Pariset. Ses talents ne se limitaient pas au judo.)   

« La stratégie du faible ou les coulisses d’un transfert du sens profond au profit de la forme… »

Assister aux passages de grades pour l’obtention de la ceinture noire (et au-dessus) dans certaines fédérations et observer les exigences des jurys ou en d’autres termes, les critères de validation de l’exercice du Goshin Jitsu No Kata conduit inévitablement à se questionner… Les interrogations sont nombreuses :

Pourquoi s’éloigner du sens profond du Goshin-jistu no kata et de son étonnante simplicité ?

Pourquoi ne pas vouloir clarifier l’accès à la connaissance mais vouloir un chemin obscur et semé d’embûches sans réelle utilité ??

Pourquoi vouloir oublier l’esprit et le sens profond de cette forme codifiée du combat qu’est le kata au profit d’un catalogue de détails parfois insignifiants qui attirent l’attention sur des points techniques dont la préciosité ne sera jamais l’efficacité simple et sans fioriture de chaque technique dans l’esprit des fondateurs ?

N’est-ce pas une manière d’exclure le plus grand nombre ?… de rendre opaque la connaissance et la maîtrise pour garder le pouvoir et quoi de mieux que légitimer une expertise douteuse et un transfert du sens profond vers la forme et uniquement la forme…… N’est-ce pas uniquement un bon moyen de garder ce pouvoir en proposant une forme si alambiquée que sa maîtrise ne s’appuie que sur une suite de détails tortueux et inutiles ?

Pourquoi l’essence même de ce kata, la défense, n’est-elle pas le choix unique de sélection des pratiquants?  « Goshin » traduit en français devient « Défense »…

Or, la défense est ou n’est pas efficace… La défense est ou n’est pas crédible. Doit-on s’arrêter sur la position esthétique du petit doigt, sur la mise en scène de la préhension du judogi ou sur l’élégance du geste pour valider l’efficacité de telle ou telle technique ? Non, certes non !

Revenons à l’esprit, à l’essence, au sens profond, à la connaissance de la voie ! À l’essentiel et au fondamental !…Revenons à la Défense efficace et à la voie qui conduit à cette efficacité… Devons- nous avoir compris avant tout les principes de fonctionnement des techniques et leurs finalités ou faire preuve d’une esthétique chipoteuse ??? La réponse est dans la question !

Demandons – nous les raisons profondes de ce choix… ( ?) politique ??

N’’est-ce pas une forme d’obscurantisme (1) ? Qu’ont-ils à y perdre ? Qu’ont-ils à y gagner ? Qu’est-ce qui pourrait éventuellement les menacer ?

Peut-être, perdre la main…et accepter de ne plus être indispensable, incontournables et seuls et uniques référents… accepter de ne plus être les seuls maîtres du « marché » … ceux qui savent, ceux qui peuvent décider du oui ou du non arbitraires et péremptoires pour des raisons presque difficilement justifiables.. et au final être mus par une immense, une incoercible et une tyrannique peur ne plus être légitimes ???

Ils sont légions ces maîtres à penser totalitaires et étriqués ; dans tous les domaines, sur tous les fronts… Dans le monde politique, noyé sous les directives de la communication et maniant la langue de bois et la syntaxe des énarques pour être sûrs de l’enfumage final ; dans le monde de l’entreprise où des services spécialisés se gardent bien de donner les clés en opacifiant un maximum leur domaine , dans le milieu de l’informatique… nous comprenons très rapidement que la langue volontairement utilisée est celle de l’exclusion… …Nous ne faisons pas partie du sérail !!!

Rassurons-les… Un pratiquant s’élève par l’esprit et par le corps…

Et dans cet océan d’ « experts » accrochés à leurs particularismes, heureusement que nous pouvons choisir et croiser d’autres didactiques.

Pour ma part, celle de Sensei Pariset me convient particulièrement puisqu’elle prône le sens avant tout. Et le sens profond du Goshin Jitsu No Kata c’est la voie de la défense efficace par la technique crédible, rapide, intelligente.

Merci Sensei pour votre enseignement.

Jo 79,.2e dan.

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(1)(Définition de l’obscurantisme : Pour les courants intellectuels et politiques progressistes, héritiers de la philosophie des Lumières, l’obscurantisme est une attitude d’opposition à la diffusion du savoir, dans quelque domaine que ce soit.)

Site ju-jitsu Eric Pariset : www.jujitsuericpariset.com

Goshin-jitsu, encore…

GOSHIN JPG 1 COUTEAU25052016 image rognerQue les non-initiés me pardonnent pour l’article très technique qui va suivre ! Cependant, le pratiquant qui sommeille en chaque néophyte sera un jour en capacité d’intégrer et d’apprécier le contenu de ce billet.

Je propose de présenter technique par technique le Goshin-Jitsu-no-kata et ceci à l’aide d’une simple description écrite (les supports visuels ne manquent pas.) L’objectif est double : informer et effectuer une mise au point sur les incessants changements dont sont victimes les katas, mais aussi et surtout les élèves et les candidats aux grades. J’ai déjà consacré plusieurs billets à ce sujet. Le dernier étant le 29 octobre 2015. Mais, tout comme pour l’apprentissage d’une technique, il n’est jamais inutile de procéder à d’inlassables répétitions. J’ai aussi posté cette semaine sur ma page Facebook une vidéo « intéressante », tout comme l’est l’illustration qui accompagne ce billet et qui est issue d’un opuscule paru en 1957 (qui se lit « à la japonaise » de droite à gauche) et qui démontre une certaine simplicité dans l’exécution.  

Les descriptions qui vont suivre vont à l’essentiel.

Le kata est un exercice de style, mais aussi et surtout un exercice d’entraînement à l’efficacité. Les examinés doivent respecter les préliminaires, appliquer les bonnes attaques et les bonnes ripostes, respecter l’ordre d’exécution et posséder une attitude digne d’un pratiquant d’arts martiaux. Pour le reste et étant donné qu’au fil des années certains ne se sont pas gênés pour apporter des modifications (parfois inappropriées) et que celles-ci pourraient être considérées comme autant de trahisons à l’encontre du fondateur, à ce titre et dans la mesure où l’essentiel n’est pas remis en cause il est possible d’accepter quelques personnalisations. Les fautes retenues par un jury compétent seront celles qui mettent en cause l’efficacité.

Aujourd’hui abordons les sept premières techniques. La suite sera proposée dans les prochains billets.

1ere technique.

Tori et Uke avancent l’un vers l’autre. Uke saisit les poignets de Tori et lui porte un coup de genou en direction du bas-ventre. Tori esquive le coup en reculant la jambe gauche, dégage son bras droit avec une rotation de l’avant-bras et une autre au niveau du bassin et porte shuto en revers au visage. Il saisit le poignet droit d’Uke à l’aide de ses mains et conclut avec une clef en variante d’ude-gatame en utilisant son avant-bras gauche. Petite parenthèse sur cette finalité ou les techniques proposées l’ont été à foison. Tout au début il s’agissait d’une torsion de l’avant-bras, ensuite d’un simple (mais puissant) waki-gatame, enfin est arrivée cette variante avec l’avant-bras, restons en-là.

2e technique.

Après avoir changé de place par rapport au joseki, Tori et Uke avancent l’un vers l’autre. Uke saisit le revers gauche de Tori avec sa main droite en le poussant. Tori recule la jambe gauche, « fixe » son propre revers vers le bas avec sa main gauche, recule la jambe gauche et porte un atemi avec le dos de sa main droite au visage d’Uke. Puis, à partir des hanches, il pivote d’un quart de tour sur sa droite pour se retrouver dans un axe perpendiculaire à celui du kata. En maintenant le poignet d’Uke avec sa main droite il applique ude-gatame à l’aide de sa main gauche placée sur le coude. Il continue l’action et amène Uke à plat-ventre. En lui appuyant avec le genou gauche sur l’omoplate droite et tout en continuant la pression sur le coude, Tori force Uke à l’abandon.

3e technique.

Tori et Uke changent de place et avancent l’un vers l’autre. Avec sa main droite Uke saisit le revers droit de Tori (saisie croisée) et effectue une traction en reculant sa jambe gauche. Tori avance la jambe droite et porte age-tsuke ou (tsuki-age) à droite au menton tout en plaçant sa main gauche sur le dos de la main droite d’Uke. Apres avoir placé sa main droite à côté de la gauche il effectue un demi-tour sur sa gauche en appliquant kote-gaeshi, il force ainsi Uke à subir une chute plaquée.

4e technique.

Uke se place sur la droite de Tori, légèrement en retrait et lui saisit le bras droit à l’aide de ses deux mains. La droite au niveau du poignet et la gauche sur le coude. Il le pousse en avançant « gauche, droite, gauche ». Tori effectue le même déplacement. Au troisième pas il porte yoko-geri à droite sur le devant du genou gauche. Il place sa main droite « en fourche » sous le poignet droit d’Uke, pivote sur sa droite et lui applique waki-gatame à gauche.

5e technique.

Tori est à gauche du Joseki, Uke se place derrière. Tori avance, Uke le rattrape et à l’aide de sa main droite il le saisit au niveau du col en tirant. Tori pivote sur sa gauche, monte la main gauche, à la fois pour se protéger et pour préparer la finalité. Il porte tsukkake au ventre avec son poing droit et conclut avec ude-gatame à l’aide de ses deux mains placées sur le coude. Pour renforcer cette action il effectue un déplacement sur l’arrière (tsugi-ashi.)

6e technique.

Tori est à droite du jury et Uke derrière. Tori avance de quelques pas, Uke le rattrape et le saisit à la gorge avec le bras droit. A l’aide de ses mains TORI effectue une traction vers le bas sur l’avant-bras d’Uke, puis en pivotant sur sa gauche il fait un demi-tour. Après s’être retrouver face à Uke, Tori dégage sa tête, saisi le poignet d’Uke et place sa main droite sur l’articulation du coude, en reculant, il lui applique ude-gatame pour l’amener à plat-ventre et le faire abandonner.

7e technique.

Tori se place à gauche du jury, Uke est derrière. Tori avance de quelques pas, Uke le rattrape et commence une saisie à deux bras au-dessus de ceux de TorI. Celui-ci réagit avant d’être totalement saisit en écartant les bras et en avançant la jambe gauche. Puis il porte kakato-geri avec le talon droit sur le pied droit d’Uke, il lui saisit le poignet droit (paume de la main vers le haut) avec sa main gauche, effectue un demi-tour sur sa droite et place l’intérieur de son coude droit sur l’extérieur de celui d’Uke. D’une action simultanée de la main gauche qui pousse sur le poignet et du bras droit qui tire en bloquant le coude Tori applique une forme de d’ude-gatame. En reculant le pied droit (ou en effectuant un tsugi-ashi arrière) il contraint son adversaire à dégager en chute avant plaquée à gauche.

Nous continuerons la suite… très vite. J’aurai aussi l’occasion de développer la clef waki-gatame (clef en hyper extension à l’aide de l’aisselle) très utilisée dans ce kata, tout simplement parce qu’il me semble qu’une mise au point s’impose aussi sur la façon dont certaines écoles la préconise

Site ju-jitsu Eric Pariset : www.jujitsuericpariset.com

Les liaisons heureuses

Après quelques articles consacrés à mon installation varoise et aux deux stages qui se dérouleront à Sainte-Maxime cet été, revenons à un aspect plus technique et aux fondamentaux de notre art.

« Les liaisons heureuses »

Dans tous les domaines du combat à mains nues le JU-JITSU nous offre une palette impressionnante de techniques. C’est sa spécificité, sa force et son principal intérêt. A ce titre, Il a inspiré bon nombre de disciplines parmi les pratiques dites modernes.

Cette richesse technique est un atout majeur dans le domaine de l’efficacité et garantit un intérêt fort et croissant tout au long de notre pratique personnelle. Cependant elle pourrait apparaitre comme un handicap pour certains, comme une sorte de « trop-plein technique », mais comme le dit l’adage : « abondance de bien ne nuit pas ». D’autant que pour ceux qui sont avides de découvertes, ils pourront longtemps satisfaire à cette passion.

Même si la maitrise des trois catégories de techniques qui composent notre art (coups, projections et contrôles) est souhaitable chacun ressent naturellement des préférences et développe des aptitudes personnelles dans telle ou telle de ces catégories. La gestion parfaite de cet ensemble est un sacré challenge, d’autant que bien gérer chaque technique est une chose, mais bien maitriser la liaison entre chacune d’elles, en est une autre ! C’est le sujet de cet article ; cette fameuse liaison qui me tient tant à cœur et que j’aborde régulièrement dans mon enseignement.

En effet, notre art n’est pas un « assemblage », c’est-à-dire un mélange de plusieurs disciplines, il est une entité, un bloc. A ce titre, nous devons être en capacité de nous adapter immédiatement à une situation donnée, que ce soit à distance ou bien en corps à corps et surtout être capable de passer de l’une à l’autre. C’est le principe de ce que j’appelle « la liaison ». En plus de la maitrise de chaque élément, des impératifs techniques logiques et cohérents nous sont imposés afin que celle-ci soit réalisable avec efficacité.

Premier exemple la garde, la posture. Une garde trop basse sur les jambes (que l’on trouve dans certaines Ecoles de KARATE) pour l’utilisation des ATEMIS (coups) ne sera pas compatible avec la majorité des projections qui demandent bien souvent une extension des membres inférieurs que ne peuvent offrir ces gardes.

Deuxième exemple le KUMI-KATA (la saisie du « kimono » que les JUDOKAS sont bien souvent dans l’obligation d’imposer avant toute tentative de technique) ; celui-ci ne pourra être utilisée systématiquement en JU-JITSU. Nous devons être capables d’exécuter une projection sur un adversaire que l’on ne peut saisir par la veste, soit parce qu’il n’en n’a pas et/ou tout simplement pour éviter une perte de temps considérable. Cette hypothèse pouvant se présenter dans la réalité et c’est la rapidité dans le passage du combat à distance à celui du corps à corps qui sera déterminante. Plusieurs secondes consacrées à la mise en place du KUMI-KATA en question seront préjudiciables.

Que l’on ne se méprenne pas, étant un farouche partisan du kimono (appelé de cette façon commune par facilité de langage.) il n’est pas dans mon intention de le renier, il s’agit de notre tenue de pratique, je ne transigerai pas sur son utilité. J’avais d’ailleurs consacré un article sur ce sujet au début du mois de janvier 2015. Ceci étant, le ju-jitsu est aussi une méthode de défense, tous les cas de figure doivent être envisagés, pratiqués et répétés.

Revenons à notre sujet et prenons un exemple très simple, celui qui consiste à enchaîner MAE-GERI haut (coup de pied de face) avec O-SOTO-GARI (grand fauchage extérieur). Le coup de pied permet d’arrêter l’agresseur et/ou de la mettre en déséquilibre sur l’arrière pour faciliter l’exécution de la projection, à la condition que cette liaison soit exécutée sans le moindre temps d’arrêt entre les deux techniques. Les exemples sont nombreux…

Comment se perfectionner dans ces liaisons ? D’abord en les pratiquant régulièrement. On les retrouve dans la plupart des enchaînements (16 techniques, 16 bis, etc.) qui composent notre patrimoine technique. Ensuite, des méthodes d’entraînement, comme les UCHI-KOMIS, qui consistent à répéter inlassablement un enchaînement coup-projection (sans la chute, sauf en fin de cycle) sont la garantie de l’automatisation des mouvements et du progrès.

Dernier point de ce billet : il existe des parallèles flagrants entre les gestuels et les formes de corps utiles à la bonne exécution des coups et à celle des projections. Voici quelques exemples : La façon d’élever la jambe dans la préparation d’O-SOTO-GARI et celle que l’on retrouve dans le MAE-GERI-KEAGE ; le mouvement circulaire sur l’arrière dans URA-MAWASHI et dans O-UCHI-GARI ; GEDAN-GERI et SASAE-TSURI-KOMI-ASHI, etc. Cette liste étant loin d’être exhaustive ! Autant de preuves quant à l’existence d’une compatibilité intrinsèque.

Au travail !

Site ju-jitsu Eric Pariset : www.jujitsuericpariset.com

Vers le Sud

306594_198429053616735_801135129_nUne page s’est tournée en juin dernier avec la cession du club de la Bastille. Les mois ont passé – très vite – et nous voilà presque à la fin d’une saison qui fut pour moi la première sans activité depuis plus de quarante années. Enfin, pas vraiment, il y a quelques stages, la préparation et la parution d’un livre, un nouveau site Internet, la reprogrammation et l’organisation des stages d’été, les articles hebdomadaires du blog, mais aussi de la réflexion, des tergiversations, de la prospection, des hésitations, des déceptions, et… un (tout) petit peu de repos.

A quelques mois d’une nouvelle rentrée, il fallait prendre une décision pour que se matérialise enfin un nouveau projet.

Ce sera donc une installation dans le Var. Les habitués du blog, mes anciens élèves et les fidèles stagiaires connaissent mon attachement à ce beau département qui, par ailleurs, accueillera deux stages cet été. On ne peut donc pas vraiment parler de surprise. Un nouveau projet dans la capitale a bien évidemment été envisagé, mais aucune opportunité raisonnable ne s’est présentée. Et puis une nouvelle aventure, ce n’est pas déplaisant. Aventure mesurée, puisqu’elle se passera dans un lieu que je connais parfaitement.

Dans un premier temps on me propose de reprendre la section ju-jitsu de Saint-Tropez. Certes, ce village ne doit pas sa notoriété aux arts martiaux, mais en dehors des activités festives, il existe une vie « normale » sur la célèbre presqu’île et ses alentours. Et puis, dispenser mes connaissances auprès de nouvelles personnes, leur faire profiter de mon expérience et ainsi continuer, comme c’est le cas depuis plus de quarante ans, à développer le ju-jitsu, me semble former un bel objectif.

Pour certains fidèles qui souhaitaient ma réinstallation dans la capitale, nul doute que cette information ne sera pas une bonne nouvelle. Comme indiqué plus haut cette éventualité a été travaillée, elle n’a pu se concrétiser. Pour moi aussi ce n’est pas facile. Quitter Paris, où des racines profondes existent n’est pas évident. On ne se passe pas aisément de cette ville que beaucoup d’étrangers nous envient, sans que nous puissions leur donner tort. Les stages et autres évènements me permettront de la revoir régulièrement. Mais aussi et surtout cela sera l’occasion de retrouver des amis et des élèves avec qui des liens se sont créés. La relation d’élève à professeur peut aussi déboucher sur de fidèles amitiés.

N’oublions pas les nombreux moyens de communication qui nous permettent de garder le contact. A ce propos, les messages de sympathie via les réseaux sociaux (en privés ou publics), les commentaires sur le blog et les courriels ont été nombreux depuis l’arrêt de mon activité l’année dernière. Ils m’ont sincèrement touché. J’ai fait en sorte de remercier les auteurs. Si – malencontreusement et malheureusement – certains ont été oubliés qu’ils acceptent mes excuses et reçoivent enfin ces remerciements.

Je n’oublie pas le projet – plusieurs fois évoqué – de création d’une amicale de mes anciens élèves et peut-être aussi plus largement des adeptes de mon enseignement.

Je souhaite à tous une très bonne fin de saison et donne rendez-vous aux fidèles lecteurs de ce blog, dès la semaine prochaine à l’occasion du prochain billet.

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Trois mouches…

A cette période durant laquelle certains prenne06cad30e00d5b6ef2e59f9e88094c720nt un peu de vacances méritées et propices à la réflexion, découvrir – ou redécouvrir – une « petite histoire », comme celle que je vous propose ci-dessous, ne peut qu’être bénéfique. Bonne lecture.

Trois mouches

Dans une auberge isolée, un samouraï est installé, seul à une table. Malgré trois mouches qui tournent autour de lui, il reste d’un calme surprenant. Trois rônins entrent à leur tour dans l’auberge. Ils remarquent aussitôt avec envie la magnifique paire de sabres que porte l’homme isolé. Sûrs de leur coup, trois contre un, ils s’assoient à une table voisine et mettent tout en œuvre pour provoquer le samouraï. Celui-ci reste imperturbable, comme s’il n’avait même pas remarqué la présence des trois rônins. Loin de se décourager, les rônins se font de plus en plus railleurs. Tout à coup, en trois gestes rapides, le samouraï attrape les trois mouches qui tournaient autour de lui, et ce, avec les baguettes qu’il tenait à la main. Puis calmement, il repose les baguettes, parfaitement indifférent au trouble qu’il venait de provoquer parmi les rônins. En effet, non seulement ceux-ci s’étaient tus, mais pris de panique, ils n’avaient pas tardé à s’enfuir. Ils venaient de comprendre à temps qu’ils s’étaient attaqués à un homme d’une maîtrise redoutable. Plus tard, ils finirent par apprendre, avec effroi, que celui qui les avait si habilement découragés était le fameux Miyamoto Musashi.

 

Les 16 bis, suite et fin

Aujourd’hui, nous finissons l’étude des 16 bis entreprise il y a quelques semaines. Le principal objectif de cet exercice est de mettre en exergue les points importants et les plus intéressants. Vous pouvez retrouver l’intégralité de cet enchaînement dans une vidéo sur ce blog en date du 2 mars 2016.

Dans la treizième technique, UKE tente une saisie arrière. TORI, l’arrête avec un USHIRO-GERI-KEAGE (fouetté) au niveau du bas-ventre et il enchaîne avec UCHI-MATA. Une fois de plus la fluidité dans la liaison « coup-projection » sera déterminante. A noter le parallèle indiscutable qui existe dans la façon de lancer la jambe dans USHIRO-GERI-KEAGE et dans UCHI-MATA. Preuve de l’indiscutable compatibilité entre les composantes du JU-JITSU.

A partir de la quatorzième technique, ce sont trois défenses contre armes qui sont abordées. Dans la quatorzième, il s’agit d’une menace avec un couteau tenu dans la main droite d’UKE. TORI porte MIKAZUKI-GERI à droite, dans la main armée, de l’intérieur vers l’extérieur. A l’aide de la même jambe, il enchaîne avec YOKO-GERI au niveau du genou droit. Il vient au contact pour appliquer TAI-OTOSHI. Le point essentiel sera, pour la projection, la capacité à se « glisser » sous UKE dans un mouvement qui rappelle une vague venant se placer sous le centre de gravité. (Il est important de spécifier que la projection ne pourra s’appliquer que si l’arme a été lâchée grâce au premier ou au second ATEMI.)

Pour la quinzième technique, UKE porte un coup de bâton en pointe dans la direction de l’abdomen. TORI esquive en reculant la jambe droite et saisit l’arme à deux mains. La droite sur l’extrémité la plus proche et la gauche entre celles de UKE. TORI tire l’arme vers lui pour obtenir une réaction de la part de l’adversaire. A ce moment et dans un mouvement circulaire, il monte l’arme en direction du visage et sans la lâcher il engage sa jambe gauche derrière celle d’UKE, pour lui appliquer O-SOTO-GARI. Le point important se trouve dans le principe « action-réaction » qui permet d’obtenir le déséquilibre indispensable à la projection.

Enfin, pour la seizième et dernière technique, UKE est derrière TORI et le menace à l’aide d’un revolver en lui mettant l’extrémité du canon dans le dos. TORI, mains en l’air, descend vivement son bras droit et enroule le bras armé d’UKE. Il prend soin de bien placé son tranchant de main dans la saignée du coude. En exécutant cette action, il effectue un demi-tour en avançant le pied gauche. Ensuite, avec sa main gauche il saisit la main armée (paume en direction d’UKE). En effectuant un retour en arrière qui consiste à reculer la jambe gauche, il applique une variante de KOTE-GAESHI. Une fois UKE au sol, il le désarme. L’efficacité résidera (entre autres) dans les deux TAI-SABAKI (déplacements).

Cette étude que j’ai eu le plaisir de vous proposer depuis plusieurs semaines n’a de sens que si elle est accompagnée d’un travail sur un TATAMI. Surtout dans la mesure où l’une des spécificités de cet enchaînement se trouve dans le nombre important de projections qui le compose. Et non des moindres. On y trouve des techniques emblématiques. UCHI-MATA, TAI-OTOSHI, O-SOTO-GARI, YOKO-GURUMA, pour n’en citer que quelques-unes, appartenant aux principales familles.

Site Internet d’Eric Pariset : www.jujitsuericpariset.com

 

Les 16 bis, troisième…

L6-Ju-jitsu-Travail-au-solAujourd’hui, nous attaquons le troisième carré de l’étude des 16 bis commencée il y a un mois. Vous pouvez trouver l’intégralité de cet enchaînement en vidéo, sur ce même blog à la date du 2 mars. Il est également présent dans le livre « Tome 6″ paru en 1995 et toujours disponible.

Dans la neuvième technique, UKE saisit TORI au niveau du revers de la veste avec sa main droite. Celui-ci contrôle immédiatement le poignet d’UKE avec ses deux mains. Il porte MAE-GERI KEAGE (fouetté) au bas-ventre et en pivotant sur sa droite, à partir du bassin, il vient placer son aisselle gauche sur le coude d’UKE. Il applique WAKI-GATAME en continuant l’action jusqu’au sol. Pour cela, il glisse sa jambe gauche devant lui. Il amène ainsi UKE à plat ventre. L’efficacité – redoutable – de cette technique réside dans le pivot effectué à partir des hanches immédiatement après le MAE-GERI.

Pour la dixième technique UKE saisit TORI à l’aide de sa main gauche au niveau de l’épaule droite. TORI porte URA-UCHI au visage avec le dos du poing droit et effectue un demi-tour sur sa droite. Il enchaîne avec un SHUTO de l’intérieur de sa main gauche au niveau de la gorge et place sa jambe gauche derrière celle d’UKE. Il peut ainsi lui appliquer O-SOTO-OTOSHI. Il accompagne l’action jusqu’au sol. Le point important sera de fixer UKE en déséquilibre arrière à l’aide de sa main gauche placée au niveau de la gorge et de sa main droite au niveau de la manche (ou du poignet) gauche.

Dans la onzième, UKE fait face à TORI. Il le pousse et le déséquilibre ainsi jusqu’au sol. Sur l’avancée d’UKE, TORI place ses pieds au niveau de la poitrine et ses mains derrière les pieds d’UKE. D’une action coordonnée des jambes qui poussent et des mains qui tirent, UKE est renversé sur le DOS. Le point essentiel sera dans la simultanéité des actions des mains et des jambes.

Pour la douzième technique UKE porte un double crochet (droite-gauche) en direction du visage. TORI effectue un double blocage et « plonge » immédiatement dans les jambes pour appliquer MOROTE-GARI. Pour cela il place son épaule contre l’abdomen d’UKE et les mains derrière les jambes. Une fois qu’UKE est au sol, TORI effectue un contrôle au niveau des chevilles. Il passe « à cheval » en pivotant sur sa droite, il conduit UKE sur le ventre et lui inflige une clef au niveau de la colonne vertébrale. Pousser avec l’épaule et tirer avec les mains simultanément seront l’assurance d’une parfaite efficacité au moment de la projection qui consiste à faucher en même temps les deux jambes de l’adversaire.

Il est indispensable de réitérer la mise en garde qui est de ne pas travailler ces techniques en dehors d’un dojo habilité et sous le contrôle d’un professeur (qui doit l’être tout autant.)

La suite et la fin de cet enchaînement dans quinze jours.

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Les 16 bis, (deuxième épisode)

Il y a quinze jours nous avions commencé l’étude des 16 bis en présentant les quatre premières. La vidéo de l’intégralité de l’enchaînement est d’ailleurs attachée à ce premier article que vous pouvez retrouver à la date du 2 mars.

Aujourd’hui, poursuivons avec les quatre techniques suivantes, à savoir de la cinquième à la huitième.

Dans la cinquième technique, sur une saisie de tête à droite, TORI – ne pouvant « renverser la vapeur » comme dans les 16 techniques -, va utiliser une fois de plus la force de l’adversaire en sacrifiant son corps à l’aide de YOKO-GURUMA, classé dans les techniques de YOKO-SUTEMI (SUTEMI de côté.) Pour ce faire, il place sa main gauche sur le ventre d’UKE et la droite sur le dos au niveau de la ceinture. Il engage sa jambe gauche entre celles d’UKE en se plaçant sur le flanc gauche. La jambe droite est légèrement repliée de façon à pouvoir se détendre en poussant sur le pied resté au sol dans l’éventualité où UKE retomberait sur TORI. L’efficacité de la technique réside dans l’application parfaite du principe d’utilisation de la force de l’adversaire par le sacrifice de notre corps.

Pour la sixième technique, UKE se place en décalé sur la gauche de TORI et lui saisit la manche à l’aide de sa main droite. TORI réagit immédiatement avec URA-MAWASHI-GERI à gauche au niveau de la poitrine et après avoir pivoté en direction d’UKE, il enchaîne avec MAWASHI-GERI à droite à la hauteur du ventre. En passant son bras droit sous celui d’UKE, avec l’intérieur de son coude il lui bloque le sien pour lui appliquer une forme d’UDE-GATAME. Ce dernier se dégage en chute avant à gauche. L’efficacité sera assurée par la précision des deux ATEMIS, ainsi que la bonne ouverture du bras d’UKE (paume de main vers le haut), au moment de la clef.

Septième technique. TORI est amené au sol par une violente poussée de face aux épaules. Il adopte immédiatement une « garde » de côté, ce qui le positionne favorablement pour appliquer un YOKO-GERI à droite au niveau du ventre (à partir du sol). Il se relève et conclut avec HARAI-GOSHI. On trouvera l’efficacité dans la capacité à faire la preuve d’une parfaite fluidité dans l’enchaînement des différentes phases de cette « septième ».

Pour ce qui concerne la huitième, il s’agit ni plus ni moins de la fameuse « pince de crabe », à savoir KANI-BASAMI. Technique particulièrement spectaculaire avec laquelle on prend un réel plaisir lors des répétitions. Il s’agit d’un travail par anticipation. L’adversaire adoptant une attitude franchement menaçante, on anticipe en se jetant directement dans ses jambes à l’aide des nôtres. La droite étant placée devant du corps d’UKE et la gauche derrière. C’est tout simplement (et sans doute encore davantage que pour d’autres techniques) dans la vitesse d’exécution que l’on trouvera une parfaite efficacité.

La suite… très vite !

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L’état du ju-jitsu…

L’état du ju-jitsu

En regardant le programme du prochain festival des arts martiaux qui se déroulera le 26 mars prochain à l’ex-Bercy, à savoir AccorHotels Arena etc., c’est avec dépit que l’on constate qu’une fois de plus, le ju-jitsu n’y figure pas !

A qui la faute ? Aux organisateurs ? A la fédération officiellement en charge de sa gestion (et de sa promotion) ? Aux différentes écoles qui s’en réclament ? Un peu à tous, sans doute. Voyons cela. Ce qui suit n’est que mon avis.

Les organisateurs recherchent des disciplines susceptibles d’intéresser un large public. Au niveau de la qualité de la prestation et/ou pour le nombre de spectateurs potentiels qu’elles peuvent attirer ou encore pour son originalité. Le ju-jitsu – actuellement – ne remplissant apparemment aucun de ces critères, on ne peut leur en vouloir. Nous ne connaissons pas le nombre exact de ju-jitsukas en France et on ne peut pas parler de nouvelle discipline (sortie de je ne sais quel chapeau), puisqu’il s’agit de l’une des plus anciennes, si ce n’est la plus ancienne. Et puis, il faut effectivement une démonstration de bon niveau. Les qualités des démonstrateurs ne suffisent pas, il faut aussi beaucoup de travail, beaucoup de répétitions.

En France, la fédération en charge officiellement du ju-jitsu est aussi – et surtout – celle qui s’occupe du judo. Or, si rien n’a changé depuis mes dernières participations au célèbre festival, il me semble que cette instance ne souhaitait pas s’afficher dans ce rassemblement annuel, et cela pour des raisons qui déjà m’échappaient. C’est bien dommage. Si le judo, en tant que sport, n’est pas en mal de médiatisation puisqu’il bénéficie d’un nombre important de manifestations, il n’en est pas de même pour le ju-jitsu. Une présence régulière dans un grand festival comme celui que je continue à appeler « Bercy » ne serait pas superflue. Mais, l’institution en question possède-t-elle un véritable « désir de ju-jitsu » ?

Quant aux multiples écoles qui sont autant de groupes et groupuscules éparpillés, elles n’ont jamais vraiment réussi à s’entendre afin de former un rassemblement cohérent et représentatif. Il est vrai qu’existent quelques différences sur le plan technique, mais aussi des personnalités à la gestion parfois difficiles. Si elles ne l’étaient pas, sans doute ne seraient-elles pas à l’extérieur d’un système dans lequel la tolérance est relative et où les voix discordantes ne sont pas forcément appréciées et acceptées. Enfin, au sein de ces différentes petites structures règne parfois un certain amateurisme.

Opérer un regroupement des forces vives du ju-jitsu n’est pas du domaine de l’irréalisable. Selon la formule : « Là où il y a une volonté il y a un chemin. » Mais parfois cela ne suffit pas, il faut aussi des moyens directs ou indirects. En premier lieu il y a besoin de temps, beaucoup de temps, donc de la disponibilité de la part des dirigeants qui devront occuper le terrain sans relâche après avoir mis en place une structure. Sans moyens (financiers, parce qu’il faut bien employer ce mot qui est souvent tabou dans notre pays), le ju-jitsu ne pourra jamais bénéficier d’une gestion appropriée. Pourtant, de par sa richesse technique et l’intérêt qu’il ne manque pas de susciter, lorsqu’il est bien présenté, il le mérite.

Il n’est pas bon de finir un billet sur une touche négative, par conséquent on peut se dire et espérer que peut-être, un jour, il se passera quelque chose. Mais il ne faudrait pas trop tarder !

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