Créé quelque temps après les 16 techniques, l’enchaînement appelé « 16 bis » est venu compléter un panel technique ayant pour objectif d’offrir des outils d’études – donc de progrès – et d’épanouissement complémentaires. Proposant, à peu de chose près, les mêmes situations d’attaques, il offre des ripostes d’un niveau supérieur.
Les attaques sont semblables dans le but de faciliter la mémorisation, prouvant par la même occasion, si besoin est, qu’existent différentes ripostes sur la même attaque. Ripostes complémentaires et évolutives.
Dans cette suite de techniques se trouve un grand nombre de projections tout aussi efficaces que spectaculaires, ce qui ne gâche rien. Pour ceux qui font l’effort de ne pas se contenter d’une étude à minima, qui n’apporte pas grand-chose sur bien des plans et, contrairement à ce que d’autres affirment, n’est pas porteuse d’une réelle efficacité, ils prendront un réel plaisir à étudier cet enchaînement qui fait également office de belle démonstration. En 2000, une séquence de la prestation de Bercy mettait en scène les huit premières techniques effectuées en parfaite synchronisation par deux couples. (C’était à l’époque où il y avait du ju-jitsu à Bercy !)
De la même manière qu’il y a quelques semaines, j’avais proposé de « décortiquer » les 16 techniques, mouvement par mouvement, j’ai pensé en faire de même pour les 16 bis. Cette étude, à pour objectif d’apprendre ou bien de se perfectionner dans cet enchaînement, mais surtout de mettre en exergue le ou les points essentiels ainsi que les spécificités du ju-jitsu.
Aujourd’hui, concentrons-nous sur le premier carré.
Dans la première technique, Uke tente de venir saisir Tori par le revers ; celui-ci ne se laisse pas approcher, il porte mae-geri en direction du visage et enchaîne avec o-soto-gari. Nous sommes en présence de deux techniques de base ; l’intérêt et l’efficacité résident dans la fluidité de leur liaison. La rapidité pour passer du travail à distance à celui du corps à corps sera déterminante.
Pour la deuxième technique dans laquelle Tori applique uki-waza sur une poussée aux épaules d’Uke, il y a là l’illustration parfaite de l’utilisation de la force de l’adversaire. Le principe prédominant de notre discipline. Il faut souligner, puisqu’il s’agit d’une technique de sacrifice (un sutemi) que celles-ci doivent être utilisées en dernier recours, à savoir lorsque l’on est fortement déséquilibré et qu’il ne reste plus que la solution de sacrifier son corps afin de renverser celui de l’adversaire. En matière de self-défense, il est toujours préférable de ne pas se retrouver au sol.
Dans la troisième phase, Tori est saisi à la gorge, par-derrière. En descendant le genou droit au sol, il applique kata-seoe, une variante d’ippon-seoe-nage. L’efficacité s’obtient par le vide créé et dans lequel va être projeté Uke.
Enfin (pour aujourd’hui) dans la quatrième, sur un coup de pied circulaire en forme de mawashi-geri, Tori pare l’attaque à l’aide de son bras gauche, saisit la jambe de Uke, se protège avec sa main droite à l’aide de laquelle il porte shuto en revers au niveau du visage. Il conclut avec un fauchage – ou un balayage – du pied resté au sol. Ici, c’est le principe de la suppression du point d’appui qui permet la réalisation de la projection. Celle-ci pouvant être ko-soto-gari ou un « ashi-barai. »
Une mise en garde s’impose quant au risque d’exécuter les techniques présentées sans le contrôle d’un professeur dûment breveté.
En accompagnement de cette première phase de présentation, vous trouverez la vidéo de cet enchaînement, réalisée en 1992. Lors d’une démonstration, l’exécution doit se faire sans temps d’arrêt entre chaque technique.
La suite au prochain numéro, selon la formule consacrée.
Site ju-jitsu Eric Pariset : www.jujitsuericpariset.com