Internet, cet outil de communication – que vous êtes d’ailleurs, tout comme moi, en train d’utiliser – est bien capable du meilleur comme du pire.
La capacité que possède l’homme à engendrer de merveilleuses inventions qui peuvent parfois se retourner contre lui, comme une bête immonde incontrôlable, ne lasse pas d’étonner.
L’actualité ne démentira pas ces propos.
Pour ce qui concerne les arts martiaux, le problème n’est pas aussi grave, mais préoccupant !
Beaucoup se font plaisir au travers de vidéos postées, montrant leurs exploits ou bien ceux de leurs proches. Certaines, présentant de jeunes enfants, sont parfois plus dérangeantes, surtout lorsqu’il s’agit de combats ressemblant à des bagarres de chiffonniers aux interdits très relatifs.
Le danger se situe aussi dans l’apprentissage que certains essaient d’expérimenter au dojo dans les jours qui suivent la découverte d’images.
En effet, ceux qui désirent appliquer en combat des techniques trouvées sur Internet, présentées sans mise en garde, doivent être informés quant à la dangerosité de telles initiatives. Surtout que parfois, ce qui est proposé, émane de pratiques plus ou moins reconnues et souvent dangereuses. Tout le monde n’est pas en capacité d’appliquer ou de subir n’importe quelle technique. Ensuite, chaque discipline possède ses interdits et tenter d’appliquer quelque chose de non autorisé (en connaissance de cause ou pas) n’est pas raisonnable et peut entraîner de graves blessures.
Concernant les katas, ou exercices imposés, l’élève s’y perd quelque peu et certains accros du Web reviennent chaque semaine avec la dernière version trouvée en ligne au risque de remettre en question celle de la semaine passée et surtout l’enseignement du professeur à qui l’on doit faire confiance et qui reste la référence ! Et puis, l’internaute peut être désorienté face à une multitude de conceptions et d’approches sur des techniques pourtant basiques. De quoi y perdre son japonais !
Enfin, la propagation de vidéos aux images parfois choquantes ne participe pas à la lutte contre la violence et pourtant !
Cependant, à l’inverse, il n’est pas non plus exclu de pouvoir se régaler en visionnant de belles séquences techniques ou de beaux combats au travers desquels les acteurs feront partager un haut niveau ainsi qu’un état d’esprit exemplaire.
Site du club de ju-jitsu Eric Pariset : www.jujitsuericpariset.com
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Le « kimono »
Le kimono passerait de mode, victime de l’émergence de nouvelles pratiques plus tendances et qui rangeraient le célèbre vêtement dans l’armoire aux souvenirs.
D’une nature tolérante, et de plus en plus d’ailleurs, l’âge participant à l’assouplissement de l’esprit, je n’ai rien contre l’émergence d’autres disciplines, pourvu que l’on me laisse la possibilité de m’interroger quant à savoir s’il s’agit vraiment, pour certaines, d’une évolution. Chacun doit trouver celle qui lui convient et dans laquelle il va pouvoir s’exprimer. Mais je reste un infatigable défenseur d’une pratique éducative au respect sans faille de l’intégrité physique. Je ne fais pas non plus d’amalgame, les nouvelles formes de travail ne sont pas toutes dangereuses.
L’objet de ce billet est avant tout de prendre la défense de ce vêtement emblématique appelé par facilité de langage le kimono, alors qu’il serait plus correct de le nommer judogi, karatégi, kékogi et pourquoi pas jujitsugi.
Il est devenu une tradition au fil des années et il a toutes les raisons d’exister et aucune de disparaître.
Il propose une solidité à toute épreuve. Capable de subir les traitements les plus redoutables.
Son uniformité impose une certaine neutralité dans la pratique et met d’emblée tout le monde sur un même pied d’égalité. Il masque quelque peu les différences physiques. Pas de privilège pour les « mieux bâtis ».
L’aspect hygiène est pris en considération puisqu’il est capable d’absorber des milliers de litres de sueur inévitablement dépensés et de plus, il facilite une proximité parfois gênante et embarrassante pour certains.
Voilà pourquoi je suis résolument pour cette tenue pratique, hygiénique, solide et pourfendeuse de barrières physiques et sociales. A vos « kimonos ».
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Résolutions
Le dernier billet daté de 2014 pour souhaiter à nouveau de belles fêtes ainsi qu’une très heureuse nouvelle année. Ce peut être aussi l’occasion de proposer une petite réflexion sur ce qui nous rassemble, à savoir les arts martiaux et plus précisément sur la place qu’ils occupent dans la vie de chacun. Pour les enseignants, qu’ils soient appelés maître, senseï, professeur, tout simplement monsieur, ou encore par leur prénom, l’implication est totale. Comment pourrait-il en être autrement. Bien qu’existent deux cas de figure. Ceux qui exercent à temps complet et ceux qui le font partiellement. Avoir la possibilité et la chance d’en faire son unique métier n’est pas évident. Pour beaucoup, c’est en complément d’une autre qualification professionnelle qu’ils s’adonnent à la transmission du trésor des samouraïs. Cela ne retire aucune qualité à leur prestation, sauf que l’implication générale n’est pas forcément identique. Même si, sur le plan de la passion, n’existent pas de différences. Maintenant, côté élèves, celles-ci se font davantage ressentir. Entre les mordus qui ne rateront pas une séance quelle que soit l’invitation qu’il leur sera faite et celui qui, au contraire, prépare sa tenue au dernier moment et encore quand il la prépare, puis se rend au dojo, un soir où il n’y a pas mieux à faire ; pas de copain disponible pour un apéro, ni pour un ciné. Bref, une soirée où l’on va en profiter pour effectuer une petite transpiration qui ne permettra pas de réaliser de réels progrès, mais donnera bonne conscience en éliminant quelques toxines. Malgré tout, un effort existe et il est peut être dans les attributions de l’enseignant de tenter d’insuffler une motivation plus importante. Non pas pour devenir un «?ultra?», il n’y a pas que les arts martiaux dans le vie, mais pour gravir la colline et réaliser des objectifs qui seront autant de sources de progrès et de satisfactions génératrices de bonheur. J’avais déjà dessiné, sur ce blog, les contours d’une bonne implication qui devraient entourer notre pratique. Un minimum de rigueur matérialisée par certains faits. En tout premier, une régularité. Venir même une seule fois par semaine, mais toutes les semaines. Être sur le tatami au moment du salut. Question de respect par rapport aux autres élèves et au professeur. Préparer avec attention son sac, en prenant soin de ne rien oublier, et que la tenue qui s’y trouve présente toutes les garanties d’hygiène. Se faire un peu violence un soir de petite fatigue, alors que l’on se dit que l’on serait bien mieux au chaud devant la télé et pourquoi pas en se gavant de spectacles de combats. Attention, il n’est pas question non plus de faire n’importe quoi, lorsque l’on est vraiment malade ou blessé. Faire souffrir son corps au-delà du raisonnable ne l’est pas ! Et puis comme évoqué plus haut, se fixer des objectifs. Par exemple, même si elle ne représente pas une finalité, la ceinture noire est une excellente motivation. Une fois acquise, il ne faut pas bouder le plaisir qu’offre une fierté légitime. Nous entrons dans un cercle privilégié. Citons un de mes élèves : «?La ceinture noire n’est pas un aboutissement, mais un accomplissement.?» Il se reconnaîtra au travers de cette belle formule. À l’aube de cette nouvelle année, et parmi ces quelques lignes, il y a déjà matièreà fabriquer quelques très bonnes résolutions… et à s’y tenir !
Très bonne année 2015.
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Entraide
Nous voilà arrivés à ces fameuses fêtes de fin d’année. Est-ce vraiment une période de joie pour tous ? Évidement non. Voilà un moment où les gens habituellement heureux le sont souvent davantage et au cours duquel les gens malheureux le sont parfois encore bien plus. Quel rapport avec le ju-jitsu et les arts martiaux, me direz-vous ? Tout simplement la solidarité et l’entraide, chères au fondateur du judo, Jigoro Kano. Ce petit homme par la taille, mais immense par la connaissance et l’humanité, souhaitait que la pratique des arts martiaux ne développe pas uniquement des principes techniques et des qualités physiques, mais suscite aussi une ouverture d’esprit faite d’entraide qui se vérifierait en dehors des tatamis. L’entraide au sein d’un dojo, du plus haut gradé vers le novice, par exemple, n’a rien d’extraordinaire, quoique parfois dans certains clubs, le souffle de Kano n’y soit plus vraiment. Finalement, la planète ne pourrait-elle pas être un immense dojo au sein duquel les règles de ce lieu seraient ainsi appliquées à son échelle. Utopie, naïveté, etc. Peu importe, en cette période de l’année, il n’est pas interdit de rêver. Au cours des autres non plus, d’ailleurs ! De l’abbé Pierre à Coluche, ils sont nombreux à avoir dénoncé une certaine forme d’égoïsme qui entraîne une exclusion imméritée et inhumaine. Le message de ce billet ne se veut pas moraliste mais réaliste et il n’est pas superflu, en tant qu’éducateur, de sortir parfois de sa simple zone de compétence technique pour encourager et pour faire progresser ? également ? l’esprit et le cœur.
Bonnes fêtes à tous.
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L’EAJJ
L’EAJJ (École atemi ju-jitsu) a été créée en 2001. Il s’agit d’une association sous la loi de 1901. Son objet est de rassembler en France les clubs qui se réclament du ju-jitsu traditionnel, plus particulièrement sous la bannière et le nom « atemi-ju-jitsu ». Un ju-jitsu à but non compétitif, ou la self-défense est l’incontournable prétexte à l’étude d’une méthode d’éducation physique et mentale.
Lors de la création de ce rassemblement, l’objectif n’était absolument pas de s’ériger contre quelque institution que ce soit, mais simplement d’œuvrer pour permettre aux pratiquants qui ne se retrouvaient plus dans les pratiques offertes de pouvoir s’épanouir dans un art accessible à tous, reconnu et considéré.
L’association dispose de moyens relatifs et son moteur essentiel réside dans la volonté et la passion de ses dirigeants. Partant du célèbre adage qui dit que l’union fait la force, depuis quelques saisons, l’EAJJ s’est affiliée à la FEKAMT (Fédération européenne de karaté et d’arts martiaux traditionnels). Au-delà d’une union sous une houlette à l’état d’esprit commun, ce regroupement offre de riches et sympathiques moments d’échanges.
J’ai été « quelque peu » à l’origine de cette initiative et à titre personnel j’ai l’honneur d’en assurer la direction technique. Malheureusement, la vie nous réserve parfois des périodes durant lesquelles la possibilité d’assurer exactement tout ce que l’on voudrait ne nous est pas systématiquement offerte. Les meilleures volontés sont parfois contrariées. Cependant, il n’est pas de problème qui ne trouve sa solution, alors…
Tous ceux qui souhaitent obtenir davantage de renseignements pourront le faire via le site de l’association : www.atemi-jujitsu.org
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Compétition et ju-jitsu
Le week-end dernier se déroulaient à Paris les championnats du monde de ju-jitsu, organisés par la F.F.J.D.A. (Fédération française de judo et disciplines associées). À plusieurs reprises, au cours de ces dernières années, j’ai donné mon opinion sur ces compétitions et il n’a pas changé. Certains avanceront qu’il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis, mais s’il suffisait de renier ses convictions les plus profondes pour ne plus l’être (imbécile), cela se saurait. Non, effectivement, je n’ai pas changé de point de vue.
Les participants à ces combats d’affrontement direct font preuve de belles qualités dans une discipline qui, à mon sens, n’est pas du ju-jitsu. Certes, cela est très encadré, assez spectaculaire et n’a rien de « barbare » dans la pratique, mais appelons cela plutôt judo–boxe ou karaté-judo. Le ju-jitsu est un art martial dans lequel sont travaillées toutes les techniques que le corps peut utiliser dans un but de survie. À ce titre, notre art, d’une extrême richesse technique, ne peut être pratiqué en affrontement direct sans risque, sauf à perdre sa principale raison d’être à savoir sa pluralité. Puisque systématiquement le règlement qu’impose toute compétition dans un sport, qui se veut civilisé, réduira le panel technique afin d’en interdire les techniques les plus dangereuses, retirant ainsi les plus efficaces. Et puis, et c’est ainsi, lorsqu’il y a compétition dans une discipline, lors des séances d’entraînement, les enseignants et les pratiquants privilégient uniquement les techniques autorisées lors des affrontements, mettant systématiquement au rebut celles bannies de la compétition. Voilà pour l’aspect combat, dans lequel, d’autre part, est proposé un arbitrage assez compliqué, tout du moins pour les novices.
Quant à l’expression technique, le « duo-system », affrontement en couple par prestations techniques interposées, à l’instar de la gymnastique et du patinage artistique, je ne suis pas opposé à la forme, bien au contraire, mais ce sont les attitudes qui posent problème. Outre une robotisation parfois dérangeante, elles ne sont pas en phase avec le ju-jitsu ancestral. Que l’on ne me parle pas là non plus de manque d’ouverture d’esprit, d’adaptation et d’évolution, c’est tout le contraire. Avons-nous vu quelqu’un se battre que ce soit dans la réalité, sur un ring ou un tatami avec de telles postures, qui de surcroît ne sont pas compatibles avec les principales projections. C’est d’ailleurs un paradoxe que de constater que c’est au sein de la fédération de judo qu’existent des gardes absolument inadaptées à ce qui fait la substance même du judo, à savoir l’art de la projection.
Comme indiqué au début de cet article, rien ne remet en question les qualités des participants et ils n’y sont pour rien ! Maintenant, chacun est libre de pratiquer ce qu’il veut, et plus encore d’être en phase avec une certaine idée de son Art dans le souci de ne pas trahir ses racines. Enfin, loin de moi de me situer comme « anti-compétition » en général, bien que nous puissions disserter et débattre sur les dérives et les excès qu’engendre parfois une championnite aiguë. Mais ça, c’est une autre histoire.
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Sondage de novembre et nouveaux promus
49 % des votants qui ont participé au sondage de novembre pensent que le secteur de l’atemi-waza est le plus efficace dans notre discipline. 33 % optent pour les projections et donc 17 % choisissent le travail au sol.
Ce résultat est somme toute assez logique. L’atemi-waza (le travail des coups) permettra d’empêcher l’agresseur de venir au contact. Ensuite s’il franchi la barrière des bras et des jambes, ce seront les projections qui seront utilisées. Enfin, si cela se déroule un peu plus mal, c’est au sol que cela se conclura.
Maintenant, reste à savoir si ce résultat est celui du cœur ou celui de la raison. Nous avons tous nos préférences, qui sont bien souvent celles dans lesquelles nous sommes le plus à l’aise. Mais ce n’est pas une raison pour affirmer que les domaines que nous maîtrisons le moins ne sont pas efficaces pour autant. Tentons de développer davantage.
Sur le plan logique, ce sont les « coups » qui seront les plus adaptés. Pour des questions de distance. Puis contre plusieurs adversaires, question de rapidité. Maintenant, il ne faut surtout pas négliger les projections. Saisies par derrière, sans avoir eu le temps d’entendre l’arrivée de l’agresseur et défense contre plusieurs adversaires, en cas d’impossibilité d’avoir pu les garder à distance sont autant de raisons majeures. Quant au travail au sol, il sera l’ultime rempart. Mais outre le fait que fatalement nous ne pourrons éviter de « salir le costume », les actions seront forcément plus limitées et notamment contre plusieurs adversaires. Cependant, il serait assez présomptueux de ne pas se sentir concerné par cette éventualité, en se targuant de ne pas douter un seul instant de ses capacités à empêcher un agresseur de franchir ce que l’on pourrait appeler le « périmètre de sécurité ».
En plus d’une bonne efficacité dans l’ensemble des domaines, l’avantage de tous les aborder permettra d’en parler en connaissance de cause et tout simplement d’enrichir sa « culture technique ».
Un nouveau sondage sera mis en ligne pour le mois de décembre.
Je profite de ce billet pour féliciter les trois nouveaux promus du club au grade de ceinture noire EAJJ. Gary Dominguez, Rémi Hénon et Alexandre Salzmann.
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…Ce héros !
Il y a dix ans, le 26 novembre 2004 précisément, disparaissait mon père, Bernard Pariset. S’il ne s’agissait que d’une simple histoire de famille, la pudeur m’imposerait le silence en dehors d’un cercle restreint. Mais il n’était pas simplement mon père, il était aussi une personne qui a marqué son époque, laissé son empreinte et à qui le judo et le ju-jitsu français doivent beaucoup. Il ne m’a pas seulement appris la vie, il m’a transmis quelques passions et notamment celle pour les arts martiaux.
Un caractère et une personnalité exceptionnels lui ont permis d’accomplir le parcours qui fut le sien.
A l’aide de ce résumé, les plus jeunes pourront découvrir une personne atypique, qui n’a pas laissé indifférents ceux qui ont eu la chance de le connaître.
Le champion qu’il a été – mais également le professeur, l’entraîneur, le dirigeant et le visionnaire – mérite ces quelques lignes, en forme d’hommage.
Le champion tout d’abord. C’est par ses exploits de compétiteur qu’il se fit connaître. Depuis, des palmarès plus étoffés ont été constitués, mais le sien réalisé grâce aux « toutes catégories » avait une saveur incomparable. 1, 70 m et 70 kilos lui ont quand même permis de remporter plusieurs titres de champion de France, un titre de champion d’Europe et une médaille de bronze aux championnats du monde à Tokyo en 1958. Tout cela avec d’énormes différences de poids. Son plus grand exploit fut sans aucun doute sa victoire contre le géant hollandais Anton Geesink, en finale des championnats d’Europe, contre un adversaire à qui il rendait 30 kilos et 30 centimètres et qui, par la suite, n’a plus jamais été vaincu, c’était en 1955. Soit dit en passant, avec peu ou pas d’écart de poids, le judo n’est plus tout à fait le même. S’il reste incontestablement un sport et une discipline où l’efficacité des combattants est indiscutable, il fait sans doute un peu moins rêver qu’à l’époque où le petit pouvait battre le grand. D’ailleurs, parmi les formules que mon père se plaisait à employer, il y a celle-ci : « Les catégories de poids ont été inventées pour mettre les grands à l’abri des petits. » Sans commentaire. Pour se forger son palmarès, il possédait trois atouts de choc. Un terrible seoe-nage (mouvement d’épaule), une maîtrise du ne-waza (travail au sol) redoutable et surtout une volonté indestructible ainsi qu’une détermination sans faille qui le faisait combattre jusqu’à la dernière seconde. Une autre de ses formules empruntée sans doute à la légende et qui met en scène une maman spartiate auprès de qui son fils se plaint d’avoir une épée trop courte pour le combat : « Eh bien, tu feras un pas de plus » ; tout est dit.
Il a été aussi un professeur d’exception, armé d’une pédagogie naturelle, celle qui ne s’apprend pas dans les livres, mais qui transmet la connaissance par l’évidence.
Il fut également entraîneur et directeur de l’équipe de France de judo dans les années 1970, cette équipe qui, entre autres, avait remporté aux Jeux olympiques de Munich, en 1972, trois médailles avec cinq athlètes engagés.
Il a également assumé différentes charges au sein de commissions de la FFJDA.
Enfin, il était un excellent visionnaire et n’anticipait pas uniquement sur les tatamis. C’est lui qui, toujours dans les années 1970, a ressenti le besoin de procéder à la résurrection du ju-jitsu que nous pratiquons aujourd’hui.
Sa formation, il l’avait commencée en 1947, à l’âge de 17 ans, en poussant la porte du dojo du 11 de la rue des Martyrs à Paris. Ce club qu’il a ensuite dirigé jusqu’à la fin de ses jours et qui avait contribué à sa notoriété en l’identifiant à cette salle mythique. Incorporé à 20 ans pour deux ans à l’école des sports de combat d’Antibes, il put parfaire sa formation dans tous les domaines du combat à mains nues.
Sur le plan de la notoriété, on ne peut évoquer sa carrière sans lui associer celle d’Henri Courtine. Sur les tatamis, avec deux styles complètement différents, ils ont été les « meilleurs adversaires ». Dans la vie, une amitié indéfectible les a unis tout au long de leur vie. Quant à leur carrière elle a été riche et exemplaire. Parmi leurs « faits d’armes », ils ont été les premiers 6e dan en 1968. Porter une ceinture blanche et rouge à cette époque n’était jamais arrivé à des Français. Il en a été ainsi jusqu’au 9e Dan. Puis mon père a laissé son alter ego obtenir seul le titre exceptionnel de 10e dan en 2007. M. Courtine vivant maintenant une retraite active et méritée dans le Sud de la France.
Dans cette vie d’une intensité exceptionnelle, mon père a eu le temps d’assouvir sa seconde passion qui s’appelait « le cheval ». Il possédait aussi un don pour la sculpture, preuves en sont les quelques figurines qu’il nous a laissées.
Rigoureux, mais animé d’une grande tolérance qui pouvait paraître en contradiction avec une autorité naturelle, il faisait preuve à la fois d’une certaine relativité face aux événements, mais aussi d’une terrible détermination lorsque cela le méritait, parfois jusqu’à l’excès !
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?Animations
L’activité d’un club comme le nôtre se résume principalement dans la dispense de cours, durant lesquels les élèves essaient de s’imposer une régularité et où les professeurs s’attellent à leur mission d’apprentissage et de progrès, le tout accompagné d’un épanouissement personnel.
Mais, le fait de proposer des animations ponctuelles réservées soit à l’ensemble des élèves, ou bien à telle ou telle catégorie ne peut que renforcer l’investissement des adhérents par une implication supplémentaire source de nouvelles motivations. Ainsi, dans les semaines à venir seront programmées des séances aux thèmes particuliers s’adressant, pour la plupart, à des groupes précis. Le samedi 18 octobre, un entraînement regroupant les ceintures marron et noires a fédéré encore davantage un groupe qui a valeur d’exemple. Au mois de novembre, un stage de renforcement à l’attention de tous les niveaux permettra de subir une sorte de formation accélérée. Dans le même mois, une séance particulière proposera aux ceintures noires et marron de se sensibiliser à l’assistanat durant les cours et pourquoi pas susciter des vocations. Enfin, au mois de décembre une séance spécifiquement féminine offrira la possibilité de se retrouver entre gabarits approchants pour aborder certains thèmes qui nécessitent un apprentissage plus progressif que d’autres. Par exemple le travail au sol.
Toutes ces animations permettent à la fois de progresser techniquement, physiquement et « relationnellement ».
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Carnets de rentrée (2)
Toujours l’éducation
Deux nouveaux exemples de mauvaise éducation sont venus mettre un peu de contrariété dans ces semaines qui ont marqué le début de ce que l’on appelle une saison. Un chez les enfants (les parents, plus exactement) et un autre chez les adultes. Le lien entre ces « péripéties » est évident, il s’agit d’éducation, bien souvent dispensée par l’exemplarité et les mauvaises habitudes.
Premier cas, un mercredi. Alors que le cours des tout petits enfants était terminé et qu’ils avaient rejoint le vestiaire accompagnés des mamans ou des nounous, un des « petits samouraïs », qui n’acceptait pas de devoir se rhabiller dans cette pièce, le manifestait de façon très bruyante, trop bruyante et rendait difficile la tâche du professeur du cours suivant ! En effet, il est aisé de comprendre qu’un minimum de calme et de silence sont indispensables pour ce que l’on appelle la prise en main d’une séance. Je me suis donc empressé d’aller fermer la porte de ce vestiaire en me justifiant, notamment auprès de la maman en question. De fait, en quittant le dojo, elle n’a pas daigné dire au revoir ! Bel exemple pour son enfant, en l’occurrence pour un futur citoyen « responsable ». Deuxième cas, celui d’un adulte qui vient faire une séance à l’essai. Il avait déjà pratiqué une autre discipline, ce n’est pas elle qui est en cause, mais bien l’enseignant qui devait être le responsable d’une attitude parfaitement contraire à celle qui doit être adoptée dans un dojo. Durant les explications il ne tenait pas en place et ne pouvait s’empêcher de communiquer avec son partenaire sur ce qui était démontré. Sans compter qu’il s’avérait indispensable de le surveiller lors des randoris. Et, cerise sur le gâteau, il nous a laissé dans le vestiaire le kimono que je lui avais prêté en « tapon » et, lui aussi est parti sans dire au revoir et sans se donner la peine de nous remercier de l’avoir accueilli.
Ces deux exemples ne sont pas des généralités, bien heureusement, mais ils démontrent une fois de plus l’importance de l’éducation, soit des parents, soit des enseignants et les fâcheuses conséquences engendrées par un manquement de la part, justement, des parents et/ou des enseignants.
Après quelques remarques qui pourraient paraître sévères à l’attention des parents, que ceux- ci se rassurent, je n’ai rien contre la majorité d’entre eux, mais simplement envers une minorité, qui parfois gâche des moments qui ne devraient pas l’être.
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