Une ambiance de vacances pour ce billet conçu au milieu de l’été. Vacances et stages pour être plus précis. Durant plusieurs années, le mois d’août et parfois le mois de juillet ont vu se dérouler une semaine d’entraînement intensif, soit à la campagne dans le Lot-et-Garonne, ou bien au bord de la mer, principalement sur l’Atlantique, mais aussi sur les rivages méditerranéens. Sans oublier les périodes à la montagne, quand il s’agissait de stages fédéraux.
Il y a eu tout d’abord Beauvallon-sur-Mer, dans le golf de Saint-Tropez. Ensuite le Temple-sur-Lot et enfin Soulac-sur-Mer. Je n’oublie pas Chamonix, dont j’ai assuré la direction pendant plusieurs années, et qui relevait de l’initiative de la Fédération de judo, à l’époque où existait une osmose entre nous.
À quoi sert un stage ? Pourquoi ces différents sites ? Et pour finir, pour quelles raisons n’y en a-t-il plus de depuis quatre ans et pourrions-nous espérer une reprise ? Voilà les questions qui reviennent souvent, alors, je vais tenter d’y répondre.
L’utilité d’un stage est double. Se perfectionner et se divertir. Je parle pour les « amateurs » dans la mesure où pour les professionnels et/ou les sportifs de haut niveau la motivation se situe exclusivement dans le perfectionnement. Le perfectionnement, justement, à l’aide d’une pratique quotidienne intensive, il est quasiment assuré. Par contre, les deuxième et troisième jours sont redoutables au niveau fatigue et courbatures, pour le moins ! Les progrès réalisés le sont sur le plan technique et sur celui de la condition physique. Mais survient aussi et surtout un regain d’intérêt envers la discipline. En effet, il existe une véritable immersion et elle est abordée de façon différente et complémentaire à celle de la saison. Et puis, c’est l’occasion de rencontres avec des pratiquants d’horizons divers. Sur le plan des loisirs, le plaisir est réel quant à l’implication totale dans un domaine que l’on affectionne et puis on reste dans un environnement et une ambiance « vacances ».
Concernant les lieux, le premier stage, en 1977, s’est déroulé tout naturellement au camp du Golf-Bleu, en face de Saint-Tropez. Les non-initiés pourront s’instruire à l’aide du billet publié le 27 juin 2008 et connaître la fabuleuse histoire de cet endroit unique qui a su laisser de fantastiques et inoubliables souvenirs dans l’esprit de ceux qui s’y sont rendus. Ensuite il y a eu le Temple-sur-Lot au début des années 1980. La pleine campagne au bord du Lot, au milieu des arbres fruitiers, des canards, des oies et des pruneaux. Au goût de certains, cela relevait un peu trop de la nature et les activités de loisirs complémentaires n’étaient pas assez nombreuses, pour ne pas dire inexistantes. Cependant, cela permettait de se reposer ! Parallèlement, il y a eu les stages fédéraux. C’est ainsi que plusieurs années de suite, la ville de Chamonix nous accueillait. Faisant découvrir les bienfaits de la montagne en été. Les stages fédéraux ont déménagé et moi je n’ai pas suivi le changement d’orientation imposé par la Fédération de judo en matière de ju-jitsu. Arriva ensuite Soulac, après une recherche active en direction de toutes les stations balnéaires allant de la pointe Bretagne au Pays basque. Soulac a été la première à répondre et surtout, la cité médocienne proposait une infrastructure capable de recevoir un tel rassemblement. C’est ainsi qu’à partir de 1986 et pendant vingt-cinq étés, et même parfois quelques printemps, nous nous sommes rendus dans cette station balnéaire située au-dessus de Bordeaux, à l’extrémité de la pointe de Grave. En vingt-cinq années, beaucoup de stagiaires sont passés et beaucoup de souvenirs sont restés ! Je n’oublie pas non plus un petit retour sur la côte d’Azur, plus précisément à Ramatuelle en 2009.
Et puis, depuis 2010, plus rien. Tout simplement parce qu’il existe des périodes de la vie où il est nécessaire de ne pas trop se diversifier, et aussi de se reposer, tout simplement. Mais comme dans la vie tout est bien souvent une question d’organisation ou plus exactement de réorganisation, il n’est pas exclu que l’aventure puisse se poursuivre sur l’un des beaux rivages de notre pays.
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Le judo est-il (encore) un art martial ?
Dans le numéro d’été de l’excellente revue L’Esprit du judo, dirigée par le non moins excellent Emmanuel Charlot, la question « le judo est-il (encore) un art martial ? » fait la une.
D’une certaine façon, la réponse est dans la question ou tout du moins, dans la façon de la poser. Mais immédiatement, on pense à la question qui devrait suivre : si la réponse est non, qu’est-il devenu, alors ? Un sport ? Cela ne peut osciller qu’entre ces deux hypothèses, art martial ou sport. Mais, à mes yeux, une troisième question surgit : le sport de l’époque de Kano était-il le même que le sport de maintenant ? Large débat là aussi !
La lecture de ce dossier très complet éclairera le lecteur et je me permets juste de donner mon opinion.
De façon directe, je répondrais non, le judo n’est plus un art martial, mais, ce n’est pas si simple. A l’origine, son fondateur, Jigoro Kano, le considérait comme tel. Un héritage des méthodes de combat, dont il avait souhaité faire sa synthèse personnelle. Ceci étant, il n’était pas contre l’aspect sportif, mais à son époque, comme évoqué plus haut, la notion de sport n’était pas la même que de nos jours. D’ailleurs le sport n’existait pas vraiment. A notre époque, il y a sport et sport. Il y a le sport qui est considéré comme un entretien physique ayant pour simples buts le loisir et l’amélioration corporelle et il y a celui de la recherche de la performance avec parfois ses dérives et ses excès.
Je pense qu’il est ce que le professeur dispense dans ses cours. Il peut être un art martial si l’enseignant ne se limite pas à la simple étude des techniques autorisées en compétition. Si tel est – malheureusement – le cas, il ne s’agit que d’un simple sport. Mais lorsque, au contraire, le maître des lieux prend soin d’élargir son enseignement à tout ce qui compose le judo originel, il contribue à faire durer le classement de celui-ci dans la famille des arts martiaux. Cette analyse peut paraître quelque peu rapide et simple (pour ne pas dire simpliste) aux yeux de certains, mais pour être tout à fait sincère, il s’agit de la volonté de simplifier l’analyse qui donnera envie – ou pas – d’aller plus loin dans la réflexion et la recherche d’informations pouvant contribuer à cette analyse.
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Un beau métier
Les fidèles de ce blog connaissent mon attachement à la reconnaissance du métier d’enseignant et cela quelle que soit la matière ou la discipline enseignée. Chaque secteur à sa spécificité, certains ? que je connais bien ? sont plus contraignants physiquement, d’autres sont entourés d’une responsabilité on ne peut plus importante. C’est le cas, il me semble, des professeurs des écoles (les instits). La lourde tâche de réussir la construction de solides fondations sur lesquelles toute une vie devra s’appuyer leur incombe. Enthousiasmant, mais terriblement stressant, surtout quand ce métier est parfois stigmatisé et souvent dévalorisé, comme c’est le cas depuis plusieurs décennies. Ceci étant, il serait peut-être trop simple et trop rapide de faire quelque amalgame que ce soit avec l’horrible drame qui s’est déroulé la semaine passée à Albi, mais c’est peut-être le moment pour rendre hommage à cette profession et pour saluer ses mérites, surtout à une époque où les fondamentaux de notre société sont en mal de repère et tout simplement d’existence.
Autre réflexion, toujours à propos d’enseignement. Et dans un registre beaucoup plus agréable, mais en parfaite osmose avec le sujet précédent. La semaine passée, j’ai pu m’apercevoir que la reconnaissance professionnelle était une chose, mais que la reconnaissance ? mutuelle ? de valeurs humaines en était une autre et peut-être encore plus importante. Créer de tels liens grâce à notre dojo n’est pas une moindre fierté. C’est là que l’art martial prend toute sa valeur. Au-delà d’un accomplissement personnel, il permet aussi d’améliorer le quotidien des humains grâce à un relationnel apaisé, empreint de respect mutuel et de valorisation de sentiments affectifs puissants.
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Les classiques de fin de saison
Une saison se termine, laissant place à une interruption toute relative pour ce qui nous concerne, puisque le club assurera une permanence pour les adultes durant cet été. Mais pour bon nombre d’entre vous ce sera le moment de savourer des vacances vraisemblablement méritées.
A cette période, inévitablement, une activité comme la nôtre voit refleurir certains faits. Cela va du sentiment du travail accompli, jusqu’à des événements précis propres à ce moment comme les départs annoncés pour la saison prochaine. Mais il y en a bien d’autres.
Prenons le cas des animations proposées aux enfants, avec à l’occasion d’une coupe technique ou d’une petite compétition, un classement qui est prétexte à créer une saine émulation. Invariablement, chaque année, le même scénario se présente, il y aura un ou plusieurs parents qui demanderont pourquoi leur enfant n’a pas eu de coupe. Il semble tellement évident que le principe de la coupe, c’est qu’il n’y en a pas pour tout le monde, il n’empêche que le même genre de réflexion s’impose. Il s’en dégage un mélange d’étonnement et de découragement. Étonnement qu’un adulte puisse formuler ce genre de réflexion et découragement quant à l’éducation qu’il peut en découler. Le simple fait de monter sur un tatami et de disputer une coupe technique ou une compétition est déjà un fort investissement personnel et pour certain une première victoire sur soi-même, celle qui est essentielle. « Se surpasser plutôt que dépasser ». Mais tout le monde ne bénéficie pas du minimum de psychologie qui devrait être imposé. Le summum s’étant présenté l’an passé, lorsque la maman d’un élève, qui avait pourtant terminé troisième, m’a affirmé que comme sa progéniture n’avait pas gagné, elle en déduisait que son enfant n’était pas fait pour cette discipline et qu’à ce titre il était sans doute préférable qu’il ne persiste pas.
Heureusement, ce n’est pas le fait d’une majorité.
Dans la case des mauvaises nouvelles de ce mois de juin, comme indiqué plus haut, il y a les élèves qui nous quitteront pour cause de déménagement, souvent liés à des mutations professionnelles. Même si cela s’avère presqu’inévitable, on ne s’y fait pas facilement. Et puis, il y a tous ceux qui ne reprendront pas le chemin du dojo pour des raisons personnelles : situation familiale, santé, lassitude, etc., les motifs sont nombreux.
Dans la colonne des satisfactions, toujours côté enseignant, existe donc le plaisir du travail accompli qui se manifeste par le constat de progrès réalisés au cours de la saison, enfin pour tous ceux qui ont voulu – ou pu – faire preuve de régularité. Notamment cette année, au club, avec sept nouvelles ceintures noires et un nouveau 2e Dan. Et puis, en juin et juillet il y a les premières demandes d’information pour la rentrée. C’est la perspective du plaisir de pouvoir proposer à nouveau une activité qui satisfera grands et petits, sportifs ou pas et je n’oublie pas que cela entraîne inévitablement un brassage social que tout sport et tout art martial permet et qui voit des personnes de conditions sociales différentes et exerçant divers métiers s’entraîner ensemble et lier parfois de solides amitiés qui n’auraient sans doute pas vu le jour sans inscription au dojo. La qualité des relations humaines qui se créent dans ce lieu n’est certainement pas l’élément le moins important de ce beau métier qui est le mien.
À nouveau, je souhaite un bel été à toutes et à tous et bon courage pour ceux qui ne prendront pas ou peu de congé. Comme énoncé la semaine dernière, ils auront en compensation le dojo à leur disposition.
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Méthode
Rien ne résiste à une méthode. Sans faire preuve de provocation, on pourrait d’ailleurs affirmer qu’une mauvaise méthode est préférable à « pas de méthode du tout ». Mais à choisir…
Les pratiquants d’arts martiaux n’y échappent pas. En judo et en ju-jitsu, il y eut la fameuse méthode Kawashi, il y eut aussi la méthode atemi-ju-jitsu, appelée par certain la « méthode Pariset ». Et puis bien d’autres. Mais pour moi, ce sont davantage des programmes d’enseignements. J’entends par méthode, une organisation de travail. Prenons comme sujet la préparation d’un enchaînement libre, pour un examen ou une coupe technique. Cet enchaînement sera soumis à plusieurs obligations. Tout naturellement il y aura nécessité d’exécuter correctement chaque technique présentée et faire état d’une bonne condition physique permettant d’assurer le même rythme du début jusqu’à la fin. Mais le premier vrai problème sera de créer un enchaînement au contenu à la fois révélateur des préférences du candidat, mais aussi représentatif d’un maximum d’aspects de notre discipline. Pour cela il sera préférable de faire état d’une bonne méthodologie.
Tout d’abord, montrer le plus possible de situations d’attaques. Ensuite, présenter toutes les composantes du ju-jitsu : coups, projections et contrôles. Au sein de chacune de ces trois grandes familles, il faudra que soient proposées les grandes techniques qui les forment. Prenons l’exemple de la catégorie le plus fournie, à savoir les projections. Il sera souhaitable de présenter des techniques de jambes, d’épaules, de hanches, etc. Idem pour les coups et les contrôles. Et comme nous avons la chance de posséder tous les aspects du combat à mains nues dans notre art, il sera tout aussi incontournable de présenter différentes combinaisons ou schémas de riposte. Exemple coup, projection et contrôle, mais pas systématiquement et pas forcément dans cet ordre, bien que celui-ci soit le plus logique ! Donc, l’organisation pourra être la suivante : faire une colonne dans laquelle nous mettons les attaques. Une deuxième les grandes techniques et une troisième les schémas de riposte. Il ne restera plus qu’à faire l’interconnexion de tous ces éléments. Sans compter que la mémorisation, qui est un élément qu’il ne faut absolument pas négliger, s’en trouvera facilité par la mise en place d’une bonne structure.
Voilà une méthode simple, mais efficace !
Que cela puisse aider tous ceux qui ont prévu de se présenter la saison prochaine au grade de ceinture noire, ou plus ! Pour cette saison, c’est un peu tard, elle se termine dans quelques jours. Je profite de l’occasion pour féliciter tous ceux qui ont satisfait aux épreuves de la ceinture noire, ou plus, et qui pour y arriver ont organisé leur planning afin de dégager le temps nécessaire à la préparation de leur examen. Là aussi, il s’agit d’une question d’organisation et de méthode. Et je ne peux qu’encourager tous les autres à suivre la même voie.
Le blog ne sera pas totalement en vacances, il tentera de continuer à vous informer et à vous faire partager mes passions durant cet été que je vous souhaite le plus agréable possible. Quant au club, une permanence sera assurée au niveau des entraînements adultes, de façon à ce que ceux qui n’ont pas la possibilité de s’évader puisse transpirer et continuer à progresser et, pourquoi pas, dépasser techniquement les vacanciers à leur retour.
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Tel armurier, telle arme
Pour ce nouveau billet, je ne résiste ni à l’envie ni au plaisir de vous proposer un petit conte. Il est issu d’un recueil que tout pratiquant devrait posséder comme livre de chevet. Il s’agit de Contes et récits des arts martiaux de Chine et du Japon. Ces contes et récits ont été réunis par Pascal Fauliot aux éditions Albin Michel. Leur vocation est de faire passer à chaque fois un message, prouvant ainsi que les arts martiaux ne sont pas que des exercices techniques et physiques, mais bien davantage. Et que l’esprit qu’insuffle tout créateur dans quelque ouvrage que ce soit peut s’avérer lourd de conséquences. Bonne lecture !
« Le sabre est l’âme du samouraï », nous dit l’une des plus vieilles maximes du Bushido, la Voie du guerrier. Symbole de virilité, de loyauté et de courage, le sabre est l’arme favorite du samouraï. Mais dans la tradition japonaise, le sabre est plus qu’un instrument redoutable, plus qu’un symbole philosophique : c’est une arme magique. Il peut être maléfique ou bénéfique selon la personnalité du forgeron et du propriétaire. Le sabre est comme le prolongement de ceux qui le manient, il s’imprègne mystérieusement des vibrations qui émanent de leur être.
Les anciens Japonais, inspirés par l’antique religion Shinto, ne conçoivent la fabrication du sabre que comme un travail alchimique où l’harmonie intérieure du forgeron est plus importante que ses capacités techniques. Avant de forger une lame, le maître armurier passait plusieurs jours à méditer, puis il se purifiait en procédant à des ablutions d’eau froide. Revêtant des vêtements blancs, il se mettait alors au travail, dans les meilleures conditions intérieures pour donner naissance à une arme de qualité.
Masamune et Marasama étaient d’habiles armuriers, qui vivaient au début du XIVe siècle. Tous deux fabriquaient des sabres d’une très grande qualité. Murasama, au caractère violent, était un personnage taciturne et violent. Il avait la sinistre réputation de forger des lames redoutables qui poussaient leurs propriétaires à de sanglants combats ou qui, parfois, blessaient ceux qui les manipulaient. Ces armes, assoiffées de sang, furent rapidement tenues pour maléfiques. Par contre, Masamune était un forgeron d’une très grande sérénité qui se livrait à un rituel de purification pour forger ses lames. Elles sont considérées aujourd’hui comme les meilleures du pays.
Un homme, qui voulait tester la différence de qualité entre les modes de fabrication des deux armuriers plaça un sabre de Marasama dans un cours d’eau. Chaque feuille dérivant à la surface, qui touchait la lame, fut coupée en deux. Ensuite, un sabre fabriqué par Masamune fut placé dans le cours d’eau. Les feuilles semblaient éviter la lame. Aucune d’elles ne fut coupée, elles glissaient toutes, intactes, le long du tranchant comme si celui-ci voulait les épargner.
L’homme rendit alors son verdict : « La Murasama est terrible, la Masamune est humaine.
Il est sans doute inutile d’ajouter un commentaire.
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Vidéos et compagnie
Vidéos et compagnie
Les réseaux sociaux sont des espaces de liberté dans lesquels chacun donne son avis, ses impressions, formule ses coups de cœur et ses coups de gueule. Tout cela pouvant être immédiatement partagé par la planète entière. Nous sommes libres ? ou pas ? de diffuser et/ou de regarder, avec tous les risques encourus, par ailleurs. Et puis chacun peut s’exprimer sous sa propre identité, ou non. Les pseudos sont légions et cela est sans doute un peu moins sympa. Agir sous sa propre identité reste plus clair ! Ceci étant, si ce n’est pas pour dénigrer anonymement, il n’y a pas de mal. Ensuite, il y a les vidéos postées qui font florès et sur lesquelles nous pouvons admirer et partager les fêtes entre copains et famille. La première dent du petit dernier, les premiers pas de la petite dernière. Il n’y a rien de choquant, puisque personne n’est obligé de regarder et tout simplement d’être branché sur ces réseaux qui peuvent être la source du pire comme du meilleur. De beaux élans de solidarité parfois s’y développent, mais aussi de sordides histoires peuplent quelquefois ces espaces. C’est aussi une façon d’être informé très rapidement. Ce qui peut être, disons, gênant dans le domaine qui nous intéresse plus particulièrement, à savoir les arts martiaux, ce sont les vidéos qui parfois portent à confusion, lorsqu’il s’agit d’images présentant des enchaînements officiels, type katas. Que chacun désire partager ses « exploits » n’apporte pas forcément de commentaires négatifs, mais cela peut amener un trouble dans l’esprit de ceux qui sont à la recherche de la bonne référence. Confusion et interrogation. Et puis, encore une fois cela n’engage que moi, il est dérangeant que soient diffusées des images (assez rares heureusement) présentant de jeunes enfants se bagarrant comme des chiffonniers dans des affrontements qui ressemblent à des combats de coqs. Ce n’est peut-être pas l’idéal pour une bonne éducation et sur le principe, tout bonnement. Et puis laissons la part belle aux jeux en présentant de la façon la plus saine possible les techniques de combat. D’autant que dans nos disciplines, la bascule « côté violence » pourra être très vite franchie et il semble nécessaire de rester vigilant pour maintenir le plus longtemps l’aspect ludique dans une pratique qui se veut éducative et dans laquelle le combat doit rester le prétexte à l’acquisition de qualités physiques et mentales. Enfin, à propos de ces moyens de communication, il faut admettre que le sentiment d’appartenance à un ou plusieurs groupes se trouve renforcé par leur intermédiaire. Ils permettent aussi d’élargir ces groupes en question et de les « ouvrir », bien souvent sans aucun souci d’élitisme !
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Réglement, réglement…
Vous trouverez ci-dessous un extrait du règlement du premier club de judo en France, le judo ju-jitsu club de France, créé et animé par Maitre Kawashi. J’ai trouvé intéressant de le publier. Certes, les mœurs évoluent au fil des années et cela dans tous les domaines. Le domaine sportif n’y échappe pas, surtout dans la mesure ou il est associé aux loisirs. Loisirs dans lesquelles la rigueur et la discipline ne sont pas forcément associèes. Bien sûr, il n’est pas question de revenir dans les années 1930, début des années 1940, date de l’établissement de ce règlement, mais il n’est peut-être pas inutile de le rappeler à notre bon souvenir. Conserver l’esprit, assouplir certaines règles, mais en aucun cas les regner.
« Il est interdit de quitter le tapis, la leçon commencée, sans motif. Au cours des séances, le silence absolu est de rigueur. Pendant la durée des cours, les judokas travaillant sur le tapis ne peuvent parler, saluer, ou s’entretenir avec des personnes rentrant dans la salle. Les judokas attendant l’heure de leur cours doivent s’abstenir de troubler de quelque façon que ce soit le déroulement de la séance en cours. »
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Ceinture noire, côté prof
Avec Florent Dumuret et Julien Fernandes, le club compte deux nouvelles ceintures noires depuis le week-end dernier. Cela porte à sept le nombre de nouveaux promus à ce grade pour cette saison, plus un 2e dan. À plusieurs reprises je me suis exprimé sur cette ceinture noire qui reste emblématique. En complément des articles précédents, j’aimerais poursuivre sur le sujet, mais en l’évoquant cette fois, côté professeur. Dans un premier temps, il y a de la fierté. En toute objectivité, qui pourrait affirmer le contraire ? Ensuite et surtout il y a ce sentiment du devoir accompli et de l’objectif atteint. Le sentiment du devoir accompli me semble très important, même si la réflexion peut paraître banale, il s’agit simplement d’un travail, dans le meilleur sens du terme, qui a manifestement été fait correctement. Ce n’est pas le professeur qui est sur le tatami le jour de l’examen, mais il y est un peu pour quelque chose quant à la qualité, ou pas, de la prestation. Pour ce qui est de l’objectif atteint, cela va de pair. Participer à la réalisation d’une quête apporte une immense satisfaction. Pouvoir former quelqu’un et lui faire acquérir ce qui représente quelque chose de très important, apporte une grande satisfaction. Et puis cela prouve une utilité. D’autant que ? et ceux qui me connaisse un peu ne seront pas surpris par ce trait d’ironie ? pour certains, ce n’était pas gagné d’avance ! Je crois d’ailleurs – et sans aucune malice – que je peux l’affirmer : le plaisir est d’autant plus important dans ce cas de figure. Encore toutes mes félicitations à l’ensemble des promus de cette saison. Et je souhaite à tous les élèves qui n’ont pas encore atteint cette distinction de connaître un jour le plaisir que son accession procure.
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L’arme fatale
L’arme fatale…
… ou dissection de l’étranglement.
Vous devez être nombreux à vous souvenir de la fin du premier opus de L’Arme fatale. A cette occasion, Mel Gibson terrasse son ultime adversaire à l’aide d’un superbe sankaku-jime. Superbe au niveau de l’efficacité, moins sur le plan de la pureté technique. Il s’agissait davantage d’une forme hybride, mi-étranglement, mi-clef de cou. Peu importe, cela entraîne l’élimination de l’adversaire. Certaines des techniques qui composent l’arsenal de notre discipline sont d’une dangerosité extrême. Toutes sont efficaces, mais force est d’admettre qu’une clef au bras, même portée sans aucune maîtrise, n’aura pas les mêmes conséquences dévastatrices qu’un étranglement. Non contrôlé, il est forcément fatal. A moins de faire preuve d’une parfaite connaissance des techniques de réanimation. L’efficacité pure des strangulations n’est pas leur seul atout. Il faut aussi compter sur l’aspect psychologique. D’abord pour celui qui subit et notamment le débutant, rien qu’à l’évocation du nom, cela déclenche chez lui une certaine angoisse. Il n’est qu’à observer les regards dans lesquels passent des lueurs d’effroi lorsque pour la première fois ils entendent prononcer le mot sur le tatami. Ensuite, pour celui qui porte la technique. En l’occurrence, chez les pratiquant qui s’adonnent au randori (combat d’entraînement). Administrer un étranglement à son adversaire est psychologiquement très puissant. Il est bien souvent intéressant de constater qu’apparaît sur le visage de la personne qui vient de conclure par une telle technique, un faciès différent de celui qui aura dominé par une clef ou une immobilisation. Il y a là une réelle impression de maîtrise. Même s’il n’est pas dans nos habitudes de tirer quelque gloriole que ce soit de la domination d’un être sur un autre, si cen’est le plaisir de constater les progrès réalisés. Mais c’est ainsi, certaines techniques, lors de leur application, génèrent un véritable enthousiasme interne qui est décelable sur qui ne maîtrise pas totalement ses émotions !
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