M comme Mawashi Géri

Nous arrivons à la lettre M de mon dictionnaire.

Comme Thierry Lhermite, allias Popeye dans « Les Bronzés », l’explique si bien : « Mawashi-géri est un coup de pied circulaire, parce qu’il est…circulaire ». Voilà une pédagogie simplifiée ! Et puis : «  ça vient de très loin, du Japon ». Trêve de plaisanterie, sinon : « on me retire ma licence » ! Ce passage culte de la leçon de Karaté, du film qui ne l’est pas moins, nous apprend aussi qu’il est utile d’avoir une certaine souplesse pour pratiquer cet atemi et qu’un bon échauffement s’avère indispensable !

Plus sérieusement, revenons à ce « coup de pied » qui en plus d’être efficace est esthétique. Il demande peut-être plus de travail et davantage d’habilité que d’autres atemis ; il a ma préférence, c’est pour cette raison que je lui réserve la lettre M de mon dictionnaire.

Une fois bien assimilé, son efficacité est incontestable, surtout lorsqu’il est utilisé dans des situations particulièrement adaptées : en décalé par rapport à la ligne des points vitaux, par exemple.

Ce « coup de pied » on le retrouve dans différents arts martiaux et disciplines de combat sous d’autres appellations, ne serait-ce que dans notre boxe française sous le nom de « fouetté ».

L’esthétisme qui émane de cette technique, correctement appliquée, est aussi une des raisons de mon choix. La beauté du geste (qu’elle soit physique ou mentale) ne me laisse jamais indifférent. Pour l’acquérir elle impose de la rigueur dans la recherche du moindre détail et dans les efforts à fournir. La satisfaction du travail accompli et les résultats seront la récompense. Il s’agit de la recherche du geste parfait dans lequel se conjuguent efficacité et esthétisme.

L’esthétisme que certains (dont je fais partie) apprécient, n’est certainement pas un gadget, comme indiqué plus haut ; il impose rigueur et travail, il différencie l’art martial de la simple méthode de défense. Les efforts que sa recherche impose seront autant de bienfaits pour l’efficacité. Sans cette quête « du beau », du geste parfait, je ne pense pas que j’aurais passé autant de temps sur les tatamis. A mon sens il s’agit d’une importante motivation qui vient s’ajouter aux autres : souplesse, approfondissement, recherche du détail, inlassables répétitions, etc. Autant d’éléments qui renforceront, de fait, l’efficacité. Et puis, à contrario (et n’en déplaisent à ceux qui critiquent cette recherche en arguant que seule l’efficacité compte et qu’il n’y a pas de temps à perdre en fioriture), l’efficacité d’une technique n’est pas forcément en rapport avec sa laideur.

Enfin l’art martial ouvre d’autres horizons, d’autres perspectives, prioritairement en matière éducative ; comme j’aime l’affirmer, cette rigueur et ces règles imposées sur les tatamis pourront être transposées pour une vie sociétale harmonieuse.

Le but de ce dictionnaire – que je me plais à réaliser – n’est pas de détailler les techniques élues, ou de faire une bio complète des personnalités choisies, mais d’expliquer pourquoi leur choix s’impose à moi ; ce qui m’a plu dans ces techniques et ces personnages et ce qu’ils m’ont apporté.

eric@pariset.net   www.jujitsuericpariset.com

Le contre est bon…

img072Arme fatale par excellence, puisqu’il s’agit bien souvent d’une addition de force,  la contre-prise est utilisée de fait en self-défense, en réponse à une attaque (agression en l’occurrence). Exception faite pour quelques défenses par anticipation. Le ju-jitsu, dont le principe de base est l’utilisation de la force de l’adversaire est particulièrement efficace dans ce domaine.

Concernant ce domaine, une fois de plus, il est utile de faire la nuance entre  les objectifs d’une méthode de défense et ceux d’un sport de combat. En judo par exemple, comme son nom l’indique, la contre-prise consiste à contrer une prise, une technique. (Il faut se souvenir qu’à une certaine époque on parlait de « prises de judo ».)

Dans une discipline de combat comme le judo et principalement dans son pays d’origine, l’initiative est largement favorisée, pour autant l’étude du « contre » ne doit pas être négligée. Ne serait-ce que parce qu’elle permet de mettre en avant les éventuelles failles d’une technique et par conséquent de renforcer les points vulnérables. Pour progresser dans une technique, travailler son contre n’est pas incohérent. Il faut avoir présent à l’esprit que s’il y a contre, c’est que, d’une certaine façon, il y a faute.

A l’inverse, le contre pourra être un handicap lorsqu’aux cours d’exercices tels que les randoris, la peur de se faire contrer limitera chez certains la prise d’initiative. Il est donc utile d’inclure des exercices comme le kakari-geiko (un sur deux qui attaque) dans lesquels le contre est banni et qui ont pour unique objectif de progresser dans le « système d’attaque ».

En judo, on trouve deux formes de contres. L’attaque dans l’attaque, en japonais le « sen-o-sen ». Puis le contre « go-no-sen », qui lui s’effectue en deux temps.

Dans le premier cas l’attaque de l’adversaire se retourne directement – en un seul temps – contre lui. Il n’y a pas d’arrêt durant l’action. Dans le second cas, la contre-prise s’effectue après une esquive ou un blocage, mais par des phénomènes mécaniques, c’est toujours en grande partie l’énergie de celui qui attaque qui est utilisée.

Dans les sports de percutions (boxe) le contre est aussi d’une efficacité redoutable, dans la mesure où l’attaquant vient se heurter de plein fouet sur la riposte. Par exemple, lorsque l’on contre un coup de poing direct avec le même coup de poing direct. C’est le principe du choc frontal sur un point vital. Il s’agit encore d’une certaine façon d’une addition de force.

En résumé et en conclusion l’étude des contre-prises est indispensable, d’abord parce que celles-ci sont efficaces, ensuite parce qu’elles permettent de progresser dans l’attaque et enfin, dernier aspect, la réalisation d’un contre est souvent, pour ne pas dire tout le temps, très spectaculaire.

Bonne pratique.

eric@pariset.net

 

 

 

Eté 2017

carqueiDu 2 au 7 juillet, j’aurai le grand plaisir de proposer un stage d’une semaine sur les bords de la Méditerranée, à Carqueiranne exactement. Située entre Hyères et Toulon cette charmante station balnéaire accueillera pour la première fois une semaine de ju-jitsu-vacances.

Cette initiative est celle de Patrick Desprez, avec lequel j’ai tissé de solides liens amicaux. Dans cette belle région, Patrick dispense depuis longtemps des cours de judo et de ju-jitsu et fait preuve, en plus de ses compétences, d’une grande ouverture d’esprit, éloignée des stériles querelles intestines. Son seul objectif étant de faire progresser ses élèves tout en leur donnant du plaisir au travers d’une pratique éducative. Cet état d’esprit et cette manière de faire me correspondent pleinement,  nous étions fait pour nous entendre.

Les cours de ju-jitsu auront lieu le matin, laissant ainsi les après-midi libres pour profiter d’activités en rapport avec la mer, ou bien d’autres telles que les découvertes et les balades dans cette Provence magnifique, ou encore… ne rien faire du tout, se reposer bercé par le clapotis des vagues.

Pour ce qui concerne le contenu technique, six journées de stage permettront d’aborder un maximum de thèmes. Techniques et enchaînements de bases et avancés, kata, mais aussi beaucoup de méthodes d’entraînement, de randoris, etc.

Concernant l’hébergement, il est laissé à chacun la possibilité de choisir celui qui convient le mieux à ses préférences et à son budget. L’office du tourisme de Carqueiranne est à la disposition des futurs stagiaires. Bien que la période ne se situe pas en « très haute saison », il est quand même préférable de prendre ses dispositions sans trop tarder.

Ce rassemblement est ouvert aux ju-jitsukas de tous niveaux, mais aussi aux pratiquants d’autres arts martiaux. La condition sera de maitriser quelque peu les ukemis (les chutes).

En espérant que cette première édition rassemblera des pratiquants de toutes régions et de toutes origines martiales. Quant à l’accueil je n’ai aucun doute sur celui qui nous sera réservé.

Une très belle semaine en perspective.

A bientôt sur les tatamis.

eric@pariset.net    www.jujitsuericpariset.com  www.carqueiranne.fr

Tori et Uke, les inséparables

hiza-gurumaTori et Uke sont deux personnages bien connus des pratiquants d’arts martiaux et notamment des ju-jitsukas, ils sont les deux partenaires  lors des séances d’entraînement. Pour faciliter les présentations  nous pourrions expliquer que dans ce couple d’inséparables, Tori incarne « le gentil » et Uke « le méchant ». Cette définition, même si elle facilite l’identification des rôles, est un peu simple dans la mesure où les deux protagonistes sont complémentaires et non pas adversaires. Sans Uke, Tori n’existe pas. Affirmer que c’est Tori qui a le « dernier mot » serait plus juste pour signifier les implications respectives.

Une traduction littérale nous révèle que Tori est celui qui « prend » ou « choisit » et Uke celui qui « reçoit » ou « subit ». Cela semble assez explicite.

Dans la connivence qui unit ces deux personnages, il n’existe aucune rivalité, ils sont partenaires et non pas adversaires. Ils doivent être continuellement en quête d’une parfaite osmose.

Bien souvent c’est Tori qui attire davantage l’attention et le rôle d’Uke n’est  pas toujours considéré à sa juste valeur et parfois même il peut apparaitre ingrat. Or, son rôle est déterminant. C’est grâce à lui que Tori réalise ses progrès, qu’il peut ouvrir et élargir son champ des connaissances. En plus d’une parfaite maitrise de la chute,  Uke doit être capable d’adopter toutes les situations, les postures et les réactions qui peuvent se présenter à son partenaire. Il se doit d’être d’une disponibilité corporelle totale, malléable à souhait, dans le bon sens du terme. Il doit «jouer le jeu ».

Pour parfaitement maîtriser une technique ou un enchaînement, il est indispensable de pouvoir les répéter des dizaines, des centaines, des milliers de fois. Imaginons un seul instant le faire sur un mauvais partenaire, pire encore sur un partenaire qui résiste systématiquement ! Pas de répétition, pas de progrès.

Le rôle d’Uke étant déterminant, il serait presque préférable d’être d’abord un bon Uke avant de devenir un bon Tori. Au-delà de cette constatation, somme toute assez logique, par l’intermédiaire de ce billet, c’est l’occasion de rendre hommage à ces personnages qui doivent être interchangeables et rappeler qu’entre eux il n’y a pas ni vainqueur ni vaincu, mais une victoire commune, celle de la conquête du savoir.

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