Arsène Lupin ju-jitsuka ?

Jusqu’à ces derniers jours, je n’avais jamais lu de livre sur les aventures d’Arsène Lupin. Le Dernier Amour d’Arsène Lupin vient d’être publié aux éditions Balland. Il s’agit d’un manuscrit de Maurice Leblanc datant de 1936 et que sa fille a décidé de faire paraître 75 années plus tard.
Pourquoi parler d’Arsène Lupin, sans toutefois faire l’apologie d’un monte-en-l’air ? Tout d’abord parce que j’ai pris un réel plaisir à découvrir une aventure de ce « gentlemen-cambrioleur ». Ensuite, j’ai été très intéressé par un passage sur la conception du combat décrite par l’Arsène en question : « Moi, je n’élimine pas, j’écarte, cela me semble être une escrime beaucoup plus fine. » C’est un peu la conception que j’ai de notre art martial. Sans doute les samouraïs n’étaient pas forcément en phase avec cette façon de penser, bien  que pratiquant « l’art souple », mais cela tenait à la fois au contexte d’une autre époque et à un état d’esprit dicté par des doctrines particulières. Par contre, Jigoro Kano avait l’opinion suivante à propos de l’arme favorite des samouraïs : « La meilleure utilisation que l’on puisse faire d’un sabre, c’est de ne jamais s’en servir. » Cela se rapproche incontestablement des sentiments qui animaient notre héros. Peut-être pratiquait-il le ju-jitsu.

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Juji-gatame

Une « arme redoutable » en matière de travail au sol est au programme du vendredi à thème de ce soir. Il s’agit de juji-gatame. Clef en croix, telle pourrait  être la traduction très simplifiée. Cette technique est largement utilisée tant en matière de self-défense qu’en compétition, en judo par exemple. C’est également le cas dans d’autres  disciplines, disons plus récentes.
De nombreuses opportunités permettent de conclure avec cette finalité.
Nous tenterons de « disséquer » la technique par elle-même, puis nous étudierons différentes manières d’arriver à ce contrôle d’une redoutable efficacité.
Egalement au programme de ce vendredi : de nombreux randoris.
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Efficacité

Au bout de combien de temps devenons-nous efficaces ?
Question récurrente et légitime. Pouvoir faire face à une agression ou bien pouvoir porter secours à une personne en difficulté n’a rien d’exceptionnel. Par contre, il est bon et utile de mettre l’accent sur quelques éléments.
Premier point, l’invincibilité n’existe pas. Deuxième point, il n’est pas sérieux de penser qu’une série de séances permettra de se parer contre toutes éventualités. Troisième point, l’acquisition technique ne suffira pas, le travail de l’automatisme et le renforcement de la condition physique seront indispensables. Enfin, le psychologique ne devra pas être négligé.
L’efficacité s’inscrit dans la durée.
Reprenons point par point.
L’invincibilité n’existe pas, il n’y a pas de potion magique. Chacun possède en soi un potentiel qui va s’accroître au fil de la pratique. Voilà pour le premier point. Concernant le deuxième, je suis toujours étonné quand une personne me dit :  » Je voudrais prendre quelques séances, pour apprendre à me défendre » ! Ne pas contrarier une telle demande ? ou pire, la proposer ? n’est pas sérieux et surtout malhonnête. D’autant que ? et cela fait la jonction avec le troisième point ? l’acquisition technique ne suffira pas. Inlassablement, il faudra effectuer des répétitions avec les techniques apprises, ne serait-ce que pour les améliorer. Mais aussi pour parfaire les automatismes et obtenir une indispensable bonne condition physique. Enfin, l’aspect psychologique n’est pas le moindre. Avant d’y avoir été confronté, personne ne connaît la nature de sa réaction et son niveau de stress. Etant exclu de  provoquer un test, il faut mettre de son côté un maximum de chances, avec une pratique régulière et surtout pas à l’aide d’une série de séances.
Enfin, pour conclure et comme je me plais souvent à le dire et à le redire, il est dommage de réduire les arts martiaux au seul aspect défense. Ils sont aussi une méthode d’éducation physique et mentale et à ce titre, ils participent tout simplement à l’éducation en général et, notamment, à une meilleure vie en société. Quand cela s’applique à la « jeune-classe », il s’agit en quelque sorte d’un « investissement comportemental ».

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Rêve

L’homme a toujours rêvé de pouvoir voler. Il a été contraint d’inventer l’avion. Il est des rêves irréalisables, malheureusement ou heureusement. Cette entrée en matière pour traiter un sujet qui revient régulièrement sur le tatami : « Faire comme dans la réalité »,  à l’occasion de certains entraînements. Or, il y a les choses possibles et les autres ! La réalité, c’est la réalité, l’entraînement, c’est l’entraînement. Même si celui-ci doit réussir, en matière de self-défense, à s’approcher le plus près possible de la vérité, mais en restant dans un cadre où l’intégrité physique ne sera pas mise en cause. Lors de combats d’entraînement, il est tentant de vouloir mélanger les coups, les projections et les  contrôles. Le résultat s’avérerait  très dangereux, à moins que les deux protagonistes soient investis d’une bonne foi n’existant  pas – ou très peu –  chez l’être humain. Par exemple, admettre que le coup porté aurait pu être fatal, empêchant ainsi un contre  par une projection. En clair, imaginons Tori qui porte un coup de pied (contrôlé) à Uke et que celui-ci saisisse la jambe de Tori et le projette ! Il y a de fortes chances que, la fois d’après, Tori ne contrôle pas du tout son coup de façon à ne pas se retrouver au sol et à prouver ainsi sa supériorité sur Uke ! Si le coup n’est pas contrôlé, cela entraîne le K.O. Il en sera de même, et peut-être pire avec une projection. Est-ce raisonnable ?
Je n’ignore pas que dans certaines méthodes, les entraînements prennent cette voie, mais d’une part ils sont dangereux et réservés à quelques exceptions qui plus tard le regretteront sans doute et, d’autre part, ils n’ouvrent  pas la pratique à un grand nombre  de personnes.
Chacun est libre de proposer  l’entraînement qu’il souhaite et de s’exposer lui-même et ses élèves  à de graves conséquences. Personnellement  j’appartiens à la catégorie de ceux qui prônent une pratique qui s’inscrit  dans le temps (nous sommes avant tout – nous les professeurs – des éducateurs). Et, n’est-ce pas la meilleure garantie de progrès que celle de s’entraîner  longtemps. Pour cela, encore faut-il être en bon état physique.

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Rentrée et fidélité

Ca y est, avec la rentrée scolaire, la nouvelle saison commence  vraiment. Début septembre c’est le moment ou de bonnes résolutions sont prises : s’inscrire pour une activité physique (un art martial nommé jujitsu, par exemple) ou simplement continuer celle de l’année passée. La seconde résolution est une aussi louable que la première. En effet, les statistiques nationales des fédérations  révèlent le chiffre colossal d’environ 60% d’abandon par an !
Cette situation amène quelques réflexions.
Premièrement les  clubs – s’ils veulent garder leur effectif – doivent renouveler 60% de leurs élèves chaque année ! Deuxièmement, avec une telle érosion (sans savoir au bout de combien de saisons de pratique se situe le pic des abandons) il n’est pas évident pour un professeur de former ses élèves, pour la ceinture noire, par exemple. Seulement un ou deux pour cent des ceintures blanches atteignent ce grade. Les arts martiaux sont encore d’avantage que d’autres activités l’école de la patience, or  l’arrêt  se situe bien souvent au moment ou la pratique devient intéressante !  Dommage ! Troisièmement, ce pourcentage d’abandon ne fait qu’augmenter au fil des années. Sans aucun doute nous avons devant nous le reflet de l’évolution de notre société qui se trouve  confrontée à une multitude d’offres dans le domaine des loisirs et incite à la multiplication des  expériences. La curiosité est sans aucun doute satisfaite (et encore), mais  surement pas l’épanouissement qui résulte d’une pratique s’inscrivant dans la durée.
Comment y remédier ? Certes il existe des abandons inévitables ou compréhensibles : Maladie ou accident, déménagement, changement de situation personnelle ou professionnelle, etc. Mais pour les autres cas de figures pouvons-nous lutter contre l’évolution des mentalités et des comportements! La proposition et la mise en valeur de certains objectifs tels que les ceintures qui existent dans les arts martiaux est essentielle. Mais – en tant qu’éducateurs – nous sommes investis de la lourde tache qui consiste – en plus de l’acquisition et le perfectionnement des techniques – à inculquer des valeurs de patience, de rigueur. Le tout dans un contexte ou l’étudiant ne se découragera pas, confronté qu’il pourrait être trop fréquemment   à des situations d’échec, à des pratiques dangereuses, ainsi qu’à la lassitude. Faire aussi du dojo un lieu de convivialité, d’amitié et d’innovation  est aussi une garantie de fidélisation.
En conclusion, le dojo doit retrouver toute l’expression de sa traduction : un lieu où l’on trouve la voie ! Cela dans le domaine technique, mais aussi et surtout dans l’épanouissement général de chaque individu.
Bonne rentrée et bonne saison 2010/2011   

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