Principes de bases

SAMOURAILa rentrée est là et pour certains c’est le moment de choisir une activité sportive, un art martial par exemple et pourquoi pas le ju-jitsu ? Il est peut-être opportun d’évoquer les atouts de notre discipline et aujourd’hui plus encore ses principes de bases. Pour les «déjà pratiquants» ce petit rappel ne sera sans doute pas inutile.

Ju-jitsu signifie « technique de la souplesse », dans le sens de l’esprit, d’un comportement, ce qui influe sur le plan physique. La non-opposition et l’utilisation de la force de l’adversaire. Sur le plan pratique le ju-jitsu permet d’acquérir un bagage technique inestimable en matière de self-défense, toutes les situations étant étudiées tant sur le plan des attaques que sur celui des ripostes en utilisant l’ensemble des armes naturelles dont dispose le corps humain. L’assiduité dans son étude offre un excellent entretien physique, tout en assurant un épanouissement spirituel et mental. Coté physique, c’est la garantie d’acquérir souplesse, tonicité, condition physique, etc. Coté mental, construire ou développer la confiance en soi, évacuer son stress, cultiver le gout de l’effort et de la persévérance, seront autant de bienfaits qui seront apportés par une pratique régulière de notre art.

Aujourd’hui, ce sont les principes de bases (sur le plan purement technique) que je souhaite mettre en avant, ils sont essentiels dans notre art martial, quelque fois dénaturé !

Non-opposition, utilisation de la force de l’adversaire, action-réaction, suppression de points d’appuis, voilà ce qui est intéressant à mettre en avant lors des séances. Intéressant, tout simplement parce que leur application offrira à toutes et à tous la possibilité de s’exprimer quelques soient son gabarit et celui de la personne qui se trouve en face.

La non-opposition, tout d’abord, matérialisée par l’art de l’esquive, le taî-sabaki ! On se retire de la trajectoire de l’attaque, tout simplement.

Ensuite, l’utilisation de la force de l’adversaire : on me pousse et au lieu de tenter d’opposer une résistance, je vais utiliser la force de l’adversaire en le tirant (tout en appliquant le principe de l’esquive) ce qui permettra d’ajouter à la force de l’adversaire ma propre énergie dans la même direction. L’on retrouve cela en judo, dans » l’attaque dans l’attaque » (sen-o-sen).

« Action-réaction ». Ce principe est un peu plus subtil et s’utilise davantage en judo. Par une petite action (une feinte), comme par exemple une très légère poussée, on provoque une réaction de la part de l’adversaire qui pensant être déséquilibré sur l’arrière cherche automatiquement et instinctivement à regagner cet équilibre et va donc réagir sur l’avant. C’est à cet instant propice que nous pourrons appliquer une technique dans le sens de sa réaction.

C’est avec le balayage que la suppression d’un point d’appui prend le plus de sens. A l’aide de notre pied, nous appliquons une action dans la direction du déplacement du partenaire, ce qui lui donnera l’impression de glisser sur le sol avec de-ashi-barai ou bien de s’envoler avec okuri-ashi-barai. Le fauchage, quant à lui peut se comparer à une action qui consisterait, dans certains cas, à tirer un tapis sous les pieds du partenaire. Quant à l’accrochage il retire toute possibilité de reprendre appui.

Ensuite viennent les principes de bascules au dessus du centre de gravité et qui donnent à Uke (celui qui subit) l’impression de basculer par-dessus un rebord de fenêtre. Il en existe bien d’autres, cette présentation n’étant qu’initiatique, simple et même volontairement simpliste et loin d’être exhaustive, puisque ensuite on bénéficie d’une vie de pratique pour découvrir d’autres principes et beaucoup de subtilités !

Bonne rentrée à tous et à bientôt sur ce blog ou sur les tatamis.

Site ju-jitsu Eric Pariset : www.jujitsuericpariset.com

Le kumi-kata

KUMIKATA2Cet article fait suite à celui posté la semaine dernière sur ce blog ainsi qu’aux réactions engendrées.

A l’occasion des épreuves de judo des Jeux Olympiques de Rio, Il a beaucoup été question du kumi-kata et notamment durant la finale de Teddy Riner. Finale à l’issue de laquelle notre héros national est entré dans la légende et dans le club très fermé des judokas doubles médaillés olympiques.

Ce que l’on nomme kumi-kata, est tout simplement la saisie du judogi. La plupart des techniques du judo debout se réalisant à partir de ce que l’on appelle aussi « la garde » (Bien que certaines projections puissent se pratiquer « à la reprise ».) Il y a différentes façons de prendre ce kumi-kata ; chaque combattant ayant ses préférences, celles-ci correspondent aux techniques favorites et à son propre « système d’attaques ». Cela signifie qu’en judo on a tout intérêt à assurer sa prise de judogi favorite et à l’inverse d’empêcher l’adversaire d’imposer la sienne. Mais les règles d’arbitrage en vigueur sanctionnent certaines actions qui tendent à faire lâcher la garde de son adversaire, on comprend aisément l’importance que revêt cette première phase.

C’est ainsi que souvent, lors des compétitions et avant toute projection, on assiste à de belles empoignades, celle-ci ayant pour but d’imposer sa saisie favorite. Pour les non-initiés cela prend certaines fois des allures de « bagarres de chiffonniers ».

L’importance donnée à cette phase du combat induit quelques effets néfastes. Le premier consiste à ne plus utiliser ce que l’on appelle « l’attaque à la reprise » (évoquée plus haut.) En effet, la meilleure façon d’empêcher d’être verrouillé serait – aussi – d’attaquer immédiatement. Il existe des techniques adaptées à cette situation, même si, encore par la faute de nouvelles règles, l’arsenal en la matière se réduit ; interdiction du morote-gari et du kata-guruma, par exemple. Ensuite cela favorise inévitablement les plus forts physiquement : essayez donc d’imposer votre kumi-kata à Teddy Riner ! Quid du principe d’utilisation de la force de l’adversaire ? Et enfin comme nous avons pu le constater, la stratégie qui consiste à faire obtenir des pénalités à son adversaire en l’empêchant de prendre sa garde, – donc d’attaquer – est bien souvent abusive ! De tels comportements nous éloignent de l’esprit du judo qui doit être en priorité basé sur l’attaque. De plus, soit dit en passant, l’aspect self-défense, devient inexistant si l’on se doit d’imposer son kumi-kata avant de projeter son agresseur.

Les règles d’arbitrage dont il est question ci-dessus en vigueur de puis plusieurs saisons  et qui ont déjà fait couler beaucoup d’encre (et de sueur) avaient pour objectif de favoriser l’initiative, il n’est pas certain que celui-ci soit atteint. C’est pour cette raison qu’il ne faut pas trop en vouloir aux combattants, ils tentent de s’adapter. Les enjeux sont importants, ils récompensent, entre autres, des années d’efforts. Malheureusement, il n’y a pas que dans ce domaine où les athlètes sont victimes de systèmes qui les dépassent, mais ceci est une autre histoire…

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