La responsabilité de chacun

Cette semaine, avec la rentrée scolaire, il s’agit de la véritable reprise. Il est d’ailleurs intéressant de constater que Paris se vide à chaque congé d’enfants ; de la Toussaint aux grandes vacances en passant par Noël, février et Pâques. Cela doit être aussi le cas pour les autres grandes villes. À une époque, lors des vacances scolaires n’étaient en vacances que… les scolaires. Mais ce n’est pas le sujet de ce billet.

Avec celui-ci, je souhaiterais aborder l’enseignement dispensé aux enfants et plus particulièrement  les rôles respectifs du professeur et de celui des parents. Si, pour ce qui nous concerne, cela peut contribuer à une bonne acquisition du contenu de l’enseignement dispensé dans les dojos, ce billet sera utile.

Avant tout, il faut éviter un mélange des genres. Pour être clair, la définition des rôles de chacun est indispensable. L’enseignant est là pour transmettre un savoir bien particulier et non pas pour se substituer aux parents qui, eux, sont responsables de l’éducation. Certes, que ce soit à l’école ou dans un dojo, il y a des règles bien particulières à transmettre, propres à une bonne vie dans la collectivité en question. Mais il reste que les fondamentaux de l’éducation sont du ressort de la famille. Malheureusement, si l’enfant n’est pas habitué à les respecter, le professeur se trouvera attribuer une tâche supplémentaire. De fait, le temps consacré à la discipline sera pris sur celui de l’apprentissage.

En dehors du dojo, nous pouvons parfois constater que certains parents (une minorité !) ont une fâcheuse tendance  à transférer sur une autre personne la mission première qui est la leur. Un exemple constaté dans un avion (ceux-ci, mais également les trains, se transformant quelques fois en cours de recréation à peine surveillée) : « Attention, si tu n’es pas sage le monsieur va te gronder » prévient la maman en direction de son gamin. « Non madame, répondit le stewart (le monsieur en question), je suis là pour m’assurer de votre sécurité et de votre confort et non pas pour éduquer votre enfant. » Certes le rôle du professeur est un peu différent de celui d’une hôtesse de l’air ou d’un stewart.

À ce sujet, il est intéressant de faire le constat qu’au fil des années, sur les diplômes, le mot éducateur a remplacé celui de professeur. L’État se rendant d’une manière peut-être indirecte « complice » du transfert de responsabilité auquel nous assistons et de surcroît de la dévalorisation d’un métier et d’une mission. Même s’il est sans doute sous-entendu éducateur… sportif, pour nous en l’occurrence.

Autre point important, nous tolérons la présence des parents sur le bord du tatami durant les séances, mais il n’est pas possible de les laisser intervenir à l’aide de remarques faites parfois sur le ton d’une interpellation aussi bruyante qu’inconvenante et surtout perturbante. Que la majorité des parents se rassure, tous ne sont pas le reflet de la description faite ci-dessus, mais nous ne sommes pas sans ignorer que c’est bien souvent, dans de nombreux domaines, une minorité qui trouble la vie d’une majorité. Par conséquent, il est demandé que le plus grand calme règne autours du tatami et que les parents veillent à ce que les enfants qui accompagnent le grand frère ou la grande sœur ne gênent pas la séance.

Toujours sur le même thème,  vient de paraître un livre au  titre évocateur : La Tyrannie des parents d’élèves par Anna Topaloff.  Il est « quelque peu » en phase avec ce premier billet d’une saison que je vous souhaite excellente où que vous la passiez.

J’espère que le sujet, traité avec un peu d’humour, ne m’attirera pas les foudres de certains parents qui pourraient se sentir concernés. Comme ceux pour qui, si l’enfant ne réussit pas, ce ne peut être que de la faute du professeur. Maintenant, la perfection n’existe nulle part, pas même chez les enseignants, qui font quand même la plupart du temps du mieux qu’ils le peuvent dans des conditions parfois « un peu » compliquées.

Site du club de ju-jitsu Eric Pariset : www.jujitsuericpariset.com