Ju-Jitsu : Art martial ou sport ?

Le ju-jitsu est-il un sport ou bien un art martial ? C’était la question posée dans le sondage du mois d’avril. A 91 % exactement, vous avez répondu : un art martial.
Cette  question aurait peut-être été plus juste si elle avait été formulée de la façon suivante : le ju-jitsu est-il pour vous davantage un sport ou un davantage un art martial ?
En effet, si on se réfère aux définitions du Larousse, le ju-jitsu est un art martial et les arts martiaux sont un « ensemble de sports de combats ».
D’un autre côté, qu’une écrasante majorité déclare qu’elle considère le ju-jitsu comme un art martial, et non pas comme un sport, renforce la crédibilité de la question. Si celle-ci avait été ambiguë, la réponse l’aurait été tout autant.
Sur la forme, le ju-jitsu est donc un sport. Mais sur le fond, nous sommes  un très grand nombre à le considérer  comme un art martial et non pas comme une simple activité physique.
On pourrait affirmer, sans prétention, que nous pratiquons un « sport-plus », offrant en supplément   de l’acquisition et du développement de qualités physiques, une science du combat et une  école de vie. (A la condition que l’environnement qui entoure notre étude respecte les valeurs dictées par la tradition.)
Il est intéressant aussi de relever une certaine contradiction dans l’affirmation du Larousse, toujours lui, qui assimile le sport à des « jeux » individuels ou collectifs (se pratiquant principalement en compétition !) et la connotation guerrière que revêt le mot « martial ».
Ensuite, revient  la fameuse question : un art martial peut-il devenir un sport de compétition, sans perdre une grande partie de son identité, en l’occurrence sur le plan technique ? Qui dit compétition dit règlement, qui dit règlement dit interdictions. Interdiction de certaines techniques trop dangereuses et donc très efficaces. Je ne suis pas sans ignorer que ce sujet a souvent été abordé par l’intermédiaire de ce blog.
Me concernant et pour conclure, je dirai que le résultat du sondage me semble marqué par le bon sens, et que la définition qui finalement correspondrait parfaitement au ju-jitsu serait : « discipline de combat ancestrale alliant le travail des coups, des projections et des moyens de contrôles. Elle est à la fois une méthode de défense très complète, mais aussi un moyen d’épanouissement physique et mentale ».
Site du club ju-jitsu Eric Pariset : www.jujitsuericpariset.com

 

Ceintures marron et noires

Ce fut une agréable surprise que d’avoir pu rassembler autant de ceintures marron et noires samedi dernier, premier jour des vacances pour les Parisiens. D’autant que ces séances s’adressent forcément à un nombre restreint de pratiquants.
C’est encourageant à plusieurs titres. Cela signifie d’abord que même si ? comme partout ? il y a beaucoup d’abandons, il y a, malgré la crise, malgré la fatigue, malgré ce que l’on pourrait appeler chez certains la lassitude et bien d’autres raisons, il y a donc des gens qui souhaitent ne pas se satisfaire d’une simple pratique passagère et qui ont l’envie et la volonté d’approfondir une matière et d’atteindre certains objectifs. Ensuite, cela confirme, si besoin est, que notre ju-jitsu possède de la consistance et n’est pas considéré comme une simple initiation. Et puis, s’agissant  de « vrais adultes » qui pour certains ont commencé sans véritable passé sportif, cela veut dire que cette pratique est adaptée sur le plan physique.
Arriver à se fixer l’objectif de passer la ceinture noire et de continuer après sont deux satisfactions différentes, complémentaires et qui méritent le respect et les félicitations. A fortiori, dans une période où l’offre en matière de loisirs en général et de disciplines de combat en particulier est d’une forte densité.
Après une telle séance où l’ambiance était parfaite et où l’envie d’apprendre et de se surpasser étaient présentes, nul doute que d’autres dates seront proposées avant le fin de la saison.

Site du Club ju-jitsu Eric Pariset : www.jujitsuericpariset.com

 

 

Nagé-waza

La diversité technique du ju-jitsu  est  un véritable trésor. Parmi les différentes composantes qui la forment, il en est une particulièrement riche : le nagé-waza (travail des projections).
Après l’atémi-waza, le shimé-waza et le kantsesu-waza, nous abordons cette famille qu’affectionnait tout particulièrement Jigoro Kano.
Sur bien des points les projections revêtent un caractère singulier. Tout d’abord, elles permettent d’appliquer l’un des principes phares du ju-jitsu, à savoir l’utilisation de la force de l’adversaire, où le plus faible peut « balancer » le plus fort  et cela dans de multiples situations. Ensuite existant en nombre important, elles permettent également  à tous les gabarits de trouver la solution la plus adaptée et à toutes les situations de trouver une issue. Enfin, sur un plan psychologique, le ressenti est fort : l’adversaire était debout, puis… il est à terre.   
D’un point de vue mécanique, la plupart répondent au même critère. A savoir faire pivoter le corps de l’adversaire (ou du partenaire) autour d’un axe qui passerait environ à la hauteur des hanches. Ce n’est pas systématique. Le but principal sera de faire perdre l’équilibre à l’adversaire ou encore de l’empêcher de le récupérer. C’est pour cette raison que les projections ne peuvent s’appliquer que sur une personne  en mouvement. Le bloc de granit n’est pas projetable. Mais le bloc de granit n’est ni un compétiteur, ni un agresseur.
Le fameux déséquilibre s’obtiendra soit par un mouvement ou déplacement de l’adversaire, soit par notre propre action qui suscitera une réaction (action-réaction), ou bien encore  par un atémi (coup) en self-défense.
Il y a les techniques que l’on admire et que l’on réussit  et celles que l’on admire… mais que l’on ne réussit pas très bien.   Certes, comme dans toutes les matières, les inlassables répétitions sont indispensables.  Mais chacun possède ses préférences, cela en fonction de son gabarit, mais aussi de l’enseignement qui lui a été proposé.
En plus du nombre important de techniques appartenant aux différentes familles de projections (jambes, épaules, hanches, bras, sacrifices) et de l’efficacité incontestable qui est la leur, la particularité résidera également dans la recherche du « beau » et du geste parfait. Ce critère, qui peut faire sourire certains « bourrins » en mal de style, n’est pas superflu. Bien au contraire, il est source de motivation et synonyme de précision, donc d’efficacité. Mais quelle satisfaction, par exemple,  d’exécuter un uchi-mata parfaitement, ne serait-ce qu’en répétition, plus encore en exercice d’opposition et bien évidemment en compétition pour les judokas.
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Juji-gatame

Une « arme redoutable » en matière de travail au sol est au programme du vendredi à thème de ce soir. Il s’agit de juji-gatame. Clef en croix, telle pourrait  être la traduction très simplifiée. Cette technique est largement utilisée tant en matière de self-défense qu’en compétition, en judo par exemple. C’est également le cas dans d’autres  disciplines, disons plus récentes.
De nombreuses opportunités permettent de conclure avec cette finalité.
Nous tenterons de « disséquer » la technique par elle-même, puis nous étudierons différentes manières d’arriver à ce contrôle d’une redoutable efficacité.
Egalement au programme de ce vendredi : de nombreux randoris.
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27e festival à Bercy

J’ai toujours pensé qu’il aurait été davantage dans le rôle et les attributions  des fédérations délégataires d’organiser un tel évènement. Celles-ci l’ont d’ailleurs fait en 1984 pour l’inauguration de Bercy.
« Karaté-Bushido » a donc prix la relève dès 1986. En vérité, c’est le magazine « Bushido » qui a organisé les premiers festivals. « Karaté » ayant racheté « Bushido » (pour devenir « Karaté-Bushido ») a repris également l’évènement qui, incontestablement, est le plus important festival mondial en la matière.
Chaque année le public investit Bercy pour assister à quatre heures de spectacle. Les organisateurs ont à cœur de renouveler le plateau, ce qui n’est pas forcément aisé dans la mesure où il ne naît pas de nouveaux arts martiaux tous les ans. C’est donc dans les experts que l’innovation se fait.
Des toutes premières années où le spectacle était 100 % sans musique ni éclairages spéciaux, jusqu’à maintenant, que d’évolutions !
A titre personnel, je n’adhère pas à la totalité des choix, mais je me garderai bien de critiquer ; le public apprécie… ou pas ! L’évènement a le mérite d’exister et il s’est installé dans la durée.
Je garde d’excellents souvenirs de mes différentes participations (12 au total entre 1986 et 2005) ; j’ai un petit faible pour les années 1990, 1993 et 1995.
1990, il s’agissait d’un tournant. Le spectacle prenait une autre dimension sur le plan artistique, avec notamment le Québécois Jean Frenette et ses superbes prestations de « karaté artistique ». 1993, il s’agissait à titre personnel d’un ressenti exceptionnel au niveau de l’échange avec le public. Quant à 1995, c’est, sur le plan technique, la prestation que je préfère.
On me demande encore souvent si je participe au prochain gala. Je suis très sensible à la question. Cependant,  il y a temps pour chaque chose et chaque période de l’existence correspond à des actions et à des actes différents.
Un dernier commentaire : toujours pas de ju-jitsu au programme de cette 27e édition !

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