Les liaisons heureuses

Après quelques articles consacrés à mon installation varoise et aux deux stages qui se dérouleront à Sainte-Maxime cet été, revenons à un aspect plus technique et aux fondamentaux de notre art.

« Les liaisons heureuses »

Dans tous les domaines du combat à mains nues le JU-JITSU nous offre une palette impressionnante de techniques. C’est sa spécificité, sa force et son principal intérêt. A ce titre, Il a inspiré bon nombre de disciplines parmi les pratiques dites modernes.

Cette richesse technique est un atout majeur dans le domaine de l’efficacité et garantit un intérêt fort et croissant tout au long de notre pratique personnelle. Cependant elle pourrait apparaitre comme un handicap pour certains, comme une sorte de « trop-plein technique », mais comme le dit l’adage : « abondance de bien ne nuit pas ». D’autant que pour ceux qui sont avides de découvertes, ils pourront longtemps satisfaire à cette passion.

Même si la maitrise des trois catégories de techniques qui composent notre art (coups, projections et contrôles) est souhaitable chacun ressent naturellement des préférences et développe des aptitudes personnelles dans telle ou telle de ces catégories. La gestion parfaite de cet ensemble est un sacré challenge, d’autant que bien gérer chaque technique est une chose, mais bien maitriser la liaison entre chacune d’elles, en est une autre ! C’est le sujet de cet article ; cette fameuse liaison qui me tient tant à cœur et que j’aborde régulièrement dans mon enseignement.

En effet, notre art n’est pas un « assemblage », c’est-à-dire un mélange de plusieurs disciplines, il est une entité, un bloc. A ce titre, nous devons être en capacité de nous adapter immédiatement à une situation donnée, que ce soit à distance ou bien en corps à corps et surtout être capable de passer de l’une à l’autre. C’est le principe de ce que j’appelle « la liaison ». En plus de la maitrise de chaque élément, des impératifs techniques logiques et cohérents nous sont imposés afin que celle-ci soit réalisable avec efficacité.

Premier exemple la garde, la posture. Une garde trop basse sur les jambes (que l’on trouve dans certaines Ecoles de KARATE) pour l’utilisation des ATEMIS (coups) ne sera pas compatible avec la majorité des projections qui demandent bien souvent une extension des membres inférieurs que ne peuvent offrir ces gardes.

Deuxième exemple le KUMI-KATA (la saisie du « kimono » que les JUDOKAS sont bien souvent dans l’obligation d’imposer avant toute tentative de technique) ; celui-ci ne pourra être utilisée systématiquement en JU-JITSU. Nous devons être capables d’exécuter une projection sur un adversaire que l’on ne peut saisir par la veste, soit parce qu’il n’en n’a pas et/ou tout simplement pour éviter une perte de temps considérable. Cette hypothèse pouvant se présenter dans la réalité et c’est la rapidité dans le passage du combat à distance à celui du corps à corps qui sera déterminante. Plusieurs secondes consacrées à la mise en place du KUMI-KATA en question seront préjudiciables.

Que l’on ne se méprenne pas, étant un farouche partisan du kimono (appelé de cette façon commune par facilité de langage.) il n’est pas dans mon intention de le renier, il s’agit de notre tenue de pratique, je ne transigerai pas sur son utilité. J’avais d’ailleurs consacré un article sur ce sujet au début du mois de janvier 2015. Ceci étant, le ju-jitsu est aussi une méthode de défense, tous les cas de figure doivent être envisagés, pratiqués et répétés.

Revenons à notre sujet et prenons un exemple très simple, celui qui consiste à enchaîner MAE-GERI haut (coup de pied de face) avec O-SOTO-GARI (grand fauchage extérieur). Le coup de pied permet d’arrêter l’agresseur et/ou de la mettre en déséquilibre sur l’arrière pour faciliter l’exécution de la projection, à la condition que cette liaison soit exécutée sans le moindre temps d’arrêt entre les deux techniques. Les exemples sont nombreux…

Comment se perfectionner dans ces liaisons ? D’abord en les pratiquant régulièrement. On les retrouve dans la plupart des enchaînements (16 techniques, 16 bis, etc.) qui composent notre patrimoine technique. Ensuite, des méthodes d’entraînement, comme les UCHI-KOMIS, qui consistent à répéter inlassablement un enchaînement coup-projection (sans la chute, sauf en fin de cycle) sont la garantie de l’automatisation des mouvements et du progrès.

Dernier point de ce billet : il existe des parallèles flagrants entre les gestuels et les formes de corps utiles à la bonne exécution des coups et à celle des projections. Voici quelques exemples : La façon d’élever la jambe dans la préparation d’O-SOTO-GARI et celle que l’on retrouve dans le MAE-GERI-KEAGE ; le mouvement circulaire sur l’arrière dans URA-MAWASHI et dans O-UCHI-GARI ; GEDAN-GERI et SASAE-TSURI-KOMI-ASHI, etc. Cette liste étant loin d’être exhaustive ! Autant de preuves quant à l’existence d’une compatibilité intrinsèque.

Au travail !

Site ju-jitsu Eric Pariset : www.jujitsuericpariset.com

Après le printemps…

12573162_1013144638748054_2833870690754645264_n[2]Avec le printemps qui a tenté de s’installer on ne peut faire autrement que de penser aux vacances d’été. Elles approchent à grands pas et ceux qui n’auraient pas encore choisi leur destination peuvent opter pour Sainte-Maxime et s’offrir ainsi une semaine ou deux de « ju-jitsu-vacances ». Deux périodes sont proposées, une en juillet et l’autre au mois d’août.

Sur ce blog deux billets ont déjà été consacrés à la reprise des stages d’été, l’accent avait été mis sur la destination. Aujourd’hui, je propose de détailler plus particulièrement l’emploi du temps et le contenu technique.

Au début des années 1980, la formule proposait deux heures d’entraînement le matin et deux heures l’après-midi. Il s’agissait davantage de ju-jitsu que de vacances. Au milieu des années 2000, j’ai pensé procéder à un rééquilibrage qui a consisté à consacrer la matinée à l’entraînement, le restant de la journée devenant totalement libre, l’appellation « vacances et ju-jitsu » prenait ainsi tout son sens.

Au cours des trois heures d’entraînement quotidien, une première partie se fera en extérieur. Le travail des atémis et de certains contrôles pouvant se passer de tatamis. Et puis, même si en principe il fait déjà chaud à neuf heures dans cette région, la pratique en extérieur au milieu de la nature est un privilège. A cet effet, il faut donc prévoir une tenue adéquate. Le survêtement étant largement superflu. Par contre les chaussures de sport ne le sont pas.

Toujours par rapport à l’équipement, en plus du « ju-jitsugi » (en prévoir éventuellement deux, la transpiration devrait être abondante) Il est également souhaitable de se munir de gants de boxe (les plus simples) pour un travail spécifique des coups.

Le reste de la séance sera consacré aux aspects qui ne peuvent se passer du confort des tatamis. Travail au sol, projections, enchaînements et techniques avancés, un peu d’exercices imposés et beaucoup de méthodes d’entraînement. Les randoris classiques, le randori de self défense à deux ou bien avec plusieurs partenaires.

Perfectionnement techniques et acquisition (ou renforcement) d’une bonne condition physique, voilà les bénéfices qui pourront être obtenus lors de ces périodes qui ne manqueront pas de laisser d’excellents souvenirs. C’est aussi l’assurance d’entamer une nouvelle saison dans de bonnes conditions.

A quelques semaines de ces deux rendez-vous, il est largement prudent de prendre ses dispositions concernant l’hébergement. L’office du tourisme ne manquera pas d’y pourvoir. Je rappelle que la résidence UNIVAC (www.univac-vacances.com) située à proximité du centre-ville et non loin du dojo, propose aux stagiaires des conditions privilégiées.

Pour tout renseignement, n’hésitez pas à me contacter : eric@pariset.net

A bientôt sur les tatamis varois !

Site ju-jitsu Eric Pariset : www.jujitsuericpariset.com

Sainte-Maxime, vers le soleil…

12573162_1013144638748054_2833870690754645264_n[2]Le printemps est là, tout du moins sur le calendrier et le moment de penser aux vacances d’été est arrivé. Pour les pratiquants de ju-jitsu, envisager une semaine de stage dans le magnifique département du Var est une excellente idée ! Il y a quelques semaines, sur ce blog, un premier article avait déjà été consacré aux deux périodes que je propose l’été prochain à Sainte-Maxime, ce deuxième fait office de rappel et de complément.

Une semaine de ju-jitsu, à raison de trois heures par jour (en matinée), ce sera incontestablement l’occasion d’approfondir la discipline, de réaliser d’énormes progrès et de se faire plaisir. Le reste de la journée, chacun sera libre de s’occuper comme bon lui semblera : plage, visites, autres activités sportives pour les insatiables, ou tout simplement repos, les possibilités ne manqueront pas !

Consacrer autant de temps permet de s’immerger intensément dans l’art martial, de le pratiquer sous tous ses aspects et ainsi de se perfectionner dans ses différentes composantes. C’est également la garantie de revenir avec une parfaite condition physique. Et puis, côté plaisir, en plus des progrès réalisés, ce sera celui de s’exprimer intensément dans un domaine que l’on affectionne. C’est aussi l’occasion de s’entraîner avec des ju-jitsukas venus de régions et de clubs différents. Ces échanges sont autant de moments agréables.

Quant à Sainte-Maxime, la station balnéaire qui nous accueille, il est impossible de ne pas l’apprécier. Au bord du golfe de Saint-Tropez, en aucun cas elle ne veut rivaliser avec le célèbre village à qui elle fait face. Ces deux communes, souvent opposées, n’ont pourtant en commun qu’un soleil généreux, la beauté des paysages qui les entourent et une température de mer parfaite. L’une accueille des estivants plus axés sur la fête, l’autre propose une ambiance plus familiale. Mais elles peuvent être complémentaires dans la mesure où elles ne sont séparées l’une de l’autre que par quinze minutes de bateau grâce aux navettes qui les relient jour et nuit à une belle cadence.

En conclusion, ce sera une semaine de progrès, de transpiration, de soleil, de baignade, de farniente et de moments festifs.

En additionnant les stages d’été, celui de cette année doit être le 30e. Il y a eu le Golfe Bleu à Beauvallon, déjà dans le Var, puis Le Temple-sur-Lot dans le Lot-et-Garonne et bien évidemment Soulac-sur-Mer en Gironde. Il y a eu aussi Chamonix dans un cadre fédéral. De quoi assurer une solide expérience en la matière !

Rendez-vous du 17 au 22 juillet et/ou du 7 au 12 août.

Côté hébergement il est prudent de ne pas trop tarder ! Le site de l’office du tourisme est à votre disposition.

Site ju-jitsu Eric Pariset : www.jujitsuericpariset.com  Contact : eric@pariset.net

Office du tourisme : sainte-maxime.com

Les 16 bis, (deuxième épisode)

Il y a quinze jours nous avions commencé l’étude des 16 bis en présentant les quatre premières. La vidéo de l’intégralité de l’enchaînement est d’ailleurs attachée à ce premier article que vous pouvez retrouver à la date du 2 mars.

Aujourd’hui, poursuivons avec les quatre techniques suivantes, à savoir de la cinquième à la huitième.

Dans la cinquième technique, sur une saisie de tête à droite, TORI – ne pouvant « renverser la vapeur » comme dans les 16 techniques -, va utiliser une fois de plus la force de l’adversaire en sacrifiant son corps à l’aide de YOKO-GURUMA, classé dans les techniques de YOKO-SUTEMI (SUTEMI de côté.) Pour ce faire, il place sa main gauche sur le ventre d’UKE et la droite sur le dos au niveau de la ceinture. Il engage sa jambe gauche entre celles d’UKE en se plaçant sur le flanc gauche. La jambe droite est légèrement repliée de façon à pouvoir se détendre en poussant sur le pied resté au sol dans l’éventualité où UKE retomberait sur TORI. L’efficacité de la technique réside dans l’application parfaite du principe d’utilisation de la force de l’adversaire par le sacrifice de notre corps.

Pour la sixième technique, UKE se place en décalé sur la gauche de TORI et lui saisit la manche à l’aide de sa main droite. TORI réagit immédiatement avec URA-MAWASHI-GERI à gauche au niveau de la poitrine et après avoir pivoté en direction d’UKE, il enchaîne avec MAWASHI-GERI à droite à la hauteur du ventre. En passant son bras droit sous celui d’UKE, avec l’intérieur de son coude il lui bloque le sien pour lui appliquer une forme d’UDE-GATAME. Ce dernier se dégage en chute avant à gauche. L’efficacité sera assurée par la précision des deux ATEMIS, ainsi que la bonne ouverture du bras d’UKE (paume de main vers le haut), au moment de la clef.

Septième technique. TORI est amené au sol par une violente poussée de face aux épaules. Il adopte immédiatement une « garde » de côté, ce qui le positionne favorablement pour appliquer un YOKO-GERI à droite au niveau du ventre (à partir du sol). Il se relève et conclut avec HARAI-GOSHI. On trouvera l’efficacité dans la capacité à faire la preuve d’une parfaite fluidité dans l’enchaînement des différentes phases de cette « septième ».

Pour ce qui concerne la huitième, il s’agit ni plus ni moins de la fameuse « pince de crabe », à savoir KANI-BASAMI. Technique particulièrement spectaculaire avec laquelle on prend un réel plaisir lors des répétitions. Il s’agit d’un travail par anticipation. L’adversaire adoptant une attitude franchement menaçante, on anticipe en se jetant directement dans ses jambes à l’aide des nôtres. La droite étant placée devant du corps d’UKE et la gauche derrière. C’est tout simplement (et sans doute encore davantage que pour d’autres techniques) dans la vitesse d’exécution que l’on trouvera une parfaite efficacité.

La suite… très vite !

Site ju-jitsu Eric Pariset : www.jujitsuericpariset.com

Cap sur Sainte-Maxime

images (3)Parmi les nouveautés que j’aurai le plaisir de proposer cette année, il y a le retour des stages d’été.

Durant presque trente ans, chaque été avait lieu ce que l’on peut appeler un rassemblement d’aficionados du ju-jitsu, tout du moins de notre méthode. Ces stages se sont déroulés presque exclusivement sur la côte Atlantique à Soulac-sur-Mer. Mais, il y eut en 1977 une édition à Beauvallon-sur-Mer sur les rivages méditerranéens et trois années dans la belle campagne du département du Lot, au Temple-sur-Lot, précisément.

Cette année, en proposant le premier stage international de Sainte-Maxime, c’est en quelque sorte un retour aux sources que j’effectue.

En effet, enfant, j’accompagnais mon père durant presque tous les étés, à partir de 1958, au camp du golfe bleu, à Beauvallon sur la commune de Grimaud, à trois kilomètres de Sainte-Maxime. A l’époque, avec son ami Henri Courtine et le colosse hollandais Anton Geesing, ils dirigeaient l’un des plus importants stages de judo que la France, et même la planète entière, ait connu. Chaque été, les meilleurs judokas du monde se donnaient rendez-vous dans cet endroit merveilleux que l’on appelle le golfe de Saint-Tropez. Les meilleurs, mais il y avait aussi des pratiquants de base qui grossissaient les rangs de cet incontournable rendez-vous. A cette époque une ceinture jaune pouvait faire un randori avec un champion du monde.

On n’échappe pas à son enfance, et à titre personnel, je n’ai jamais pu abandonner ce magnifique département du Var. Même si l’illustre village vacances n’est plus. Il subsiste quand même l’excellent restaurant plage « Le Pingouin bleu ».

Donc, cette année, c’est avec un réel plaisir que je propose deux périodes estivales durant lesquelles l’expression « ju-jitsu et vacances » prendra tout son sens.

Entre 2010 et maintenant, vous n’êtes pas sans ignorer qu’il y a eu un vide en matière de stage, tout au moins durant les mois de juillet et d’août. Certains problèmes et la volonté de les résoudre, demandaient toute mon énergie, ainsi l’impasse a été – plus ou moins – volontairement faite.

Renouer avec l’habitude des stages est une véritable joie. C’est l’occasion de se retrouver dans un contexte complètement différent. Le lieu d’abord, loin de la pression de la ville et dans un environnement enchanteur. Ensuite la durée, une semaine durant laquelle la moitié de la journée est consacrée à l’art martial. Enfin, le fait de s’immerger dans une pratique durant les congés libère complètement le corps et l’esprit. C’est l’assurance de la réalisation d’énormes progrès. Il ne faut pas non plus oublier les bonnes relations qui peuvent se renforcer ou se nouer.

Sainte-Maxime a su s’adapter. En effet, si la «?cité du Préconil?» (nom du fleuve qui la traverse avant de se jeter dans la Méditerranée) offre la possibilité aux estivants de goûter à tout ce qui s’identifie à de vraies vacances ? celles-ci pouvant tout à la fois se révéler divertissantes, reposantes, culturelles et sportives ? elle a su garder son âme provençale. En atteste le cœur du village. Elle est assez différente de Saint-Tropez, son illustre voisine d’en face, dans la mesure où ses nuits ne sont pas agitées par les frasques de la «?jet set?». Cela n’est en aucun cas une attaque à l’encontre de ce village dont le charme et la beauté ne laisse personne indifférent.

C’est à cette époque de l’année que beaucoup d’entre nous réfléchissent et se décident quant à la destination de leurs prochaines vacances d’été. C’est pour cela que d’ici quelques jours les brochures informatives seront prêtes. Mais, sachant que les périodes proposées sont du 17 au 22 juillet et du 7 au 12 août, les ju-jitsukas intéressés par un ou deux séjours sur les rivages de la grande bleue peuvent, dès à présent, visiter le site Internet de l’office du tourisme, on n’est jamais assez précautionneux?: sainte-maxime.com

Bien évidemment, je suis à votre disposition pour toute précision utile quant à la préparation de votre séjour (eric@pariset.net). Pour votre information, les séances se dérouleront le matin de 9 h 30 à 12 h 30. L’après-midi étant complètement libre et pouvant ainsi être consacrée à la famille, à la baignade, aux excursions et balades, à d’autres activités physiques pour les insatiables, ou tout simplement au farniente, activité adaptée au climat et à la période !

Une dernière précision pour informer que ces stages sont ouverts aux pratiquants de ju-jitsu, quel que soit leur niveau (exception faite des novices) mais aussi leur style ou école.

A bientôt sur les tatamis de Sainte-Maxime ? ou d’ailleurs ? et encore tous mes vœux pour cette nouvelle année.

Dans les prochains articles de ce blog, nous finirons l’anatomie des 16 techniques et je poursuivrai la révélation des projets de cette année.