Professeur et entraîneur : ce n’est pas pareil.

Même si une personne peut endosser les deux rôles, les objectifs ne sont pas les mêmes, chacun a sa propre mission.

Ci-dessous deux définitions données par le Larousse :

« Professeur : Personne qui enseigne, qui dispense les connaissances relatives à une matière, à une discipline, en général dans le cadre d’une activité.

Entraîneur : Personne qui, par des exercices gradués, entraîne un athlète, un boxeur, un nageur, une équipe, etc., et les prépare à une compétition. »

Les compétences réclamées pour chacun de ces postes ne sont pas identiques, même si, comme indiqué plus haut elles peuvent s’associer. Le professeur dispense la technique, y compris et surtout les bases et l’entraîneur demande des résultats, en s’appuyant sur les fondations précitées, en renforçant la condition physique et le mental (l’œil du tigre !).

Le premier doit faire preuve de pédagogie, le second de psychologie.  Le premier doit maîtriser les méthodes d’apprentissage et le second les méthodes d’entraînement.

Le public auquel s’adresse le professeur n’est pas le même que celui de l’entraîneur. Souvent existe une confusion, une confusion qui peut être fâcheuse, quand on confond (volontairement ou pas) les rôles.

L’entraîneur sera dans la lumière pour peu que « ses entraînés » obtiennent des résultats. Le professeur est dans l’ombre, pourtant c’est lui qui fait le travail le plus important. Sans professeur, pas d’entraîneur !

Certains professeurs confondent parfois les deux rôles et préparent à la compétition des élèves qui n’ont pas encore le bagage technique suffisant pour y participer, ou bien, pire encore, qui ne le veulent pas ; situation qui entraîne des abandons qu’on a tendance à oublier.

Cependant,  un professeur peut aussi être capable de préparer des élèves aux championnats, si le club n’a pas la possibilité d’avoir un entraîneur spécifiquement dédié, mais il faudra qu’il fasse la part des choses, en évitant de stigmatiser ceux qui n’ont pas cette vocation.

La compétition est une bonne expérience si elle n’est pas une finalité, qu’elle n’est pas la guerre et qu’elle ne doit pas faire oublier les autres aspects de nos pratiques.

Et puis, j’y reviens souvent, certains arts martiaux perdent une grande partie de leur substance lorsque, pour des raisons évidentes de sécurité, beaucoup de techniques ne sont plus autorisées en compétition.

Conclusion. Professeur et entraîneur : deux passions et des compétences différentes (qui peuvent s’additionner), mais aussi deux missions distinctes, avec chacune sa spécificité et ses objectifs.

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Les arts martiaux : violents ?

Cet article vient en complément à celui proposé la semaine dernière.

« Les arts martiaux ? Mais c’est très violent, ce n’est pas pour moi ! ». Malheureusement, voilà ce que j’entends de plus en plus souvent de la part de néophytes.

Il fût un temps où les arts martiaux bénéficiaient d’une réputation plus apaisante. Avant, quand j’évoquais ma pratique et mon métier, se manifestaient de la curiosité et l’envie de découvrir des disciplines dans lesquelles se mariaient efficacité et sagesse. On admirait ces méthodes de combat où la force mentale et la finesse technique s’associaient  pour terrasser la brutalité. Les raisons de ce changement ne sont pas difficiles à deviner. La récurrence d’images violentes n’est pas faite pour rassurer et donner envie.

À l’inverse, de la part de personnes friandes de nouveautés, de mode et de sensationnel, émanent  des réflexions qui qualifient les arts martiaux traditionnels de méthodes du passé, presque ringardes.  Le judogi (avec des noms un peu différents en fonction de la discipline, bref la tenue) semble d’un autre âge et beaucoup de traditions avec.

Concernant la tenue, avec ironie, je dis souvent que je serais convaincu lorsque je verrais des footballeurs en judogi sur un terrain de foot. La plupart des disciplines sportives respectent leur tenue, il est surprenant que les nôtres, dites « à tradition »,  s’en affranchissent. Chacun est libre, mais jusqu’à une certaine limite, celle d’un règlement. Certes, c’est loin d’être une généralité, mais prenons garde. On commence par ne pas respecter la tenue, peut s’en suivre les saluts, l’ambiance apaisée qui doit régner dans un dojo et bien d’autres valeurs qui ont traversé les années et même les siècles.

Il est vrai que la tendance est d’aller vite, de zapper, de ne pas s’encombrer avec des us et coutumes qui sont arriérés pour certains. Cependant pour acquérir une technique, mais aussi et surtout la faculté de la contrôler, c’est-à-dire de l’utiliser à bon escient, il faut du temps, de la patience et de la  rigueur. A quoi sert une technique si elle ne sert qu’à détruire ?

La sagesse comportementale est plus longue à acquérir que la gestuelle. Une technique permet de sauver sa vie de deux façons : avec son application et prioritairement avec la dissuasion.

Dans un art martial, l’enseignement tend vers l’acquisition de l’efficacité, mais aussi du respect, notamment celui de l’intégrité physique. Mais aussi de le maîtrise corporelle et de l’élévation mentale. Ce qu’on appelle des valeurs.

Même si ce n’est pas la tendance actuelle, avec une société qui baigne dans la violence, chacun peut apporter sa pierre à l’édifice, pour la combattre. Pourquoi renoncer ?

Autre aspect dérangeant, un peu en marge du sujet  : le reniement de sa « discipline de base » ou de l’enseigner sous un autre nom plus à la mode. La fidélité envers des  racines, une École, une méthode, est une vertu non négociable, semble-t-il.

Il n’est pas question de refuser l’évolution, mais elle doit réellement en être une et d’autre part elle doit se faire sur les bases solides en respectant des principes intemporels.

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Plaidoyer pour une certaine pratique

Une pratique dans laquelle ne « suinte » pas la violence, parce qu’une pratique violente n’est pas la meilleure façon de combattre ce fléau.

Une pratique dans la maîtrise de soi.

Une pratique qui respecte l’intégrité physique.

Une pratique qui donne confiance en soi, qui ne décourage pas.

Une pratique sans obligation de compétition, pour les disciplines qui en proposent, sans renier cet aspect, ni sans ostracisme envers ceux qui ne font pas ce choix.

Une pratique dans laquelle on ne sauve pas sa vie, mais où on apprend des gestes qui offrent la possibilité de la sauver.

Une pratique efficace, davantage tournée vers la subtilité technique et tactique que vers la brutalité.

Une pratique tonique, mais adaptée aux différents âges et différentes conditions physiques.

Une pratique encadrée qui limite les blessures, parce qu’être souvent blessé est la meilleure façon de ne pas progresser.

Une pratique qui respecte les valeurs léguées par les arts martiaux. Ces arts martiaux qui ont traversé les siècles pour nous apprendre beaucoup.

Une pratique qui offre à la plus grande partie de la population la possibilité de s’exprimer, de se défendre, de se détendre, de se mettre – ou remettre- en condition physique.

Enfin, une pratique qui offre des moments de partages, de rencontres, de concorde, de brassages sociaux et de loisirs.

Tout ce qui permet d’inscrire cette pratique dans la durée, en évitant la lassitude, les blessures, en élevant le niveau mental en partageant des valeurs telles que le respect et le goût de l’effort. Une pratique récompensée par les progrès, certes, mais aussi par un accomplissement personnel qui renforce l’estime de soi-même.

Sur le plan technique, ce sera la recherche de la finesse technique, du détail qui fait la différence, tout le contraire d’une brutalité bien trop facile. La maîtrise de soi pour mieux maitriser, se contrôler pour mieux contrôler. Tout ce que nous avons appris des arts martiaux et qu’on semble parfois oublier.

Une pratique éducative et non pas destructive.

Voilà ce qu’est la mission d’un éducateur sportif.

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Self défense

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Il y a un an, l’article qui suit avait déjà été publié. Mais comme « le cercle » s’est élargi avec de nouveaux abonnés et qu’il n’est jamais inutile d’enfoncer le clou, une rediffusion n’est pas superflue !

A propos de self défense

Entre ceux qui disent que ça ne sert à rien d’apprendre à se défendre, ceux qui affirment que leur méthode est la meilleure ou encore ceux qui soutiennent que la vraie expérience est celle de la rue, il y a de quoi être perplexe, sinon perdu.

On se doute que mon opinion est plus modérée et plus pragmatique.

UNE BONNE MÉTHODE, UN BON PROFESSEUR,  UNE BONNE RÉGULARITÉ

D’abord je pense qu’il n’y a rien sans travail. A la base, nous possédons tous un potentiel, plus ou moins important en matière de défense personnelle. Un potentiel que l’on pourrait graduer de 1 à 100. Et bien, chaque séance permettra de l’augmenter, en sachant qu’on n’arrivera jamais à 100, c’est-à-dire à l’invincibilité.

Pour se sortir d’une mauvaise situation, il y a d’abord deux éléments à prendre en considération. Premièrement essayer de ne pas s’y retrouver. Deuxièmement, si on y est, tenter de désamorcer le conflit afin d’éviter un affrontement qui finira forcément mal, pour l’un des deux, l’agressé ou l’agresseur, ou encore pour les deux.

Ensuite, c’est mon point de vue, au moins trois éléments sont déterminants : la chance, le stress et la pratique.

Concernant la chance, nous n’y pouvons rien, par définition. Même si quelques fois il nous est possible de la forcer.

Pour ce qui concerne le stress, là aussi c’est très personnel, nous ne sommes pas tous égaux dans ce domaine. Même entraîné physiquement et affuté techniquement, on ne sait pas comment nous réagirons.

Cependant, si nous n’avons jamais été confrontés à ce genre de situation, il n’est pas envisageable d’en provoquer une, juste pour voir…

Enfin, ce qui est certain, comme indiqué plus haut, c’est qu’une pratique inscrite dans la durée et la régularité est indispensable. A moins d’être dans les mains d’un enseignant incompétent et/ou pratiquer une méthode incomplète.

Le professeur est déterminant, comment pourrait-il en être autrement ? Il doit donner l’envie de commencer et surtout  de continuer. De continuer en proposant une pratique efficace dans laquelle la lassitude ne s’installera pas et surtout qui limite les blessures. En effet, la régularité est indispensable pour faire des progrès. Être souvent blessé est la meilleure façon de ne pas s’entraîner et donc de ne pas progresser.

Enfin, il doit proposer une pratique dans laquelle ne suinte ni brutalité, ni violence. Loin du stress de la vie quotidienne, une pratique apaisée, mais efficace. La maîtrise de soi facilitera une réactivité adaptée aux différentes situations. Un problème de place de parking ou une attaque à main armée, ce n’est pas pareil !

Ceux qui affirment que la réalité est brutale et violente et que de ce fait il faut faire la même chose à l’entraînement ne sont pas très raisonnables. La réalité c’est la réalité, on sauve sa vie, mais l’entraînement c’est l’entraînement. Dans un dojo nous ne sommes pas en survie, bien heureusement. Dans un dojo on s’élève techniquement, physiquement et mentalement !

En conclusion, la méthode est déterminante, certes, mais celui qui l’enseigne l’est tout autant. Une bonne méthode mal enseignée n’est d’aucune utilité, bien au contraire !

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Nage Waza

Rédhibitoire pour certains à cause des chutes, le « nage-waza » (technique de projections) offre beaucoup d’intérêts, comme nous le verrons un peu plus loin. D’autres font des choix différents ou ne s’y intéressent pas, à moins qu’une mauvaise expérience soit à l’origine de ce désintérêt.

C’est pour cette raison que l’apprentissage des projections va de paire avec celui du « savoir chuter ». Si mon partenaire ne maîtrise pas les chutes, je ne peux pas pratiquer les projections. Cet apprentissage doit être progressif pour ne pas décourager.

Apprendre à bien chuter sera utile dans un dojo, mais aussi dans la vie de tous les jours, (sans forcément que ce soit tous les jours, on ne passe pas nos journées à tomber).

Des différences existent dans les opportunités et les finalités, selon que l’on pratique le judo ou le ju-jitsu, mais la forme de corps est la même et les méthodes d’entraînements sont proches.

Sur le plan purement utilitaire, il serait dommage de s’en passer, sur certaines formes d’agressions, l’utilisation du nage-waza est redoutable, sur des saisies par exemple, mais pas que.

Le nage-waza demande beaucoup de travail, de répétitions et donc de patience (c’est peut-être pour cela que certains s’en désintéressent), mais en supplément de la plus-value en termes d’efficacité, on découvrira une véritable science du combat, une science qui répond à des principes techniques très fins, à une utilisation des déséquilibres qui nécessite une parfaite coordination. La fluidité dans « le geste juste au moment  juste » sera déterminante; soit en utilisant directement l’énergie du partenaire (ou de l’adversaire) ou après l’avoir fait réagir, avec un coup (en ju-jitsu), ou avec le principe « action réaction » (principalement en judo) .

Tous ces mécanismes qui entrent en jeu sont plus naturels que l’on croit, simplement tant que nous ne les avons pas utilisés, nous l’ignorons, il faut juste les mettre au grand jour à l’aide d’un révélateur. Ce révélateur, c’est le professeur et ses qualités de pédagogue.

Enfin, on découvrira un monde dans lequel la recherche de la finesse technique, l’esthétisme et l’expression corporelle ont toutes leurs places. Elles seront autant de plaisirs procurés. Certaines projections sont magnifiques dans leur exécution.

N’oublions pas les bienfaits physiques procurés par une pratique régulière de ce secteur : un développement musculaire naturel, une bonne condition physique et bien d’autres qualités.

Il est faux d’affirmer que tout le monde ne possède pas la capacité d’exceller dans ce domaine, c’est davantage le manque d’envie et/ou de volonté qui limite les progrès.

Au travail !

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Le premier dojo

J’ai souvent évoqué le premier professeur, celui qui nous a donné l’envie de commencer et de continuer, celui qui a été l’artisan de nos bases, celui à qui on doit beaucoup. Parallèlement nous n’oublions pas notre premier dojo.

Le premier professeur et le premier dojo sont associés, avec des formes de souvenirs complémentaires. L’un est une personne, l’autre un lieu. Mais un dojo n’est pas un lieu comme les autres. Rien de religieux, cependant il y règne une ambiance particulière, incontestablement une ambiance dotée d’une âme. Après tout, n’est-il pas un personnage à part entière ? Il est souvent identifié au professeur, lorsque celui-ci reste assez longtemps dans la place.

On lui doit un respect particulier, nous sommes censés y trouver la voie, c’est d’ailleurs sa traduction littérale (la voie de la sagesse, entre autres valeurs). On salue en y entrant, idem avec le tatami, avant de l’investir et lorsqu’on en descend.

C’est un lieu qui mérite le respect, il a pour mission d’améliorer l’humain. (Et non pas le détériorer.)

Certes les grands dojos municipaux ne nous offrent plus tout à fait la même ambiance que celle qui régnait dans ceux qui ont marqué les débuts des arts martiaux dans notre pays.

Pour ma part, c’est tout naturellement dans le dojo où mon père avait lui-même commencé sa pratique, que j’ai revêtu mon premier judogi, je veux parler du mythique dojo parisien de la rue des Martyrs.

Créé en 1945 par Roger Piquemal, professeur de sports devenu professeur de judo et de jiu-jitsu (comme on l’écrivait à l’époque). Il a transformé ce qui avait été une écurie et/ou un lavoir en un lieu qui a marqué des générations de pratiquants.

En 1947, Bernard Pariset, un jeune homme de dix-sept ans franchit la porte du 11 de la rue des Martyrs, dans le neuvième arrondissement de Paris. Ce fût le début d’une carrière qui a marqué le judo et même plus largement le sport français avec un palmarès exceptionnel.

A la mort de Roger Piquemal, en 1954, il reprend les rênes de cet endroit, jusqu’à sa propre disparition en 2004. C’est là que, tout naturellement, j’ai revêtu mon premier judogi à la fin des années 1950. J’y ai appris presque tout ce que je sais et c’est là que j’ai exercé mon métier durant de nombreuses années.

Grâce au lien en bas de ces quelques lignes, on accédera à un article de l’année dernière qui offre un historique plus complet concernant cet endroit qui a été contraint de fermer ses portes en 2005.

https://www.ericpariset.com/un-petit-tour-par-la-rue-des-martyrs/

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Ju-jitsu

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En ce début de saison je serais mal inspiré de ne pas évoquer l’art martial que je pratique, démontre et enseigne depuis plusieurs décennies.

Pour moi, c’est comme un ami qui ne m’a jamais trahi et que je ne trahirai jamais (je me comprends). C’est évidemment davantage, c’est une parfaite entente avec la technique et l’esprit et c’est mon métier.

Le ju-jitsu a traversé les siècles, même s’il a connu des périodes de repli, il a toujours su renaître de ses cendres, il est intemporel, inoxydable. Il sait faire le dos rond face aux assauts des modes (de toutes les  façons nous avons tous deux bras et deux jambes et c’est la manière dont ils sont utilisés qui fait la différence, et plus encore l’enseignement).

Cet art martial a pour lui la force de sa pluralité technique et de ses valeurs morales. Il est à la fois moderne dans le domaine des combinaisons techniques et traditionnel au regard de sa longue histoire et des ses valeurs.

C’est avant tout une méthode complète de self défense, (lorsqu’il n’est pas dénaturé). Sa pluralité technique permet d’étudier toutes les ripostes face à différentes situations, debout et au sol. Il offre la possibilité de « graduer » les ripostes. On apprendra à maîtriser en se maîtrisant, à contrôler en se contrôlant, sans rechercher systématiquement l’anéantissement. On recherchera la finesse technique qui renforce le corps, mais aussi l’esprit. On défend les valeurs de partage, d’amitié, d’entraide, mais aussi de rigueur, d’effort et de respect.

Il existe différents styles et écoles. Pour ma part je reste attaché à une forme de travail qui défend les valeurs énoncées plus haut et qui offre une fluidité dans les liaisons techniques et surtout dans le respect des principes de base : le non opposition, l’utilisation de la force de l’adversaire, le principe d’action réaction, etc. Autant de principes qui s’obtiennent avec de la patience et qui rendent cet art accessible à tous les gabarits. A condition de ne pas arrêter dès les premières semaines.

Ma fidélité lui est acquise, comment pourrait-il en être autrement ?

Cela ne m‘empêche pas d’apprécier et de respecter beaucoup d’autres arts martiaux « éducatifs ». En tant que professionnel j’en ai pratiqué quelques uns, tout comme je respecte les experts qui les véhiculent. J’en ai côtoyé beaucoup, et des prestigieux, à une époque où florissaient les galas d’arts martiaux.

Il ne faut ni être sectaire, ni refuser toute évolution, mais il faut savoir faire la différence entre évolution et régression. Si c’est pour abandonner des siècles de travail au profit d’une relative modernité, nous sommes dans la régression ! L’évolution, par définition, doit se faire dans le bon sens. Il y a des principes et des techniques qui doivent être respectés, faute de perte d’identité et de qualités. Peut-être suis-je « old school », mais je ne changerai ni ma façon de pratiquer, ni celle d’enseigner ; l’aspect constructif et éducatif étant les priorités. Nous en avons besoin, il me semble  !

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Conseils et recommandations

Quelques conseils et recommandations de début de saison.

Quand on a enfin choisi sa discipline, d’autres questions peuvent se poser. En premier, la fréquence des cours. D’ailleurs certains ne débutent pas, pensant que ne pouvant consacrer qu’une seule séance par semaine, ça ne sert à rien. Certes deux fois c’est l’idéal, mais une fois c’est mieux que zéro fois. Quitte à monter en puissance et à la condition que ce soit régulier. Ça nous amène à la régularité.

Plus que la quantité, c’est la régularité qui prime. Pour cela il faut se discipliner et retourner la pyramide. À savoir que, sauf cas de force majeure, le cours doit être prioritaire dans l’agenda, et non pas le contraire. Malheureusement c’est de moins en moins la tendance, la séance trouvant sa place quand on n’a rien de mieux à faire. Ce n’est pas une généralité, mais un penchant qui s’affirme ; dommage. Dans les premières semaines, des fois, l’envie de pratiquer intensément se manifeste et on voit certaines personnes venir presque tous les soirs. Par expérience, je me méfie d’un enthousiasme trop débordant.

Ensuite, il faudra respecter les consignes et les traditions liées à la discipline que l’on pratique. La tenue par exemple, il y a qui  s’en affranchissent. C’est au professeur de faire le nécessaire, nous n’avons jamais vu des footballeurs en judogi sur un terrain de foot.

Puis, respecter le salut. Pareil, il s’agit du salut propre à l’art ou à la discipline choisie. Dans les arts martiaux japonais, on ne se contente pas d’un vague signe de la tête ou d’un « check », ou encore pire de l’ignorer.

Autre chose importante : la ponctualité. Le salut du début, fait partie de la séance. Les arrivées en retard perturbent les cours. Tout le monde peut subir un retard, mais lorsque c’est systématique, et même fréquent, ça pose un problème. D’ailleurs, lorsque c’est le cas, on doit attendre sur le bord du tatami que le professeur vous invite à y monter.

Lorsqu’on doit quitter le tatami pour différentes raisons, il ne s’agit pas de demander la permission au professeur, mais tout simplement de l’informer. Un tatami et un dojo ne sont pas des moulins.

Toujours dans le cadre du respect du professeur et des lieux, on ne parle pas pendant les explications et lors de l’étude, des échanges peuvent se faire entre pratiquants, mais à voix basse, nous ne sommes pas sur un chantier.

Ne pas marcher pieds nus en dehors des tatamis, c’est tout simplement du bon sens hygiénique, surtout pour les disciplines qui ont du « travail au sol ». A propos d’hygiène, la tenue doit être propre, pensez à vos partenaires ! Toujours à propos de propreté et de sécurité, les ongles doivent être coupés courts et il faut bannir tout objet métallique lors des entraînements.

Tous ces us et coutumes peuvent paraître rébarbatifs et/ou d’un autre siècle, mais ils sont  tout simplement indispensables à une pratique saine et sécuritaire et plus largement à une société qui semble avoir besoin de ces fondamentaux. Pour qu’ils soient respectés, il en est de l’autorité du professeur, le « Maître des lieux ». Il n’est pas question de « discipline de fer », mais de respect. Si dans nos ARTS ces quelques règles ne sont pas respectées, où le seront-elles ?

Cela n’empêche pas – et même bien au contraire – de prendre du plaisir, nous sommes aussi dans le loisir.

Une dernière recommandation : lorsqu’on commence une saison, il faut aller jusqu’au bout.  Cependant, nous ne sommes pas toujours maître de notre destin.

Certains abandonnent en pensant que finalement, ils se sont trompés, que cette discipline ou cet art ne sont pas faits  pour eux.

Peut-être faut-il se poser la question suivante : est-ce la discipline qui n’est pas faite pour le pratiquant, ou le pratiquant qui n’est pas fait pour la discipline ?

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Pour ne pas se tromper

Le choix d’un club, d’un professeur, d’une pédagogie et d’un état d’esprit sont aussi importants que le choix d’une discipline. Une bonne discipline mal enseignée ne donnera forcément rien de bon.

L’enseignant des arts martiaux et des sports de combat n’est pas anodin, on enseigne quand même des techniques faites pour mettre hors d’état de nuire, parfois définitivement, il est préférable d’avoir quelques qualifications pour exercer.

Commençons par le choix de la discipline. Il se dégage trois grands groupes : l’utilitaire, le sportif et le traditionnel.

L’utilitaire consiste essentiellement, pour ne pas dire exclusivement, à apprendre à se défendre. Le sportif propose des disciplines à but compétitif, où la possibilité de s’affronter en compétitions est offerte. Le traditionnel est, en principe, à but non compétitif ; il peut être à la fois une méthode de self défense, d’éducation physique et mentale. Ces définitions sont schématisées à l’extrême.

Il arrive  parfois de se tromper dans le choix, alors il sera toujours possible de réorienter sa pratique . A partir d’un certain niveau, de la compléter. Et même d’en changer à condition que ce ne soit pas à chaque début de saison. Pour s’exprimer et progresser, il faut du temps, donc de la patience et de la régularité.

Concernant le professeur, il faut qu’il maîtrise la technique, cela semble être le minimum, mais surtout qu’il sache la transmettre, c’est la moindre des choses. Or ce n’est pas toujours le cas. « L’essentiel n’est pas ce qu’on enseigne, mais ce que les élèves apprennent ». Au moins une fois par an, je me fais plaisir en citant André Gioran, auteur d’un livre au titre explicite : « Apprendre ». Un professeur peut-être un excellent technicien, sans être un bon pédagogue. Il peut aussi être bon dans les deux domaines, c’est l’idéal.

Professeur, c’est un métier, il faut des connaissances techniques et pédagogiques, faire preuve de psychologie,  être capable de s’adapter à tous les publics, notamment aussi bien aux confirmés qu’aux débutants. Etre garant de l’intégrité physique de ses élèves ; un professeur est un éducateur et non pas un destructeur. Une pratique violente entraînera des blessures, des accidents et à moyen et long terme cela se paiera. Certes on pratique une discipline de combat dans laquelle il y a forcément de l’engagement et l’efficacité doit être une première motivation, mais les entraînements doivent nous aider à devenir meilleur dans tous les domaines et notamment dans le domaine physique, or un corps maltraité et abimé souffrira,  il n’offrira donc pas une pratique régulière et encore moins pérenne.

Un professeur n’est pas qu’un simple encadrant, c’est un professionnel. il doit avoir une vision à long terme ! Chaque  séance est un maillon d’une longue chaîne !

Dans un premier temps, que ce soit pour le choix de la discipline ou du professeur, il faut demander à pouvoir regarder un cours, mais surtout essayer. En principe tous les professeurs acceptent la formule. Certes, ce n’est pas en heure que l’on fera le tour de la question, mais une première impression se dégagera. Celle-ci est souvent la bonne.

Si, en tant que novice, il est difficile  de porter un jugement sur le plan technique, l’ambiance qui se dégage lors du premier cours est une indication précieuse. Tout simplement pour percevoir si on se sent bien dans l’environnement. Observer le comportement des anciens entre eux, mais surtout vis-à-vis des débutants. L’entraide est un principe. Regarder si la tranche d’âge à laquelle on appartient est représentée. En clair : est-ce pour tous, ou bien réservé à une élite ? Étudier le comportement durant ce que l’on appelle les « randoris » (les combats d’entraînement). Est-ce une impression de violence qui suinte, plutôt que des exercices dans lesquels la maîtrise est la règle ?

Attention aux  phénomènes de mode, il faut s’assurer que c’est bien ce qu’on recherche et ne pas être uniquement convaincu par le phénomène en question.

Il faut aussi se méfier de ceux qui dénigrent systématiquement les autres disciplines et les autres enseignants, en affirmant qu’ils pratiquent et enseignent la meilleure. L’humilité est l’une des qualités qui doit habiter un professeur. Même s’il a son opinion. Il doit conserver son énergie pour ses élèves.

Débutants ou confirmés, à tous je souhaite une excellente saison dans un formidable univers.

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Bientôt la rentrée…

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C’est bientôt la rentrée, ci-dessous quatre cas de figure

Il y a ceux qui reprendront le chemin d’un dojo et d’un enseignement qu’ils connaissent bien, il y a ceux qui désirent changer de discipline et il y a ceux qui souhaitent entrer dans le monde des arts martiaux et des sports de combats. Enfin il y a ceux qui ne continueront pas.

Prenons dans l’ordre ces quatre cas de figure.

D’abord commençons par ceux qui persévéreront dans une pratique commencée il y a un an ou plus. Ils sont en terrain connu, ils souhaitent continuer à progresser et à découvrir. Oui, on découvre toujours quelque soit son niveau. Ils continueront à franchir les étapes et surtout ils seront heureux du travail fourni les saisons passées et qui leur a assuré d’inévitables progrès, avec leur lot de satisfactions personnelles. Ils seront récompensés d’une indispensable régularité ponctuée d’efforts physiques et mentaux.

Ensuite, concernant ceux qui changeront de discipline. Ils le feront, pour découvrir d’autres cieux ou bien se perfectionner dans un domaine très précis. Ou encore, en cédant aux phénomènes de mode, ce qui est valable aussi pour les débutants.

Justement ceux qui entrent dans l’univers des arts martiaux et des disciplines de combat le font souvent « par relations », c’est-à-dire grâce à un membre de la famille, un copain ou encore un collègue de bureau. Cela peut être aussi de leur propre initiative, attirée par une des nombreuses facettes proposées dans l’univers en question. Mais, comme indiqué plus haut, le phénomène de mode est bien présent, quitte à être déçu ou s’apercevoir que ce n’est pas ce qu’on croyait. Il existe aussi un critère qui n’est pas souvent évoqué, bien que réel, il s’agit de celui de la proximité d’un club par rapport au domicile ou au bureau.

Enfin, il y a ceux qui abandonnent et là aussi les raisons sont multiples. Existent les problèmes de santé, l’âge (?), un changement de vie, professionnelle et/ou personnelle, la lassitude (c’est dommage) et enfin ceux qui abandonnent à tout, mais ceux-là n’ont même pas attendu la fin du premier trimestre pour arrêter.

Voilà, à une bonne semaine de la rentrée, un résumé de chacune de ces catégories.

Quoiqu’il en soit et quelle que soit l’option choisie, il faut savoir que le choix d’un professeur est aussi important que celui de la discipline. J’y reviendrai la semaine prochaine avec ce qu’on appelle un « marronnier » : terme journalistique qui désigne un sujet ressorti chaque année à la même période : la rentrée des classes, le palmarès des cliniques, le spécial vin (peut-être aurait-il été plus judicieux d’inverser l’ordre des deux derniers), etc. Je ne manquerai pas de céder à cette tradition dans le prochain article.

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