Violence et non-violence

En ouverture d’un modeste article consacré à la violence (écrit à l’aide de mots simples) et pour l’illustrer, j’ai pensé publier cette petite leçon.

« L’aîné d’une tribu indienne explique la vie à son petit fils : « tu vois, en chacun de nous, deux loups s’affrontent en permanence : il y a le loup de la haine, du pessimisme et de l’égoïsme ; et il y a aussi le  loup de l’amour, de l’optimisme et de la générosité ». L’enfant demande : « Et quel est celui qui l’emporte ? ». Le sage répondit : « celui que tu nourris » ! »

Cela va sans dire que, comme beaucoup, je milite pour l’éradication de la violence, ce fléau qui enlaidit notre société. Il n’a cessé d’exister, les racines du mal sont profondes et les raisons multiples. Cependant il n’est pas interdit d’espérer, tout comme il n’est pas question d’abdiquer.

Il ne s’agit pas d’un exposé sur les origines et les causes des différentes formes de violences, je me limiterai à mon domaine de compétence et à l’impact positif que mon métier se doit d’apporter à la société. J’en profite pour rappeler qu’il n’existe pas que la violence physique, la violence verbale n’est pas anodine, par exemple.

Chaque professeur, quelle que soit la discipline qu’il enseigne, a un rôle majeur à jouer. Dans cette lutte, l’éducation est fondamentale, elle permet de prendre le mal à la racine. Certes, cela s’inscrit sur du long terme, mais l’enjeu le mérite.

Les professeurs d’arts martiaux ont une responsabilité encore plus importante dans la mesure où ils enseignent des techniques de combat, certaines à l’issue pouvant être fatale. Elles devront donc être considérées et enseignées avant tout comme des armes de dissuasion et utilisées exclusivement en dernier recours.

C’est toute la difficulté de la transmission de nos disciplines ; elle doit se faire dans un but éducatif et non destructif. On ne répond pas à la violence par la violence. Cette affirmation pourra être considérée comme une sorte de poncif par certains, mais elle est pourtant vraie. Je sais que cette phrase a été dite et écrite à de nombreuses reprises. Il n’est jamais inutile « d’enfoncer le clou ».

Certains pensent que de tels propos sont empreints d’un angélisme inadapté, d’une naïveté déconcertante ou même de laxisme. Ceux-là ne peuvent pas être considérés comme des éducateurs responsables.

Etre contre la violence n’est pas forcément faire preuve d’inconscience ; lorsque l’on est agressé violemment, il faut être capable de riposter efficacement, avec un niveau technique et mental qui permet d’agir rapidement, mais avec nuance – dans la mesure du possible, sans ignorer les notions de légitime défense et de respect de la vie.

Il est navrant de constater que certaines méthodes de combat peuvent être utilisées à de mauvaises fins, ou enseignées de façon brutale, violente. Heureusement, il s’agit du fait d’une minorité de personnes ne pouvant être considérées ni comme des budokas, ni comme des enseignants.

Dans leur immense majorité, les professeurs de nos belles disciplines sont conscients de l’enjeu, ils ne se comportent pas comme des destructeurs, mais comme des éducateurs.

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Judo et ju-jitsu : complémentarité et indissociabilité

Ci-dessous un (très) long article de fond. Il a déjà été publié, mais je pense qu’il peut être relu ou découvert. Il s’agit d’une opinion que je défends à l’aide des lignes qui suivent.

Il n’est pas indispensable de pratiquer les deux pour être bon dans l’un ou dans l’autre, mais nul ne peut contester que le ju-jitsu et le judo sont intimement liés et qu’ils possèdent une indiscutable complémentarité, à condition d’être compatibles, nous y reviendrons plus bas.

Jigoro Kano ne s’est-il pas inspiré de certaines écoles de ju-jitsu pour mettre au point sa méthode qu’il a nommé judo ?

Beaucoup plus tard dans notre pays,  au tout début des années 1970, à l’initiative de mon père, Bernard Pariset, le ju-jitsu (quelque peu oublié)  fût réhabilité et  remis en valeur au sein de la fédération de judo. Il n’était pas question de mettre en place une concurrence au judo, bien au contraire, mais une complémentarité évidente.

L’objectif étant la revalorisation  d’un  aspect du judo délaissé et qui  pourtant était à son origine, à savoir l’aspect utilitaire. Il s’agissait tout simplement de proposer un « plus ». Une corde supplémentaire à l’arc des professeurs qui souhaitaient élargir leurs possibilités d’accueil dans les dojos, c’était une simple réappropriation.

A cette époque, le judo connaissait un important développement, mais c’est l’aspect  sportif  qui prédominait. Dans l’enseignement, les autres secteurs étaient quelque peu délaissés, ce qui excluait une bonne partie d’une population à la recherche d’un art martial axé sur la self défense. Celle-ci se tournait alors vers d’autres disciplines.

Il était tout simplement question de réhabiliter et de se réapproprier des techniques qui avaient été délaissées.  Au sein même de la fédération, cela n’a pas toujours été bien compris. Il a fallu que l’initiateur de cette remise en valeur bénéficie de l’écoute et de la confiance d’Henri Courtine, le Directeur technique national de l’époque, pour que ce projet aboutisse.

Par leurs histoires, le judo et le ju-jitsu sont donc intimement liés,  ce qui entraîne forcément  une indiscutable  complémentarité technique. Ils forment d’ailleurs un ensemble et s’il y a deux appellations, c’est pour souligner des spécificités qui ne sont pas antagonistes.

Ceci étant, il existe  différentes  méthodes et écoles de ju-jitsu. Elles  possèdent chacune leur identité, parfois bien différentes les unes des autres. Celle dont il est question, appelée « atemi ju-jitsu »,  avait pour objectif d’être interchangeable  avec le judo. C’est-à-dire que  le professeur  pouvait enseigner sans difficulté, s’il le souhaitait, le judo et le ju-jitsu et les pratiquants avaient la possibilité de passer  de l’un à l’autre. Le mot « atemi » avait été associé pour signifier la remise en valeur de techniques qui appartenaient par le passé au « patrimoine » judo-ju-jitsu.

Simplement, pour que les deux soient complémentaires et compatibles, certaines conditions doivent être respectées,  ce n’est pas toujours  le cas.  Ce que j’expose est mon sentiment, un sentiment qui, au fil des ans, n’a pu que se renforcer et  se matérialiser par une constante satisfaction de mes élèves tout au long  des décennies consacrées à l’enseignement.

Le ju-jitsu que j’appellerai « traditionnel » peut être considéré de différentes façons. D’abord comme une discipline à part entière, ou encore comme une complémentarité au judo. Au même titre que l’inverse peut l’être tout autant. Mais le ju-jitsu doit rester un art martial à but non compétitif, axé sur le self défense et proposant des techniques interdites en judo, parce que trop dangereuses en opposition directe, mais terriblement efficaces en situation. Instaurer des compétitions d’affrontement direct en ju-jitsu est contre-nature, et de plus cela installe une concurrence directe avec le judo, c’était l’inverse de l’objectif initial (complémentaire, mais pas concurrent).

Le ju-jitsu en compétition ce n’est plus vraiment du ju-jitsu. Je ne suis pas contre la formule, mais contre l’appellation. « judo boxe » ou « karaté judo » seraient plus appropriés.  Il faut aussi remarquer (et regretter) qu’à partir du moment où des compétitions existent dans une discipline, les professeurs ont tendance à n’enseigner que les techniques autorisées par le règlement qui y est attaché. Un règlement forcément restrictif.

Ensuite, sur le plan purement technique, si on souhaite que les deux soient –  et restent –  compatibles et complémentaires, il est indispensable que des attitudes comme la garde et les techniques communes (projections, clés, étranglements) soient les mêmes, ce qui malheureusement n’a plus été le cas à partir de 1995.

Cette compatibilité  entraîne trois conséquences positives. D’abord elle offre  une rapide adaptation pour les professeurs, ensuite les élèves peuvent  passer sans aucune difficulté de l’un à l’autre, enfin et ce qui n’est pas le moins important, cela  procure  une réelle efficacité  en matière de self défense grâce à l’osmose entre les différentes composantes (coups, projections, contrôles). Cela n’a pas été le cas avec les compétitions techniques appelées « duo system » dans lesquelles les pratiquants affichent des gardes très basses, incompatibles avec certaines grandes projections  du judo.

Développons ces trois points.

D’abord la facilité d’adaptation des professeurs. Quand la « relance » du ju-jitsu a été mise en place, il fallait les convaincre et leur faciliter la tâche en mettant à leur disposition  une méthode dans laquelle ils allaient pouvoir rapidement se reconnaître et donc s’adapter. En fait, c’est une sorte de calque qui leur a été proposé. Les projections, par exemple, peuvent être pratiquées dans la forme judo, à partir du kumi kata, mais aussi dans leur expression ju-jitsu, sur une attaque de « rue » : un coup de poing, une saisie, etc. Bref, une agression. Ce qui est ni incongru, ni exceptionnel dans la mesure où toutes les projections de base trouvent leurs origines à partir d’attaques à mains nues ou bien armées. C’est en quelque sorte leur première raison d’être.

Deuxième point : la facilité à ce que les pratiquants passent  de l’un à l’autre, du judo au ju-jitsu, ou l’inverse (sans qu’ils en soient obligés, cela se faisant en fonction d’un ressenti), ce qui permet au professeur, comme indiqué plus haut de proposer deux aspects et d’élargir ainsi son champs d’action. Si les attitudes, sont radicalement différentes, par exemple une garde ju-jitsu très basse sur les jambes (comme dans le duo system »), les élèves rencontreront les plus grandes difficultés d’adaptation avec les grandes projections du judo, elles seront donc écartées de l’enseignement et de la pratique.

Troisième point : sur le plan de l’efficacité pure, cette osmose est indispensable. Prenons l’exemple d’un coup enchaîné avec une projection ; il est souhaitable que la position des jambes soit identique pour que l’enchaînement en question se fasse naturellement  et donc le plus vite possible. La rapidité étant un critère indispensable en matière d’efficacité ; pour cela il faut qu’existe une parfaite fluidité dans la liaison entre les différentes composantes. Et puis, ces attitudes de gardes très basses  ne se retrouvent  pas dans la rue.

Pour souligner cette indiscutable compatibilité, il est possible de faire un parallèle « coups/projections ». Exemple : mae-geri-keage enchaîné avec o-soto-gari ; on trouve une similitude dans la façon de lancer la jambe pour donner le coup et dans la préparation de la projection. Un second exemple avec yoko-geri de la jambe avant enchaîné avec harai-goshi. La similitude se trouve dans la façon adoptée par  Tori pour se rapprocher d’Uke, en croisant  les pieds (le pied gauche  venant se placer derrière le droit, aussi bien pour le coup de pied que pour la projection).  On peut aussi trouver un parallèle dans la façon de lancer la jambe sur l’arrière avec ushiro-geri keage et la dernière phase d’un uchi-mata. De même qu’un gedan-geri ressemblera à un harai-tsuri-komi-ashi, en termes de forme de corps et donc d’efficacité dans la liaison.

On peut aussi ajouter, ce qui n’est pas négligeable, qu’une  telle pratique du ju-jitsu apportera aux judokas le sens du timing, de la liaison et les randoris d’atémi renforceront le coup d’œil, les réflexes, la souplesse et la condition physique. Pour les jujitsukas, une pratique très technique des projections du judo et du travail au sol sera d’une incontestable utilité. Enfin, pour tous il permettra d’acquérir ce que l’on appelle le « sens du combat ». Celui-ci se transpose d’une discipline à l’autre. Le coup d’œil, l’anticipation, certains automatismes, etc.

En résumé, pour un enseignant la maîtrise du ju-jitsu et du judo permettra de satisfaire un nombre important de pratiquants : de la petite enfance en quête d’une méthode d’éducation physique et mentale,  à l’adulte qui est à la recherche d’un art martial efficace et accessible quelque soit son âge et sa condition physique, sans oublier les judokas souhaitant se réaliser temporairement  au travers de la compétition.

Tout cela devant s’effectuer en proposant, sans imposer.

Cette complémentarité semble tellement évidente qu’il est surprenant qu’elle ne soit pas suffisamment  comprise. Tout comme il est étonnant  et regrettable que le ju-jitsu le plus « compatible » avec le judo ne soit pas (ou très peu) enseigné au sein de la fédération de judo. Il n’est jamais trop tard…

Eric Pariset

Professeur de judo et de ju-jitsu

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La régularité (et souvenirs)

Une fois inscrit dans un dojo, ce qui est une excellente initiative, il va falloir se décider, si ce n’est déjà fait, sur le nombre de séances hebdomadaires que nous allons consacrer à notre art.

Dans ce domaine, comme dans beaucoup d’autres, ce n’est pas la quantité, mais la qualité qui est importante. En termes de qualité, ce sera avant tout la régularité qui sera déterminante pour faire des progrès.

La fréquentation (le nombre de séances par semaine)  sera définie en  fonction des objectifs de chacun, de son temps libre, par rapport aux obligations familiales et professionnelles, mais aussi de sa condition physique du moment.

Au début, il s’agit d’être raisonnable, quitte à monter en puissance au cours de la saison. Je préfère quelqu’un qui affiche des prétentions raisonnables à un autre qui affirme vouloir s’entraîner tous les jours et que l’on ne voit plus au bout de quelques semaines. Surtout s’il s’agit d’un début dans la pratique ou encore d’une reprise après plusieurs années de diète physique.

Parfois, on me dit que pratiquer une seule fois par semaine, cela ne sert à rien. A cela je réponds qu’il vaut mieux pratiquer une fois par semaine que… zéro fois. Par contre si on ne peut consacrer qu’une séance hebdomadaire, il faudra s’astreindre à une indispensable régularité.

Cette régularité ne doit pas être considérée comme un effort ou une contrainte, mais tout simplement comme une discipline personnelle.  Un peu de rigueur avec soi-même ne peut pas nuire.

C’est vrai que tout au long de ma carrière j’ai assisté à une évolution dans le domaine de l’importance que l’on donne à la pratique d’un art martial.

Certes les objectifs ne sont pas les mêmes pour un athlète qui fréquente le haut-niveau et pour une personne qui inscrit ses entraînements dans le loisir. Cependant, il fût un temps où les séances étaient gravées dans le marbre, rien ne venait déranger le planning adopté en début de saison.

Parfois, il faut bien l’admettre, il existe l’impression que la ou les soirées de cours ne sont pas les priorités et parfois même qu’elles deviennent une sorte de « roue de secours » à l’occasion d’un soir durant lequel on n’a pas mieux à faire. Je caricature un peu mais, pour quelques-uns, la vérité n’est pas loin.

Comme souligné plus haut, je me souviens d’un temps où il ne fallait pas toucher aux soirées réservées à l’entrainement. C’était le cas, dans les années 1960 et 1970 dans bien des dojos et notamment dans celui qui a été mon premier, le dojo de la Rue des Martyrs. Les plus anciens qui l’on fréquenté régulièrement et même ceux qui étaient de passage n’ont pas oublié ce lieu qui mérite le nom de mythique, sans exagération sur le qualificatif.

Il y avait deux entraînements assez « forts » par semaine, c’était le mardi et le vendredi soir, et bien jamais il ne serait venu à l’idée d’en manquer ne serait-ce qu’un seul. Les sorties ne pouvaient en aucun cas être programmées un de ces soirs, tout comme l’acceptation où l’organisation d’un dîner !

Heureusement, il reste encore des pratiquants qui se fixent en début de saison cette discipline. Ils en seront doublement récompensés ; d’abord par des inévitables progrès et par une fierté vis-à-vis d’eux même.

Bonne pratique et bonne saison à toutes et à tous.

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le ju-jitsu, petite fiche technique et la rentrée…

Le ju-jitsu se compose de techniques de coups (atemi-waza), de projections (nage-waza) et de contrôles (katame-waza).

Ses principes de base sont la non opposition et l’utilisation de la force de l’adversaire ; de façon directe ou en utilisant  le principe d’action réaction.

L’utilisation des coups (atemi-waza) aura pour principal objectif de déséquilibrer.

Pour projeter un adversaire (nage-waza) on utilise différents mécanismes. La bascule au-dessus du centre de gravité, la suppression d’un point d’appui ou empêcher l’adversaire de reprendre l’équilibre sur l’avant  ou sur l’arrière, et quelques autres. Comme indiqué plus haut, le déséquilibre nécessaire pourra aussi est provoqué par un coup.

Les contrôles (katame-waza) ont une importance majeure dans la mesure où ils permettent de maîtriser quelqu’un sans forcément mettre ses jours en danger.

En ju-jitsu toutes les défenses sur toutes les situations d’attaque sont étudiées, debout mais aussi au sol.

On apprend à riposter sur des agressions à mains nues ou bien armées.

Des situations de défense contre plusieurs adversaires sont prises en considération.

Pour bien pratiquer le ju-jitsu, il est indispensable de maîtriser les « ukemis », les brise chutes. Sur l’arrière et sur l’avant. C’est incontournable lors des répétitions, mais également conseillé afin de limiter les dégâts lors d’une perte d’équilibre dans la rue, sur de la glace par exemple.

Le ju-jitsu est une méthode de self défense efficace, pour peu qu’on la pratique de façon régulière, mais c’est aussi  une « école de vie ». Elle apporte un bien être physique et mental et contribue à une meilleure vie en société.

L’apprentissage des techniques de combat doit avoir comme objectif de ne jamais avoir à s’en servir, sauf cas de force majeure. De plus, dans la pratique, le but est éducatif et non destructif, nous ne sommes pas dans un dojo pour nous faire mal, mais pour apprendre à ne pas nous faire mal.

Concernant le ju-jitsu, il existe beaucoup d’écoles et de styles, celui que je pratique et enseigne est à but non compétitif, de façon à ce qu’il conserve son aspect traditionnel et l’ensemble des ces techniques originelles.

En effet, la compétition impose un règlement et la suppression de certaines techniques jugées, à juste titre, trop dangereuses. De fait, c’est une partie de l’efficacité qui est confisquée.

Quelle que soit la discipline que vous pratiquez, je vous souhaite une bonne rentrée.

Encore quelques mots pour clore cet article en insistant sur le fait que lorsqu’on inscrit en septembre dans un dojo, il faut se faire la promesse d’aller jusqu’au bout de la saison, et bien plus encore.

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Les méthodes d’entraînement…

L’article de cette semaine est consacré aux méthodes d’entraînement.

Ce sont des exercices de perfectionnement possédant, chacun dans son domaine une spécificité. Ils permettent de renforcer la vitesse, les automatismes, la tonicité, la forme de corps, le placement, les déplacements, etc.

Ils renforcent ces qualités  dans le domaine de l’atemi-waza (le travail de coups), du nage-waza (les projections) et dans le ne-waza (le travail au sol). Ils  peuvent se faire seul ou à deux (le plus souvent), mais aussi à plusieurs, statiques ou en déplacement.

Il y a les exercices qui consistent à faire d’inlassables répétitions sans aucune opposition de la part du partenaire et d’autres qui se font avec une opposition plus ou moins importante, mais toujours conventionnelle.

Par conséquent on peut définir deux groupes : le premier où le partenaire ne produit aucune opposition et le second au cours duquel il offre une certaine résistance qui permet de se renforcer en situation d’opposition relative.

La plus connue de ces méthodes d’entraînement est l’uchi-komi ; elle consiste à répéter une technique de projection sans faire chuter, juste en soulevant le partenaire. On peut aussi effectuer cette répétition dans le domaine de l’atemi-waza et du ne-Waza. Pour certaines techniques l’uchi-komi peut aussi s’effectuer dans « le vide », c’est-à-dire tout seul.

On trouve ensuite (plus particulièrement dans le domaine des projections) le nage-komi qui consiste à se faire chuter à tour de rôle, ou plusieurs fois de suite, avec un certain rythme. Et puis, il y a le randori (qui n’est pas un véritable combat) et qui offre un travail en opposition « mesurée », sur un thème précis, au sol et debout, en atemi-waza et en projections.

On oublie trop souvent des exercices tels que le kakari-geiko et le yaku-soku-geiko. Le premier permet à Tori de renforcer son système d’attaque sans la peur de contre prise de la part d’Uke. Celui-ci se contentant d’essayer d’esquiver les initiatives de Tori, l’obligeant ainsi à s’adapter et à trouver d’autres solutions.

Le second, le yaku-soku-geiko, que l’on peut qualifier de « randori souple » offre la possibilité aux deux protagonistes de s’exprimer dans une opposition uniquement axée sur une reprise d’initiative, sans contre prise directe, uniquement en « sen-o-sen. », l’attaque dans l’attaque (pour ce qui concerne les projections).

On pratique également cet exercice en atemi-waza, on peut utiliser des gants de boxe qui servent de cibles. Uke « appelant » les coups en plaçant les gants sur différentes parties du corps. A lui de diversifier les demandes pour que Tori diversifie ses coups.

En ne-waza existent aussi des méthodes d’entraînement. Une que j’affectionne particulièrement est de définir une  position de départ – par exemple Tori sur le dos et Uke entre les jambes – et à partir de là, Tori a une minute pour aboutir à un résultat. Uke ne faisant que de la défense. Cela permet au premier de travailler son système d’attaque sans craindre de se faire contrer.

Une autre méthode, purement ju-jitsu (que mes élèves connaissent bien), consiste à répéter une technique de défense sur une situation précise, puis une seconde et ensuite de les enchaîner vite et fort, sans temps d’arrêt ; de même avec une troisième et ainsi de suite, jusqu’à six, ce qui est déjà très bien.

Les katas peuvent aussi être considérés comme des méthodes d’entraînement, puisqu’ils sont le reflet d’un combat. Un combat pré arrangé, certes, mais qui permet d’affûter les techniques et d’acquérir des automatismes.

Les exercices qui se limitent aux séries de répétitions, seul ou avec un partenaire, peuvent parfois sembler ingrats ; la récompense viendra avec le constat des progrès réalisés lors des randori. Et lorsque ces randori en  question sont exécutés avec un partenaire possédant le même état d’esprit, c’est à dire démunie de toute violence, ils ne sont jamais dépourvus d’un aspect ludique, ce qui n’est pas incompatible avec une pratique sérieuse des arts martiaux.

 

Soulac 2022, le retour…

J’ai le plaisir d’annoncer le retour du stage de Soulac-sur-Mer, au mois d’août prochain. Ce sera du dimanche 14 au vendredi 19.

Soulac et le ju-jistu, c’est une longue histoire. Elle a commencé en 1986, elle a duré jusqu’en 2010, soit vingt-cinq sessions. En 2011, j’ai décidé de faire une pause.

Nous sommes dans le département de la Gironde, sur la Pointe de Graves. Venant du Sud de la France, on y accède en passant par Bordeaux qui se situe à 80 kilomètres. Venant du Nord, à partir de Royan il faut emprunter le bac pour traverser l’estuaire de la Gironde jusqu’au Verdon qui se trouve à quelques kilomètres de Soulac.

Les grandes plages, l’océan, la forêt : Soulac, c’est la nature, mais aussi une ambiance familiale, une ambiance qui sied parfaitement au déroulement d’un stage de ce type. Vacances et ju-jitsu se marient à merveille pour une semaine inoubliable.

C’est l’occasion d’aborder le ju-jitsu d’une façon différente, de s’immerger dans l’art martial intensément, de se perfectionner techniquement et de se faire ou refaire une parfaite condition physique. Les entraînements ont lieu le matin, l’après-midi étant libre ; nous sommes aussi en vacances ! La baignade, le repos, mais également les activités proposées par la station. Impossible de s’ennuyer pour les accompagnateurs.

Soulac, c’est aussi un ensemble de magnifiques villas au style si particulier.

Évidemment, comme nous serons en août, il est prudent de ne pas tarder dans les réservations concernant l’hébergement.

Le plus simple, c’est  de se renseigner auprès de l’office du tourisme : camping, chambres chez l’habitant, locations de vacances et gîtes, chambres d’hôtes, hôtels, villages vacances, résidence de tourisme, air de camping-car, etc.

Comme indiqué plus haut, nous sommes dans une cité  balnéaire à dimension humaine, on peut tout autant s’y amuser que s’y reposer en famille.

Je reviendrai régulièrement sur ce stage, les brochures seront disponibles en janvier, mais dès à présent, vous pouvez me contacter pour obtenir les informations que vous souhaiteriez.

A noter que le stage est ouvert à tous les pratiquants d’arts martiaux.

Je ne cache pas ma joie de renouer avec ce rendez-vous. D’après les échos qui  me parviennent  régulièrement, je ne suis pas le seul à conserver d’inoubliables souvenirs de ces étés soulacais.

A très vite.

Le professeur

Il y a des professeurs qui ont  une technique parfaite et une très bonne pédagogie, c’est l’idéal. Il y a ceux qui ont une maitrise technique moyenne mais une excellente pédagogie, c’est l’essentiel.  Il y a ceux qui maitrisent parfaitement les techniques, mais qui ne possèdent qu’une pédagogie relative, c’est dommage. Enfin, il y a ceux qui sont mauvais techniciens et mauvais pédagogues, heureusement c’est rare ! Ces derniers ne doivent pas avoir beaucoup d’élèves, sauf s’ils n’ont pas de concurrence.

La semaine dernière j’évoquais le choix d’une discipline, mais le choix du professeur est tout aussi important. Démontrer parfaitement une technique est une chose,  qu’elle soit assimilée par les élèves, en est une autre. « L’essentiel n’est pas ce que l’on enseigne, mais ce que les élèves apprennent ». Cette citation d’André Giordan (dont vous trouverez le parcours sur Internet) est éloquente. Un cours n’est pas un show et les explications se doivent d’être concises et ne pas se transformer en un discours interminable.

Comment savoir si l’enseignant d’un dojo est compétent et s’il nous conviendra ? Un néophyte est forcément privé de moyens d’évaluation.  Il y a la réputation bien évidemment, mais encore faut-il que celle-ci soit fondée  sur ce que nous recherchons. Un professeur peut former d’excellents champions, mais si l’objectif est de trouver une pratique utilitaire ou essentiellement tournée vers le loisir,  ces compétences là ne seront pas utiles.

Si c’est  un ami qui nous conduit dans son dojo, ce qui est souvent le cas, il est préférable (là aussi) que les aspirations de cet ami soient en concordance avec les nôtres.  Il faudra donc souvent  s’en remettre à la première impression et surtout ne pas avoir peur d’échanger avec le professeur et avec quelques habitués du dojo avant de s’engager.

Le métier de professeur, quelque soit la discipline enseignée (français, mathématiques, chant, danse, arts martiaux, etc.) est un des métiers les plus beaux mais aussi les plus difficiles. Lors du confinement que l’on nous a infligé au printemps dernier, certains parents, obligés de faire la classe à leurs enfants, ont pris conscience de cette réalité. Certes, chacun son métier et on peut opposer que c’était difficile pour eux dans le mesure ou ce n’est pas le leur, mais quand même…!

Pour être enseignant il est préférable de posséder quelques prédispositions, mais cela ne suffit pas. Georges Brassens disait : « Le talent sans le travail n’est qu’une sale manie ».
Donc, il faut toujours se remettre en question à chaque début de saison et veillez à ce que la passion ne s’éteigne jamais.

L’une des principales qualités d’un professeur qui s’adresse à différentes populations, comme c’est souvent le cas dans les arts martiaux, c’est d’être capable de s’adapter à l’âge et au niveau technique des élèves. Et en particulier aux débutants (qui sont les ceintures noires de demain). D’où l’importance du « premier professeur », celui qui bâtit les fondations. Dans un des mes articles publiés sur mon blog et sur Facebook, j’avais insisté sur ce point essentiel. J’avais même cité en exemple l’ex-danseuse étoile, Marie Agnés Gillot, résidant à Paris et qui accompagnait son fils chaque semaine en Normandie pour qu’il commence la danse avec celui qui avait été son premier professeur.

Dans le domaine qui est le notre, le professeur est un passeur de technique, mais il est aussi le transmetteur des fortes valeurs attachées aux arts martiaux, notamment ce fameux « Code moral », souvent affiché, pas toujours appliqué !

Donc, au moment de commencer, il est préférable de ne pas se tromper. Les mauvaises habitudes se prennent plus vite que les bonnes et elles sont tenaces.

Avec le temps on se souviendra que c’est à ce premier professeur que l’on doit d’être le pratiquant que l’on devenu ; il nous a fait découvrir et aimer une discipline et un art dans lequel nous nous épanouissons.

eric@pariset.net