Préférence

 

img153Avec le ju-jitsu, nous avons la chance de pratiquer une discipline on ne peut plus complète. Tout y est étudié : travail à distance, au contact, debout et au sol. Entre l’atémi-waza (le travail des coups), le nage-waza (le travail des projections) et le ne-waza (le travail au sol), chacun possède un terrain de prédilection et un secteur qu’il affectionne plus particulièrement. Souvent parce que l’on s’y sent plus à l’aise, mais parfois la fascination n’y est pas étrangère, ou encore l’aspect pratique et éthique.
Me concernant, je n’ai jamais caché que ma préférence allait vers les projections, avant le sol et le travail des coups.
Les projections représentent la perfection dans le domaine de l’efficacité en matière de corps à corps, dans la mesure où, lorsque certains principes de base sont assimilés, « tout le monde peut faire tomber tout le monde » et cela est fascinant. C’est là que le principe d’utilisation de la force de l’adversaire prend toute sa signification. Ensuite se dégage un côté artistique indéniable. Et puis, qui n’a pas connu l’intense émotion que représente une projection parfaitement réussie après un long apprentissage ne peut partager cette opinion. La récompense de l’assiduité et de la persévérance. On pourrait leur reprocher qu’en randoris (combats d’entraînement), elles peuvent être dangereuses, pour peu que l’on s’entraîne avec une brute ou un maladroit. Sur le plan purement utilitaire, elles nécessitent le contact, mais malheureusement (ou heureusement), on y arrive très vite… au contact !
Le travail au sol est différent dans la mesure où la vitesse n’est pas déterminante, au contraire de celui des projections et des coups. Par contre, il ne faut pas se leurrer, l’entraînement dans ce secteur est vorace en énergie. Mais du coup, il donne une excellente condition physique et participe à un développement harmonieux du corps. Une musculation naturelle, en quelque sorte ! Très peu de blessures sont à déplorer, il est l’un des secteurs dans lequel l’expérience joue un rôle inestimable et permet de s’exprimer très longtemps. Enfin, pour peu que l’on ait eu la patience d’acquérir une certaine maîtrise, il ne faudra surtout pas bouder le malin plaisir que l’on éprouvera en jouant « au chat et à la souris ». Côté pratique, et bien que ce ne soit pas dans ce secteur que débute un combat, son efficacité est incontestable en l’occurrence pour finaliser.
Quant aux atémis, leur étude est indispensable, mais bien plus encore l’est l’art de les éviter. Par contre, pour « doser » une riposte, il faut une très grande maîtrise. Pour ce qui est du plaisir éprouvé à l’entraînement, il sera essentiellement fonction du partenaire. C’est pourquoi il sera indispensable d’être dans un environnement dans lequel l’intégrité physique est une donnée primordiale. Il s’agit là d’un secteur dans lequel, sauf à se transformer en machine infernale, il est nécessaire de faire preuve d’un parfait contrôle, ce qui à la longue peut engendrer une certaine frustration. A l’inverse du travail au sol et du travail debout, dans lesquelles nous pouvons nous engager totalement et aller au bout de l’action. Enfin, les frappes au sol me gênent considérablement. Parce que, dans un affrontement, soit nous les portons à fond et c’est impraticable, soit elles faussent les données du combat.
Avant que s’exprime une préférence, il est nécessaire de tester tous les domaines ; notre art offre cette découverte. Et puis, chaque secteur a son utilité et enfin et surtout, il n’existe pas de bon ou de mauvais domaines, mais des bonnes et des mauvaises façons de les pratiquer.
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Encore un pont !

Samedi dernier était organisé un passage de grades EAJJ/FEKAMT à Paris. Sept candidats, cinq pour le 1er dan et deux pour le 2e, nous ont offert de belles prestations techniques. Résultats, sept reçus au grade supérieur. Concernant notre club, il compte désormais quatre nouvelles ceintures noires. Carine Polombo, Bastien Chanot, Mark Eacersall et Matthieu Gray auront l’honneur de porter cette ceinture emblématique. Les trois autres promus appartiennent au « club ami » de Drancy, dans lequel enseigne Pierre Tournet.
On a beaucoup écrit sur cette fameuse ceinture noire, notamment sur ce blog. Mais ne boudons pas notre plaisir en y rajoutant quelques lignes. En insistant peut-être sur le fait que l’accession à cette distinction n’est pas que le résultat d’un passage ponctuel, mais aussi celui de nombreuses heures d’entraînement et d’inlassables répétitions. Vous me direz que c’est une évidence ; sans travail, pas de résultat. Sans aucun doute, je ne soutiendrai pas le contraire. Mais justement, pour arriver à ce résultat, cela passe par un sacrifice en matière d’emploi du temps, tout du moins durant plusieurs mois avant la date fatidique. Un grade « compétition », comme il en existe en judo, se prépare à l’occasion des entraînements. Donc, pas de travail supplémentaire, si ce n’est de la régularité. C’est d’ailleurs dommage de franchir ces échelons – que le fondateur du judo voulait qu’ils soient la représentation de l’esprit, de la technique et du corps (Shin-Gi-Tai) – en se limitant aux performances essentiellement physiques. Mais revenons aux efforts qu’il faut consentir pour préparer notre ceinture noire (et la réussir). D’abord, il faut être arrivé à la ceinture marron, c’est-à-dire avoir pratiqué la même discipline plusieurs années durant, ce qui à notre époque est de plus en plus rare. Ensuite, il faut chercher un partenaire, le trouver, faire en sorte qu’il y ait des points communs, pas simplement sur le gabarit, mais aussi sur les emplois du temps respectifs. Etre prêt à sacrifier des grasses matinées, des soirées festives ou tout simplement familiales. S’astreindre à une régularité ainsi qu’à des efforts de mémorisation, de répétitions de chutes, d’imagination, etc. À partir de ce moment, une importante partie du grade est méritée et pour ainsi dire acquise. Reste l’autre, qui sera réussie le jour J, pour peu que le mental soit présent et qu’un malheureux grain de sable ne vienne pas enrayer la belle mécanique.
Le club a connu une belle semaine, elle s’annonçait relativement calme, pour cause de pont du 8 mai, et pourtant, un stage complet vendredi matin et un « carton plein » samedi après-midi ! Enfin, pour finir, un nouveau record en matière de personnes atteintes sur Facebook après la publication des résultats de samedi ! Vive les ponts !
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Entre deux ponts

Cette semaine marque le retour des enfants après quinze jours de vacances de printemps. A cette occasion, il m’est revenu à l’esprit une remarque émanant d’un parent : « On se sent moins seul lorsque l’on vous confie nos enfants. » Bien naturellement cette remarque est réconfortante, bien que notre vocation de professeur d’arts martiaux soit avant tout la dispense d’un savoir à l’aide d’outils pédagogiques, mais un minimum de discipline et donc de respect des consignes est indispensable. Et puis, nous possédons un code moral qui peut et devrait également se retransposer dans la vie, en dehors du dojo. A l’inverse, j’ai eu droit à une réflexion beaucoup moins amène, après avoir été obligé d’élever la voix sur un très jeune élève ? son père tentant de le disculper avec le prétexte qu’il s’agissait d’un enfant (dans le cas où je ne m’en serais pas aperçu). A ce titre, il faudrait donc être « compréhensif » et laisser faire, tout et parfois n’importe quoi, y compris en face de comportements qui peuvent être dangereux, quitte à être cloué au pilori en cas d’accident par les mêmes personnes. Ces deux exemples sont intéressants ; dans le premier, l’enfant est un élève sans problème de discipline, mais il n’en est pas de même pour le second. Ceci explique vraisemblablement cela !
Comme il est courant de le dire : sans transition, nous passons au deuxième sujet de ce billet. Il porte sur le record de personnes atteintes sur la page Facebook du club, à l’occasion de l’article publié la semaine dernière. Plus de 1 000 personnes s’y sont intéressées. Il faut rappeler que je traitais de la fameuse rivalité du moment, à savoir celle du MMA et du judo. Comme quoi le sujet passionne. Il existe un emballement médiatique, aussi intéressant qu’étrange, même des quotidiens de prestige s’emparent régulièrement du sujet.
Rendez-vous la semaine prochaine pour un « entre le deuxième et le troisième pont » !
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Un débat

Décidément le combat entre le judo et le MMA alimente l’actualité sportive. D’une certaine façon, j’y contribue personnellement avec ce troisième billet sur le sujet. Dimanche 25?avril, c’est Stade 2, animée par l’ex-championne de judo, Céline Géraud, qui proposait un débat entre Jean-Luc Rougé, président de la Fédération de judo et Bertrand Amoussou, représentant du MMA en France. La légalisation de la pratique du MMA dans notre pays en était le sujet, ainsi que l’interdiction des combats UFC. Cette émission n’a pas franchement fait avancer le débat, chacun campant sur ses positions. Cette affaire qui s’éternise m’inspire quand même quelques réflexions. D’abord, il ne faut pas tout mélanger, MMA et UFC sont deux choses différentes et bien heureusement, pour les pratiquants lambda de ce MMA, qui, si c’était le cas, ne pourraient se rendre au travail les lendemains d’entraînement. Ensuite, ce n’est pas moi qui vais être contre une discipline où sont étudiés les coups, les projections et les contrôles et qui m’en rappelle étrangement une autre. Simplement si le but est de se singulariser en proposant une pratique dépouillée au niveau des quelques contraintes qu’impose un art martial traditionnel, cela justifie-t-il un tel battage médiatique?? Et est-ce que la pratique en short et T-shirt délivre davantage d’efficacité et qu’au contraire, le judogi en retire?? Les simulacres de frappes au sol – lors des entraînements -, suffisent-ils à faire de cette discipline la panacée des sports de combat?? Que de nouvelles pratiques voient le jour, que de nouveaux talents puissent s’exprimer est dans l’ordre des choses et s’y opposer serait une sorte de totalitarisme. À l’inverse, cela pourrait en devenir un de l’esprit que d’affirmer que la nouveauté est forcément la vérité ! Sans vouloir polémiquer, on peut aussi se demander pourquoi appeler MMA ? ce qui signifie, en français, mélange d’arts martiaux ? une discipline qui désire s’affranchir des traditions que l’on trouve essentiellement et justement dans les arts martiaux. Maintenant, on peut comprendre que la Fédération de judo voie d’un mauvais œil que des professeurs qu’elle a formés et qui, avec le diplôme de judo, vont enseigner une discipline concurrente. Il aurait peut-être été judicieux de laisser se développer en son sein et en son temps un ju-jitsu plus « conciliable » avec le judo, comme cela avait été l’idée (mal comprise) dans les années 1970. Certes, le ju-jitsu existe au sein de la FFJDA, mais – tout comme dans la vie en général – nous ne sommes pas à un paradoxe près, ce ju-jitsu-là est-il vraiment compatible, avec le judo ? Tout comme il est curieux, et sans doute dommage, que ce soit des ju-jitsu  « assez judo » au niveau des formes de corps qui se trouvent en dehors de la Fédération… de judo. Cela n’est pas un autre débat, tout est lié, et certains problèmes n’auraient peut-être pas existé avec un peu plus de « souplesse »  comportementale?! Affaire à suivre, mais pas trop longtemps au risque de  lasser.

Site du club de ju-jitsu Éric Pariset?: www.jujitsuericpariset.com

Apaisant

Je ne résiste pas à l’envie de proposer de temps à autre des petits contes, toujours issus du même recueil : Contes et récits des arts martiaux de Chine et du Japon. Dans cette période durant laquelle certains profitent d’un peu de repos, ce qui est toujours propice à la réflexion, je vous invite à savourer le (court) texte ci-dessous.
Un samouraï se présenta devant le maître zen Hakuin et lui demanda :
— Y a-t-il réellement un paradis et un enfer ?
— qui es-tu ? demanda le maître.
— Je suis le samouraï…
— Toi, un guerrier ! s’exclama Hakuin. Mais regarde-toi. Quel seigneur voudrait t’avoir à son service ? Tu as l’air d’un mendiant.
La colère s’empara du samouraï. Il saisit son sabre et le dégaina. Hakuin poursuivit :
— Ah bon, tu as même un sabre ? ! Mais tu es sûrement trop maladroit pour me couper la tête.
Hors de lui, le samouraï leva son sabre, prêt à frapper le maître. A ce moment celui-ci dit :
—  Ici s’ouvrent les portes de l’enfer.
Surpris par la tranquille assurance du moine, le samouraï rengaina son sabre et s’inclina.
— Ici s’ouvrent les portes du paradis, lui dit alors le maître…
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Clés en main

Dans le sondage mis en ligne sur le site du club au mois de mars, ce sont les clés qui ont eu la préférence des internautes dans le domaine des contrôles qui réunit les clés, les étranglements et les immobilisations. En choisissant ce secteur, c’est la sagesse qui s’exprime. Les clés réunissent à la fois le critère de l’efficacité et celui de la maîtrise et cela dans les deux sens du terme. Maîtrise de l’adversaire et de l’intensité de la riposte. Celle-ci, ne l’oublions pas, se devant être proportionnelle à l’attaque. (Plus facile à écrire qu’à réaliser !) L’immobilisation, si elle symbolise un incontestable ascendant sur l’adversaire, offre malgré tout quelques failles. A l’inverse, l’étranglement pourra être par trop radical ! La clé permet, en quelque sorte, de « modérer » la riposte. Cela étant, il faut admettre que la réussite d’une telle technique demande un long apprentissage, résultat d’une pratique régulière et qui symbolise en quelque sorte la quête des pratiquants d’arts martiaux ; à savoir tenter d’approcher au plus près une parfaite maîtrise dans tous les domaines.  
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Le jugement

Ce nouveau billet s’inscrit dans la suite de celui de la semaine précédente.
Il n’est pas facile, tout du moins stressant, de se faire juger (ou examiner), cela l’est tout autant, sinon davantage, de juger. Que ce soit dans le cadre de la justice de notre pays, comme l’on dit, ou bien de celui d’un examen. Connaissance, objectivité et nuances sont indispensables pour évaluer. La connaissance du programme examiné semble une évidence, et pourtant quelquefois, on pourrait en douter… L’objectivité peut parfois être mise à mal en fonction de critères inavouables. Et puis, il faut être capable de faire preuve de nuance, par rapport à des éléments concrets.
Arrêtons-nous sur ce qui nous concerne plus particulièrement, à savoir les passages de grades.
Passons sur le premier point qui concerne la nécessité de la connaissance parfaite du programme à examiner, bien que parfois certains jugent soient investis d’une responsabilité qui dépasse leur compétence. Et, qui plus est, sont « grisés » par un pouvoir inhabituel. Abordons le deuxième point qui est plus délicat, celui de l’objectivité. Certes, aucun examinateur n’avouera une carence dans ce domaine. Pourtant l’expérience prouve qu’il faut être vigilant. Et ce n’est pas la moindre qualité que l’on réclame à un juge,  qui se doit d’exécuter sa tâche en fonction de l’unique prestation, sans prendre en considérations d’autres éléments.
Quant à la nuance, il s’agira de prendre en considération le niveau de l’examen, en l’occurrence le grade. Mais aussi l’âge. Ne pas réclamer la perfection – si tant est qu’elle existe – pour l’obtention d’un 1er dan, au risque d’être bien embêté pour le 5e. Et puis, pour un jeune candidat, le niveau demandé ne sera pas le même que celui d’un pratiquant plus âgé ; le jury devant faire preuve d’une exigence plus importante quant à la condition physique, par exemple ! Enfin, il faudra faire la nuance entre les fautes relatives, qui demandent de la part des juges une simple remarque et d’autres, en rapport direct avec l’efficacité qui, elles, doivent être sanctionnées.
En résumé, pour faire partie du jury, il faut être compétent, impartial et… il faut réfléchir ! 
Cependant, à l’inverse, en cas d’échec, la personne examinée ne doit pas systématiquement reporter la responsabilité sur un tiers, en l’occurrence, l’examinateur et/ou le professeur. La capacité à admettre ses erreurs devra exister.
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Toujours à propos des katas

J’ai toujours été un ardent défenseur des katas. Mais à cause d’une certaine méconnaissance dont font preuve certains à leur égard, ces exercices risquent d’être  déviés de leur utilité première.
Les katas ont été créés avant tout pour regrouper les techniques dans des  classifications, facilitant ainsi leur mémorisation et leur transmission au travers des âges.
Ensuite, ils font office de travail  technique, physique et mental. Ils peuvent aussi être utilisés comme méthodes d’entraînement. Ils sont également des exercices de style et de démonstrations.
Ils permettent de faire la distinction entre une simple méthode de combat et un art martial.
Enfin, on peut les utiliser comme moyen d’évaluation lors des passages de grades.
Mais en aucun cas, ils ne doivent être considérés comme une purge qu’il faudrait s’administrer quelque temps avant l’accession à un grade supérieur.
Or, ce n’est pas – encore – une généralité, certains membres de jury (toutes fédérations confondues) ont tendance, par une conception erronée de ces formes de travail, à provoquer une sorte de rejet à leur égard. Les katas ne sont pas des « machines à recaler », mais, en l’occurrence à l’occasion d’un examen, une démonstration au travers de laquelle on  constatera une bonne maîtrise globale de la part du candidat. Enfin, en tant que juge, on se doit de hiérarchiser les éventuelles fautes.
Il est temps de replacer le kata dans sa véritable fonction afin d’éviter que certains s’en détournent.  Ils sont une part de notre patrimoine technique et pourquoi pas le revendiquer, de notre patrimoine culturel.
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Bercy 1995

Samedi prochain aura lieu le 30e festival des arts martiaux organisé par le magazine Karaté Bushido. Pour cause de rénovation de Bercy, c’est le Palais des congrès qui accueillera l’événement. Avec une capacité d’accueil largement inférieure, il est certain que la salle de la porte Maillot fera beaucoup moins d’heureux. À douze reprises j’ai eu le plaisir de présenter notre discipline dans ce qui devenait une fois par an et l’espace d’une soirée, le plus grand dojo du monde. Chacune de ces participations fut un grand moment. Parmi celles-ci, j’ai une préférence pour l’édition de 1995. Il se trouve que cela fait juste vingt ans. J’ai pensé fêter cet anniversaire en vous proposant de la découvrir ou d’en profiter une nouvelle fois. Mes partenaires étaient Laurent Rabillon, André Ohayon et Olivier Hermeline. Je les remercie une nouvelle fois pour leur collaboration. D’un naturel assez critique, non pas par plaisir, mais par exigence, autant vis-à-vis des autres, mais encore plus de moi-même, j’ai une tendance à remarquer les imperfections, plutôt que de sombrer dans une béate admiration qui n’engendre pas de remises en question. Cela étant, je sais aussi apprécier ce qui est réussi, surtout chez les autres, d’ailleurs. La préparation de ces démonstrations demandait beaucoup de travail. Élaboration d’un scénario qui serait prétexte à la démonstration technique. En ayant comme objectif de démontrer un maximum de situations d’attaque. En face desquelles nous devions proposer une bonne représentation de l’arsenal technique appartenant au ju-jitsu, sans oublier qu’il s’agissait aussi d’un spectacle. Et à ce titre, la nécessité de sélectionner ce qui offrait à la fois de l’efficacité et du démonstratif s’imposait. Pour un bon résultat, il était absolument indispensable de procéder à d’inlassables répétitions, pour des raisons d’automatisme, mais aussi, tout simplement de condition physique. Les pratiquants comprendront. Pour conclure, j’espère que les spectateurs passeront une bonne soirée samedi prochain, même si, apparemment, une nouvelle fois, le ju-jitsu traditionnel sera absent du plateau.
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Judo et MMA

La semaine dernière, en publiant mon billet sur ce blog, je ne pensais pas être autant dans l’actualité. En effet, la Fédération européenne de judo vient de prendre la décision d’annuler les championnats d’Europe de judo. Ils devaient avoir lieu en avril à Glasgow. Par conséquent, leur organisation avait  été confiée à la fédération britannique. Il se trouve que le principal sponsor de ce championnat en était l’Ultimate Fighting Championship (UFC). Celui-là même qui organise les combats professionnels de ce fameux MMA. Or, le judo est absolument contre ces combats (voir le précédent article). La principale raison évoquée est d’ordre moral et éthique. La seconde a vraisemblablement attrait à la défense d’intérêts plus « concrets ». Le judo redoutant une concurrence de la part de cette nouvelle pratique. Cela se matérialisant à la fois par une perte de licenciés et d’une possible migration d’athlètes dans des sphères plus lucratives. La décision d’annuler ce championnat d’Europe désorganise quelque peu la saison sportive et par conséquent la préparation des judokas. Certains pensent, par ailleurs, que cela produit l’effet inverse de celui recherché, en déclenchant une bronca médiatique.

Quel que soit l’angle par lequel nous aborderons cette affaire, il est toujours question d’intérêts qui nous dépassent ; en tout cas qui dépassent ceux des principaux concernés, à savoir les athlètes. Personnellement je ne suis pas pour l’organisation de tels combats durant lesquels (presque) tout est permis. Ils ne permettent pas de véhiculer les valeurs morales attachées au sport en général et surtout ils semblent dangereux pour les participants. Les troisièmes parties de vie sont parfois « douloureuses » pour des pratiquants de disciplines pourtant « raisonnables », qu’en sera-t-il pour les rescapés de celles qui le sont moins !   

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