Aujourd’hui on s’arrête à la lettre O comme Opposition et plus exactement la non-Opposition, principal symbole de notre discipline.
Surmonter l’habitude d’employer la force contre la force est une des choses les plus difficiles de l’entraînement du judo (et du ju-jitsu). On ne peut espérer progresser sans y parvenir. Jigoro Kano
Il serait dommage d’oublier que la non-opposition est « le principe de base » du ju-jitsu, notamment celui de l’Ecole traditionnelle Yoshin Ryu (Ecole du cœur de saule), l’une de celles qui avait largement inspiré Jigoro Kano lorsqu’il a souhaité « ressusciter » notre art martial. Malheureusement certains ont tendance à l’oublier.
Avec la non-opposition, nous sommes en présence d’un principe d’une grande intelligence. Il mériterait de ne pas être simplement utilisé dans les affrontements physiques, mais aussi dans le quotidien. L’opposition frontale ne peut donner raison qu’au plus fort physiquement et dans la société elle ne débouche jamais sur un accord constructif. N’allons pas jusqu’à mettre en avant le dicton populaire suivant : « il vaut mieux céder à l’âne que le tuer », mais on peut s’en inspirer.
Plusieurs principes sont attachés au ju-jitsu, mais celui de non-opposition, régit les autres : addition de forces, utilisation de celle de l’adversaire, action-réaction, etc. Ces principes ne sont applicables qu’en association avec celui de non-opposition.
Il s’agit tout simplement de se retirer de la trajectoire d’une force qui avance sur vous. Ensuite – première possibilité – sans s’en occuper davantage, la laisser s’éteindre toute seule en allant mourir dans le néant. Autre possibilité (si l’on veut maîtriser celui qui attaque), celle qui consiste à conduire la force en question, en y ajoutant la notre ; ce sont les principes d’utilisation de la force de l’adversaire et de l’addition des forces. On peut aussi y ajouter simultanément un obstacle, au niveau des jambes de l’attaquant, par exemple, afin de le faire chuter. Cette dernière description, sommaire j’en conviens, pourra servir de première explication pour une technique comme hiza-guruma, permettant de bien la comprendre et de bien l’assimiler ; il s’agit là d’un exemple dont je me suis déjà inspiré.
Ce principe de non-opposition n’est en aucun cas un signe de renoncement ou de lâcheté, mais tout simplement l’incarnation du bon sens. Force contre force, c’est forcément…le plus fort qui gagne. Et puis, utiliser la force de l’adversaire en commençant par ne pas s’y opposer, c’est aussi un moyen de ne pas gâcher sa propre énergie.
Cette non-opposition, comme indiqué en introduction de cet article, est également utile dans les rapports humains, c’est ce que prônait Jigoro Kano, lorsqu’il disait : « Le conflit se fait au détriment de tous, tandis que l’harmonie se fait au bénéfice de chacun ».
Ce principe qui permet de vaincre la force brutale, qui avec un peu d’entraînement donne la possibilité à tous de ne pas subir la loi du plus fort est, de mon point de vue, sans jeu de mot, la principale FORCE du ju-jitsu.
Terminons cet article avec une dernière citation : «Qui apprend à céder est maître de la force » Lao Tseu.
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Mon dictionnaire des arts martiaux se poursuit aujourd’hui avec la lettre N. N comme Ne-waza (le travail au sol).
Comme Thierry Lhermite, allias Popeye dans « Les Bronzés », l’explique si bien : « Mawashi-géri est un coup de pied circulaire, parce qu’il est…circulaire ». Voilà une pédagogie simplifiée ! Et puis : « ça vient de très loin, du Japon ». Trêve de plaisanterie, sinon : « on me retire ma licence » ! Ce passage culte de la leçon de Karaté, du film qui ne l’est pas moins, nous apprend aussi qu’il est utile d’avoir une certaine souplesse pour pratiquer cet atemi et qu’un bon échauffement s’avère indispensable !
vous propose la suite de mon dictionnaire des arts martiaux avec la lettre L comme Jean-Claude Leroy.
Certes nous faisons de substantielles économies. Plus de cafés, plus de restos, plus de cinés, plus d’achats de vêtements, plus de coiffeurs, etc. Bref, plus grand chose, que de l’indispensable, pour ceux qui le peuvent encore ! Je sais que certains achats précités ne sont pas des produits de premières nécessité (même s’ils permettent à beaucoup de gens de vivre) et qu’un nombre important de nos concitoyens ont appris à s’en priver depuis longtemps et bien avant le confinement. Ce qui n’est pas glorieux pour notre société.
Toujours dans le cadre du « dictionnaire » Offrons-nous un troisième K avec les Katas.
C’est à une personnalité à qui le judo et le ju-jitsu français doivent beaucoup que je consacre le deuxième volet de la lettre K de mon dictionnaire.
Dans une semaine, si tout va bien, nous devrions retrouver un tout petit peu de liberté et pour certains du travail.
Dans deux mois exactement nous aurions du, avec mes élèves, fêter le premier anniversaire du dojo, mais à moins d’un miracle et devant l’interdiction de nous rassembler, cela semble compromis. Je sais que cela peut paraître dérisoire au regard des événements, mais la vie est aussi faite de quelques futilités et de petits bonheurs ; sinon, vaut-elle la peine d’être vécue ? Et enfin, à titre personnel, le dojo c’est aussi mon métier !
Nous arrivons à la lettre J de mon dictionnaire : J comme Ju-Jitsu et Judo, mais tout simplement comme Ju, « la souplesse ».