Teddy Riner, J.O. et projections.

jo-2016-teddy-riner-porte-drapeau-de-la-france-rioNotre pays et la délégation française aux jeux olympiques de Rio se sont dotés d’un superbe porte-drapeau en la personne de Teddy Riner. C’est une consécration pour l’athlète mais aussi pour le judo. A noter qu’il existe deux précédents pour la discipline avec Angelo Parisi en 1984 à Los Angeles et David Douillet en 2000 à Sydney.

Cette information m’a donné l’envie d’évoquer un groupe de techniques que j’apprécie particulièrement et qui est commun au judo et au ju-jitsu, je veux parler des projections, le nage-waza. Le ju-jitsu étant à l’origine du judo les techniques de cette « famille » sont absolument les mêmes sur la forme, mais avec une finalité différente. Identiques dans la forme et avec le même but, à savoir : « faire chuter l’autre ». L’adversaire en compétition de judo, le partenaire à l’entraînement (pour les deux disciplines) et un éventuel agresseur en cas de fâcheuse rencontre. Certes, dans ce domaine, quelques adaptations propres à la compétition ne peuvent être appliquées  A l’inverse, elles ne sont pas semblables dans l’esprit, dans la mesure où d’un coté nous sommes en présence d’un sport et de l’autre d’un art martial à but non-compétitif, tout du moins pour la forme de ju-jitsu que je pratique et enseigne.

Les projections demandent sans doute beaucoup plus de travail que les autres secteurs, peut-être même quelques prédispositions naturelles. Il ne faut pas être avare d’heures d’apprentissage, de répétitions, de transpiration, mais aussi parfois d’abnégation. Un peu de talent ne gâchera rien. Le tout devant être entouré par un bon enseignement. Mais elles procurent aussi énormément de satisfactions. Par exemple, chercher la finesse d’une technique en supplément de ses principes de bases et la maîtriser ! Cela relève de la quête du graal.

Certes, avec les catégories de poids les projections ont perdu un peu de leur caractère exceptionnel et même magique, par exemple lorsque dans les épreuves « toutes catégories » un combattant beaucoup plus petit projetait un adversaire beaucoup plus grand et beaucoup plus fort physiquement avec une superbe technique d’épaule. Il n’empêche que lorsque l’on assiste à une compétition certains « pions » nous offrent un spectacle dont on ne peut se lasser. D’abord, il y a de l’esthétique. Ensuite, lorsque l’on est pratiquant on mesure la somme de travail et de talent qu’il faut rassembler pour réaliser ce qui peut paraître assez naturel aux yeux d’un néophyte.

Côté entraînement et à l’occasion de la pratique du randori, faire chuter la personne qui est devant nous procure une très grande satisfaction, sans intention de l’humilier et encore moins de la blesser. S’y rencontrent alors la notion d’efficacité, avec celle d’une forme de jeux par la grâce d’un affrontement totalement dépourvu de violence et sans atteinte à l’intégrité physique (ces exercices se pratiquant sur un tatami et avec une personne maîtrisant parfaitement l’art de la chute.)

Quant aux projections et leur rapport avec la self-défense, il est indéniable qu’elles ont une efficacité phénoménale (imaginons un o-soto-gari, sans tatami et avec la complicité d’un rebord de trottoir.) Certes, comme expliqué plus haut, elles demandent davantage de travail, mais elles sont indispensables dans certaines situations, contre des saisies par exemple. Et puis, du travail et des répétitions il en faut dans tous les domaines et bien plus encore dans celui de l’auto-défense. « Apprenez à vous défendre en dix leçons » cela n’existe pas ! Une méthode dite simple et qui va à l’essentiel, pourquoi pas, mais on ne peut échapper d’une part à l’apprentissage de défenses sur toutes les formes d’attaques et d’autre part (au risque de me répéter) au fait que l’efficacité passe par l’apprentissage mais aussi et surtout par d’inlassables répétions.

A l’inverse, si on ne maitrise pas correctement « l’art de la projection » un complexe s’installera et entraînera une forme de rejet ainsi que des critiques injustes à son égard (il est plus facile d’incriminer l’outil que de se remettre en question.) Encore une fois, la solution à ce problème s’appelle le travail. « On ne peut rien contre l’entraînement ». Cette citation, maintes fois utilisée sur ce blog est un nouveau petit clin d’œil à un ancien élève qui se reconnaitra, il en est un bel exemple !!! N’oublions pas non plus la catégorie composée de ceux qui aiment faire chuter, mais qui n’aiment pas chuter, que ce soit en démonstration, à l’entraînement et bien évidemment en compétition. Il s’agit d’un sentiment assez naturel, mais, sans Uke (celui qui chute) pas de Tori (celui qui fait chuter.)

Pour conclure et en lien avec le début de cet article, je pense que nous souhaitons tous, judoka ou pas, amoureux des projections ou non, un nouveau sacre olympique à notre merveilleux champion pourvu d’une personnalité aussi forte que son o-soto-gari !

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Laisser mûrir le coq…

tatouage-coq-francais-tattooAu cœur d’un été qui ne nous laisse pas vraiment de répit, un nouveau petit récit toujours extrait du livre que j’affectionne tout particulièrement : « Contes et récits des arts martiaux de Chine et du Japon ». A méditer, selon l’irremplaçable formule !

Le roi de Tcheou avait confié à Chi Hsing Tseu le dressage d’un coq de combat prometteur, qui paraissait doué et combatif. Le roi était donc en droit de s’attendre à un dressage rapide… et il ne comprenait vraiment pas que dix jours après le début de l’entraînement il n’ait toujours pas eu de nouvelles des progrès du volatile. Il décida d’aller en personne trouver Chi pour lui demander si le coq était prêt.

– « Oh non, sire, il est loin d’être suffisamment mûr. Il est encore fier et coléreux », répondit Chi.

De nouveau dix jours passèrent. Le roi, impatient, se renseigna auprès de Chi qui lui déclara :

– « Le coq a fait des progrès, majesté, mais il n’est pas encore prêt car il réagit dès qu’il sent la présence d’un autre coq. »

Dix jours plus tard, le roi, irrité d’avoir déjà tant attendu, vint chercher le coq pour le faire combattre. Chi s’interposa et expliqua :

– « Pas maintenant, c’est beaucoup trop tôt ! Votre coq n’a pas complètement perdu tout désir de combat et sa fougue est toujours prête à se manifester. »

Le roi ne comprenait pas très bien ce que radotait ce vieux Chi. La vitalité et la fougue de l’animal n’étaient-elles pas la garantie de son efficacité ?! Enfin, comme Chi Hsing Tseu était le dresseur le plus réputé du royaume, il lui fit confiance malgré tout et attendit.

Dix jours s’écoulèrent. La patience du souverain était à bout. Cette fois, le roi était décidé à mettre fin au dressage. Il fit venir Chi et le lui annonça sur un ton qui trahissait sa mauvaise humeur. Chi prit la parole en souriant pour dire :

– « De toute façon, le coq est presque mûr. En effet, quand il entend chanter d’autres coqs il ne réagit même plus, il demeure indifférent aux provocations, immobile comme s’il était de bois. Ses qualités sont maintenant solidement ancrées en lui et sa force intérieure s’est considérablement développée. »

Effectivement, quand le roi voulut le faire combattre, les autres coqs n’étaient visiblement pas de taille à lutter avec lui. D’ailleurs ils ne s’y risquaient même pas car ils s’enfuyaient dès qu’ils l’apercevaient.

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A l’ombre des pins de Sainte-Maxime

JOA_6190 bisA l’ombre des pins, entourés d’oliviers, en compagnie des cigales et des écureuils avec d’un coté les premières collines du Massif des Maures se découpant dans un ciel à l’azur parfait, de l’autre un petit « aperçu mer ». Voilà décrit en quelques mots le cadre idyllique dans lequel nous avons évolué pour la partie extérieure de nos séances d’entraînement lors du stage de Sainte-Maxime. Le matin à 9 heures et à l’ombre des pins parasols, nous ne pouvions souffrir de la chaleur, il en était de même pour la suite des cours dans le très beau « dojo des Bosquettes » grâce à une clim salvatrice.

Une superbe ambiance entourait ce stage grâce à des stagiaires dotés d’une mentalité irréprochable d’une belle volonté et d’une grande gentillesse.

Au programme, les « 16 atémis » et leurs suites, « les 16 techniques », le nouvel enchaînement consacré aux atemi et aux katame (coups et contrôles), mais aussi beaucoup de techniques (de base et avancées), un travail sur les trois composantes du ju-jitsu, la construction d’enchaînements au travers desquels chacun pouvait faire état de ses préférences, mais aussi des randoris qui ont permis d’affûter les automatismes et de parfaire sa condition physique tout en prenant énormément de plaisir au travers d’exercices d’affrontement très codifiés qui savent préserver l’intégrité physique.

C’est une belle semaine qui s’achève, même si la fréquentation n’a pas été celle que l’on aurait pu espérer quantitativement parlant, mais il faut avouer que rien n’a été facile ces derniers temps. Il y a bien évidemment le climat particulièrement atroce dans lequel notre pays est plongé depuis des mois, ponctué par la tragédie qui s’est déroulée quelques jours avant notre rendez-vous dans la ville voisine de Nice. Mais il existe aussi des raisons personnelles sur lesquelles il n’est pas utile de revenir. Enfin, il s’agissait de renouer avec une manifestation qui n’était plus proposée depuis quelques années. Un nouveau départ est une formidable motivation.

Et puis, il y a ce qui est important et essentiel : la satisfaction affichée des stagiaires, les progrès qu’ils ont réalisé et à titre personnel la sensation d’avoir « bien fait son métier »

Je n’oublie pas (comment serait-ce possible ?) la belle surprise qui m’a été offerte par les stagiaires le jeudi midi, jour de mon anniversaire. Des moments privilégiés qui font chaud au cœur et qui rendent la vie plus douce. Merci à tous !

Le stage devrait bien se terminer ce midi autour de l’aïoli provençale !

La seconde période du stage de Sainte-Maxime commencera le 7 août pour se terminer le 12. Si pour certains, rien n’est encore prévu dans leur agenda…

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En 3 D. Déception, décision, démission !

img072Il y a les décisions que l’on prend en fonction de nos préférences, face à plusieurs possibilités ou propositions, parfois même selon notre humeur, et puis il y à celles qui s’imposent à nous, bonnes ou mauvaises, nous n’avons pas le choix ou du moins il n’y en a qu’un. Ce fut le cas dernièrement. En effet, j’ai du présenter ma démission de toutes mes fonctions – notamment celle de directeur technique – au sein de l’Ecole atemi ju-jitsu, association plus connue sous le sigle E.A.J.J.

Pourquoi une telle décision ? Pour quelques raisons ?

D’abord pour des raisons personnelles et professionnelles. (Me concernant, les deux ayant toujours été largement liées.) Ces dernières années, des obstacles très fatigants à franchir et beaucoup de problèmes difficiles à régler m’ont occupé plus que de raison, professionnellement parlant. Ils ont eu forcément une influence négative sur ma vie personnelle. Tout cela a engendré une impossibilité « mécanique » totale à pouvoir assumer mes fonctions au sein de l’EAJJ et cela depuis l’année 2010.

Ce n’est pas de gaité de cœur que j’ai du renoncer à cette tâche, dans la mesure où j’avais été à l’origine de ce regroupement en 2001, lui-même issu d’un combat de longue haleine pour la sauvegarde d’une forme de ju-jitsu que j’avais à cœur de défendre et voir se développer. Mais en revanche, il est des moments où l’obligation de dégager les priorités s’impose. Ce qui touche à l’outil de travail et au travail en est une, nous le constatons chaque jour depuis quelque temps dans notre pays.

En parfaite cohérence avec la situation dont j’étais la principale victime, j’avais proposé en son temps (en 2010) ma démission de la fonction de directeur technique de l’EAJJ. Le président ne la souhaitait pas, pensant que mes problèmes finiraient par trouver une solution, ce qui n’a malheureusement pas été le cas, du moins il a fallu plus de temps que l’on ne pouvait l’espérer.

Aujourd’hui, les soucis parisiens ont trouvé une issue satisfaisante, mais d’autres défis venus d’impératifs professionnels sont à relever et demandent une disponibilité qui n’est pas compatible avec la direction technique de l’EAJJ. Je ne veux pas m’engager pour une cause qui demande un investissement que je ne suis pas certain de pouvoir assumer.

Et puis, durant mon indisponibilité, l’association a (heureusement) continué à fonctionner, mais j’ai alors observé que certaines orientations et décisions prises ne retenaient pas mon adhésion. Enfin, il y eu le triste constat d’une absence de soutien et d’un manque de reconnaissance durant les mois qui précédèrent la décision. Cela n’a fait que rendre incontournable la décision qui a été la mienne !

Quoiqu’il en soit, le choix est fait, la vie continue, le ju-jitsu et l’E.A.J.J. aussi. Cela n’exclura pas les possibilités de retrouver de fidèles ju-jitsukas sur les tatamis de France et d’ailleurs et peut-être même de bâtir d’autres projets.

Bel été à tous !

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Goshin-jitsu, suite et fin (devoirs de vacances)

IMG_0005Aujourd’hui nous finissons la présentation – très concrète et en forme de mise au point – d’un kata qui ne cesse de provoquer des polémiques face aux infernales modifications dont il est la victime et qui font de lui un casse-tête pour bon nombre d’étudiants mais aussi d’enseignants. Nous en étions restés à la douzième technique, restent les neufs dernières, celles qui concernent les défenses contre armes. Vous pouvez retrouver les « épisodes » précédents le 26 mai et le 16 juin, sur ce blog.

13e technique : Uke se positionne devant ses armes (genou gauche au sol), saisi le tento (couteau) et le place à l’intérieur gauche de sa veste. Il reprend sa place face à Tori. Ils avancent tous les deux l’un vers l’autre. Arrivés au contact, Uke tente de sortir l’arme à l’aide de sa main droite en maintenant l’étui de sa main gauche tout en reculant le pied droit. Tori l’empêche de dégainer en appuyant avec sa main droite sur le coude gauche d’Uke, pouce en l’air, en même temps il porte un atémi au visage avec la main gauche ouverte. Ces deux gestes sont accompagnés d’un recul de la jambe gauche afin de sortir de l’axe d’une éventuelle attaque en pointe. Ensuite Tori saisi le poignet gauche d’Uke avec sa main gauche et place sa main droite sur le coude. Il applique ude-gatame et amène ainsi Uke jusqu’au sol à l’aide de cette soumission.

14e technique : Tori et Uke changent de place et se font face. Ils avancent l’un vers l’autre. Uke sort le couteau avec sa main droite et se positionne pied gauche en avant. Il se rapproche avec un tsugi-ashi et en avançant le pied droit il porte un coup en pointe en direction de l’abdomen. Tori esquive en reculant le pied droit, applique une parade de la main gauche (pouce vers le haut) au niveau de l’avant-bras et porte en même temps un tsukkake au visage à l’aide du poing droit. Il conclut avec waki-gatame à gauche en avançant sur le bras d’Uke.

15e technique : Après avoir changé de place les deux protagonistes se font face et avancent l’un vers l’autre. Uke saisi le couteau qu’il avait replacé sous la veste avec sa main droite. Il dégaine en plaçant  le pied gauche en avant. Il fait un tsugi-ashi et en avançant le pied droit il porte un coup du haut vers le bas en direction de la poitrine. Tori pare de sa main gauche en direction du sol en reculant le pied droit. Il saisi la main armée avec ses deux mains (les deux pouces côte à côte, sur le dessus de la main). Sur la réaction d’Uke – qui tente de remonter sa main – il applique la torsion de poignet kote-gaeshi avec un tai-sabaki (déplacement) qui consiste à d’abord revenir face à Uke et ensuite à effectuer un quart de tour sur l’arrière gauche, projetant ainsi Uke avant de le désarmer avec une variante d’ude-garami.

16e technique : Uke repose son couteau et prend son bâton (avec le genou gauche au sol) dans la main droite. Il se replace devant Tori. Ils avancent tous les deux l’un vers l’autre. Arrivés à une cinquantaine de centimètres ils marquent un temps d’arrêt. Uke lève le bras droit sur l’arrière pour armer un coup en direction de la tempe de Tori. Pour ce faire, il recule la jambe droite afin d’être à distance de bâton. Tori, en avançant la jambe gauche, anticipe en plaçant son avant-bras gauche sur l’avant-bras droit d’Uke en forme de blocage. Simultanément il porte teicho de sa main droite au menton d’Uke. Il conclu avec o-soto-gari et désarme son adversaire. Après le teicho, Tori place sa main droite sur la clavicule gauche d’Uke.

17e technique : Tori et Uke changent de place et se font face à distance. Uke arme un coup à l’aide des ses deux mains en direction de la tempe de Tori. Il se positionne pied gauche en avant et se rapproche avec un tsugi-ashi puis il porte le coup en avançant le pied droit. Tori esquive en reculant le pied droit et donne ura-uchi à gauche au visage. Il ouvre sa main et place le tranchant sur les yeux d’Uke. Sans relâcher la pression sur le visage et à l’aide d’un déplacement latéral il conduit Uke jusqu’au sol et le désarme.

18e technique : Tori et Uke changent de place et se font face. Uke menace Tori avant de l’attaquer par un coup en pointe. Pour se faire, il se place d’abord pied gauche en avant, se rapproche avec un tsugi-ashi et à l’aide d’un second déplacement il frappe en direction de l’abdomen. Tori esquive en reculant le pied gauche, pare avec sa main droite, saisi le bâton de la même main, provoque une réaction en tirant sur l’arme. Uke tente de ramener le bâton vers lui. Tori, en avançant le pied gauche puis le droit saisi l’arme avec sa main gauche, puis place la droite entre celles d’Uke. Il se positionne pied droit en avant et avec un tsugi-ashi projette Uke en lui appliquant une forme d’ude-gatame sur le coude gauche avec son avant-bras droit. Uke dégage en chute avant plaquée. Tori le désarme en avançant le pied gauche et le menace de la pointe du bâton.

19e technique : Après avoir reposé son bâton et placé le revolver à l’intérieur de sa veste, sur sa gauche, Uke reprend sa place. Les deux adversaires avancent l’un vers l’autre et avant d’arriver au contact, Uke sort son revolver avec sa main droite et menace Tori qui lève les deux bras. Puis il « fouille » l’endroit ou devrait se trouver la poche droite de Tori. Celui-ci abaisse rapidement sa main gauche sur le revolver, pouce sur le canon et chasse l’arme vers la droite en reculant le pied droit. Ensuite il saisi le poignet d’Uke avec sa main droite, pouce vers le haut. Il tire avec sa main droite et pousse avec la gauche afin de faire subir une torsion de poignet à Uke pour le désarmer. Uke est déséquilibré sur l’avant ce qui le fait avancer de quelques pas.

20e technique : Tori rend son arme à Uke qui la remet à l’intérieur de son kimono. Ils changent de place et se font face. Uke sort son arme et la place contre sa hanche. Il menace Tori et lui fait lever les bras. Il s’avance pour le fouiller de sa main gauche. Tori descend simultanément sa main droite et sa main gauche pour saisir le poignet droit d’Uke, les deux pouces côte à côte à l’intérieur de la main. Accompagné d’un mouvement de hanche sur sa droite il applique une torsion de poignet en dirigeant le canon vers la gauche. D’un mouvement sur la droite et vers le haut il désarme Uke. D’une action en retour vers Uke il lui porte un coup au niveau du menton avec la crosse du revolver.

21e technique : Tori en avançant sur Uke lui rend son arme et lui tourne le dos. Il avance de quelques pas, s’arrête sur la menace d’Uke qui tient son arme dans sa main droite et lève les mains. Uke place  l’extrémité du canon au milieu du dos avec sa main droite et tente de fouiller la poche gauche de Tori avec sa main gauche. Celui-ci pivote sur sa droite en descendant son bras droit pour contrôler le bras armé en plaçant le tranchant de la main dans la saignée du coude. Avec son épaule il contrôle le dos de la main armée. Avec sa main gauche (intérieur vers lui) il saisi celle de Uke. En reculant sa jambe gauche, il applique une torsion de poignet qui provoque une chute plaquée pour Uke. Tori « arrache » l’arme avec sa main gauche. Uke se relève, Tori lui rend son arme. Tous deux se font face, puis Uke va chercher le couteau et le bâton en positionnant les deux genoux au sol. Il revient face à Tori. Ils ferment le kata en reculant le pied droit puis le gauche et saluent le jury.

Voici de quoi s’occuper pendant les vacances. Je le répète cette présentation entreprise il y a quelques semaines avait comme principal objectif celui de présenter ce kata de la façon la plus rationnelle possible. Il n’est pas exsangue de modifications (le passé nous le confirme) ce qui n’est pas forcément un souci lorsque l’efficacité n’est pas mise en cause. Des personnalisations peuvent survenir, pour des raisons morphologiques, par exemple. Le problème se pose réellement lorsque des modifications (à outrance) se font au détriment de l’efficacité, ce qui n’a pas manqué d’être le cas dernièrement ; Peut-être est-ce le fait de personnes qui ne sont pas assez sur « le terrain », comme dans d’autres secteurs de notre vie quotidienne !

Pour beaucoup de clubs, la saison se termine et une longue période de repos – souvent imposée par la fermeture des dojos – attend les pratiquants. Certains clubs qui restent ouverts partiellement et/ou les stages d’été qui sont proposés permettront de garder le contact, de continuer à transpirer et à progresser.

Le prochain article de ce blog sera consacré à une terrible décision que j’ai été amené à prendre très récemment. A très vite !

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Le goshin-jitsu, la suite…

IMG_0012Aujourd’hui nous poursuivons l’étude du Goshin-jitsu entreprise le 26 mai dernier. Plus exactement, il s’agit d’une mise au point à l’aide d’une simple description de chaque attaque et de sa riposte en visant l’essence même du kata, avec une attaque sincère et une défense cohérente, crédible, pertinente et efficace. Je profite de cette occasion pour répondre à la personne qui a pris le temps de déposer un commentaire sur ce blog en faisant remarquer que des visuels seraient les bienvenus. Je lui réponds simplement que, d’une part, ce n’est pas l’objectif de cette étude dans la mesure où il existe un nombre important de références (livres et vidéos.) et que d’autre part, il s’agit juste d’une « mise au point textuelle» qui me semble indispensable.

Lors du dernier billet sur le sujet nous en étions restés à la septième technique.

8e technique : Tori et Uke se font face. Ils avancent l’un vers l’autre. Uke porte un atemi  avec son poing droit (uchi-oroshi) sur le sommet du crane. Il arme en avançant le pied gauche et frappe en avançant le droit. Tori esquive en reculant le pied droit et pare avec sa main gauche d’un geste du haut vers le bas. Il donne un atemi au menton avec le poing droit (entre tsukkake et age-tsuke), plaque sa main gauche (pouce vers le haut) sur le coude droit d’Uke, et place la droite « en fourche » au niveau de la gorge. Il déséquilibre ainsi son adversaire sur l’arrière. En pivotant sur sa gauche il engage sa jambe droite derrière celle d’Uke et le projette avec o-soto-otoshi. Il le maintient une ou deux secondes au sol.

9e technique : Tori et Uke changent de place et se font face. Uke se met « en garde » pied gauche en avant, il effectue un tsugi-ashi (déplacement sans changement de garde), puis en avançant le pied droit il porte une forme d’age-tsuke au menton. Tori esquive en basculant le haut du corps sur l’arrière, pare le coup avec sa main droite placée au niveau de l’avant-bras d’Uke, saisit ce bras au niveau de poignet, place sa main gauche sur le coude et applique ude-gatame. Il renforce l’action à l’aide d’un tsugi-ashi, pied gauche en avant. Il oblige ainsi Uke à dégager en chute avant plaquée à gauche.

10e technique : Après avoir changé de place, Tori et Uke se font face. Uke se met en garde pied gauche en avant. Il exécute un tsugi-ashi sur l’avant et à l’aide d’un second, il porte tsukkake à gauche au niveau visage. Tori en avançant le pied droit et en reculant le gauche se place à l’extérieur d’Uke et lui porte simultanément tsukkake aux côtes. Il enchaine avec hadake-jime à droite. Uke résiste à l’aide de ses deux mains en tentant de desserrer l’avant bras qui applique l’étranglement. Tori poursuit son action et une fois qu’Uke signifie son abandon (en frappant deux fois sur cet avant-bras), il lui place les mains sur les épaules et en reculant sa jambe droite il le « plaque » au sol. (A noter que dans certaines formes la riposte s’arrête à l’étranglement.)

11e technique : Tori et Uke changent de place et avancent l’un vers l’autre. Uke porte mae-geri au bas-ventre, Tori esquive en reculant le pied droit et pare avec son avant-bras gauche de l’extérieur vers l’intérieur. Avec ses deux mains il saisit le pied d’uke au niveau de la cheville. Simultanément il lève la jambe d’Uke et le repousse jusqu’à la chute. Durant cette action il peut, en saisissant la pointe du pied, tordre celui-ci vers l’extérieur en opérant une forme de clef de cheville .

12e technique : Après avoir changé de place, Tori et Uke se retrouvent face à face et avancent l’un vers l’autre. Avant d’arriver au niveau de Tori, Uke se décale sur la gauche et porte yoko-geri à droite en direction de la cuisse droite de Tori. Celui-ci pare le coup au niveau du talon avec sa main droite, vers sa droite. Il se place derrière Uke, pose une main sur chaque épaule, descend le genou gauche au sol et pivote sur sa droite en ouvrant la jambe droite. Il projette ainsi Uke sur l’arrière. Celui-ci chute en « pivotant » sur le dos et sur sa droite, il se retrouve assis jambes en position d’écart.

Suite (et fin) très vite…

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IMG_0530Petite photo intéressante extraite d’un ouvrage de Maitre Guy Pelletier qui présente la première technique du Goshin-jitsu. Ce livre a été publié en 1971. Je laisse le soin à chacun d’interpréter cette présentation !

Ju-jitsu à Saint-Tropez

306594_198429053616735_801135129_nAvant de poursuivre l’étude du Goshin-jitsu entreprise dernièrement, je vous propose un nouveau crochet par Saint-Tropez pour faire un petit historique de la section ju-jitsu dont la responsabilité m’incombera à partir du mois de septembre.

L’histoire a commencé en 1978 avec Jean Guignard, ingénieur de son état mais aussi professeur de judo. Sa retraite l’a amené dans le Var. Membre de l’ordre des professeurs de judo et passionné de self-défense, il avait compris que le ju-jitsu pouvait être proposé en parallèle et en complément, ou même en alternative à un judo devenu ultra-sportif qui désorientait des néophytes à la recherche d’une méthode de défense et/ou d’un moyen d’épanouissement physique et mental moins dépendant d’une condition physique athlétique et de méthodes d’entraînement peu compatibles avec le sport-loisir. C’était la conception qu’en avait Jigoro Kano, lorsqu’à partir de l’ancien ju-jitsu il a élaboré une forme de travail qu’il a appelé judo en ne souhaitant pas que celui-ci ne devienne qu’un sport et en privilégiant la possibilité d’être pratiqué par des personnes sans caractéristiques physiques exceptionnelles. Lui-même avait une constitution physique qui avait suscité son intérêt pour les techniques au travers des quelles la force ne primait pas.  Mais ceci est une autre histoire  que nous pourrons évoquer à nouveau dans quelques temps…

Cet aparté pour signifier que le fondateur de cette section tropézienne possédait une ouverture d’esprit ; c’était de bonne augure !

Ce groupe ju-jitsu s’est très vite développé et a atteint une quarantaine de participants dont une majorité de pratiquantes féminines !

Après la disparition de Jean Guignard, c’est tout naturellement Jacky Le Fur, le plus ancien dans le grade le plus élevé, qui a repris le flambeau, en s’occupant aussi d’une autre section ju-jitsu dans un autre village célèbre : Ramatuelle ! Les deux groupes fonctionnaient en parallèle  et se retrouvaient régulièrement afin de proposer diverses animations qui ne manquaient pas de cristalliser les valeureux et fidèles samouraïs. Galette des rois, chandeleur et autres traditions étaient autant de prétextes pour se réunir en dehors des tatamis.

En 2010, les genoux de notre amis Jacky ont brandi le drapeau blanc et  faute de volontaire, la section ju-jitsu a déposé  les armes, bien malheureusement.

Les circonstances font qu’à l’heure actuelle je me retrouve à Sainte-Maxime, juste en face de Saint-Tropez, que l’on appelle aussi « la cité du Bailli » en référence au Bailli de Suffren (1726-1788), illustre marin dont la statue est en bonne place sur le port. Sainte-Maxime à qui Saint-Tropez refuse de donner l’heure en affichant que trois quadrants sur son clocher et qui attribue à sa rivale l’avantage d’être la commune la plus chanceuse de la planète, puisque la seule à posséder un vis-à-vis avec le célèbre village. C’est peut-être ici qu’est née la fameuse expression « querelle de clochers » !

Sur le plan purement pratique les cours ont pu bénéficier de différents sites en fonction des disponibilités et de l’évolution du nombre d’adhérents. Actuellement une ancienne école transformée en dojo, à quelques mètres de la Place des Lices, accueille les passionnés d’arts martiaux. Judo et karaté y sont installés et la section ju-jitsu (telle le Phénix) ne devrait pas manquer de renaitre de ses cendres. J’aurai le plaisir de m’y employer.

En attendant la rentrée deux séances découvertes seront proposées la dernière semaine de juin et sans doute – en fonction des demandes – quelques cours seront programmés en juillet et en août. Sans oublier, bien évidement les stages de cet été à Sainte-Maxime. Autant d’évènements qui ne  manqueront pas de rassembler les Varois et les vacanciers amoureux de cette belle région.

Site du ju-jitsu Eric Pariset : www.jujitsuericpariset.com

 

Un point de vue

 

Suite au dernier article consacré au katasans-titre (12), j’ai reçu un témoignage que j’ai le plaisir de vous faire partager. L’auteur ne souhaite pas que son nom soit publié, tout simplement par désir de discrétion. Il n’est pas dans mes habitudes de proposer une publication anonyme, ou bien à l’aide d’un pseudo (ce qui revient au même), mais je fais une exception dans la mesure où cet article n’est pas diffament envers une personne, qu’il est explicite et clair, qu’il reflète le fond de ma pensée – avec une façon différente de l’exprimer -, et que j’en assume la responsabilité. J’aurais pu le signer, mais cela n’aurait pas été correct.

Bonne lecture.

(Le visuel de ce billet est une figurine réalisée par Bernard Pariset. Ses talents ne se limitaient pas au judo.)   

« La stratégie du faible ou les coulisses d’un transfert du sens profond au profit de la forme… »

Assister aux passages de grades pour l’obtention de la ceinture noire (et au-dessus) dans certaines fédérations et observer les exigences des jurys ou en d’autres termes, les critères de validation de l’exercice du Goshin Jitsu No Kata conduit inévitablement à se questionner… Les interrogations sont nombreuses :

Pourquoi s’éloigner du sens profond du Goshin-jistu no kata et de son étonnante simplicité ?

Pourquoi ne pas vouloir clarifier l’accès à la connaissance mais vouloir un chemin obscur et semé d’embûches sans réelle utilité ??

Pourquoi vouloir oublier l’esprit et le sens profond de cette forme codifiée du combat qu’est le kata au profit d’un catalogue de détails parfois insignifiants qui attirent l’attention sur des points techniques dont la préciosité ne sera jamais l’efficacité simple et sans fioriture de chaque technique dans l’esprit des fondateurs ?

N’est-ce pas une manière d’exclure le plus grand nombre ?… de rendre opaque la connaissance et la maîtrise pour garder le pouvoir et quoi de mieux que légitimer une expertise douteuse et un transfert du sens profond vers la forme et uniquement la forme…… N’est-ce pas uniquement un bon moyen de garder ce pouvoir en proposant une forme si alambiquée que sa maîtrise ne s’appuie que sur une suite de détails tortueux et inutiles ?

Pourquoi l’essence même de ce kata, la défense, n’est-elle pas le choix unique de sélection des pratiquants?  « Goshin » traduit en français devient « Défense »…

Or, la défense est ou n’est pas efficace… La défense est ou n’est pas crédible. Doit-on s’arrêter sur la position esthétique du petit doigt, sur la mise en scène de la préhension du judogi ou sur l’élégance du geste pour valider l’efficacité de telle ou telle technique ? Non, certes non !

Revenons à l’esprit, à l’essence, au sens profond, à la connaissance de la voie ! À l’essentiel et au fondamental !…Revenons à la Défense efficace et à la voie qui conduit à cette efficacité… Devons- nous avoir compris avant tout les principes de fonctionnement des techniques et leurs finalités ou faire preuve d’une esthétique chipoteuse ??? La réponse est dans la question !

Demandons – nous les raisons profondes de ce choix… ( ?) politique ??

N’’est-ce pas une forme d’obscurantisme (1) ? Qu’ont-ils à y perdre ? Qu’ont-ils à y gagner ? Qu’est-ce qui pourrait éventuellement les menacer ?

Peut-être, perdre la main…et accepter de ne plus être indispensable, incontournables et seuls et uniques référents… accepter de ne plus être les seuls maîtres du « marché » … ceux qui savent, ceux qui peuvent décider du oui ou du non arbitraires et péremptoires pour des raisons presque difficilement justifiables.. et au final être mus par une immense, une incoercible et une tyrannique peur ne plus être légitimes ???

Ils sont légions ces maîtres à penser totalitaires et étriqués ; dans tous les domaines, sur tous les fronts… Dans le monde politique, noyé sous les directives de la communication et maniant la langue de bois et la syntaxe des énarques pour être sûrs de l’enfumage final ; dans le monde de l’entreprise où des services spécialisés se gardent bien de donner les clés en opacifiant un maximum leur domaine , dans le milieu de l’informatique… nous comprenons très rapidement que la langue volontairement utilisée est celle de l’exclusion… …Nous ne faisons pas partie du sérail !!!

Rassurons-les… Un pratiquant s’élève par l’esprit et par le corps…

Et dans cet océan d’ « experts » accrochés à leurs particularismes, heureusement que nous pouvons choisir et croiser d’autres didactiques.

Pour ma part, celle de Sensei Pariset me convient particulièrement puisqu’elle prône le sens avant tout. Et le sens profond du Goshin Jitsu No Kata c’est la voie de la défense efficace par la technique crédible, rapide, intelligente.

Merci Sensei pour votre enseignement.

Jo 79,.2e dan.

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(1)(Définition de l’obscurantisme : Pour les courants intellectuels et politiques progressistes, héritiers de la philosophie des Lumières, l’obscurantisme est une attitude d’opposition à la diffusion du savoir, dans quelque domaine que ce soit.)

Site ju-jitsu Eric Pariset : www.jujitsuericpariset.com

Goshin-jitsu, encore…

GOSHIN JPG 1 COUTEAU25052016 image rognerQue les non-initiés me pardonnent pour l’article très technique qui va suivre ! Cependant, le pratiquant qui sommeille en chaque néophyte sera un jour en capacité d’intégrer et d’apprécier le contenu de ce billet.

Je propose de présenter technique par technique le Goshin-Jitsu-no-kata et ceci à l’aide d’une simple description écrite (les supports visuels ne manquent pas.) L’objectif est double : informer et effectuer une mise au point sur les incessants changements dont sont victimes les katas, mais aussi et surtout les élèves et les candidats aux grades. J’ai déjà consacré plusieurs billets à ce sujet. Le dernier étant le 29 octobre 2015. Mais, tout comme pour l’apprentissage d’une technique, il n’est jamais inutile de procéder à d’inlassables répétitions. J’ai aussi posté cette semaine sur ma page Facebook une vidéo « intéressante », tout comme l’est l’illustration qui accompagne ce billet et qui est issue d’un opuscule paru en 1957 (qui se lit « à la japonaise » de droite à gauche) et qui démontre une certaine simplicité dans l’exécution.  

Les descriptions qui vont suivre vont à l’essentiel.

Le kata est un exercice de style, mais aussi et surtout un exercice d’entraînement à l’efficacité. Les examinés doivent respecter les préliminaires, appliquer les bonnes attaques et les bonnes ripostes, respecter l’ordre d’exécution et posséder une attitude digne d’un pratiquant d’arts martiaux. Pour le reste et étant donné qu’au fil des années certains ne se sont pas gênés pour apporter des modifications (parfois inappropriées) et que celles-ci pourraient être considérées comme autant de trahisons à l’encontre du fondateur, à ce titre et dans la mesure où l’essentiel n’est pas remis en cause il est possible d’accepter quelques personnalisations. Les fautes retenues par un jury compétent seront celles qui mettent en cause l’efficacité.

Aujourd’hui abordons les sept premières techniques. La suite sera proposée dans les prochains billets.

1ere technique.

Tori et Uke avancent l’un vers l’autre. Uke saisit les poignets de Tori et lui porte un coup de genou en direction du bas-ventre. Tori esquive le coup en reculant la jambe gauche, dégage son bras droit avec une rotation de l’avant-bras et une autre au niveau du bassin et porte shuto en revers au visage. Il saisit le poignet droit d’Uke à l’aide de ses mains et conclut avec une clef en variante d’ude-gatame en utilisant son avant-bras gauche. Petite parenthèse sur cette finalité ou les techniques proposées l’ont été à foison. Tout au début il s’agissait d’une torsion de l’avant-bras, ensuite d’un simple (mais puissant) waki-gatame, enfin est arrivée cette variante avec l’avant-bras, restons en-là.

2e technique.

Après avoir changé de place par rapport au joseki, Tori et Uke avancent l’un vers l’autre. Uke saisit le revers gauche de Tori avec sa main droite en le poussant. Tori recule la jambe gauche, « fixe » son propre revers vers le bas avec sa main gauche, recule la jambe gauche et porte un atemi avec le dos de sa main droite au visage d’Uke. Puis, à partir des hanches, il pivote d’un quart de tour sur sa droite pour se retrouver dans un axe perpendiculaire à celui du kata. En maintenant le poignet d’Uke avec sa main droite il applique ude-gatame à l’aide de sa main gauche placée sur le coude. Il continue l’action et amène Uke à plat-ventre. En lui appuyant avec le genou gauche sur l’omoplate droite et tout en continuant la pression sur le coude, Tori force Uke à l’abandon.

3e technique.

Tori et Uke changent de place et avancent l’un vers l’autre. Avec sa main droite Uke saisit le revers droit de Tori (saisie croisée) et effectue une traction en reculant sa jambe gauche. Tori avance la jambe droite et porte age-tsuke ou (tsuki-age) à droite au menton tout en plaçant sa main gauche sur le dos de la main droite d’Uke. Apres avoir placé sa main droite à côté de la gauche il effectue un demi-tour sur sa gauche en appliquant kote-gaeshi, il force ainsi Uke à subir une chute plaquée.

4e technique.

Uke se place sur la droite de Tori, légèrement en retrait et lui saisit le bras droit à l’aide de ses deux mains. La droite au niveau du poignet et la gauche sur le coude. Il le pousse en avançant « gauche, droite, gauche ». Tori effectue le même déplacement. Au troisième pas il porte yoko-geri à droite sur le devant du genou gauche. Il place sa main droite « en fourche » sous le poignet droit d’Uke, pivote sur sa droite et lui applique waki-gatame à gauche.

5e technique.

Tori est à gauche du Joseki, Uke se place derrière. Tori avance, Uke le rattrape et à l’aide de sa main droite il le saisit au niveau du col en tirant. Tori pivote sur sa gauche, monte la main gauche, à la fois pour se protéger et pour préparer la finalité. Il porte tsukkake au ventre avec son poing droit et conclut avec ude-gatame à l’aide de ses deux mains placées sur le coude. Pour renforcer cette action il effectue un déplacement sur l’arrière (tsugi-ashi.)

6e technique.

Tori est à droite du jury et Uke derrière. Tori avance de quelques pas, Uke le rattrape et le saisit à la gorge avec le bras droit. A l’aide de ses mains TORI effectue une traction vers le bas sur l’avant-bras d’Uke, puis en pivotant sur sa gauche il fait un demi-tour. Après s’être retrouver face à Uke, Tori dégage sa tête, saisi le poignet d’Uke et place sa main droite sur l’articulation du coude, en reculant, il lui applique ude-gatame pour l’amener à plat-ventre et le faire abandonner.

7e technique.

Tori se place à gauche du jury, Uke est derrière. Tori avance de quelques pas, Uke le rattrape et commence une saisie à deux bras au-dessus de ceux de TorI. Celui-ci réagit avant d’être totalement saisit en écartant les bras et en avançant la jambe gauche. Puis il porte kakato-geri avec le talon droit sur le pied droit d’Uke, il lui saisit le poignet droit (paume de la main vers le haut) avec sa main gauche, effectue un demi-tour sur sa droite et place l’intérieur de son coude droit sur l’extérieur de celui d’Uke. D’une action simultanée de la main gauche qui pousse sur le poignet et du bras droit qui tire en bloquant le coude Tori applique une forme de d’ude-gatame. En reculant le pied droit (ou en effectuant un tsugi-ashi arrière) il contraint son adversaire à dégager en chute avant plaquée à gauche.

Nous continuerons la suite… très vite. J’aurai aussi l’occasion de développer la clef waki-gatame (clef en hyper extension à l’aide de l’aisselle) très utilisée dans ce kata, tout simplement parce qu’il me semble qu’une mise au point s’impose aussi sur la façon dont certaines écoles la préconise

Site ju-jitsu Eric Pariset : www.jujitsuericpariset.com

Les liaisons heureuses

Après quelques articles consacrés à mon installation varoise et aux deux stages qui se dérouleront à Sainte-Maxime cet été, revenons à un aspect plus technique et aux fondamentaux de notre art.

« Les liaisons heureuses »

Dans tous les domaines du combat à mains nues le JU-JITSU nous offre une palette impressionnante de techniques. C’est sa spécificité, sa force et son principal intérêt. A ce titre, Il a inspiré bon nombre de disciplines parmi les pratiques dites modernes.

Cette richesse technique est un atout majeur dans le domaine de l’efficacité et garantit un intérêt fort et croissant tout au long de notre pratique personnelle. Cependant elle pourrait apparaitre comme un handicap pour certains, comme une sorte de « trop-plein technique », mais comme le dit l’adage : « abondance de bien ne nuit pas ». D’autant que pour ceux qui sont avides de découvertes, ils pourront longtemps satisfaire à cette passion.

Même si la maitrise des trois catégories de techniques qui composent notre art (coups, projections et contrôles) est souhaitable chacun ressent naturellement des préférences et développe des aptitudes personnelles dans telle ou telle de ces catégories. La gestion parfaite de cet ensemble est un sacré challenge, d’autant que bien gérer chaque technique est une chose, mais bien maitriser la liaison entre chacune d’elles, en est une autre ! C’est le sujet de cet article ; cette fameuse liaison qui me tient tant à cœur et que j’aborde régulièrement dans mon enseignement.

En effet, notre art n’est pas un « assemblage », c’est-à-dire un mélange de plusieurs disciplines, il est une entité, un bloc. A ce titre, nous devons être en capacité de nous adapter immédiatement à une situation donnée, que ce soit à distance ou bien en corps à corps et surtout être capable de passer de l’une à l’autre. C’est le principe de ce que j’appelle « la liaison ». En plus de la maitrise de chaque élément, des impératifs techniques logiques et cohérents nous sont imposés afin que celle-ci soit réalisable avec efficacité.

Premier exemple la garde, la posture. Une garde trop basse sur les jambes (que l’on trouve dans certaines Ecoles de KARATE) pour l’utilisation des ATEMIS (coups) ne sera pas compatible avec la majorité des projections qui demandent bien souvent une extension des membres inférieurs que ne peuvent offrir ces gardes.

Deuxième exemple le KUMI-KATA (la saisie du « kimono » que les JUDOKAS sont bien souvent dans l’obligation d’imposer avant toute tentative de technique) ; celui-ci ne pourra être utilisée systématiquement en JU-JITSU. Nous devons être capables d’exécuter une projection sur un adversaire que l’on ne peut saisir par la veste, soit parce qu’il n’en n’a pas et/ou tout simplement pour éviter une perte de temps considérable. Cette hypothèse pouvant se présenter dans la réalité et c’est la rapidité dans le passage du combat à distance à celui du corps à corps qui sera déterminante. Plusieurs secondes consacrées à la mise en place du KUMI-KATA en question seront préjudiciables.

Que l’on ne se méprenne pas, étant un farouche partisan du kimono (appelé de cette façon commune par facilité de langage.) il n’est pas dans mon intention de le renier, il s’agit de notre tenue de pratique, je ne transigerai pas sur son utilité. J’avais d’ailleurs consacré un article sur ce sujet au début du mois de janvier 2015. Ceci étant, le ju-jitsu est aussi une méthode de défense, tous les cas de figure doivent être envisagés, pratiqués et répétés.

Revenons à notre sujet et prenons un exemple très simple, celui qui consiste à enchaîner MAE-GERI haut (coup de pied de face) avec O-SOTO-GARI (grand fauchage extérieur). Le coup de pied permet d’arrêter l’agresseur et/ou de la mettre en déséquilibre sur l’arrière pour faciliter l’exécution de la projection, à la condition que cette liaison soit exécutée sans le moindre temps d’arrêt entre les deux techniques. Les exemples sont nombreux…

Comment se perfectionner dans ces liaisons ? D’abord en les pratiquant régulièrement. On les retrouve dans la plupart des enchaînements (16 techniques, 16 bis, etc.) qui composent notre patrimoine technique. Ensuite, des méthodes d’entraînement, comme les UCHI-KOMIS, qui consistent à répéter inlassablement un enchaînement coup-projection (sans la chute, sauf en fin de cycle) sont la garantie de l’automatisation des mouvements et du progrès.

Dernier point de ce billet : il existe des parallèles flagrants entre les gestuels et les formes de corps utiles à la bonne exécution des coups et à celle des projections. Voici quelques exemples : La façon d’élever la jambe dans la préparation d’O-SOTO-GARI et celle que l’on retrouve dans le MAE-GERI-KEAGE ; le mouvement circulaire sur l’arrière dans URA-MAWASHI et dans O-UCHI-GARI ; GEDAN-GERI et SASAE-TSURI-KOMI-ASHI, etc. Cette liste étant loin d’être exhaustive ! Autant de preuves quant à l’existence d’une compatibilité intrinsèque.

Au travail !

Site ju-jitsu Eric Pariset : www.jujitsuericpariset.com