Méthodes d’entraînement aux 16 techniques

Le prochain vendredi à thème proposera un travail original sur notre enchaînement fétiche.

Avant, il est utile de rappeler aux néophytes ce que sont les 16 techniques. Il s’agit d’un enchaînement de 16 défenses sur 16 attaques. Créé en 1982, il est un peu notre référence. En tout cas il est inscrit dans notre patrimoine et représente tout à fait notre ju-jitsu. A la fois un exercice technique, un exercice de style, un entraînement physique, les 16 techniques sont aussi un moyen d’évaluation pour monter en grades.

Avant de pouvoir le présenter pour la ceinture noire, par exemple, il y a évidemment énormément de travail. Une fois de plus, procéder avec méthode sera indispensable.

En premier lieu, prendre et apprendre chaque  technique. Ensuite, il faut faire un effort de mémorisation en n’oubliant pas qu’il s’agit de présenter un enchaînement d’une impeccable fluidité et il sera souhaitable d’être en mesure de finir correctement cette présentation sur le plan physique. Trouver un rythme et ne pas confondre vitesse et précipitation. Pour ce faire, plusieurs moyens sont à disposition, c’est ce que nous appelons des « méthodes d’entraînement ». Nous les découvrirons et les travaillerons vendredi prochain.

Pour tous ceux qui n’ont pas encore le grade qui permet de participer aux vendredis à thème : patience ! C’est aussi une des qualités dont il faut faire preuve dans la vie en général et dans notre art martial en particulier.    

 

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Né-waza

Poursuivant l’étude des différents secteurs qui enrichissent notre discipline, c’est au tour du travail au sol de se trouver à l’honneur.
Il y a un peu plus d’un an, j’avais déjà consacré un article sur ce sujet que j’affectionne particulièrement. C’est aussi une histoire de famille.
Le ne-waza est indispensable pour une culture générale du combat, même si certains sont assez récalcitrants par rapport au fameux contact qui particularise le sol. Cette réticence s’efface rapidement et complètement avec la pratique.
Sur le plan purement technique, ce domaine se compose de clés, d’étranglements et d’immobilisations. Ce dernier secteur est plus aléatoire en matière de défense pure. Très utilisées en judo, les immobilisations pourront l’être en ju-jitsu dans les exercices d’opposition codifiés (qui donnent le sens du combat en corps à corps) et en défense (à la condition que les bras soient aussi neutralisés). A l’étude, les clés aux bras et aux jambes seront travaillées, mais lors des combats d’entraînement, seuls seront pratiquées les clés sur les membres supérieurs, pour des raisons de sécurité. 
Le sol est intéressant techniquement, physiquement et intellectuellement (pour ceux qui possèdent l’outil nécessaire).
Techniquement, il est incontournable dans le cadre d’une parfaite efficacité et tant pis pour ceux qui ne jugent pas utile de maîtriser un domaine dans lequel ils ne pensent jamais devoir être entraînés.
Physiquement il s’adapte à tous et notamment quel que soit l’âge. Par exemple, même si la vitesse est importante, elle ne sera  pas indispensable. Au sol, on bénéficie de temps, contrairement au travail debout. Un proverbe  japonais le confirme : « Le serpent n’avale pas la grenouille en une fois » !
Intellectuellement, il demande une vraie stratégie et on aura le temps de l’établir. Les joueurs d’échecs font un parallèle entre les deux activités. On peut préparer plusieurs coups à l’avance et c’est là que le principe « action-réaction » se révèle à merveille.
L’aspect ludique y est indiscutable et permet de « s’amuser à combattre ».
Une autre particularité du ne-waza réside dans la rapidité et la régularité des progrès réalisés. Ce qui me fait dire souvent à mes élèves, avec une certaine causticité : « Voilà un domaine, où même “les mauvais” pourront progresser, à force de travail. »
Cet article doit être considéré comme un résumé. Le travail au sol pourra être traité de manière encore plus approfondie.
D’ailleurs, l’excellente revue L’Esprit du judo consacre, dans son numéro de janvier, un dossier très complet sur un sujet qui, reconnaissons-le, passionne de plus en plus.

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Shimé-waza

Étranglements… À ne pas mettre entre toutes les mains !
La semaine dernière, nous avons consacré quelques séances à une famille particulière de techniques : les shimé-waza. Une petite note à leur sujet pourrait être utile.
L’efficacité des étranglements s’acquiert avec beaucoup de temps, sans doute davantage que pour les autres techniques, et c’est tant mieux. Il serait ennuyeux que n’importe qui puisse les utiliser après quelques séances. Il est indispensable d’être mûr dans sa maîtrise corporelle mais aussi dans sa tête.  Il s’agit d’armes à l’efficacité redoutable. Certes un coup de pied, même mal donné, peut faire mal (c’est d’ailleurs pour cela que l’on étudie les parades), mais l’étranglement, presque par définition, est fatal immédiatement et à 100 %. Surtout dans le cas où l’on ne s’arrêterait pas après le signal d’abandon, à condition toutefois de ne pas ignorer cette convention de la part de celui qui subit.
C’est pour cela qu’il paraît raisonnable d’avoir fait l’acquisition d’une certaine maturité lors des nombreuses séances d’apprentissage et d’entraînement. Il ne suffit pas de connaître  la technique sur le plan de l’efficacité, il faut aussi en mesurer toutes les conséquences et d’une certaine façon être capable de la maîtriser, de la gérer, de la contrôler, de la doser…
Sinon, les « strangulations », autre appellation quelque peu barbare, ne requièrent aucune force physique, juste un savoir-faire. Elles entrent totalement dans l’esprit du ju-jitsu où le plus faible physiquement peut maîtriser le plus fort. Beaucoup de « petits gabarits » et notamment les femmes en ont fait une spécialité.
De plus, ils se pratiquent aussi bien debout qu’au sol, de face ou bien en étant placé derrière l’adversaire, à mains nues ou à l’aide d’une veste, en se servant des membres supérieurs ou des membres inférieurs. Difficile de rivaliser avec eux sur la pluralité.   
Un prochain vendredi à thème leur sera consacré. 
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Atémi – waza

Le prochain vendredi à thème sera consacré à l’atémi-waza (composante incontournable du ju-jitsu). À cette occasion, les 16 atémis seront abordés. Cet enchaînement propose une approche particulière du travail des coups : absence de techniques spectaculaires, juste une efficacité basique accessible à tous. Et puis, la nécessité de la compatibilité avec les autres techniques du ju-jitsu. L’atemi-waza n’est pas la finalité d’une défense, mais un moyen d’y parvenir. Donc, cela diffère dans l’esprit et la pratique, tant au niveau de l’intensité produite lors de l’exécution que dans les positions. Ces dernières devant être très naturelles pour permettre un enchaînement immédiat avec les projections et/ou les contrôles.
Parmi les particularités de cet exercice il y a donc, comme écrit plus haut, l’absence de « mise en garde ». La réaction doit provenir d’une posture naturelle, de la part de Tori et d’Uke. Une attitude de la vie de tous les jours, pour travailler une réactivité spontanée, alors que rien ne laisse à penser à une attaque dans l’attitude d’Uke.
Autre spécificité, le travail systématique à droite et à gauche. Comme dans le nage-no-kata, bien connu des judokas.
L’étude et la répétition des 16 atémis  permettent l’apprentissage des coups, mais aussi des esquives, des parades et des blocages. Apprendre à donner et à porter des coups est important, mais se rendre efficace dans l’art et la manière de ne pas les recevoir l’est au moins autant sinon davantage.
Enfin, non seulement cet enchaînement devra être considéré comme un sérieux entraînement à l’atémi-waza, mais il sera également une très bonne base de travail quand on l’associera aux autres composantes du ju-jitsu ; il est très souvent  le point départ d’une défense complète.
Vendredi prochain il sera donc abordé, mais pas que… Méthodes d’entraînement et de renforcement spécifiques aux coups de pieds seront également au programme.
Alors, vivement vendredi prochain.

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Cela aurait pu très mal finir

Voilà une mésaventure qui se termine un peu près bien, alors que l’issue aurait pu être dramatique.
Il s’agit de l’histoire d’un élève ? qui restera anonyme ?  victime d’une agression sur son lieu de vacances à l’occasion des fêtes de fin d’année.
Une attaque très violente, puisque son agresseur était armé  d’un tesson de bouteille. La personne en question souhaitait vendre de la drogue à sa victime. Celle-ci, n’étant accro qu’au ju-jitsu, déclina la proposition ! C’est quand il lui tourna le dos pour continuer son chemin que l’individu (selon la formule consacrée) l’agressa par derrière et dans un mouvement circulaire pour atteindre la joue avec un tesson de bouteille. Le verre n’est pas passé loin de l’œil, le terme dramatique n’est pas usurpé.
L’agressé s’est  retourné et s’est retrouvé face à son attaquant, qui non content de sa première tentative, persistait en le menaçant  avec  le tesson de bouteille. Notre élève ( loin d’être haut-gradé !) lui a alors tout simplement saisi la main armée et lui a appliqué  un ude-gatame basique (clef en hyperextension sur le coude, pour les non-initiés). Il se trouve que cette technique avait été travaillée lors de son dernier entraînement !
Loin de moi l’idée de vanter quelques mérites que ce soit, autres que ceux de la victime qui a su réagir et garder sa lucidité, je suis très heureux que cet élève s’en sorte en limitant ses blessures. 
Relater ce récit, c’est aussi essayer de renforcer l’assurance de ceux qui pourraient en manquer et leur prouver, si besoin est, que les techniques que nous pratiquons peuvent servir. Il ne s’agit pas d’une garantie totale ; nul n’est invincible et personne ne doit se surestimer. A l’inverse, prendre confiance en soi et savoir que l’issue n’est pas forcément en défaveur de l’agressé est un élément important à ne pas sous-estimer.

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Causette fait du ju-jitsu

Le numéro de janvier du journal « Causette » propose un sujet sur la défense féminine. Un article intéressant qui ne met pas en avant des personnes qui vont promettre l’invincibilité en 10 séances, mais qui au contraire prônent l’entraînement et les répétitions. Dans la foulée, « Chérie 25 », l’une des nouvelles chaînes présentes sur la TNT, s’est déplacée au club la semaine dernière pour tourner quelques séquences de défenses. Cela a été pour moi l’occasion de mettre une nouvelle fois en avant mes deux arguments clefs. Premièrement l’apprentissage des techniques et deuxièmement leur répétition afin d’acquérir les automatismes.
Dans l’article de « Causette », il est question d’apprentissage, de répétions mais aussi de « groupes de parole » pour former les gens psychologiquement. C’est la partie de l’article qui retient le moins mon approbation, bien qu’elle ne soit pas présentée comme remède principal. Certes l’aspect mental est très important et personne ne connait à l’avance la réaction qu’il peut avoir lors d’une agression. Incontestablement, il faut posséder une bonne dose de confiance en soi en plus de la technique et des automatismes. Or, c’est justement par la pratique et la répétition que vont s’acquérir automatismes et confiance en.  Personnellement (et je prends le risque de me répéter), je suis davantage adepte des actes que des paroles. Surtout si certains risquent d’évoquer un quelconque flirt avec une forme d’embrigadement. Les écrits restent, les actes marquent et les paroles s’envolent.

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Voeux Ju-jitsu

Bonne année à toutes et à tous. Santé et bonheur.

Pour ce qui nous rassemble plus particulièrement à savoir le ju-jitsu, je vous souhaite une pratique régulière et intelligente permettant, entre-autre, l’application de l’une des maximes de Jigoro Kano « entraide et prospérité mutuelle ».

 

 

Le Parisien et le ju-jitsu

Ce matin, dans le journal « le Parisien », il y a un article sur les championnats du monde de ju-jitsu (?) et sur Vincent Parisi qui y participe pour la dernière fois.
Quelques réflexions me viennent spontanément à l’esprit.
– j’ai une admiration sans borne pour d’Angelo Parisi (le père de Vincent, évoqué dans l’article en question), premier Français champion olympique en 1980 à Moscou et surtout, pour moi, le plus beau judo.
– j’aime bien Vincent.
– je n’aime pas (ce n’est pas nouveau) la compétition en ju-jitsu.
– je n’aime pas du tout la définition du ju-jitsu que donne le journaliste : « Sport méconnu, le ju-jitsu mélange le judo, la lutte et la boxe. » Navrant !

Notre histoire

J’ai le plaisir de vous proposer un conte japonais qui pourrait s’intituler : « notre histoire » !
Le cœur de saule
Le médecin Shirobei Akyama était parti en Chine pour étudier la médecine, l’acupuncture et quelques prises de Shuai-Chiao, la lutte chinoise.
De retour au Japon, il s’installe près de Nagasaki et se met à enseigner ce qu’il avait appris. Pour lutter contre la maladie il emploie de puissants remèdes. Dans sa pratique de la lutte il utilise beaucoup sa force. Mais devant une maladie délicate ou trop forte, ses remèdes sont sans effets. Contre un adversaire trop puissant, ses techniques restent inefficaces. Un à un ses élèves l’abandonnent. Shirobei, découragé, remet en question les principes de sa méthode. Pour y voir plus clair, il décide de se retirer dans un petit temple et de s’imposer une méditation de cent jours.
Pendant ses heures de méditation, il bute contre la même question sans pouvoir y répondre : «  Opposer la force à la force n’est pas une solution car la force est battue par une force plus forte, alors comment faire ? »
Or, un matin, dans le jardin du temple où il se promène, alors qu’il neige, il reçoit enfin la réponse tant attendue : après avoir entendu les craquements d’une branche de cerisier qui cassa net sous le poids de la neige, il aperçoit un saule au bord de la rivière. Les branches souples du saule ployent sous la neige jusqu’à ce qu’elles se libèrent de leur fardeau. Elles reprennent alors leur place, intactes.
Cette vision illumine Shirobei. Il redécouvre les grands principes du Tao. Les entences de Lao-Tseu lui reviennent en tête :
Qui se plie sera redressé
Qui s’incline restera entier
Rien n’est plus souple que l’eau
Mais pour vaincre le dur et le rigide
Rien ne la surpasse
La rigidité conduit à la mort
La souplesse conduit à la vie
Le médecin de Nagasaki réforme complètement son enseignement qui prend alors le nom de Yoshinryu, l’école du cœur de saule, l’art de la souplesse, qu’il apprendra à de nombreux élèves.

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Bataillon de Joinville

Appelé Bataillon de Joinville parce qu’à ses débuts il était implanté près du bois de Vincennes sur le territoire de Joinville-le-Pont, petite ville chic de l’Est parisien, plus célèbre pour ses guinguettes, ce régiment a ensuite été déplacé à Fontainebleau, au sein de l’École interarmées des sports. C’était l’époque où le « service-militaire » existait encore.payday loansCeux qui avaient la chance de pouvoir être affectés au BJ ne perdaient pas leur temps, ils pratiquaient intensément leur sport. La plupart des disciplines y étaient présentes, du judo au rugby en passant par l’escrime et le tennis. Après cinq semaines de classes où les sportifs de tous horizons étaient mélangés, chacun rejoignait sa brigade pour se consacrer, onze mois durant, à sa discipline de prédilection. J’ai eu la possibilité d’y être incorporé et c’est là que mes progrès les plus importants en judo ont été réalisés. Entraînements techniques et physiques quotidiens, activités de plein air dans la magnifique forêt, etc., bref, des conditions idéales. J’ai eu la grande joie d’être sélectionné pour le CISM (championnat du monde militaire) et le grand regret de ne pouvoir y participer pour cause d’épaule abîmée. Durant cette période des relations privilégiées se sont formées, mais hélas, comme bien souvent dans la vie, la distance est assassine et de solides amitiés ne peuvent pas toujours y résister. Je n’ai gardé malheureusement que peu de contacts. J’ai néanmoins conservé d’excellents souvenirs de tous ceux avec qui j’ai partagé cette année. Une passion commune nous réunissait. En fouillant dans la boîte à souvenirs, j’ai retrouvé une photo. Elle accompagne cet article, je n’ai pas résisté au plaisir de la publier. Il a fallu creuser un peu dans ma mémoire pour me souvenir exactement des prénoms et noms de ceux qui y figurent. À certains il manque le nom, pour d’autres, c’est l’inverse. Si parmi ceux qui sont présents sur la photo, il y en a qui souhaitent laisser un commentaire, qu’ils n’hésitent surtout pas, ce sera un grand plaisir.

De gauche à droite, debout : Emile Couzinié (entraîneur), Alain Landart, ……. Pawlack, …….. Crestey, …….. Tchechiak (?), Philippe Marquez, Commandant Giraud (?), Adjudant-chef Alonzo. De gauche à droite, à genou : Gérard Sylvestre, Charlie Micner, Jean-Claude Leroy (mon ami, qui nous a quitté beaucoup trop tôt), votre serviteur, Yannick Viaud et Raymond-Yves Caraishi.