Les grades

Martial arts black belt knot

La semaine dernière, avec une actualité un peu compliquée, il n’y a pas eu l’article technique hebdomadaire. On se rattrape dès ce lundi avec quelques lignes consacrées aux grades.

Dans les arts martiaux, les grades occupent une place importante. Cependant, il ne faut ni les surévaluer, ni les négliger.

Ils permettent de situer le niveau de maîtrise technique et d’ancienneté dans la pratique, mais aussi d’évaluer le parcours du pratiquant, cela en fonction de la couleur de la ceinture qu’il porte autour de la taille.

Au début, les ceintures de couleur n’existaient pas, seules la blanche, la marron et la noire « tenaient » la veste du judogi. C’est à l’initiative de Maître Kawaishi , lorsqu’au milieu du siècle dernier il prit en main le judo français, que les ceintures de couleur ont fait leur apparition. Il avait bien compris l’esprit européen (et français en particulier) toujours friand de reconnaissances à arborer.

Jigoro Kano, fondateur du judo en 1882, a souhaité hiérarchiser les valeurs pour l’accession à ces différents niveaux avec le fameux « shin-gi-tai » ! Ce qui signifie : l’esprit, la technique et le corps. L’ordre établi n’est pas le fruit du hasard. L’esprit (le mental) arrive en premier, il nous habite jusqu’au bout. Ensuite, il avait placé la maîtrise technique, que l’on peut démontrer assez longtemps et enseigner tout le temps. C’est assez logiquement que le corps (le physique) arrive en dernier, avec l’âge, même si on en prend soin, le déclin est inéluctable.

L’expérience qui m’anime me fait dire qu’il y a deux ceintures très importantes dans la vie d’un budoka : la ceinture jaune et la ceinture noire. La ceinture jaune, tout simplement parce que c’est la première et la ceinture noire parce que, malgré tout, elle représente toujours un symbole très fort. Une sorte de graal !

Cependant, il ne faut pas oublier qu’elle n’est pas une finalité, mais simplement une étape importante. Elle est une belle récompense, la preuve d’une pratique qui s’est inscrite dans la durée, synonyme de rigueur. Cependant, elle doit représenter aussi un contrat signé avec l’art martial que l’on pratique et… avec soi-même. Un engagement qui signifie, qu’à partir de son obtention, s’impose le devoir de ne  jamais abandonner les tatamis, sauf cas de force majeur.

Les grades sont des encouragements à ne pas lâcher la pratique et même à la renforcer dans la dernière ligne droite de chaque préparation.

Dans un dojo, l’idéal est de retrouver tout le panel. Si un club « n’affiche » que des ceintures foncées, on peut se poser la question de la place réservée aux débutants. A l’inverse, s’ils n’y a pas de hauts grades, il est légitime de se demander si l’enseignement est adapté pour accueillir les « ceintures noires de demain ».

Certains assimilent les grades à des « hochets », ou bien leur donnent une connotation militaire et les négligent. Il est tout à fait possible de pratiquer et de s’en passer, mais nous sommes dans un système où ils existent et nous devons les accepter et les respecter. Même si parfois on peut s’interroger légitimement sur quelques attributions cocasses.

Peut-être que leur valeur prend vraiment son sens par rapport à l’organisme ou à la personne qui les décernent. De toute façon, arrivé à un certain niveau, le pratiquant ne peut pas tricher avec lui-même.

Quoiqu’il en soit, l’obtention d’un grade (mérité) provoque une grande satisfaction pour l’ensemble des pratiquants d’arts martiaux. Ne seraient ils qu’une motivation supplémentaire à poursuivre la pratique, leur utilité serait démontrée.

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Le randori

Il y a quelques semaines j’avais consacré un article aux méthodes d’entraînement. Parmi elles, il y a le randori, l’équivalent en boxe de l’assaut que l’on nommait aussi « l’assaut courtois », il y a un certain temps.

Le randori, ou l’assaut, c’est un peu la récompense de fin de séance. C’est le moment où l’on peut tester nos techniques dans un système d’affrontement très codifié et axé sur l’initiative, c’est-à-dire sur l’attaque ; l’aspect ludique ne doit jamais être absent de ces joutes respectueuses  avec lesquelles on perfectionne aussi la défense, puisqu’il est nécessaire de tenter d’esquiver les initiatives du partenaire.

Malheureusement, trop souvent le randori  est quelque peu dénaturé et confondu avec le « shai », c’est-à-dire le combat, la compétition (en judo, par exemple). C’est dommage. Ceci étant tout dépend des objectifs, ceux-ci ne sont pas les mêmes selon que l’on se situe dans une pratique loisir ou bien à l’occasion d’entraînements  de haut-niveau ; même si à ce stade là il devrait -aussi – être indispensable de ne pas négliger cet exercice.

En ju-jitsu on peut le pratiquer dans le domaine des coups (atemi-waza), des projections (nage-waza) et du sol (ne-waza).

Le but du randori est avant tout de se perfectionner et d’essayer (en fonction du secteur dans lequel on souhaite le faire) de « passer » des techniques, d’aboutir et de résoudre différentes situations d’opposition ; pour les projections, de tenter de faire tomber un partenaire qui s’oppose intelligemment. C’est volontairement que j’utilise le mot de partenaire et non pas d’adversaire. Du latin par (avec) et ad (contre).

C’est-à-dire que dans le randori, le partenaire travaille avec moi et non pas contre moi, il m’aide à progresser en proposant une opposition raisonnée, m’obligeant à travailler ma vitesse d’exécution, ma réactivité, ma condition physique, mais aussi – fatalement –  un système de défense axé exclusivement sur les esquives et non pas à l’aide de blocages qui annihilent toute initiative et par conséquent tout progrès. Imaginons deux joueurs de tennis à qui on « confisque » la balle !

Dans certains randori de projections ont peut même exclure toute technique de « contre direct » et n’autoriser que les contres répondant à l’appellation « sen o sen » (l’attaque dans l’attaque). Le contre peut faire des dégâts physiques, mais aussi phycologiques en  limitant les initiatives de peur de subir un contre ravageur ; ce qui limitera obligatoirement les progrès.

Il y a très longtemps je bénéficiais de l’enseignement d’un professeur de boxe française, Marcel Le Saux, qui comparait l’assaut poing-pied à une conversation. Chacun s’exprimant à tour de rôle en développant ses arguments, évitant de parler en même temps et trop fort, pouvant couper la parole poliment si l’opportunité se présente, mais surtout en ne proférant ni invective, ni grossièreté. Belle métaphore !

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La loi du plus fort ?

En sport, cela peut paraître étrange d’affirmer que lorsque c’est le plus fort qui gagne et que l’échelle des valeurs est respectée, un manque d’intérêt peut se manifester. Mais finalement, pas tant que cela.

D’abord, assister au renversement de l’ogre par le « le Petit Poucet » est toujours sympathique, et pour ce qui concerne les disciplines de combat comme le judo, que les principes de bases et les techniques affutées permettent à David de triompher de Goliath l’est tout autant et même davantage.

Avant l’instauration des catégories de poids, le petit qui projetait le grand participait à la « magie du judo ». Ces catégories ont eu aussi comme conséquences ( la compétition dénature forcément quelque peu l’art martial ) de déshabituer les pratiquants les plus petits à utiliser des techniques et des stratégies permettant de se défaire des plus grands et des plus lourds.

Même si les catégories de poids ont permis à davantage de combattants de s’exprimer, elles ont retiré un peu de l’exaltation que procurait le fait de voir le moins fort (physiquement) triompher.

Cependant, il n’était pas question de magie, mais de techniques affûtées, ciselées et surtout de principes dans lesquels était offerte la possibilité que la force de l’adversaire se retourne contre lui. Et plus cette force était importante, plus le « retour » était efficace.

Lorsque l’on ne bénéficie pas de suffisamment de puissance, se servir de celle de l’adversaire semble être du bon sens. Encore faut-il savoir le faire, faut-il l’avoir appris ! C’est d’autant plus important que si ces préceptes permettent – aussi – de se sortir d’une mauvaise situation en cas d’agression, leur transposition dans la vie sociétale qui ferait que le chêne rompe, mais pas le roseau, que la force se retournerait contre celui qui l’utilise, l’espoir d’une société plus juste renaîtrait sans doute !

La compréhension de tels principes et l’assimilation des ces techniques réclament de la patience, cette qualité ne caractérise pas une époque dans laquelle l’immédiateté semble devenir la règle, et la patience obsolète.

La photo qui illustre cet article (extraite d’un magazine de l’époque) à été prise lors de la finale des championnats d’Europe toutes catégories à Paris en 1955. On peut traduire (approximativement) la légende de la façon suivante : Geesink en « Hollandais volant » contre son gré. Son adversaire qui le « travaille » si bien dans les airs est le très petit judoka français Bernard Pariset.

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Souvenirs d’une jolie préface

Christian Quidet (1932-2010) a été un très grand journaliste spécialisé dans le sport et notamment dans le judo. Dans les années 1970 il a aidé cette discipline à franchir la barrière des médias.

Dans les années 1980 Il a occupé le poste de  directeur des sports sur « Antenne 2 », l’ancienne appellation de France 2.

Nos disciplines martiales l’intéressaient énormément, il leur a consacré un magnifique ouvrage : « La fabuleuse histoire des arts martiaux ».

En 1985, avant la parution de mon premier livre, je lui avais demandé s’il voulait bien m’honorer d’une préface ; il a accepté spontanément.

A  l’attention de ceux qui ne connaissaient pas ces quelques belles lignes, c’est avec plaisir, et humilité, que je les mets à nouveau  en ligne. Cette préface est toujours d’actualité, il me semble.

Voici ces quelques mots :

« La publication d’une progression française de ju-jitsu est un acte plus important qu’il n’y paraît. C’est la restauration, en France, du trésor des samouraïs qui, au fil de l’histoire, ont porté l’art du combat individuel à un degré de perfectionnement et de raffinement unique au monde.

Cette version moderne de la self-défense japonaise, présentée par Eric Pariset, met à la disposition des éducateurs sportifs une méthode claire, précise et efficace.

Elle offre à celles et à ceux qui s’en inspirent un bagage technique inestimable. Non pour leur apprendre à se battre mais pour dissuader les autres d’attaquer.

C’est en ce sens que je crois beaucoup à la vulgarisation de la self-défense dans notre pays. Comme un remède à l’agressivité qui enlaidit notre société actuelle.

Je félicite Eric Pariset de s’être intéressé et de s’être spécialisé dans le ju-jitsu qui est le meilleur complément à la pratique du judo.

Le ju-jitsu ne doit pas être mis entre toutes les mains et ne peut être enseigné valablement que par ceux qui ont adhéré à l’esprit de son fondateur, le maître Jigoro Kano.

Eric Pariset est de ceux-là. Il a été élevé dans une famille où les arts martiaux étaient considérés comme un Art et pratiqués comme une passion. Son père, Bernard Pariset, a participé au premier championnat du Monde au Japon en 1956 et a obtenu une superbe quatrième place. Plusieurs fois champion d’Europe il a légué, comme  les maîtres japonais d’autrefois, son savoir et sa sagesse à Eric.

Ceinture noire, 5e Dan de Judo-Ju-Jitsu, Eric Pariset a été champion d’ile de France de Judo en 1983.

Il s’est ensuite spécialisé dans les démonstrations de Ju-Jitsu et de self-défense pour devenir, à   31 ans, le meilleur spécialiste français de cette discipline.

« N’enseigne pas toute ta science à ton élève, qui sait s’il ne deviendra  pas un jour ton ennemi ».

Fort heureusement, Eric Pariset n’a pas appliqué cette devise  chère aux anciens Maîtres d’armes japonais.

Je l’en remercie et j’espère que vous serez nombreux à profiter de sa générosité.»

Christian Quidet.

Responsable du service des Sports d’Antenne 2*

Avril 1985.

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Vacances et ju-jitsu à Soulac-sur-Mer

VACANCES ET JU-JITSU à SOULAC-SUR-MER (Gironde).

Ci-dessous quelques informations sur le stage de l’été prochain. (Et quelques arguments pour y participer.)

Du 13 au 18 août 2023 et pour la deuxième année consécutive, on renoue avec les stages d’été à Soulac-sur-Mer.

Durant vingt-cinq saisons, de 1986 à 2010, les stagiaires venus de toute l’Europe ont pu découvrir le charme de la station balnéaire située à l’extrémité de la Pointe de Grave.

Un tel stage, c’est un moment privilégié qui permet d’associer vacances et immersion totale dans l’art martial. A une intensité technique et physique conséquente, mais adaptée, viennent s’ajouter les rencontres avec des pratiquants venus d’écoles et de pays différents.

L’été dernier ce fût donc un vrai plaisir de retrouver les tatamis et l’océan. On attaque la saison suivante en pleine forme. Reposé et affûté !

Si vous êtes intéressé, n’hésitez pas à me le faire savoir assez vite.

Ce stage est ouvert à tous les pratiquants d’arts martiaux.

– Période : Du dimanche 13 au Vendredi 18 août 2023

– Participation : 180 € la semaine.

– Stage ju-jitsu : trois heures d’entraînement le matin de 9 h 00 à  12 h 00, dont trente minutes en extérieur. Tous les aspects du ju-jitsu traditionnel seront travaillés. L’après-midi est entièrement libre. Une semaine « ju-jitsu et vacances ».

– Soulac-sur-Mer : Situé à 80 kilomètres de Bordeaux, Soulac, c’est : des kilomètres de plages de sable fin, des hectares de forêt et un microclimat.

– Accès : du Nord de la France, prendre le Bac à Royan. Du Sud : Bordeaux – Soulac.

– Activités annexes : toutes les activités proposées par une station balnéaire digne de ce nom. Il y a la plage et l’océan, mais aussi toute la Pointe de Graves qui offre de belles surprises, et pas simplement dans les vignes.

– Ouverture du stage : Dojo municipal à côté du gymnase municipal, en face de la gendarmerie, le dimanche 13 août à 9 h 00. Clôture le vendredi 18 à 12 h 00.

– Hébergement : toutes les formules d’hébergement sont proposées : camping, maisons d’hôtes, Airbnb, etc. Office du tourisme 05 56 09 86 61 et le site Internet de la ville.

Pour toute autre information : 06 14 60 18 25  eric@pariset.net

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Contrôler et se contrôler

Le contrôle peut être interprété de deux manières  différentes mais forcément liées.

Il y a le contrôle que l’on connaît bien dans nos disciplines qui, à l’aide des « katame waza », permet de maîtriser quelqu’un sans forcément mettre ses jours en danger. Puis le contrôle qui amène une maîtrise de soi.

Donc, un contrôle physique de l’adversaire et un contrôle personnel (celui-ci n’étant pas forcément le plus facile).

Sur le plan technique, la famille des katame waza regroupe des immobilisations, des clefs sur les articulations et des étranglements. Contrôler avec un étranglement semble contredire ce qui est affirmé  plus haut, mais il faut savoir qu’à un certain niveau de maîtrise, on peut (justement) « modérer » ce genre de technique.

Cette famille de techniques qui permettent de maîtriser quelqu’un en limitant les atteintes à son intégrité physique, demande beaucoup de travail. Pour bien maîtriser une clef, par exemple, il faut de la patience et de la ténacité.

Je n’ignore pas que cela est parfois rebutant ; c’est dommage. D’abord parce qu’en self défense leur efficacité est incontestable, mais il est également indispensable de prendre en considération cette notion de légitime défense et de respect de la vie ; ces techniques permettent de moduler la riposte. Certes….quand on sauve sa vie…

Ensuite, il y a notre propre contrôle, ce contrôle qui permet de maîtriser nos réactions physiques, ce qui dans certaines situations est plus facile à dire qu’à réaliser.

Cependant, la pratique régulière d’un art martial doit aussi nous élever dans ce domaine, sinon à quoi bon ? Construire un système de défense qui ne rime pas forcément avec détruire, ce n’est pas inutile à bien des égards.

La pratique d’un art martial est faite pour s’améliorer techniquement et physiquement, mais aussi pour s’élever mentalement.

Alors étudions les contrôles et apprenons à nous maîtriser !

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Soulac 2023

Il y a tout juste un an, j’avais le plaisir d’annoncer le retour du stage de Soulac-sur-Mer pour le mois d’août 2022. Et cela après quelques années d’interruption. Aujourd’hui j’ai le plaisir de vous annoncer que l’édition 2023 aura lieu du 13 au 18 août prochains.

Soulac et le ju-jitsu, c’est une longue histoire. Elle a commencé en 1986, elle a duré jusqu’en 2010, soit vingt-cinq sessions. En 2011, j’avais donc décidé de faire une pause. L’été dernier nous retournions sur les bords de l’Atlantique.

Nous sommes dans le département de la Gironde, sur la Pointe de Graves. Venant du Sud de la France, on y accède en passant par Bordeaux qui se situe à 80 kilomètres. Venant du Nord, à partir de Royan, il faut emprunter le bac pour traverser l’estuaire de la Gironde jusqu’au Verdon qui se trouve à quelques kilomètres de Soulac.

Les grandes plages, l’océan, la forêt : Soulac, c’est la nature, mais aussi une ambiance familiale, une ambiance qui sied parfaitement au déroulement d’un stage de ce type. Vacances et ju-jitsu se marient à merveille pour une semaine inoubliable.

C’est l’occasion d’aborder le ju-jitsu d’une façon différente, de s’immerger dans l’art martial intensément, de se perfectionner techniquement et de se faire ou refaire une parfaite condition physique. Les entraînements ont lieu le matin, l’après-midi étant libre ; nous sommes aussi en vacances ! La baignade, le repos, mais également les activités proposées par la station. Impossible de s’ennuyer pour les accompagnateurs.

Soulac, c’est aussi un ensemble de magnifiques villas au style si particulier.

Comme cela se passe au mois d’août, il est prudent de ne pas tarder pour les réservations concernant l’hébergement.
Le plus simple, c’est  de se renseigner auprès de l’office du tourisme : camping, chambres chez l’habitant, locations de vacances et gîtes, chambres d’hôtes, hôtels, villages vacances, résidence de tourisme, air de camping-car, etc.

Comme indiqué plus haut, nous sommes dans une cité  balnéaire à dimension humaine, on peut tout autant s’y amuser que s’y reposer en famille.

Je reviendrai régulièrement sur ce stage, les brochures sont disponibles et dès à présent, vous pouvez me contacter pour obtenir toutes les informations que vous souhaiteriez.

A noter que le stage est ouvert à tous les pratiquants d’arts martiaux.

Je ne cache pas ma joie d’avoir pu renouer avec ce rendez-vous. D’après les échos qui  me parviennent  régulièrement, je ne suis pas le seul à conserver d’inoubliables souvenirs de ces étés soulacais.

A très vite.

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Waki gatame, la suite…

La semaine dernière, sur ma page Facebook, je proposais différentes photos présentant plusieurs formes de waki-gatame.

Cette semaine on va un peu plus loin. Au cœur d’un été qui ne nous laissera pas que de bons souvenirs, je vous propose la « rediffusion » d’un article consacré à cette formidable technique de contrôle. Bonne lecture.

Voilà une technique que j’affectionne tout particulièrement. Peut-être est-ce parce que je la maîtrise assez bien que je l’affectionne, ou bien est-ce parce que je l’affectionne que je la maîtrise ; quelle est la conséquence de la cause ?

Cette clef est très peu, et même pas du tout, pratiquée en compétition de judo, bien qu’elle soit autorisée (sauf erreur de ma part) si elle est appliquée avec maîtrise. Par contre, en self-défense elle a toute sa place. On peut la pratiquer debout ou au sol, mais aussi en liaison « debout sol ».

Waki-gatame appartient aux « kansetsu-waza », les techniques de « clefs articulaires », appelées aussi les clefs aux bras, ou encore dans un temps lointain les armlock. Enfant, avec mes copains de tatami nous adorions prononcer ce mot, d’autant que ces techniques nous étaient interdites.

En self défense elles permettent la maîtrise d’une personne à qui ont inflige une douleur plus ou moins importante sur l’articulation, pouvant aller jusqu’à la luxation.

La maîtrise de ces techniques demande du temps et donc  beaucoup de patience. Elles offrent deux avantages : le premier d’être efficace, le second de permettre la maîtrise d’une personne sans forcément que ses jours soient mis en danger. Cet aspect ne doit pas être négligé, sur le plan de la légitime défense et sur celui du respect de la vie, tout simplement.

Le principe de waki-gatame est de verrouiller l’articulation du coude avec l’aisselle, tout en maintenant le poignet de l’adversaire avec les  deux mains qui sont l’un des deux  « points fixes » indispensables, l’autre étant l’articulation de l’épaule du partenaire ou de l’adversaire.

On peut l’appliquer sur des attaques en coup de poing, sur des saisies de face et sur l’arrière, dans certaines circonstances au sol et bien évidemment en riposte à des attaques à main armée.

Il n‘empêche que certains sont perplexes quant à une efficacité longue à acquérir. A ces doutes, j’opposerais deux arguments : d’abord celui de l’indispensable persévérance dont doit être doté un pratiquant d’arts martiaux, ensuite parce que  je connais beaucoup de personnes (pas forcément des hauts gradés) qui ont pu échapper à de sombres issues grâce à des techniques de clefs comme waki-gatame. L’efficacité est incontestable pour maîtriser un bras armé.

Il est certain qu’une multitude de détails entrent en ligne de compte, aussi bien en matière de précision que de positionnement du corps ;  les répétitions sont faites pour acquérir les qualités indispensables à une bonne efficacité.

Appréciant  cette clef, j’ai comme projet de créer un document pour la présenter sous  toutes ses formes à partir des  différentes opportunités, sans oublier les défenses et éventuelles contre-prises qui y sont attachées.

L’esthétique dans les arts martiaux.

La recherche du beau est-elle utile dans les arts martiaux ?

« Toute bonne technique est belle et gracieuse ; Elle est une figure dessinée dans l’espace où efficacité et beauté ne font qu’un. » « Les chaussons de la révolution ». Marc-Olivier Louveau

Il est bien entendu que si on sauve sa vie, lors d’une agression, on est loin de s’en soucier, c’est une évidence. Mais dans l’entrainement, qui occupe la plus grande partie de la vie d’un pratiquant, cette recherche du beau ne me semble pas inutile.

« Le beau est aussi utile que l’utile. Il ajouta après un silence : Plus peut-être. » « Les misérables » de Victor Hugo.

Même si ce n’est pas l’essentiel sur un plan purement utilitaire, ça ne gâche rien, loin de là, surtout quand on pratique une méthode de défense qui est aussi une méthode d’éducation physique et mentale.

Avec les arts martiaux nous avons la chance de posséder beaucoup de techniques qui peuvent à la fois être spectaculaires et efficaces, ce qui n’est absolument pas contradictoire.

La beauté du geste, le style et une forme d’élégance ne sont pas incompatibles avec l’efficacité. Ce n’est pas parce qu’une technique est belle et spectaculaire qu’elle n’est pas efficace et à contrario, ce n’est pas parce qu’une technique n’est pas belle qu’elle est efficace.

La quête du beau est une motivation supplémentaire  et lorsqu’on l’atteint, c’est un accomplissement qui nous offre une belle satisfaction. C’est le résultat de beaucoup de travail, d’efforts et de rigueur, donc de progrès y compris dans le domaine de l’efficacité pure, c’est un sain encouragement à persévérer.

Qui ne s’est pas émerveillé devant un parfait uchi-mata, par exemple, et n’a pas ressenti une intense satisfaction en le réalisant (ou en s’en approchant)  ?

L’aspect spectaculaire  suscite aussi des vocations. Beaucoup ont été impressionnés  à l’occasion de galas d’arts martiaux par des démonstrations où l’aspect spectaculaire ne contestait en rien l’efficacité des techniques démontrées, ni de ceux qui les exécutaient.

Dans les années 1980 et 1990, J’ai eu la chance de participer à de nombreuses soirées d’arts martiaux en compagnie de personnalités, et je défie qui que soit de mettre en doute l’efficacité de Dominique Valéra,d’ Angelo Parisi, ou de Christian Tissier, pour ne citer qu’eux et pourtant leurs prestations et leurs techniques étaient spectaculaires.

L’esthétique, c’est aussi un style, une prestance. On peut trouver du beau tout simplement dans une attitude, « une garde », comme on apprécierait une sculpture.

Certes la beauté est subjective et puis, elle ne se trouve pas que dans le geste, mais aussi dans le comportement !

N’oublions surtout pas que nous pratiquons un art martial et qu’il y a donc le mot art. L’art de savoir se défendre, l’art de savoir s’élever mentalement et physiquement, l’art qui apprend à se surpasser dans tous les domaines, pas simplement de détruire, mais surtout l’art de construire.

Juste un exemple, pour ceux qui ne seraient pas convaincus. Si on se place sur un plan purement utilitaire, un des critères incontournables sera la précision pour obtenir la meilleure efficacité, et bien dans la recherche de l’esthétique ce sera une quête identique.

Et puis, tout simplement « qui peut le plus, peut le moins ». Pour illustrer ce dicton, je terminerais avec une sorte de parallèle par une citation qui n’est pas celle d’un expert en arts martiaux, mais de Woody Allen : « L’avantage d’être intelligent, c’est qu’on peut faire l’imbécile, alors que l’inverse est totalement impossible. » Comprenne qui voudra (ou pourra).

La recherche du beau n’est pas une perte de temps, elle participe à la quête d’une perfection globale. A commencer par une « belle éducation. »

Pour une pratique éducative et non destructive

Nous sommes à un mois de la rentrée et même si pour moi elle est encore incertaine, j’ai pensé écrire quelques lignes à propos d’un sujet qui me tient à cœur, à savoir « la pratique éducative ».

Sur la carte professionnelle des enseignants de disciplines de combat, il est bien spécifié « éducateur sportif » et non pas « destructeur sportif ». Certes, nous enseignons des techniques qui, à la base, sont faites pour mettre hors d’état de nuire et même complètement hors d’état pour certaines.

C’est toute la difficulté et tout l’intérêt que de transformer des techniques qui sont des armes de destruction en moyens d’éducation physique et mentale. Une nuance que tout le monde n’est pas capable d’offrir.

Un enseignement des « arts de combat » qui se veut éducatif doit être entouré de mille précautions. Les notions de légitime défense, d’intégrité physique, de respect de son corps et de celui de son partenaire ne doivent pas être négligées, et tout simplement de respect de la vie. A l’entraînement nous travaillons avec des partenaires et non pas avec des adversaires. Du latin PAR : avec et AD : contre.

Une pratique se doit d’être éducative sur le plan physique, mais aussi mental, tel que le prônait Jigoro Kano et même, un peu avant, les fondateurs de la boxe française dans notre pays.

Éducative physiquement, dans la mesure où elle doit permettre le développement de qualités physiques en proposant une pratique adaptée qui va apporter une bonne condition physique, ainsi que des qualités de souplesse et de tonicité musculaire. Comme déjà indiqué plus haut, ces techniques sont faites pour détruire, mais elles doivent aussi être des moyens d’évolution physique, tout en conservant leur efficacité ; être en capacité de concilier les deux n’est pas toujours compris.

Pourtant nous bénéficions de suffisamment d’expérience et de recul, malgré tout certaines pratiques sont encore trop « accidentogènes » soit par négligence, soit par une idéologie tendant à affirmer qu’il faut faire comme dans la réalité. En oubliant que la réalité, c’est la réalité et que l’entraînement c’est l’entraînement. La violence lors d’une agression est telle qu’il ne semble pas sain de la transposer dans le dojo. Et puis, le bon sens veut que si on se blesse fréquemment, on s’entraîne moins souvent et que par conséquent, on progresse moins. Et tout simplement, au lieu d’améliorer son corps, petit à petit, blessure après blessure, on le détériore.

Donc, pour éviter cela il faut que l’enseignant respecte certaines consignes et adapte son enseignement à sa « population », que ce soit en termes de niveau technique, de condition physique et d’âge. Il doit insister sur la dangerosité de certaines techniques réalisées sans contrôle et qu’avec une pratique adaptée, on peut tout à la fois devenir efficace sans se blesser.

Certes nous ne pratiquons pas du « tricot », et les risques encourus sont plus importants dans nos activités, mais l’expérience, les compétences et la vigilance du professeur sont les principales garanties qui limitent les risques de blessures. Que ce soit dans les pratiques utilitaires, sportives et encore davantage quand il s’agit de loisirs. La grande majorité des futurs élèves et des élèves recherche une pratique accessible physiquement et dans laquelle les risques de blessure sont limités. Les pratiques extrêmes ont un fan-club qui n’est pas majoritaire.

N’oublions pas que Jigoro Kano avait défini deux critères dans sa sélection de techniques : efficacité et sécurité. Pour cela il en avait éradiquées certaines et mis au point toute une série de méthodes d’entraînement, du kata au randori, qui permettaient de progresser en proposant une pratique d’opposition codifiée et donc intelligente, éducative et non destructive.

« On ne franchit pas les portes d’un dojo pour se faire mal, mais pour apprendre à ne pas se faire mal. »

Enfin, et c’est presque l’essentiel, il ne faut pas oublier l’état d’esprit, c’est-à-dire l’aspect mental. Dans ce domaine aussi, le rôle du professeur est primordial, il se doit de combattre la violence et non pas de l’exacerber. Dans le domaine de la self défense les techniques seront enseignées en insistant sur le fait qu’elles ne devront être utilisées qu’en cas d’extrême nécessité. Elles sont une « assurance », pas un permis de détruire.

L’objectif d’un art de combat est de s’élever mentalement, techniquement et physiquement : « le Shin-Gi-Tai » de Jigoro Kano.