Un petit rappel sur l’utilité de bien savoir chuter… Ne serait-ce que pour mieux se relever !
Dans la plupart des arts martiaux et notamment en ju-jitsu, apprendre à chuter est une nécessité. C’est également utile dans la vie courante. C’est une sorte d’assurance. Certes, nous ne tombons pas à longueur de journée, mais beaucoup de fâcheuses conséquences pourraient être évitées avec un minimum de maîtrise du « savoir tomber » en limitant les dégâts ; sur la neige, la glace ou tout simplement après s’être « emmêlé les crayons ».
Lors des entraînements en dojo, il est indispensable de savoir chuter, faute de quoi l’apprentissage et le perfectionnement dans le travail des projections sont impossibles.
Certains y sont réfractaires, mais peut-être faut-il appliquer un apprentissage plus progressif ? Tout en sachant que malgré tout, la meilleure façon d’apprendre à chuter, c’est de…chuter, à condition de le faire avec des projections adaptées. Certaines sont moins traumatisantes que d’autres !
On distingue les chutes sur l’arrière et les chutes sur l’avant.
Dans chacune de ces catégories, il y a la chute qui se pratique sur un tatami et celle « de situation », c’est à dire en extérieur, si par malheur elle survient sur un sol dur : accident, maladresse, ou agression. Dans cette dernière situation il faudra tout à la fois se relever sans dommages et être opérationnel immédiatement. (Il est bien évident que l’entraînement ne se conçoit que sur des tatamis.)
Dans les deux cas de figure (dojo et « situation ») il faut préserver deux parties essentielles, la tête et les articulations des membres supérieurs. Pour la tête il suffira de « la rentrer », menton dans la poitrine. Pour les bras, sur un tatami on frappe au sol « bras tendus » paume de main vers le bas, pour à la fois protéger les articulations et repartir l’onde de choc, le bras devenant une sorte de paratonnerre. Sur un sol dur on se limite à ce que les bras soient tendus vers l’extérieur, ce qui évitera une luxation et/ou une fracture. Si on est bousculé et que l’on perd l’équilibre sur l’arrière, on essaie de rouler sur une épaule, pour protéger la tête, en ayant préalablement plié une jambe, ceci afin de se retrouver le plus vite possible debout face à un éventuel adversaire (photo 1).
Concernant la chute avant, il faut se servir du bras avant comme d’une roue et d’un amortisseur. Là aussi il est indispensable de protéger la tête avant tout et ensuite les articulations et notamment l’épaule. En dojo après avoir roulé, on se réceptionne jambes tendues et parallèles. Dans la réalité, à la réception, on plie une jambe pour se retrouver face à l’endroit d’où l’on vient, c’est à dire face à un agresseur qui nous aurait poussé dans le dos (photo 2).
Tout cela est un peu technique, rien ne remplace le tatami.
(Les photos qui présentent les « chutes en situation »sont extraites du livre « Ju-jitsu-Défense personnelle ». Édition parue en 2000.)