Savoir chuter n’est pas simplement indispensable pour progresser en ju-jitsu et dans les arts martiaux pourvus de projections, ça peut l’être aussi dans le quotidien. Certes nous ne passons pas notre vie à tomber et à nous relever (quoique), mais cela peut arriver à n’importe qui, n’importe quand.
« C’est en chutant que l’on apprend à chuter ». Cette formule que j’aime bien employer n’a de valeur qu’après avoir assimilé et répété les apprentissages spécifiques. Mais il n’est pas nécessaire – au risque de perdre du temps et que cela devienne rebutant – de passer trop de temps avec ces répétions. Rien ne vaut le perfectionnement dans l’action de la projection, à la condition de bénéficier d’un bon partenaire. Et puis, des méthodes d’entrainements comme les uchi-komi peuvent être des palliatifs à la systématicité de la chute.
En ju-jitsu nous comptons deux catégories de chutes : les « chutes de situation » qui pourront être utilisées dans la réalité et les « chutes de répétitions », celles le plus couramment utilisées (heureusement) lors des séances. Dans chacun de ces groupes, il faut distinguer la chute-avant et la chute-arrière. Ce qui fait quatre formes de « brise-chutes ».
Ce ne sont pas les mêmes automatismes dont il faudra faire preuve selon que l’on chute sur un tatami ou sur un sol dur. Frapper avec le bras tendu, comme nous devons le faire en dojo pour répartir l’onde de choc n’est pas conseillé sur le macadam. Au même titre, dans la réalité, il faudra tenter de se retrouver debout le plus vite possible et de préférence face à l’agresseur.
Dans tous les cas, la tête et les articulations du bras devront être protégées en priorité. Sur l’arrière, il faudra prendre soin de rentrer la tête (menton dans la poitrine) et de tendre le bras ; en frappant lorsque l’on se trouve en dojo et en roulant sur une épaule en cas de perte d’équilibre hors-dojo. Sur l’avant, dans les deux cas, les bras serviront de roues et d’amortisseurs. Lors des entraînements la réception se fera jambes tendues et parallèles, dans la réalité il sera utile de plier une jambe à la réception, de façon à se relever face à un agresseur survenu par l’arrière.
Comme indiqué au début de cet article, savoir chuter peut être utile dans la vie courante, que ce soit en raison d’une glissade sur la neige, en cas de chute de cheval (pour ceux qui ont la chance de pratiquer l’équitation), ou lorsque l’on se « prend les pieds dans le tapis » ! Etc. Maitriser l’art de la chute est incontournable pour pratiquer le ju-jitsu, c’est aussi une forme d’assurance pour le quotidien.