Décidément le combat entre le judo et le MMA alimente l’actualité sportive. D’une certaine façon, j’y contribue personnellement avec ce troisième billet sur le sujet. Dimanche 25?avril, c’est Stade 2, animée par l’ex-championne de judo, Céline Géraud, qui proposait un débat entre Jean-Luc Rougé, président de la Fédération de judo et Bertrand Amoussou, représentant du MMA en France. La légalisation de la pratique du MMA dans notre pays en était le sujet, ainsi que l’interdiction des combats UFC. Cette émission n’a pas franchement fait avancer le débat, chacun campant sur ses positions. Cette affaire qui s’éternise m’inspire quand même quelques réflexions. D’abord, il ne faut pas tout mélanger, MMA et UFC sont deux choses différentes et bien heureusement, pour les pratiquants lambda de ce MMA, qui, si c’était le cas, ne pourraient se rendre au travail les lendemains d’entraînement. Ensuite, ce n’est pas moi qui vais être contre une discipline où sont étudiés les coups, les projections et les contrôles et qui m’en rappelle étrangement une autre. Simplement si le but est de se singulariser en proposant une pratique dépouillée au niveau des quelques contraintes qu’impose un art martial traditionnel, cela justifie-t-il un tel battage médiatique?? Et est-ce que la pratique en short et T-shirt délivre davantage d’efficacité et qu’au contraire, le judogi en retire?? Les simulacres de frappes au sol – lors des entraînements -, suffisent-ils à faire de cette discipline la panacée des sports de combat?? Que de nouvelles pratiques voient le jour, que de nouveaux talents puissent s’exprimer est dans l’ordre des choses et s’y opposer serait une sorte de totalitarisme. À l’inverse, cela pourrait en devenir un de l’esprit que d’affirmer que la nouveauté est forcément la vérité ! Sans vouloir polémiquer, on peut aussi se demander pourquoi appeler MMA ? ce qui signifie, en français, mélange d’arts martiaux ? une discipline qui désire s’affranchir des traditions que l’on trouve essentiellement et justement dans les arts martiaux. Maintenant, on peut comprendre que la Fédération de judo voie d’un mauvais œil que des professeurs qu’elle a formés et qui, avec le diplôme de judo, vont enseigner une discipline concurrente. Il aurait peut-être été judicieux de laisser se développer en son sein et en son temps un ju-jitsu plus « conciliable » avec le judo, comme cela avait été l’idée (mal comprise) dans les années 1970. Certes, le ju-jitsu existe au sein de la FFJDA, mais – tout comme dans la vie en général – nous ne sommes pas à un paradoxe près, ce ju-jitsu-là est-il vraiment compatible, avec le judo ? Tout comme il est curieux, et sans doute dommage, que ce soit des ju-jitsu « assez judo » au niveau des formes de corps qui se trouvent en dehors de la Fédération… de judo. Cela n’est pas un autre débat, tout est lié, et certains problèmes n’auraient peut-être pas existé avec un peu plus de « souplesse » comportementale?! Affaire à suivre, mais pas trop longtemps au risque de lasser.
Site du club de ju-jitsu Éric Pariset?: www.jujitsuericpariset.com