Même si je ne participe pas à celle-ci, je sais ce que représente « la rentrée » pour tous les professeurs et notamment ceux qui enseignent les arts martiaux.
Je n’ignore pas que cette année, elle aura un goût particulier, elle sentira davantage le gel hydroalcoolique que la transpiration, pour peu que le masque nous permette de faire la distinction.
Cela ne m’empêche pas de ranimer quelques souvenirs d’une période à la saveur particulière.
A l’approche de chaque mois de septembre, ce sont des sentiments différents qui se mélangent : une certaine mélancolie due à la fin des vacances, mais aussi le plaisir de retrouver amis et habitudes, celui de pouvoir à nouveau revêtir le judogi et de fouler les tatamis, et puis il y a ce sentiment de revenir chargé d’énergie et de projets.
Chaque rentrée est un nouveau départ, une nouvelle aventure. Pour les professeurs, c’est à chaque fois une remise en question ; rien n’est jamais acquis.
Et puis, si c’est le moment de retrouver les fidèles, c’est aussi celui d’accueillir de nouveaux élèves. Que ce soit des enfants, des préados, des adolescents ou de jeunes adultes ou…des moins jeunes, pour peu que votre enseignement et que les créneaux horaires proposés s’adaptent à toutes ces tranches d’âges et à toutes les conditions physiques.
Coté « anciens », pour ceux qui n’ont pas fait de stages d’été, c’est le moment de remettre le judogi, de retrouver des sensations et des courbatures dans les jours qui suivront.
Pour un dojo, chaque année se présente la nécessité de renouveler près de 50% de l’effectif, puisque selon les statistiques, c’est environ le pourcentage d’abandon d’une saison à l’autre ; un vrai défi ! Espérons que ce ne soit pas encore plus difficile cette année, avec les évènements que nous subissons depuis quelques mois.
Pour ceux qui souhaitent entrer dans le monde des arts martiaux se pose la question du choix de la discipline. Ce qui n’est pas une mince affaire. Les motivations sont importantes. Est-ce le coté utilitaire, l’aspect entretien physique, l’interne, etc. ? Les disciplines sont nombreuses, le débutant à de quoi s’interroger !
Ceci étant, c’est bien souvent un ami ou un membre de la famille qui fait découvrir le lieu dans lequel il s’épanouit. La proximité est aussi souvent déterminante. A l’inverse, la réputation d’un dojo, elle peut faire franchir de bonnes distances.
Quoiqu’il en soit, il ne faut pas hésiter à demander de participer à une séance d’essai, bien que je crois que cette année, pour cause de Covid, cela ne sera pas autorisé. Je ne sais d’ailleurs pas s’il sera même permit de regarder un cours, tout simplement. C’est dommage, parce qu’avant de s’engager pour un an, il est préférable d’essayer. Une raison supplémentaire d’être inquiet pour cette saison.
Revenons, sur le problème des abandons. Quelles en sont les raisons ? Je ne les ai jamais vraiment quantifiées, mais les principales sont les suivantes : la lassitude, l’impression de s’être trompé, que ce qui est proposé par le dojo ne correspond pas à ce que nous attendions. Il y des motifs qui s’imposent, comme un déménagement, un changement de vie personnelle ou professionnelle. Et puis des plus graves avec de sérieuses blessures et bien évidemment la maladie. Enfin, il existe une autre raison, celle qui concerne ceux qui ne persistent en rien et qui abandonnent en tout. Ceux-là ne sont pas majoritaires, heureusement. Enfin, sans user d’un esprit grinçant, on ne peut faire autrement qu’évoquer ceux pour qui le dojo a fermé pour cause de Coronavirus.
Espérons que la majorité de ces lieux de culture, d’éducation physique et mentale tiendront le coup, grâce à leur ancienneté.
A tous et à toutes, je souhaite une bonne rentrée. Pour les néophytes, si vous avez le désir d’entrer dans le monde des arts martiaux, c’est que vous faites preuve de bon goût ; si vous avez la chance de tomber sur un professeur qui répond à vos aspirations, vous ne pourrez que passer une excellente année et bien d’autres encore, c’est l’objectif lorsque l’on commence l’étude et la pratique de nos disciplines !