Pour la lettre V de mon dictionnaire, j’ai choisi le mot « violence », plus exactement « non-violence ». Comme beaucoup je milite pour l’éradication de ce fléau, sans ignorer qu’il a toujours existé, les racines sont profondes et les raisons multiples. Cependant il n’est pas interdit d’espérer, tout comme il n’est pas question d’abdiquer.
Il ne s’agit pas d’un exposé sur les origines et les causes des différentes formes de violences, je me limiterai à mon domaine de compétence professionnelle et à l’impact positif que mon métier se doit d’apporter à la société. Je tiens à préciser qu’il n’existe pas que la violence physique, certaines violences mentales peuvent parfois être aussi redoutables, même davantage.
Chaque professeur, quelque soit sa place et quelque soit la discipline qu’il enseigne, a un rôle à jouer. Dans cette lutte l’éducation est fondamentale, elle permet de prendre le mal à la racine. Certes, cela s’inscrit sur du long terme, mais cet enjeu le mérite.
Les professeurs d’arts martiaux ont une responsabilité encore plus importante dans la mesure où ils enseignent des techniques de combat, certaines à l’issue pouvant être fatale. Elles devront donc être considérées et enseignées avant tout comme des armes de dissuasion et être utilisées exclusivement en dernier recours.
C’est toute la difficulté de la transmission de nos disciplines ; elle doit se faire dans un but éducatif et non destructif (bien que, comme indiqué plus haut, ce soit la vocation de la plupart des techniques). On ne répond pas à la violence par la violence. Je sais que cette phrase a été dite et écrite à de nombreuses reprises et que certains considèrent de tels propos comme empreints d’un angélisme inadapté, d’une naïveté déconcertante ou même, pour certains, d’un laxisme répréhensible. Ceux-là ne doivent pas être considérés comme des éducateurs responsables.
Etre contre la violence n’est pas forcément faire preuve d’inconscience ; lorsque l’on est agressé violemment, il faut être capable de riposter efficacement, avec un niveau technique et mental qui permet d’agir rapidement, mais avec nuance dans la mesure du possible, sans ignorer les notions de légitime défense et de respect de la vie.
Faire le constat que certains arts martiaux peuvent être utilisés à de mauvaises fins, ou enseignés de façon brutale, violente, est navrant ; heureusement, c’est le fait d’une minorité de personnes qui ne peuvent être considérées ni comme des éducateurs, ni comme des budokas. Dans leur immense majorité les enseignants sont heureusement conscients de l’enjeu.
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