Vaincre sans combattre

tomoe-nage

« Vaincre sans combattre » : ce thème considéré en son temps, comme la plus haute maîtrise par les grands Maitres d’arts martiaux a été illustré dernièrement sur ce blog à l’aide d’un récit intitulé « les trois mouches ». Cette histoire met en scène le célèbre Miyamoto Musachi se débarrassant – en un seul geste à l’aide de ses baguettes – de trois mouches qui, tournoyant autour de lui, gâchaient quelque peu le repas qu’il prenait tout seul dans une auberge. La conséquence avait été la mise en fuite de trois bandits qui l’observaient et qui convoitaient les deux sabres posés à côté du célèbre samouraï. Impressionnés par tant de dextérité, les trois « lascars » n’avaient pas souhaité pousser plus en avant leur tentative ! Cet exemple, certes sous forme de conte, permet d’insister sur le fait que la dissuasion est une arme redoutable en phase avec l’esprit des arts martiaux dont la finalité n’est pas de tuer, mais au contraire de protéger la vie. Tenter d’éviter un affrontement à l’issue incertaine, se débarrasser d’un adversaire sans le blesser, soit pas le découragement, soit mieux encore par la persuasion sont les meilleures façons d’agir.

Sans forcément se trouver dans la situation de Musashi, nous ne sommes pas toujours « armés » de baguettes et entourés de mouches, l’assurance qui émane d’un expert dans l’art du combat peut dissuader à elle seule un agresseur potentiel. Mais avant de tester son aura, il est utile d’éviter les situations et les endroits à risque, et à l’extrême, lorsque nous sommes confrontés au pire, préférer la négociation, non pas dans le sens du renoncement mais dans celui de la persuasion.

Si malgré tout, le combat est engagé, ce seront les principes de non-opposition et d’utilisation de la force de l’adversaire qui seront privilégiés ; sur le plan de l’efficacité, de l’éthique et de la légitime défense. Faire en sorte de neutraliser son adversaire sans vraiment combattre. L’user en faisant en sorte que ces attaques « rencontrent le vide ».

Ce n’est pas de la lâcheté que d’affirmer que la plus belle des victoires est celle que l’on obtient sans combattre, bien au contraire, il s’agit là de la preuve d’une très haute maîtrise et d’une grande sagesse ; comme le dit un proverbe chinois : « un ennemi que tu vaincs reste ton ennemi, un ennemi que tu convaincs devient ton ami ».

eric@pariset.net   www.jujitsuericpariset.com

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